Les sujets à haut risque de mélanome cutané répondent aux critères suivants (HAS):
• un phototype cutané de type I ou II, une peau claire, des cheveux roux ou blonds, des
yeux de couleur claire, des éphélides, de nombreux grains de beauté (nombre > 40),
des nævus atypiques, un nævus congénital géant (de diamètre > 20 cm) ;
• des antécédents de coups de soleil, quel que soit l’âge auquel ils sont survenus, ou des
séances d’UV artificiels, notamment avant l’âge de 35 ans ;
• des dommages actiniques, des antécédents personnels ou familiaux de mélanome
cutané.
Sur l’ensemble des facteurs de risque de mélanome cutané, l’exposition solaire ou aux UV
artificiels est le seul facteur de risque sur lequel il est possible d’intervenir. On ne
peut agir sur les autres facteurs car ils sont liés à des caractéristiques phénotypiques ou à des
facteurs génétiques.
Les traitements des cancers cutanés
La chirurgie (ou exérèse chirurgicale) constitue le traitement de référence des carcinomes et
des mélanomes. L'opération a lieu sous anesthésie locale ou générale, selon la localisation de
la lésion.
Carcinomes : la chirurgie permet d'atteindre une guérison sans récidive dans la majeure
partie des carcinomes basocellulaires et des carcinomes spinocellulaires non invasifs. Des
alternatives peuvent être proposées après confirmation histologique de la nature cancéreuse
de la lésion : la cryochirurgie, la radiothérapie qui permet de détruire les cellules cancéreuses
par irradiation locale (rayons X, gamma, photons ou électrons) et la photothérapie dynamique.
Un médicament est indiqué pour les carcinomes: l'imiquimod (Aldara®), qui active l'immunité
locale et facilite la mort des cellules tumorales.
Mélanomes : leur agressivité est beaucoup plus importante que celle des carcinomes. Les
décisions thérapeutiques sont prises collégialement et résumées dans un programme
personnalisé de soins (PPS). La chirurgie constitue la première option de traitement envisagée.
Dès lors que l'extension régionale ou le risque de récidive du mélanome sont importants, des
traitements complémentaires sont proposés : le principal d'entre eux est un traitement
immuno-modulateur par interféron alpha-2a. En cas d'extension du mélanome au-delà de la
tumeur primaire initiale, un ou plusieurs traitements sont proposés: retrait chirurgical ou
radiothérapie des ganglions locorégionaux en cas d'atteinte ganglionnaire régionale, chirurgie
et/ou radiothérapie et/ou protocoles de chimiothérapie en cas d'atteinte métastatique. Depuis
quelques années, de nouvelles molécules on fait leur apparition dans le traitement du
mélanome métastatique (biothérapies). Il en existe schématiquement 2 classes : celles qui
cherchent à augmenter la réponse immunitaire de l’hôte (anti-CTLA4, anti-PD1), et les
inhibiteurs des voies de signalisation (voie des MAP kinases notamment).
La prise en charge précoce des cancers cutanés est un facteur de réussite dans
leurs traitements (INCa et la HAS)4.
4 voir le site de l’INCa « L’INCa et la HAS rappellent, par ailleurs, qu’une démarche active de recherche et
d’identification des signes d’alerte de mélanomes cutanés (démarche dite de « détection précoce ») donne de
meilleures chances de guérison car elle permet d’intervenir avant la phase d’extension métastatique » 25 janvier
2013.