La situation économique difficile

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La situation économique difficile
ACTIONS CHINOISES.
La bulle et le crash du marché ont leur racine dans la transition économique que traverse le pays. Rééquilibrage vers le tertiaire.
NICOLE I IL DE JONCAIRE
qu'en 2008, le régulateur améri- affiche 3,5%. La croissance chicain avait interdit les ventes à dé- noise est donc inférieure de moiLe marché chinois reste faible. La couvert pour enrailler la chute tié aux annonces publiques et son
performance accumulée depuis des marchés.
affaiblissement s'accélère depuis
le début de l'année est encore très Il replace surtout la bulle puis le le troisième trimestre 2014.
positive - 17.78% pour le Shan- crash boursier chinois dans le Le gouvernement chinois sait
ghai Stock Exchange Composite contexte plus vaste d'une écono- qu'il doit rééquilibrer l'économie
Index, 52.70% pour le Shenzhen mie chinoise en transition. Un
du pays en renforçant le dévelopStock Exchange Composite In- contexte où le comportement des pement du secteur tertiaire au dédex et 5.73% pour le Hong Kong opérateurs s'est modifié. Rappe- triment du secteur secondaire
Hang Seng Index - mais le mou- lant les deux baisses de taux didont l'investissement a généré de
vement baissier démarré mi-juin
recteur survenues en novembre fortes surcapacités. Le plan est
se confirme malgré la reprise
2014 et mars 2015, il note «un déjà en cours: les indices d'actitemporaire de mi-juillet.
changement très significatif de vité le confirment. Alors que la
La liquidité est en nette diminula réaction des entrepreneurs aux croissance du PIB industriel était
tion. Selon les chiffres publiés par
de 10% en 2005, elle n'est plus
baisses de taux».
Bloomberg, les volumes quotiAlors que par le passé, tout flé- que de 6%. Sur la même période
dien sur les trente derniers jours
chissement de taux entrainait la croissance du PIB des services
sont de l'ordre de 202 milliards de
une hausse de l'endettement vi- est passée de 7,1% à 8,5%. La part
dollars, en baisse de 30% par rapsant à accroitre les investisse- du secteur tertiaire dans l'éconoport à début juin. Les prêts sur
ments, les chefs d'entreprise chi- mie est de 48.2% supérieure à
marge sont en baisse de 41% par
nois ne profitent plus de la hausse celle du secondaire (42.6%). Les
rapport au pic de juin et le nompour s'endetter et investir. En lieu services ne pouvant prétendre à
bre de nouveaux investisseurs a
et place, les montants libérés se un rythme de progression semfléchi de 76% par rapport aux
sont dirigés vers les marchés ac- blable à l'industrie, il est donc norsommets du mois de mai. 518 des
tion. C'est, selon lui, le véritable mal que l'économie chinoise dé1400 cotations suspendues début
motif de l'emballement boursier célère. Un signe de maturation
juillet sont toujours arrêtées.
quelque sorte.
Malgré le ton alarmiste de auquel on assiste depuis la fin de en
l'année dernière. C'est donc dans Les vrais risques d'implosion sont
Bloomberg, «ces suspensions ne
l'économie réelle qu'il faut cher- dans le marché immobilier et
représentent en fait que 8,3% de
cher les causes de la bulle. «La si- dans celui de l'emploi. Mais «aula capitalisation boursière et entuation économique en Chine est cun signal d'alerte n'est discernacore, on ne peut y distinguer les
très difficile» explique-t-il. Elle ble» explique Alain Barbezat.
sociétés qui ont requis la suspenserait même catastrophique si le Alors que les prix de l'immobilier
sion pour ne pas voir leur titre
marché immobilier ou celui de affichaient une baisse au
baisser de celles qui l'ont dedeuxième trimestre 2014, ils se
l'emploi se dégradaient.
mandé pour des raisons tout à fait
Derrière le taux de croissance of- sont repris depuis mars. L'indice
légitimes» explique Alain Barbeficiel de 7%, se cache une progres- qui suit les prix de l'immobilier
zat, spécialiste de la Chine à la
sion du PIB bien plus modeste. sur les 70 plus grandes villes de
Banque Cantonale Vaudoise.
