« Bases biophysiques de l’imagerie ultrasonore » L'onde ultra-sonore est une onde de pression se propageant dans un milieu élastique. Il s'agit de la propagation d'une énergie mécanique dans un milieu matériel : ce déplacement ne peut se faire dans le vide. Le milieu de propagation de l'onde ultrasonore est soumis à une succession de surpressions et de dépressions et ses particules constitutives sont alors animées d'un mouvement de va-et-vient dans l'axe de déplacement des ultrasons, de type sinusoïdal. L’onde US est un phénomène périodique, caractérisé par une fonction sinusoïde du temps. Elle est caractérisée par sa période (T = durée de 2 cycles consécutifs ; exprimée en seconde) ou sa fréquence (f = nombre de cycle par second ; exprimée en Hz ou sec¯¹). La longueur d’onde (λ) est la distance entre deux cycles consécutifs. Longueurs d’onde utilisées en échographie ≈ 440µ. En 1880, CURIE découvre le principe de la piézo-électricité et le moyen de produire des ondes ultrasonores. Un élément piézo-électrique est un cristal qui a la propriété de transformer un signal électrique en onde ultrasonore et inversement. Effet piézo-électrique direct : capacité à transformer une onde de pression en courant électrique. Effet piézo-électrique indirect : capacité à transformer un courant électrique en onde de pression. L’échographie est basée essentiellement sur la réflexion des ondes US. Les ultrasons sont définis par leur gamme de fréquences : 20 kHz à 1 GHz. Le principe de l’échographie est de mesurer le temps séparant l’émission du train d’onde de son retour sur la sonde, après réflexion au niveau d’une interface acoustique. Chaque ligne est construite l’une après l’autre. L’image se forme grâce à la succession de lignes. D = c.t La distance d doit être parcourue 2 fois : aller (d) + retour(d) D = 2d c = la vitesse des ultrasons dans le corps humain (1540 m/sec +/- 5%). Interactions des ondes US avec la matière Les ondes ultrasonores, concentrées sous forme de faisceaux, vont interagir avec la matière qu'elles traversent, et vont être progressivement atténuées. Plusieurs phénomènes aboutissent à leur atténuation : absorption dans les milieux homogènes, réflexions, réfractions et diffusions aux changements de milieux. L’absorption des US est une perte d’énergie liée essentiellement à des mécanismes de conduction thermique (échange de chaleur) et de viscosité. Ces mécanismes sont étroitement dépendants de la fréquence d’émission de la sonde. La pénétration est faible avec les sondes de haute fréquence, et il faut donc privilégier les fréquences basses pour explorer les régions profondes. La correction TGC (Temps-Gain-Compensation) permet de compenser l’atténuation progressive des US. Les interactions des US avec les milieux traversés sont représentées par la réflexion, la réfraction et la diffusion. La réflexion : l’image échographique est principalement basée sur la détection des ondes réfléchies. Une onde US incidente qui rencontre un milieu d’impédance acoustique différente sera en partie réfléchie (onde réfléchie). Un point sur l’écran représente un écho de l’ultrason émis. Il se forme quand il rencontre une interface entre deux éléments de structure différente. Son énergie est proportionnelle à la différence d’impédance. L’énergie de l’onde réfléchie se traduit sur l’écran par l’intensité du blanc (Brightness du mode B). Le point est positionné sur l’écran par la simple mesure du temps entre l’émission et la réception. La célérité de l'onde acoustique (c) est la vitesse de propagation de la variation de pression dans le milieu : elle dépend uniquement du milieu. L’impédance acoustique (Z) correspond à la résistance du milieu à la propagation de l’onde acoustique. Plus l'impédance est grande, plus grande est la célérité de l'onde US exprimée en m/s : Milieu Air graisse foie muscle os Célérité en m/s 343 1410-1470 1535-1580 1545-1631 2100-4080 L’interface acoustique est la limite entre deux milieux d’impédance acoustique différente. Le coefficient de réflexion (R) est le rapport entre les puissances réfléchies et transmises. Le coefficient de transmission (T) est = 1 – R. Il n’y a pas de transmission entre deux milieux d’impédance acoustique très différente. Ainsi, pour une interface air-rein, le coefficient de réflexion des US est proche de 1 et le coefficient de transmission proche de 0. D’où la nécessité d’utiliser un gel entre la sonde et la peau. Deux tissus d’impédance acoustique proche auront un