MARES TEMPORAIRES MEDITERRANEENNES 32 SDAGE : Bordures de plans d’eau (lacs, étangs) et zones humides ponctuelles Code CORINE biotopes : 22.34, Code Directive : 3170 Intérêt communautaire : Prioritaire Phytosociologie : Isoetion : Petits gazons amphibies méditerranéens. Preslion cervinae : Grands gazons méditerranéens amphibies. Heleochloion : Gazons méditerranéens amphibies halonitrophiles. Situation écologique : Ces zones humides ponctuelles de petites tailles se développent généralement dans les dépressions et cuvettes dont le fond peu perméable permet l'existence de plans d'eau temporaires de faible profondeur. La mise en eau, qui a lieu généralement en hiver et au printemps est suivie d'un assèchement partiel ou complet des mares en période estivale. Salinité, régime hydrique et type de sol : Ces milieux se rencontrent dans différents types de substrats : roches compactes peu fissurées d'origine volcanique ou métamorphique (basaltes, rhyolites, granites,…), arènes et argiles de colmatage, grès et poudingues, etc. L'eau provient des précipitations dans le cas des roches compactes, du ruissellement, ou de résurgences de nappes profondes dans le cas des roches fissurées. Les eaux sont généralement douces mais certaines mares proches du littoral peuvent avoir des eaux légèrement saumâtres. La hauteur d'eau est généralement faible (quelques centimètres). La submersion temporaire ne dure que quelques mois avec des assecs en été qui peuvent se prolonger plusieurs années consécutives. L'origine de ces mares peut être anthropique (cas des mares qui se développent sur d'anciennes carrières comme celles de Roque-Haute) ou géomorphologique (cas des mares des Maures ou de la Crau humide qui occupent les dépressions). Les sols dont la texture et la structure sont très diverses (argileux, sableux, limoneux, organique, etc.) présentent généralement un horizon à Gley. Physionomie : Ces milieux se caractérisent par des formations herbacées pérennes ou annuelles dont la hauteur et le recouvremement sont variables. Les espèces dominantes qui déterminent les grands types de mares varient en fonction des caractéristiques du substrat (nature de la roche, teneur en nutriments notamment en carbonates, pH, hauteur et régime de la submersion. Les mares peu profondes se développant sur substrats non calcaires sont souvent dominées par des formations végétales rases à Isoètes et à Joncs. Les mares sur substrats carbonatés, dont les eaux sont plus riches en nutriments, sont dominées par des espèces appartenant à divers groupes : cypéracées, renonculacées, potamots, myriophylles, etc. Espèces guides caractéristiques : Petits gazons amphibies méditerranéens : Isoetes duriaei, I. boryana, I. setacea, I. velata, Marsilea strigosa, Pilularia globulifera, P. minuta, Mentha pulegium, Juncus pygmeus, J. bufonius, J. capitatus. Grands gazons amphibies : Preslia cervina, Veronica anagalloides, Mentha pulegium, Eleocharis palustris, Calliriche truncata, Isoetes setacea, Damsonium polyspermum Gazons méditerranéens amphibies halonitrophiles : Crypsis schoenoides, C. aculeata, C. alopecuroides, Centaurium spicatum , Veronica anagalloides, Lythrum hyssopifolia Exemples : Mares de Rodes-Montalba et de Saint Estève (66), mares de Roque-Haute et Vendres (34), mares de Lanau en Crau humide(13), mares de la Plaine des Maures et de la Colle-du-Rouet (83) Dynamique et variabilité : En raison de la taille réduite de ces milieux, la dynamique peut être affectée par de très faibles variations des facteurs déterminants de ces écosystèmes tels que le régime hydrologique (hauteur des précipitations, écoulements, etc. Ils peuvent de ce fait être rapidement remplacés par d’autres groupements végétaux plus compétitifs (roselières, cariçaies, landes et forêts) dès lors que les conditions de milieu sont modifiées (eutrophisation, changement des périodes de submersion ou d’assèchement, atterrissement naturel, …). Types d’intérêts : Les mares temporaires méditerranéennes renferment une vingtaine de formations végétales visées par la Directive "habitats" d'où l'intérêt prioritaire qui leur est accordé par l'Europe. Malgré leur faible taille, ces milieux recèlent une diversité floristique très élevée et abritent de nombreuses espèces rares, voire très rares et bénéficiant de plusieurs statuts de protection (international, national, régional) : Marsilea strigosa, Isoetes duriaei, I. histrix, I. setacea, I. velata, Lythrum thesioides, L. tribracteatum, L. thymifolium. Elles constituent par ailleurs l'habitat nécessaire à la reproduction et à l'alimentation d'une faune rare et menacée : Amphibiens (Tritons, Grenouilles, Crapauds), Invertébrés (Insectes, Crustacés…). Ces milieux discrets, peu connus du grand public et menacés de disparition sont à préserver. Menaces et vulnérabilité : Ces milieux peu spectaculaires ont été fortement dégradés puisqu'on estime que 30 % des mares ont disparu depuis 50 ans. Les principales menaces identifiées sont : la destruction par comblement et drainage à des fins agricoles et urbanistiques (lotissements, infrastruct ures de transport, …), la modification du fonctionnement hydraulique et la pollution, l'envahissement des mares par les ligneux, la dégradation par le public (piétinement, véhicules 4x4, motocross, …), certains aménagements forestiers inadaptés (pistes DFCI). La forte vulnérabilité de ces milieux a conduit à mettre en place un programme de conservation des mares les plus menacées dans le cadre des actions Life-nature. Gestion Conservatoire : Il conviendra de veiller à: - interdire le remblaiement ou l’assèchement d'origine humaine, - lutter contre l'envahissement des mares par les ligneux et les hélophytes et réduire les attérissements naturels en limitant les charges solides, inscrire la conservation de ces milieux dans les documents de planification (SDAGE-SAGE, POS…)et mettre en place des protections réglementaires pour certains sites très menacés, - informer et sensibiliser le public et les décideurs sur la valeur patrimoniale de ces milieux et la nécessité de leur conservation.