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Il est ainsi de plus en plus fréquent que le personnel soignant doive s’occuper de retirer des points 
de suture ou de traiter des infections. Ce transfert des responsabilités, et donc des coûts, est 
devenu systématique en Allemagne depuis longtemps. Les maisons de repos sont également 
concernées par ce problème. Dans de nombreux établissements, le manque de personnel est 
compensé par un usage massif de psychotropes : les personnes âgées, notamment, se voient ainsi 
administrer des tranquillisants, pour qu’elles exigent moins de soins. Or, les effets secondaires de 
ce type de traitement ne se limitent pas à des troubles mentaux : on constate aussi des problèmes 
importants de coordination des mouvements, à l’origine de chutes et de blessures.  
 
Est-ce à dire qu’en Allemagne, ce sont surtout les personnes âgées qui se trouvent 
pénalisées par le système des forfaits par cas? 
Les sorties précoces de l’hôpital posent principalement problème chez les personnes âgées. 
Celles-ci ont généralement besoin d’une période de réadaptation plus longue après l’opération, 
sous traitement et suivi médical. On ne peut tout simplement pas les envoyer directement en 
maison de convalescence ou chez elles. Pour les patients âgés, la maison de convalescence est 
malheureusement souvent le terminus. A partir d’un certain âge, ils se rétablissent plus 
difficilement et ne sortent pas de ces centres, où l’on ne stimule guère la mobilité des patients. 
 
Dans le cadre du traitement lui-même, les économies sont-elles aussi principalement 
réalisées sur les cas de personnes âgées? 
Le fait est que les personnes âgées, tout particulièrement, se voient souvent refuser des 
traitements qui seraient nécessaires. Cependant, cela dépend beaucoup du médecin et de son 
équipe, qui peuvent déclarer qu’un patient est «trop vieux» pour certaines interventions, par 
exemple pour un remplacement de valve cardiaque, et qu’une telle intervention «ne vaut plus la 
peine». Un remplacement de valve cardiaque – pour garder cet exemple – n’est de toute façon 
possible que si l’implant requis est disponible. En Allemagne, chaque hôpital se voit attribuer un 
budget annuel pour une certaine quantité d’implants, tous types confondus. A moins d’avoir une 
assurance privée, les patients qui ont besoin de stimulateurs cardiaques, de valves cardiaques ou 
de stents jouent donc à la roulette russe. Beaucoup d’entre eux, en effet, sont d’abord mis sur 
liste d’attente pendant trois à six mois. Six patients de différents hôpitaux dans plusieurs régions 
d’Allemagne m’ont dit qu’ils n’avaient reçu un implant qu’après avoir offert de payer un 
supplément.  
 
Ce nouveau système de tarifs a-t-il contribué à renforcer la tendance à une médecine de 
seconde classe en Allemagne? 
J’irai même plus loin en affirmant qu’il s’est développé aujourd’hui en Allemagne, quasiment à 
l’insu du grand public, une médecine de troisième classe. Outre la distinction qui s’établit entre 
les patients disposant d’une assurance privée et ceux qui dépendent de la caisse maladie, un 
troisième groupe se forme maintenant: celui des patients âgés.