coefficient de transmission proche de 1. Le coefficient de transmission d’une interface os-tissu mou est de 60 à 85% et le coefficient de réflexion de 15 à 40%. La possibilité d’utilisation de la fenêtre temporale en Doppler transcrânien traduit un coefficient de transmission des US dans l’interface os-cerveau inférieur à 1. Les microbulles utilisées en échographie exploitent la différence d’impédance acoustique entre l’air et le sang. Les images fantômes en échographie (ex : image virtuelle de l’artère sous-clavière au niveau du dôme pulmonaire) sont liées au phénomène de réverbération. Ce phénomène survient lorsque le faisceau incident rencontre deux interfaces parallèles et très échogènes. L’image en miroir est liée au phénomène de double réflexion. La réfraction est le changement d’orientation d’un faisceau US (onde incidente) qui rencontre une interface acoustique (onde transmise). En échographie, le phénomène de réfraction est généralement négligeable. Le cône d’ombre en arrière des parois latérales des vaisseaux ou de n’importe quelle structure arrondie à parois lisses (« ombre de bord ») est lié au phénomène de réfraction. L’ombre acoustique en arrière des parois latérales de n’importe quelle structure arrondie renseigne sur la nature de la paroi : présente si les parois sont lisses, absente ou faible si les parois sont irrégulières (ondes réfléchies + diffusées). La diffusion est le phénomène par lequel un rayonnement lumineux ou US est dévié dans toutes les directions après l’interaction avec une petite cible. Il est observable lorsque la taille de l’interface est inférieure ou égale à la longueur de l’onde US. Les diffuseurs vibrent et réémettent des US de même fréquence. D’une façon générale, les échos de diffusion marquent le parenchyme d’un tissu (ils sont plus petits et plus stables que les échos de réflexion). La diffusion vers l’arrière s’appelle la rétro-diffusion. En médecine vasculaire, le principal élément diffusant est le globule rouge. Le phénomène de rétro-diffusion des US par les hématies est à la base de l’exploration vélocimétrique par effet Doppler-Fizeau. Dans les structures hétérogènes, on observera une relative atténuation de l’échogénicité en arrière de la structure. Résolution spatiale : il s’agit de la plus petite distance entre deux points que l’échographe est capable de différencier. En dessous de cette distance, les deux points apparaitront comme un seul. La résolution axiale(∆) ou résolution en profondeur, est la plus petite distance séparant 2 interfaces situées dans l’axe du faisceau US, que l’appareil est capable de distinguer. Plus la fréquence d’émission est élevée, plus la résolution axiale sera élevée et plus forte sera l’atténuation. En pratique, il faut choisir la fréquence correspondant au meilleur compromis entre la résolution axiale et l’atténuation du faisceau. La résolution axiale est limitée par la longueur de l’onde λ. λ = c/f c (vitesse des ultrasons dans le corps humain) = 1540m/sec f = fréquence de la sonde en MHz. Pour une sonde de 6 MHz, λ = 1 540 000 (mm/sec) / 6 000 000 (Hz) , soit λ = 1,5/6 (en mm) = 0,25 mm. La résolution latérale est l’écart minimum qui doit séparer deux points placés dans un plan perpendiculaire à l’axe du faisceau pour qu’ils soient discernables. Elle dépend du nombre de lignes utilisées pour la construction de l’image. Un faisceau US émis par une sonde plane circulaire comprend une partie proximale cylindrique (zone de Fresnel) et une partie distale conique (zone de divergence : zone de Fraunhofer). Plus le diamètre de la sonde est petit, plus la zone cylindrique est courte et l’angle de divergence grand. La focalisation du faisceau US permet d’améliorer la résolution latérale en diminuant la divergence spontanée du faisceau US (zone de Fraunhofer). La meilleure résolution latérale se trouve dans la zone de focalisation. La focalisation peut être fixe, à l’aide de lentilles acoustiques (anciennes sondes), ou variable électroniquement (dépendante des retards introduits = focalisation par décalage de phase : « phased array »). Focalisation par décalage de phase ou « phasedarray » L’échographe construit chaque ligne en stimulant un groupe de cristaux (correspondant au nombre de canaux). Mais, pour un point donné, la distance entre ce point et les cristaux n’est pas fixe. Pour que les ondes émises arrivent en même temps à ce point, elles doivent partir de façon décalée. Il existe donc un retardateur électronique. A la réception, les