Le premier magistrat, l’Avoyer, était nommé par l’Empereur. On n’a pas beaucoup de
précisions sur les premières institutions politiques de la ville, mais il est sûr que la
bourgeoisie collabora très vite aux affaires importantes. Très tôt la ville mena une
politique extérieure active!: Elle reçut de l’Empereur la protection des couvents
d’Interlaken (1224) et de Rueggisberg (1244). A partir de 1243 (avec Fribourg) Berne
conclût des alliances défensives avec d’autres cités (Morat, Zurich,
Soleure,…),dirigées d’abord contre les Kibourg qui cherchaient à reconstituer le
domaine et la zone d’influence des Zähringen.
Dans la querelle des investitures, Berne prit parti pour l’Empereur Frédéric II de
Hohenstaufen, et les Kibourg celui du Pape. La chute des Hohenstaufen donna la
prépondérance dans la région à Hartmann de Kibourg et Berne, avec d’autres cités
et communautés paysannes, dût alors, avec l’assentiment du Bailli impérial se mettre
sous la protection de Pierre de Savoie, qui battit Hartmann de Kibourg en 1256.
Pierre séjourna quelques temps à Berne et favorisa le développement de la ville avec
la construction notable du pont de Nydeck.
En 1264, l’extinction de la branche mâle des Kibourg marqua le début de l’autonomie
pour Berne. Pierre de Savoie et Rodolphe de Habsbourg se disputèrent l’héritage
Kibourg Berne soutint Pierre de Savoie qui, en retour, libéra Berne de son
protectorat!; à sa mort en 1268, la ville conclut avec son frère et successeur Philippe
une alliance défensive. Rodolphe de Habsbourg demeura un voisin dangereux pour
Berne jusqu’à son élection au trône impérial en 1273 qui l’amena à modifier son point
de vue et à confirmer les franchises impériales de Berne en 1274.
A partir de 1285, la politique de l’Empereur Rodolphe (augmentation de la pression
fiscale notamment) raviva l’ardeur guerrière dans la région. Berne connut alors des
fortunes diverses et fût durement éprouvée économiquement. L’Empereur Rodolphe
mourut le 15 Juillet 1291!; cet événement a favorisé la constitution du premier pacte
fédéral entre Uri, Schwyz et Unterwald et l’accession de Berne à l’indépendance.
4. Accession à l’Indépendance
En 1293, le nouvel Empereur Adolphe, à l’occasion de son couronnement, autorise
Berne à élire son avoyer. La crise économique provoqua des troubles dans la ville et
les artisans réclamèrent des corporations avec droits politiques et la participation au
gouvernement. Le conflit prit fin sur un compromis qui resta favorable à la noblesse
et qui eût pour conséquence l’émergence d’institutions marquant l’accession de la
ville à l’indépendance qui fût acquise au début du XIVème siècle. Les principaux
résultats du compromis de 1294 furent la création d’un Conseil des Deux-Cents
investi du pouvoir législatif et représentant la bourgeoisie quoiqu’il fût élu sur une
base aristocratique et la création de corporations sans pouvoir politique mais avec un
rôle professionnel et social important (ces corporations continuent d’exister
aujourd’hui, et chaque bourgeois de la ville de Berne appartient à l’une d’entre elles).
Vers 1320, le Conseil des Deux Cents enlève à l’Empereur le droit d’élire l’avoyer
ainsi qu’un «!Petit Conseil!» (doté du pouvoir exécutif)!; ceci marque l’accession de
Berne à l’indépendance.