Mise à jour : 2013-10-15 3 | Page
Ce guide permet d’objectiver le caractère dangereux des comportements problématiques qu’un usager présente. Partant du principe que le
comportement est un symptôme, l’estimation du caractère dangereux ne peut évidemment pas se faire uniquement sur la base de celui-ci. Au-
delà du comportement, plusieurs éléments sont à considérer à l’intérieur de chaque processus d’analyse. Voici donc en quelques lignes
l’objectif pour chacune des étapes du présent guide.
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Identification des
comportements
problématiques
L’étape 1 est composée de trois phases distinctes. La première vise à identifier les comportements problématiques,
et ce, dans quatre catégories sur un continuum de gravité4, soit :
1. Les comportements problématiques de type verbal (CPV)
2. Les comportements problématiques dirigés vers des objets (CPO)
3. Les comportements problématiques dirigés vers soi-même (CPS)
4. Les comportements problématiques physiques dirigés vers autrui (CPA)
La deuxième phase permet de situer l’intensité, la récurrence et la nature incontrôlable des comportements
préalablement identifiés.
a. L’intensité réfère à la fréquence des comportements;
b. La récurrence réfère aux échecs répétés des plans d’intervention, de traitement et de services individualisés;
c. La nature incontrôlable réfère aux moyens nécessaires pour mettre fin aux comportements problématiques.
La troisième phase permet de cibler le comportement considéré comme étant le plus problématique, et ce, pour
chacune des catégories (CPV, CPO, CPS, CPA).
L’étape 2 vise d’une part, à identifier la gravité des impacts qu’engendrent les comportements problématiques et
d’autre part, à objectiver la conséquence des impacts, et ce, autant chez la personne que chez autrui.5 Les impacts,
qu’ils soient légers, modérés ou graves, sont répertoriés sous cinq grandes rubriques :
1. L’intégrité physique
Impact léger : légères atteintes à l’intégrité physique de la personne ou celle des autres (ex. : négligence de
l’hygiène).
Impact modéré : atteintes à l’intégrité physique de la personne ou celle des autres, nécessitant des soins de
base (ex. : égratignures, rougeurs, etc.).
Impact grave : atteintes à l’intégrité physique de la personne ou celle des autres suffisamment importantes
pour nécessiter des soins médicaux de la part d’un professionnel de la santé (ex. : lacération,
fracture, blessure ouverte, etc.).
2. L’intégrité psychologique
Impact léger : contribution au malaise psychologique de la personne ou celui des autres suscitant des
questionnements de la part de l’entourage.
Impact modéré : détresse psychologique chez la personne ou chez les autres, requérant l’aide de l’entourage
ou de services de première ligne ou de deuxième ligne en externe, ou de visites à l’urgence
de l’hôpital.
Impact grave : détresse psychologique importante chez la personne ou chez les autres requérant de ce fait
une ou plusieurs hospitalisations.
3. Les relations et l’intégration sociale et communautaire
Impact léger : avertissements de la part de l’entourage (ex. : le besoin de changement dans les
comportements pour maintenir le lien).
Impact modéré : réduction de la fréquence ou de la durée des interactions sociales. Compromission potentielle
des liens sociaux significatifs avec la famille, les amis, les pairs et les membres de la
communauté. Questionnements sur le maintien de l’utilisation des ressources de la communauté
en raison d’un risque potentiel.
Impact grave : rejet de la famille, des amis, des pairs et des membres de la communauté, perte temporaire
ou permanente de l’accès à des ressources dans la communauté, telles que des commerces,
des ressources de loisirs, de transport, etc.
4. Les services
Impact léger : avertissements de la part des intervenants (ex.: le besoin de changement dans les
comportements pour maintenir le ou les services).
Impact modéré : restructuration des services actuels sans les interrompre. Compromission de l’hébergement,
nécessitant de ce fait, des mesures adaptatives supplémentaires pour assurer son maintien.
Impact grave : arrêt ou refus de services auprès de la personne. Besoin d’un type d’hébergement plus
contraignant.
5. L’encadrement
Impact léger : supervision par l’entourage et/ou le personnel. Interventions planifiées au plan d’intervention
répondant de façon efficace à l’objectif initial.
Impact modéré : surveillance partielle de la personne par le personnel (ex. : accompagnement lors de
déplacement) mesures de contrôle planifiées au plan d’intervention. Intervention de la police
sans accusation formelle.
Impact grave : surveillance étroite et constance de la personne (ex. : agent de sécurité, ratio d’intervenant 1
pour 1.) Recours à des mesures de contrôle non planifiées au plan d’intervention. (ex. : lors de
l’arrêt d’agir, la personne refuse la mesure de contrôle initialement planifiée au PI).
Conséquences au plan légal et judiciaire par des plaintes menant à des accusations formelles.
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Identification de la gravité
des impacts qu’engendrent
les comportements
problématiques
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Identification
des principaux facteurs de
risque et de protection
L’étape 3 vise à élargir l’analyse en considérant les facteurs de risque et de protection dans une perspective
écosystémique. « La dangerosité » qu’une personne peut présenter évoque un état dans lequel elle est susceptible
de commettre un acte violent envers elle-même, autrui ou l’environnement. La dangerosité n’est pas un état
permanent, elle fluctue dans le temps et selon les circonstances, l’environnement ainsi que les facteurs de risque et de
protection. À l’étape 3, l’analyse des facteurs de risque et de protection s’effectue dans cinq dimensions, soit : la
dimension sociodémographique et individuelle, la dimension historique, la dimension situationnelle et psychosociale,
la dimension contextuelle, et la dimension clinique et diagnostic.
L’étape 4 vise à synthétiser l’ensemble de l’information recueillie par l’analyse de l’intervenant et de l’équipe au
dossier et ainsi préciser les étapes réalisées, celles à venir dans le continuum de services, et les éléments de vigilance
à considérer dans le traitement de ce dossier.
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Synthèse
des données recueillies
L’étape 1 s’inspire de l’échelle Overt Aggression Scale (OAS). L’adaptation libre de celle-ci fut autorisée par Stuart Yudofski, md , Menninger Department of Psychiatry
and Behavioral Sciences, Department of Psychiatry The Methodist Hospital.
L’étape 2 s’inspire des travaux de (Godbout, Di Fillo, Deschênes, Drolet et Brunet, 2010) du Centre de réadaptation Lucie Bruneau et de l’outil Évaluation des
conséquences et impacts des troubles du comportement développé au Service Québécois d’expertise en troubles graves du comportement par Guy Sabourin, Ph.D. 2010.