
concerne le prix, la production et d’autres domaines économiques ou non influençant les
opérations de l’office. En pratique, l’office fonctionne comme un agent de facto pour les
différents ordres de gouvernement. C’est pourquoi Lippert (2001) préfère les appeler des
« cartels supervisés par le gouvernement ».
Les États-Unis n’ont pas d’offices de commercialisation agricole, mais ont des programmes
volontaires de soutien de prix, des accords de commercialisation et des ordres de
commercialisation qui sont aussi présents dans plusieurs autres pays, même ceux qui
possèdent des offices de commercialisation pour des denrées qui ne sont pas sous l’autorité de
la gestion de l’offre (par exemple le Canada). Selon Hoos (1979), les États-Unis ont déjà
réfléchi à la possibilité de mettre en place des offices de commercialisation. Toutefois, les
pouvoirs monopolistiques dont ils auraient profité, notamment sous forme de quotas, seraient
allés à l’encontre de l’idéologie de libéralisation des marchés adoptée par la Federal Trade
Commission, le ministère de la Justice et plusieurs autres intervenants, même au niveau des
États. Leur création aux États-Unis aurait certainement été contestée devant les tribunaux et
ils auraient sans doute été jugés illégaux.
La structure organisationnelle des offices de commercialisation
Il existe essentiellement autant de structures organisationnelles qu’il existe d’offices de
commercialisation. Chaque office est organisé de manière à refléter les sources de conditions
d’approvisionnement particulières à la denrée en cause. La plupart des offices de
commercialisation canadiens ont un dirigeant (directeur) élu par les producteurs membres
eux-mêmes (Lippert, 2001). Les deux ordres de gouvernement nomment d’autres personnes
pour diriger l’office. Des consommateurs peuvent aussi être membres mais comme Forbes
(1982) l’expliqua, ils sont trop souvent des représentants symboliques, non familiers avec la
commercialisation agricole, plus susceptibles d’être des femmes ou des épouses dont le mari
est un puissant fermier. En d’autres mots, la composition des offices de commercialisation est
lourdement axée en faveur des intérêts des producteurs.
Tous les offices de commercialisation établissent des plans afin de coordonner et de contrôler
les activités d’achat et de vente de leur denrée. La collecte d’information, la fixation des prix
et la gestion de l’offre pour les marchés intérieur et d’exportation sont quelques-unes des
activités dont s’occupent les offices de commercialisation. Le budget d’exploitation de la
Commission canadienne du lait, par exemple, est d’environ 6 millions $ par année. D’autres
offices ont des budgets plus importants, mais incluent aussi leurs activités de promotion. Les
coûts administratifs comme les frais de bureau, les salaires, les dépenses juridiques et de
comptabilité, les voyages, les coûts d’élections, de même que les coûts de gestion des
programmes d’aide et l’accomplissement de certaines fonctions de commercialisation (par
exemple les fonctions d’accumulation, de tri, d’allocation et d’assortiment) qui nécessitent des
infrastructures à forte intensité en capital et la notation, l’étiquetage, la promotion et les
relations publiques – font qu’elles sont une solution de rechange coûteuse à un mécanisme de
marché ou même à des coopératives agricoles.
En général, les offices de commercialisation ont tous les attributs d’une organisation
commerciale qui opère dans un environnement sans marché. Quelques offices de
commercialisation agissent tout au long d’une longue chaîne d’approvisionnement, par
exemple pour les produits laitiers, les œufs, la dinde, le poulet ou le tabac. Dans ces cas, les
offices de commercialisation s’enorgueillissent d’un grand contrôle et de beaucoup de pouvoir
au sein de l’industrie, partout au pays. Les facteurs qui différencient un office de