Patrick Deixonne et son équipe de huit marins rejoint le 5 mai la mer
des Sargasses pour étudier les pollutions liées aux rejets de plastiques.
L'expédition bénéficie du concours du Cnes, du CNRS-UPS et de
Mercator Océan.
Plastiques :une pollution préoccupanteLa contamination du
milieu marin par les plastiques devient préoccupante. Elle se
concentre à l'emplacement du vortex de déchets du
Pacifique Nord, au large d'Hawaï. Une accumulation liée à
la lente dégradation de cette matière et à l'impact des
activités humaines sur tous les océans. Après plusieurs
missions américaines, l'expédition française va explorer
l'océan et ses milliards de microparticules de plastique cinq
fois plus petites qu'un plancton. Une pollution d'autant plus
insidieuse qu'elle est invisible, y compris des satellites
d'observation. Cette fois, il va être fait appel aux radars !
Départ le 5 mai depuis Fort de
France pour un périple qui n'a rien
de touristique. bord d'un
catamaran, neuf personnes, dont le
chef de l'expédition Patrick
Deixionne, fileront plein nord,
direction les Sargasses pour
ausculter une étendue marine rongée
par des kilomètres de
microparticules de plastique.
En 2012, l'expédition 7e Continent
avait mis le cap sur le Pacifique
Nord, entre Hawaï et l'Amérique du
Nord, existe une mer de déchets
plastiques piégés par les courants
marins. Une première expérience
bien utile pour s'engager cette fois
dans une mission mieux construite,
qui peut compter sur le soutien d'une
communauté de chercheurs
toulousains.
Cette fois-ci, direction donc la mer
des Sargasses, appelée encore mer
de varech, et qui doit son nom à ces
algues brunes arrachées aux côtes du
Golfe du Mexique qui sont portées
par les courants jusqu'au milieu de
l'Atlantique. Là, elles peuvent vivre
et même se reproduire en flottant à
la surface. S'il y a une telle
concentration d'algues, c'est en
raison du phénomène de gyre, des
courants marins circulaires au milieu
d'une étendue immobile, sans vague,
aux allures de lac. Et, dans ces
algues piégées, des milliards de
déchets plastiques produits par
l'homme. 80 % de ces plastiques
sont rejetés en mer via les cours
d'eau, 20 % sont des résidus d'objets
jetés par-dessus bord.
L'appui des satellites
Cette fois, l'équipe peut utiliser les
grands moyens en s'appuyant sur des
compétences toulousaines. « Nous
avons mis au point des supports
innovants pour étudier ces
pollutions. La société Mercator
Océan a créé pour nous un modèle
spécial de dérive des déchets dans
l'Atlantique qui peut se retranscrire
dans tous les océans du monde.
Nous pouvons de fait aller droit au
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Tous droits de reproduction réservés
Date : 23/04/2014
Pays : FRANCE
Page(s) : 9
Diffusion : 192917
Périodicité : Quotidien
Surface : 29 %
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7EME CONTINENT
but, au cour de ce continent-
poubelle », explique Patrick
Deixonne, un ancien skipper
originaire de l'Aude, dont les
parents, pour la petite histoire,
possédaient le resto « le Gabian »
aux Cabannes de Sigean.
Des polluants à identifier
Mais l'expédition bénéficie
également du concours de l'Agence
spatiale européenne et du Cnes avec
leurs moyens satellitaires. « Nous
pourrons coupler des images
optiques et radar grâce aux
instruments des satellites Pléiades et
Terra-X (Ndlr : ce dernier a été
actionné pour détecter les débris du
Boeing de Malaysia Airlines). « Les
radars permettront de savoir si le
plastique a une signature. Les
microparticules de plastique sont
invisibles et impossibles à
photographier. Nous sommes dans
la recherche fondamentale avec le
lancement de nouveaux moyens dont
on ne sait ce qu'ils apporteront »,
précis encore Patrick Deixonne qui
peut s'appuyer aussi sur les
chercheurs du CNRS-UPS
Paul-Sabatier. Eux seront chargés
d'étudier plus précisément la nature
des polluants rejetés dans la mer.
Jean-Marie Decorse
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Date : 23/04/2014
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