échos provenant de ce point sollicitent les cristaux à des temps différents. Pour l’analyse, le retardateur électronique doit faire la manipulation inverse, pour obtenir la synchronisation. La combinaison de plusieurs distances focales à l'émission améliore la qualité de l'image. En contrepartie, la cadence d'images est diminuée par un facteur égal au nombre de distances focales sélectionnées. La résolution transversale C’est la largeur du faisceau ultrasonore, dans l’axe perpendiculaire au plan de coupe. La largeur du faisceau est de l’ordre de 3 à 6 mm en fonction de la profondeur. Il explique la superposition d’images d’éléments proches sur des plans de coupe parallèles. Formation de l’image échographique En échographie mode B, la sonde émet et récupère pour chaque ligne des intensités ultrasoniques. Les amplitudes des signaux correspondant aux échos sont converties en points brillants sur un écran d’oscilloscope. La brillance du point est proportionnelle à l’amplitude de l’écho (échelle de gris). Les échos les plus intenses sont codés en blanc, l’absence d’écho est codée en noir. En modifiant de façon continue la position de la sonde (balayage), on obtient une coupe du tissu exploré : une échotomographie. - Balayage sectoriel mécanique : un moteur déplace un ou plusieurs éléments piézoélectriques, autour d’un point fixe ou par déplacement linéaire de va-et-vient (sondes de très hautes fréquences > 15MHz, cadence image : 10 à 30/sec) - Balayage sectoriel électronique par déphasage (phased array) : barrette de transducteurs soumis à des impulsions électriques avec un léger décalage de temps. L’intérêt du balayage sectoriel est la surface de contact réduite qui permet de trouver des fenêtres acoustiques de faible dimension. Ouverture maximale = environ 90°. - Balayage linéaire électronique sur sonde plane : nombre importants de transducteurs de petite dimension ; une barrette multi-éléments est constituée typiquement d'une rangée de 64 à 128 éléments d'éléments piézo-électriques de largeur 0.1 à 0.5 mm ; il y a excitation simultanée de nombreux éléments afin d’améliorer la résolution latérale. - Balayage linéaire électronique sur sonde convexe : associe les avantages du balayage linéaire (fréquences élevées, électronique simple) et sectoriel (surface de contact réduite). Qualité de l’image : conflit entre la finesse générale de l’image (résolution), la cadence image et la pénétration. Le nombre d’échos analysés par l’échographe est limité par unité de temps (nombre de calculs par seconde restreint). Pour améliorer la qualité de l’image, on peut augmenter le nombre de lignes, multiplier les focales, appliquer des fréquences différentes en fonction de la profondeur et/ou demander des tirs croisés (cf. ci-dessous). Tous ces traitements augmentent le nombre d’informations pour obtenir une image. Chacun prend du temps et réduit la cadence image. Il existe donc un conflit entre la cadence-image, la résolution optimale à chaque profondeur et la pénétration. La solution passe par une capacité de calculs élevée. NB : 25 images par seconde est la fréquence des images de télévision et correspond à la fréquence de fusion visuelle. Effet Doppler-Fizeau Le principe du Doppler est de mesurer la différence de fréquence entre l’onde émise par un transducteur piézo-électrique et l’onde réfléchie par une cible en mouvement. L’étude vélocimétrique sanguine par effet Doppler repose sur la diffusion des US par les globules rouges. Lorsque les GR sont la cible des US, la diffusion est le phénomène prédominant car ils sont beaucoup plus petits (7-8µ) que la longueur d’onde des US (308µ pour une fréquence de 5MHz). L’équation qui permet le calcul de la vitesse [V = ∆F.c / (2F.cosθ)] intègre le cosinus de l’angle d’insonation. V = vitesse des globules rouges ∆F : décalage de fréquence = différence de fréquence entre émission et réception. c = célérité des US dans le milieu F = fréquence d’émission Θ = angle d’insonation L’angle d’insonation est l’angle entre le faisceau US et le flux circulant, et non pas l’axe du vaisseau. La correction d’angle ne doit pas dépasser 60° car la diminution du cosinus θ n’est pas linéaire et augmente plus rapidement après 60°. En mode Doppler continu, l’émission et la réception sont permanentes, la sonde utilisant deux céramiques distinctes. L’analyse spectrale des fréquences est possible selon un algorithme de calcul (transformée rapide de Fourier : FFT). La brillance traduit l’amplitude du signal et est proportionnelle au nombre de globules rouges de déplaçant à la même vitesse. Avantages du DC : très bonne sensibilité, bon rapport signal/bruit, pas d’ambigüité spectrale. Inconvénients du DC : ambigüité spatiale, résolution axiale nulle, absence de calcul des vitesses absolues. En mode Doppler Pulsé, le même transducteur est utilisé alternativement pour l’émission et la réception. Pendant l’émission, le transducteur émet des pulses (train d’ondes : 5 à 20 ondes sinusoïdales à la fréquence f) pendant une durée brève (t), répétés à un intervalle régulier (T = intervalle de temps entre 2 pulses). 