UFRN – Exame de Proficiência 2016_1 – Francês – Ciências da Saúde 1
As questões de 01 a 05, cujas respostas deverão ser redigidas EM PORTUGUÊS, referem -se
ao texto abaixo.
Comment une poignée de neurones contrôle la douleur
Florence Rosier
Hormone de l’accouchement, de l’allaitement et de l’attachement, mais aussi de l’apaisement de
certaines douleurs, l’ocytocine n’en finit pas d’inspirer l’étonnement. En témoignent les subtils
mécanismes de son action antidouleur, qui viennent d’être décryptés le 3 mars dans la revue
Neuron.
« Nous avons découvert que l’ocytocine peut contrôler la douleur par le biais d’une trentaine de
neurones seulement chez le rat ! L’activation de ces seuls neurones suffit pour diminuer de 30 % à
40 % une douleur inflammatoire chez ce rongeur. Qu’un si petit nombre de cellules exerce une
telle action physiologique a été une vraie surprise », témoigne Alexandre Charlet, de l’Institut des
neurosciences cellulaires et intégratives du CNRS et de l’université de Strasbourg.
Chez l’homme, ces neurones seraient au nombre de quelques centaines. « Cette extrapolation est
possible car les circuits nerveux utilisant l’ocytocine sont très conservés entre le rat et notre
espèce », ajoute le chercheur, qui a coordonné cette étude international e, avec le Centre
allemand de recherche sur le cancer (DKFZ) d’Heidelberg.
Peu nombreux mais puissants
L’ocytocine est produite dans une petite structure de la partie inférieure du cerveau :
l’hypothalamus. « A l’origine, nous voulions comprendre les mécan ismes de “décharge” de
l’ocytocine : cette hormone est libérée selon un rythme oscillatoire, raconte Alexandre Charlet.
Nous savions que cette activité pulsatile repose sur la communication entre deux noyaux de
l’hypothalamus. »
C’est ainsi que les chercheurs « mettent le doigt » sur ces trente petits neurones, situés dans
l’hypothalamus. Et qu’ils découvrent – autre motif d’étonnement – que ces cellules agissent par
un double processus.
Lorsque nous sommes victimes d’une brûlure ou d’une coupure, un messag e « douloureux » est
véhiculé par les nerfs périphériques jusqu’aux neurones de la moelle épinière. Ceux -ci
l’interprètent et le codent, puis le transmettent à des cellules du cerveau. Parmi elles : cette
« poignée » de neurones de l’hypothalamus, qui activent une famille de gros neurones très
proches, puisque également situés dans l’hypothalamus.
Résultat, ceux-ci libèrent l’ocytocine qu’ils produisent dans la circulation sanguine. A distance,
l’ocytocine ira ainsi endormir les neurones périphériques qui convoient le message nociceptif,
atténuant la sensation douloureuse. Tel est le premier mode d’action de cette trentaine de
neurones.
Peu nombreux, mais puissants. Car, en parallèle, ils possèdent un long axone ; cette fibre
nerveuse qui prolonge le neurone, et peut atteindre un mètre chez l’humain, rejoint les couches
profondes de la moelle épinière. Là précisément où le message sensoriel est codé en intensité.
Là aussi où ces neurones libèrent l’ocytocine qu’ils produisent eux -mêmes. Ainsi, par deux voies
simultanées, ils émoussent la force du message douloureux.
Les retombées cliniques, pour l’heure, restent très théoriques
Pour autant, cette poignée de neurones est loin d’être seule à participer au contrôle de la
douleur. « On parle d’une “matrice de la douleur”, qui mobilise de très nombreuses zones
cérébrales créant, interprétant ou modulant la réponse à la douleur, résume Alexandre Charlet.
Les zones capables de créer une analgésie (même sans ocytocine) sont très nombreuses, depuis
le tronc cérébral jusqu’au cortex, en passant par l’amygdale, un noyau crucial dans la régulation
des émotions. » Car la douleur est une émotion, au même titre que la peur ou encore la joie.