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Porrentruy, novembre 2012
Chers amies, chers amis du MCR – Vie Montante,
Nous voici déjà arrivés à notre troisième rencontre sur le thème de « L’audace de la foi ». Voici donc la 3e
« feuille-guide » pour cette rencontre.
Je vous souhaite de vivre des échanges fructueux. Avec mon amitié et mon meilleur salut.
III. Foi et ouverture
Dans cette rencontre, nous sommes invités à oser accueillir la foi de l’autre et à y reconnaître les
traces du Dieu vivant révélé en son Fils Jésus-Christ.
Quelle actualité dans ce passage de l’évangile de Matthieu ? (Mt 15, 21-28)
Vous vous rendez compte ? Une femme et, de plus, une étrangère à la religion de Jésus, une de celles
qui était là avant le peuple juif et qui a toujours refusé de se convertir… Cette femme, qui est restée
Cananéenne, se permet de lui adresser la parole !
Vivant à la frontière nord du pays, elle n’ose même pas entrer sur le territoire.
Elle nous ennuie, cette femme, de faire un scandale pareil ! C’est pourquoi les disciples interviennent
afin qu’elle se taise. Et Jésus lui-même a du mal à l’accueillir, il la pousse à exprimer davantage ce qui
lui tient à cœur. Et là, ô miracle, la femme persévère et exprime sa foi qui la conduira jusqu’à la
guérison de sa fille.
Quelle actualité dans ce texte ! Accueillir celui que nous ne connaissons pas, qui est étranger, qui se
situe à la frontière de ma manière de penser, de vivre, peut-être même à la frontière de la bonne
éducation. Or, s’ils sont rencontrés comme un frère, une sœur, ceux-ci peuvent révéler la présence de
Dieu et peuvent mener l’autre vers la guérison…
Quelques pistes de réflexion
Une femme païenne montre plus de foi que les religieux juifs ! Et avec cette histoire, on
comprend un peu mieux ce qu’est la foi
« 21 Jésus partit de là et se retira dans le territoire de Tyr et de Sidon. »
Ce n’est pas la 1ère fois que Jésus se retire à l’écart des foules.
Il s’est retiré après que Jean ait été livré (Matt 4.12)
Il s’est retiré en 12.15 lorsque les Pharisiens s’étaient entendus pour le faire mourir.
En Jean 6.15, il se retira seul sur la montagne, « sachant que la foule allait venir l’enlever pour le faire roi. » Plusieurs
raisons forcent le Christ à s’éloigner :
. Il reste à peu près une année pour son ministère terrestre.
D’abord, éviter que l’opposition ne s’accentue trop avant l’heure, comme l’a montré leur fuite au jardin de
Gethsémani.
. Il s’éloigne aussi pour la formation des apôtres.
Tyr et Sidon sont deux villes côtières situées au nord d’Israël, en territoire phénicien. C’est comme si un français s’était
retiré en Hollande, bien au nord. Ce qui est amusant — et important pour ce message — c’est que Jésus avait interdit à
ses disciples de rendre visite à ces contrées lors de leur envoi en mission.
En Matt 10.6 : « 6 N’allez pas vers les païens, et n’entrez pas dans les villes des Samaritains ; allez plutôt vers les brebis
perdues de la maison d’Israël. » Ils devaient exclusivement cibler leur ministère sur les brebis d’Israël…
Tyr (litt. ‘Rocher’) était une ville phénicienne construite en bord de mer. Les Tyriens étaient surtout une nation de
commerçants réputés pour leur richesse. Ils étaient plutôt pacifiques. Mais la réputation de cette ville fut ternie par la reine
Jézabel, femme d’Achab, qui était la fille d’Ethbaal, roi de Tyr ; elle fit beaucoup pour introduire en Israël le paganisme
corrompu de sa patrie.
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Sidon est situé 35 km au nord de Tyr. Au temps des Juges, les Sidoniens adoraient Baal Astarté, déesse de la fertilité.
Ezéchiel prophétise contre Sidon parce qu’elle a été une "ronce déchirante" pour la maison d’Israël (Ez 28.20-24) Joël
déclare que les Sidoniens et d’autres peuples ont pillé Jérusalem, enlevé son argent, son or, vendu ses habitants comme
esclaves (Joël 4.4-6.)
Ainsi, Tyr et Sidon sont un exemple d’infidélité spirituelle. Un exemple d’idolâtrie qui avait été un piège pour le peuple
de Dieu. Une mauvaise influence.
Jésus et les disciples se retirent donc dans le district spirituellement « rouge » de la terre de Canaan.
Le tourment dune mère (Matt. 15.22)
« 22 Une femme cananéenne qui venait de ces contrées, lui cria : Aie pitié de moi, Seigneur, Fils de David. Ma fille est
cruellement tourmentée par le démon. »
Je voudrais relever 4 caractéristiques de cette femme qui vient à Jésus.
Une femme (15.21a)
Il faut apprécier la sélection des histoires que nous rapporte Matthieu. Très souvent il établit le contraste entre le rejet des
religieux et la foi des parias. Or cette personne qui vient à Christ cumule plusieurs problèmes, au regard de la culture de
l’époque. Car tout mâle Juif formulait chaque jour la prière suivante : "Seigneur, merci de n’être né ni esclave, ni païen, ni
femme." Une femme, c'était mieux qu'un lépreux, c'était mieux qu'un païen, mais c'était moins qu'un mâle membre du
peuple de l'alliance ! Cette conception était si forte que la tradition avait créé cette prière infamante à destination de la
gent féminine. C’est donc une femme qui vient à Jésus.
Une païenne (15.21b)
Une seconde caractéristique, c’est que c’est une « cananéenne » qui vient de cette région réputée pour son idolâtrie.
Or Deutéronome 20.17 dit ceci : « Car tu les voueras à l’interdit, les Hittites, les Amoréens, les Cananéens, les
Phéréziens, les Héviens et les Yebousiens, comme l’Éternel, ton Dieu, te l’a commandé » ( Vouer à l’interdit, c’est passer
par le fil de l’épée.)
Une croyante (15.21c)
Mais il y a une caractéristique extraordinaire. Cette femme a une foi personnelle dans le Dieu d’Israël et croit fermement
aux promesses faites à Israël. Regardez comment elle interpelle Jésus : « Aie pitié de moi, Seigneur, Fils de David. »
Elle a conscience que Jésus peut aider. Elle a conscience qu’il est Seigneur.
Elle a conscience qu’il est le Messie.
Une personne meurtrie (15.22)
Elle est meurtrie par la situation de sa fille, cruellement tourmentée par le démon. Il est important de comprendre les
termes de son état :
C’est un seul verbe qui décrit la situation de cette femme. « Tourmenter par le démon » est en fait le verbe «
démoniser. » Il signifie être sous le pouvoir d’un démon, et on le retrouve à 13 reprises, toujours dans les Évangiles. Il
s’agit de personnes affligées de maladies sévères, corporelles ou mentales.
Voilà donc cette femme qui vient devant Jésus. On peut imaginer son désespoir. Sa tristesse. Parfois
peut-être, nous traversons aussi des moments comme cela. Un proche en souffrance. Une situation
désespérée. Regardez comment se passe cette rencontre avec Jésus. La solidarité qui y prend
naissance. Il y a quelque chose à saisir, même si toutes les situations ne se ressemblent pas.
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