1 / T = PRF (Pulse Repetition Frequency : fréquence de répétition des pulses). Le Doppler pulsé peut être couplé à l’échographie (mode Duplex) ou à l’échographie et à l’acquisition en temps réel d’une imagerie de flux (mode Triplex). Dans ces modes, les mêmes transducteurs sont utilisés alternativement en mode échographique puis en mode Doppler. Ce partage du temps a pour conséquence une diminution de la cadence des images échographiques et de la PRF. Geler l’image échographique en mode Duplex ou Triplex permet d’augmenter la PRF et d’améliorer l’analyse spectrale du Doppler. Avantages du DP : localisation et adaptation la largeur de la fenêtre de tir Doppler, calcul des vitesses absolues par mesure de l’angle d’insonation. Inconvénients du DP : rapport signal/bruit faible nécessiter d’augmenter la puissance acoustique (effets biologiques des US). Théorème de Nyquist et Shannon : la fréquence d’échantillonnage d’un signal doit être égale à 2 fois la fréquence maximale de ce signal. Si on veut mesurer un signal Doppler de fréquence ∆Fmax, la PRF doit être supérieure ou égale à 2 x ∆Fmax. Or la profondeur limite d’examen est inversement proportionnelle à la PRF. Cette limite physique devient une limite diagnostique pour l’exploration des vaisseaux les plus profonds. Lorsque le faisceau US enregistre des vitesses supérieures à la Vmax, il se produira une ambigüité spatiale. Pour dépasser la limitation de la Vmax mesurable, on peut 1/ baisser au maximum la ligne des zéros 2/ diminuer la fréquence d’émission (mais diminue l’intensité du signal Doppler) 3/ diminuer la profondeur du vaisseau étudié 4/ augmenter la PRF 5/ passer en mode Doppler continu 6/ augmenter l’angle d’incidence. Imagerie de flux : le Doppler couleur. Le Doppler couleur repose sur l’effet Doppler pulsé en mode duplex. Le Doppler pulsé y est analysé en mode multi-lignes (fonction du nombre de céramiques : 84, 128, 256) et multiportes (contrairement au Doppler pulsé ou l’analyse du signal ne concerne qu’une seule porte). A la différence du Doppler pulsé, le mode Doppler couleur indique la fréquence Doppler moyenne de chaque porte de la ligne de tir, calculée à l’aide d’un algorithme de traitement du signal, appelé procédé « d’auto-corrélation ». Le Doppler couleur est une simplification du Doppler pulsé et donne une analyse semi-quantitative. Le Doppler couleur permet d’obtenir 4 paramètres principaux : 1. l’amplitude du signal (quantité d’énergie du signal reçu = intensité de la couleur), 2. la phase (sens de déplacement : rouge / bleu), 3. la fréquence Doppler moyenne 4. la variance (écart type de la répartition des fréquences moyennes : zones de turbulences : vert/jaune). La sensibilité et la résolution de l’imagerie de flux en Doppler couleur dépendent de plusieurs paramètres : fréquence d’émission, nombre de tirs par ligne : 5 à 30 en pratique, valeur réglable : « packet-size ou « moyennage », densité de lignes couleurs échantillonnées (résolution), taille du volume d’échantillonnage sur chacune des lignes : longueur des impulsions émises = quantité d’énergie transportée = sensibilité Doppler. La résolution spatiale du Doppler couleur est de l’ordre de 0.5 mm. La variation du gain couleur permet d’obtenir un bon remplissage couleur. L’imagerie de flux Doppler couleur est toujours superposée à l’imagerie échographique en échelle de gris. L’image finale correspond à un compromis entre ces 2 modes, compromis géré par la priorité couleur. Elle permet l’ajustement du seuil de niveau de gris à partir duquel va s’afficher l’information couleur. Une façon simple d’augmenter le remplissage couleur sans augmenter le gain couleur pour éviter le débordement extra-vasculaire (« over-painting ou over-lapping ») et à priorité couleur constante, est de diminuer le gain noir et blanc. Les filtres Doppler couleur : filtres de parois, réducteurs de