2 SAGEO’2006, pages 1 à X
1. Introduction
L’interprétation automatique d’images satellites est un secteur de recherche très
actif. Les capteurs sont capables de produire des images de très haute résolution (i.e.
résolution de l’ordre du mètre). Ce niveau de précision génère néanmoins une grande
quantité de données. Des techniques d’interprétation assignant à chaque pixel une éti-
quette d’occupation des sols deviennent essentielles pour traiter ces masses de données
en un temps raisonnable. A cause de la très grande complexité de ces images, les mé-
thodes considérant chaque pixel de façon indépendante montrent leurs limites avec les
capteurs à très haute résolution. La classification de régions, au lieu de pixels, permet
de résoudre en partie le problème [BAA 00]. Ces régions sont créées par un processus
de segmentation, généralement basé sur une croissance de régions [MUE 04, TIL 98]
ou une ligne de partage des eaux [MAL 03, CAS 04, CHE 04, HAR 98]. Un compa-
ratif récent de ces méthodes a été proposé par Carleer et al. [CAR 05].
Une autre méthode pour segmenter une image consiste à utiliser une classification
non supervisée [ZHO 06, PAL 02, ROS 03]. La classification non supervisée produit
des regroupements dans l’espace des données des pixels. En général, seule l’informa-
tion spectrale des pixels est utilisée, l’information spatiale n’étant alors pas prise en
compte. Ce choix s’appuie sur l’hypothèse d’une signature spectrale propre à chaque
type d’objet. Il est ensuite possible d’assigner à chaque regroupement une classe de
couverture des sols ou d’utiliser de façon indépendante les composantes connexes
produites dans l’image comme des régions pour une classification. Une classification
non supervisée peut aussi être vue comme une extraction de connaissances à partir
de l’image. En effet, une segmentation opérant localement comme la ligne de partage
des eaux ne tient pas compte de la répartition globale des informations contenues dans
une image contrairement à une segmentation par classification non supervisée qui ne
procède en général qu’à ce niveau global sans tenir compte de l’information spatiale.
Dans cet article, est proposé une approche utilisant les connaissances issues d’une
classification non supervisée floue dans une ligne de partage des eaux. La classifica-
tion non supervisée floue permet de définir une nouvelle métrique entre les pixels qui
tient compte de l’information contenue dans l’image. La ligne de partage des eaux
permet de regrouper les pixels non seulement en fonction de la similarité dans l’es-
pace des données issue de la classification non supervisée, mais aussi en considérant
la dimension spatiale des données.
Dans la première partie de cet article, l’étape de classification non supervisée floue
est détaillée. Ensuite, l’algorithme proposé est décrit, puis comparé avec une ligne de
partage des eaux classique sur un jeu de données réelles. Enfin une conclusion et des
directions de recherches sont présentées.
2. Classification non supervisée floue
Un algorithme de classification non supervisée a pour but de détecter les regroupe-
ments naturels dans l’espace des données. Contrairement à la classification supervisée,