L'indice Keqiang (ainsi nommé Chine reflète des hausses dans 42
A la question de savoir si les auen l'honneur du Premier minis- d'entre elles. Dont une hausse de
torités chinoises sont intervenues
tre Li Keqiang qui est le premier 17% à Shenzhen. En outre la
de manière maladroite, un point
à ne pas croire aux statistiques of- construction reprend, malgré des
souvent évoqué par les analystes,
ficielles) révèle une croissance du surcapacités avérées. Pas de souci
Alain Barbezat répond que les inPIB de l'ordre de 2,7%. L'indice particulier non plus du côté de
terventions de ce type ne sont pas
de croissance de Morgan Stanley
propres à la Chine et rappelle
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l'emploi qui ne montre aucun puisque la capitalisation bour- sur la consommation est néansigne de stress. «L'économie chi- sière n'est que de 62% du PIB) et moins à relativiser. Les investisnoise est en souffrance mais n'est les achats à la marge n'en repré- sements en actions ne représen-
pas au bord de l'implosion» sentent que 1,7%. Pas de quoi tent que 10% des actifs des
conclut Alain Barbezat.
Ces changements profonds ont
rebondi sur le comportement des
investisseurs chinois et la hausse
du marché actions est largement
compromettre la machine. D'autant que les marchés obligataires
ne montrent de leur côté aucun
signe de détérioration.
Pour sa part, Lilian Co, gérante
ménages, un taux bien plus faible
que celui observé dans les pays
développés comme aux EtatsUnis où ils représentent 30%. A
40%, le taux d'épargne chinois
redevable à la baisse des taux qui, du fonds EI Sturdza Strategic est élevé.
pour la première fois, n'a pas gé- China Panda, est persuadée que En d'autres termes, le bilan des
néré de crédit et d'endettement le mouvement baissier a été ac- ménages chinois devrait absorsupplémentaire. Pour Alain Bar- centué par des rumeurs annon- ber les pertes sans grande diffibezat, les prêts sur marge, rendus çant l'intention du gouverne- culté. Lilian Co estime que la cor-
largement responsables de la ment de retirer son soutien au rection du marché ne pose par
bulle, ne sont qu'un épiphéno- marché. Malgré l'intervention ra- de risque systémique malgré les
mène. Sur les 212 millions de pide de la Commission de régu- interventions maladroites du récomptes ouverts chez les cour- lation des titres chinois (CSRC), gulateur. La capitalisation de
tiers en actions, seuls 68 millions
sont actifs et une petite minorité
de 7 millions utilisent les achats
à la marge.
A l'échelle de la Chine, ces chiffres sont modestes. Alain Barbe-
zat rappelle que la richesse des
ménages chinois est estimée à
220.000 milliards de yuan dont
89.000 sont investis en actifs fi-
les investisseurs restent très sen- marché représente moins de 70%
sibles aux moindres rumeurs et du PIB chinois, un chiffre très
la volatilité perdurera jusqu'à ce raisonnable si on le compare au
que les résultats économiques ras- rapport observé dans les pays désurent. Selon la gérante, «les au- veloppés où il est plus proche de
torités continueront à stimuler 100%. Quant aux prêts sur
l'économie si nécessaire et une marge, ils ont retrouvé leur ni-
baisse des taux d'intérêt est envi- veau de mars.
DERRIÈRE LE TAUX
sageable».
Toutefois, l'intervention massive DE CROISSANCE OFFICIEL
nanciers. Les marchés actions ne du gouvernement sur les actions
DE 7% SE CACHE
représentent que 6% de la ri- A (bourses de Shanghai et de
chesse des ménages (sur un mar- Shenzhen) continue d'inquiéter. UNE PROGRESSION DU PIB
BIEN PLUS MODESTE.
ché relativement peu financiarisé L'impact négatif sur la fortune et
ETDES
DESEXIGENCES
EXIGENCES EN
EN FONDS
FONDS PROPRES
CROISSANCE DU CRÉDIT
CRÉDIT VIS-À-VIS
VIS-À-VIS DES
DES TAUX
TAL XET
6.00
6.00
35
35
5.00
30
30
5.50
8.00
85
10.00
10.00
80
12.00
12.00
6.00
25
6.50
20
7.00
04
04
05
05
06
06
07
07
08
08
Croissance
crédit(année
(annéesur
surannée):
année): 11.50
- Croissance
dudu
crédit
11.50
--- Exigence
Exigence de
de fonds
fonds propres
propres (inversé):
(inversé): 18.50
18.50
09
09
10
10
11
11
12
12
13
13
14
14
75
16.00
8
16.00
70
18.00
18.00
65
65
20.00
20.00
22.00
22.00
10
10
60
15
15
7.50
14.00
14.00
15
15
Meilleur
Meilleur taux
taux de
de prêt
prêt 12
12 mois
mois (inversé):
(inversé): 4.85
4.85
-- Deamnde
Deamnde de
de prêt
prêt (sondage
(sondage PBOC):
PBOC): 60.4
60.4
Les
Les dernières
dernières baisses
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pas engendré
engendré de
de hausse
hausse du
du crédit
crédit ni
ni des
des demandes
demandes de
de prêts.
prêts. Un
Un phénomène
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