speckle (interférence acoustique liée à la diffusion des échos par les GR), touche « Optimizer » (post-traitement logiciel). Pour l’étude des flux lents, il faut diminuer au maximum les filtres Doppler et les PRF ; mais dans l’étude des vitesses élevées, il ne faut pas systématiquement augmenter le niveau des filtres, afin de ne pas supprimer les artéfacts colorés extra-vasculaires qui peuvent être informatifs en cas de jet sténotique. Le signal Doppler couleur est soumis aux mêmes limites que le signal Doppler pulsé : la vitesse maximale mesurable augmente avec la PRF et diminue avec la profondeur d’exploration et la fréquence d’émission des US. Si la PRF est trop faible pour la vitesse mesurée, il s’en suivra un phénomène de repliement spectral = aliasing, caractérisé par une inversion de la couleur, qui débutera par les extrémités de l’échelle couleur. En pratique, en cas de sténose artérielle, l’aliasing permet de repérer le jet sténotique si la PRF est adaptée à la vitesse moyenne du vaisseau exploré. Imagerie de flux : le Doppler puissance ou Doppler énergie La puissance est une énergie par unité de temps. Dans le mode puissance, le signal émis est identique à celui du Doppler couleur (onde sinusoïdale, monofréquence), de même que le procédé d’analyse (auto-corrélation). Le principal paramètre analysé dans le signal reçu n’est plus la fréquence moyenne mais l’amplitude du signal qui traduit son énergie, proportionnelle à la quantité d’hématies en mouvement, quelle que soit leur vitesse. La phase du signal peut être analysée (sens de déplacement des hématies). Avantages du mode puissance / mode couleur : meilleure sensibilité pour les flux lents, meilleur rapport signal/bruit, dépendance moindre vis-à-vis de l’angle de tir, absence de repliement spectral ou aliasing. Inconvénients du mode puissance / mode couleur : pas d’information sur la vitesse ni sur le profil d’écoulement, plus grande sensibilité aux artefacts de mouvement. Dans le mode puissance comme dans le mode couleur, la sensibilité Doppler est proportionnelle à la longueur des impulsions émises. Cette longueur est réglable sur certains appareils échographiques (Aloka® : réglage « Image Select »). Mais la résolution spatiale diminue avec cette longueur : elle est également de 0.5mm en Doppler puissance. Mode Eflow : amélioration de la résolution spatiale du mode puissance (Aloka® puis Toshiba®, Hitachi®) sans perte de sensibilité. Dans ce mode, le signal n’est plus constitué d’ondes sinusoïdales monofréquences, mais d’impulsions plus courtes (amélioration de la résolution spatiale, amélioration de la cadence image et de la résolution temporelle par augmentation de la PRF) composées de plusieurs fréquences (augmentation de la quantité d’énergie). Résolution spatiale en Eflow = 0.25mm. Mode Bflow : imagerie de flux basée sur le mode B, développée par Général Electric®. Elle est basée sur la détection des ondes rétrodiffusées par les GR (« Speckle »), avec augmentation de la durée des impulsions qui sont codées, puis filtrage. Le mode B flow peut être combiné avec le mode couleur (« BFI « : Blood Flow Imaging) ou le mode puissance (« BFI-angio »). L’imagerie harmonique Une harmonique est un élément constitutif d'un phénomène périodique ou vibratoire. Une onde sonore de hauteur constante est composée d'une superposition de sons élémentaires nommés harmoniques dont les fréquences sont des multiples entiers de la fréquence fondamentale. L’augmentation de la bande passante des capteurs actuels est telle qu’il est possible désormais d’émettre les ultrasons autour d’une certaine fréquence et de recevoir les échos réfléchis dans d’autres gammes de fréquences. Ceci permet d’exploiter l’effet non-linéaire des interactions ultrasonores avec les tissus pour produire de nouvelles images dites « harmoniques ». Les tissus biologiques sont des matériaux non-linéaires, de telle sorte que des harmoniques de la fréquence d’émission apparaissent graduellement au cours de la propagation dans les tissus. L’imagerie harmonique consiste à sonder un tissu avec une fréquence fondamentale et à recueillir le signal réfléchi à une fréquence harmonique (en principe l’harmonique double) de la fréquence d’émission. Ce nouveau mode d’imagerie permet l’obtention d’images de meilleure qualité. Les produits de contraste ultrasonore Les agents de contraste sont des microbulles de gaz encapsulées, dont le diamètre est de l’ordre de quelques microns, qui se comportent comme