Les troubles respiratoires pendant le sommeil (apnées du sommeil) sont dûs à des arrêts répétés de la
respiration au cours du sommeil. Ces apnées sont liées à une obstruction de la gorge dans la région du
pharynx. Les parois du pharynx sont constituées de tissus mous. Au cours de la veille, le pharynx reste ouvert
du fait de la tension des muscles qui écartent ses parois. Au cours du sommeil, ces muscles se relâchent ; le
pharynx se comporte alors comme un tuyau mou au travers duquel on cherche à aspirer de l’air. Cette
aspiration entraîne un affaissement des parois du pharynx : l’air passe difficilement, entraînant des
turbulences qui font vibrer les structures de la gorge : c’est le ronflement. Lorsque les parois du pharynx
s’affaissent totalement, l’air ne peut plus passer : c’est une apnée. Le système respiratoire essaie de vaincre
l’obstacle en aspirant plus fort, ce qui ne fait qu’aggraver les choses. La respiration ne peut recommencer
qu’à la faveur d’un éveil, qui permet aux muscles du pharynx de se contracter et à la gorge de se rouvrir.
Cette pathologie abime la qualité du sommeil qui n’est plus réparateur, ce qui explique une fatigue intense
et souvent une tendance anormale à s’endormir dans la journée. Elle est la cause de nombreux accidents
de la route ou d’accidents du travail et augmente de façon importante le risque cardiovasculaire.
Le syndrome des jambes sans repos se manifeste par des « impatiences des membres inférieurs », qui
correspondent à des sensations désagréables ressenties au cours de la veille, souvent associées à des
« mouvements périodiques de jambes » qui se produisent au cours du sommeil.
L’insomnie se traduit par un sommeil de mauvaise qualité avec des difficultés d’endormissement, des réveils
multiples dans la nuit, ou un réveil trop précoce le matin. L’anxiété, le stress et la dépression sont à l’origine
de plus de la moitié des insomnies. Certaines maladies (citées plus haut) exclusivement liées au sommeil
peuvent provoquer une insomnie : le syndrome des jambes sans repos et les apnées du sommeil.
Le trouble de la vigilance est souvent ignoré, car souvent
minimisé. Pour autant, une somnolence excessive dans la
journée ou hypersomnie est anormale et doit conduire à
consulter. Cette somnolence diurne excessive peut être la
conséquence d’un trouble du sommeil.
Diagnostics et traitements
A l’occasion de la Journée du Sommeil, l’équipe de l’unité
du sommeil de l’hôpital d’Antibes Juan-les-Pins proposera au
grand public un dépistage en remplissant un questionnaire
sur la vigilance. En effet, la vigilance peut se mesurer de
manière subjective, à partir d’échelles. Quant aux tests
itératifs de mesure de latences d’endormissement et de
maintien de l’éveil, ils mesurent la vigilance de manière
objective, et sont réalisés au sein d’une unité du sommeil telle
que celle du centre hospitalier. Le sujet effectue des tests au
cours desquels sont mesurés le maintien de l’éveil et le délai
d’endormissement. La spécialité de l’unité du sommeil du service de pneumologie de l’hôpital est de réaliser
des tests essentiellement liés aux troubles respiratoires pendant le sommeil. Chaque année, 700 tests sont
réalisés. Plus de 1 500 patients sont traités et suivis dans le service. Le polygraphe est un appareil qui permet
d’enregistrer les signaux respiratoires et ainsi de détecter une éventuelle pathologie respiratoire pendant le
sommeil (syndrome d’apnées du sommeil). Pour mesurer la respiration, différents capteurs sont reliés au
polygraphe : des lunettes nasales (tuyaux reliés aux narines) pour détecter le flux d’air à l’inspiration et à
l’expiration, des bandes « élastiques » placées autour de l’abdomen et de la poitrine pour en mesurer les
mouvements, et aussi un capteur de position, ou encore une pince digitale pour mesurer l’oxygénation de
l’organisme (saturation) etc. Ce matériel peut être utilisé en ambulatoire, au domicile des patients.
La polysomnographie est un examen médical plus complet, à réaliser lorsqu’il est nécessaire. Elle permet, en
plus de la polygraphie, d’analyser l’architecture du sommeil tout au long de la nuit. Deux chambres de l’unité
du sommeil sont équipées en polysomnographes pour réaliser ces explorations en hospitalisation.
La Journée du Sommeil
Cette journée a été lancée à l’initiative de
l’Institut National du Sommeil et de la
Vigilance, association créée en 2000 sous
l’impulsion de la Société Française de
Recherche et Médecine du Sommeil
(SFRMS). La mission de l’institut est de
promouvoir le sommeil et ses pathologies
comme une composante de santé
publique. A travers des actions telles que la
journée du sommeil, l’INSV sensibilise,
informe et éduque sur les troubles du
sommeil et de la vigilance, accompagné
par les professionnels de santé, spécialistes
du sommeil, et les associations de patients.
www.institut-sommeil-vigilance.org