des diffuseurs très réfléchissants et permettent de rehausser le contraste des images de façon considérable dans tout le compartiment vasculaire. Ils se comportent également comme des résonateurs non linéaires avec des fréquences de résonance situées entre 1 et 9 MHz. En combinant imagerie harmonique et produits de contraste, on écoute à la réception la réponse spécifique des oscillations non linéaires des microbulles à l’harmonique double de la fréquence d’émission pour obtenir un gain supplémentaire de rapport signal sur bruit. L’imagerie « compound » ou tirs croisés Le principe de cette imagerie repose sur le décalage de phase. La stimulation des cristaux se fait de proche en proche pour obtenir une onde ultrasonore oblique. La réception se fait de même manière. L’image est donc construite avec plusieurs tirs provenant de groupes de cristaux différents. Cette technologie permet de mieux gérer les obstacles et permet d’améliorer la résolution, car l’image est riche d’incidences différentes (3 par exemple). La cadence image est donc ralentie d’autant car les tirs ne sont pas simultanés. Un autre inconvénient est l’effacement partiel des cônes d’ombres qui permettent parfois de mieux renseigner un écho comme par exemple les calcifications. Réglages modifiant l’échelle visuelle des gris. Contraste du moniteur Gain (post traitement) et réglage TGC (Time Gain Compensation) Puissance acoustique ou énergie d’émission Contraste ou dynamique (compression de l’échelle) Courbe gamma (rend compte de la courbe générale de l’intensité des points en fonction des décibels reçus) Rejet ou filtre (il supprime les faibles échos, c'est-à-dire ceux ayant peu d’énergie) Réglages modifiant la cadence image (CI) en imagerie B = nombres d’images générées par l’échographe à la seconde (autour de 25 Hz) - Profondeur : quand elle augmente, la CI diminue Largeur de la fenêtre : quand elle augmente, la CI diminue Zoom (à l’écriture) : quand il augmente, la CI augmente Tirs croisés (compound) : quand il est mis en route, la CI diminue La densité de ligne (ou Beam process) : quand elle augmente, la CI diminue Les focales : plus elles sont nombreuses plus la CI diminue Le doppler couleur : plus la fenêtre est grande plus la CI est faible Le duplex ralenti la CI, le triplex encore plus. Réglages pour améliorer son imagerie couleur en pathologie vasculaire Incliner la sonde ou la boite couleur par apport au flux circulant mesuré Réduire et adapter la taille de la boite couleur à la zone de mesure Régler le gain couleur au maximum, juste avant l’apparition d’artéfacts colorés extravasculaires Diminuer le gain noir et blanc Utiliser au minimum les filtres couleur Utiliser la PRF la plus basse possible, mais sans apparition d’aliasing dans les conditions normales de circulation. Ne pas abuser du moyennage (ou persistance) spatial ou temporel pour garder un rendu dynamique de la cartographie couleur. Trouver le meilleur compromis entre la résolution spatiale couleur et la cadence image en fonction du type d’exploration vasculaire. Futures modalités Outils d’analyse des flux Calcul des Vecteurs Vitesse (VFM) Calcul des Vortex Cartographies Vectorielles Cartographies de pression Outils d’analyse des parois et des plaques Logiciels d’analyse de la densité des plaques en 2D (GSM) et 3D Logiciels d’analyse du volume des plaques Logiciels de calcul automatique de l’épaisseur intima-média (EIM) EchoTracking : échographie haute résolution qui enregistre les variations systolodiastoliques des diamètres de l’artère (diamètres interne et externe de l’artère carotide), qui reflètent la rigidité pariétale. FMD (Flow Mediated Dilation) : dilatation médiée par le flux = appréciation de la fonction endothéliale ; repose sur la vasodilatation endothélium-dépendante, reflet de la biodisponibilité du monoxyde d’azote (NO). Elastographie : elle réalise une analyse de l’élasticité tissulaire, par contrainte soit statique (compression du milieu avec la sonde), soit dynamique (génération et propagation d’ondes de cisaillement dans le milieu étudié). Dans la contrainte statique, l’information directement estimée à partir de l’acquisition d’une série d’images ultrasonores est le champ de déformation au cours de la compression (les régions molles se déforment davantage que les régions rigides). Dans la contrainte dynamique, la vitesse de propagation des ondes de cisaillement dans le tissu dépend du paramètre d’élasticité du tissu appelé module de cisaillement (G).