
Table ronde 21 - Études post-inscription des médicaments : quel bilan, quelle évolution ?
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outre, le comité part du principe que le laboratoire a la pleine responsabilité de son étude
post-inscription et qu’il est responsable de la mise en œuvre effective de celle-ci.
Les laboratoires sont parfois confrontés à un coût important de réalisation de l’étude. Si ce
coût est trop important par rapport au chiffre d’affaires que générera le produit, le comité
économique peut l’atténuer par le système des remises de fin d’année.
Si la Commission de la Transparence constate que les conditions d’inscription du produit ne
sont plus respectées, que la population-cible est différente de celle prévue ou que l’apport
du médicament n’est pas celui qui a été attendu, l’environnement économique du produit en
sera affecté et pourrait induire la baisse du prix du produit concerné. Si l’étude n’est pas
réalisée par le laboratoire, le comité peut être amené à dénoncer la convention, mesure qui
pourrait être financièrement préjudiciable pour le laboratoire.
Les études post-inscription permettent également de mettre en place une gestion
dynamique de certains produits en faisant entrer sur le marché, à un prix demandé par le
laboratoire, des produits présentant un niveau d’ASMR faible, mais pour lesquels les
données existantes laissent supposer un progrès thérapeutique, qui, néanmoins, reste à
prouver.
Les études post-inscription et méthodologie
Les essais randomisés ont représenté une réelle révolution. La physiopathologie et les
études cliniques ont des limites (problèmes de transposabilité) mais leur poids symbolique,
extrêmement fort dans le monde biomédical, est justifié.
En effet, l’essai randomisé résiste beaucoup mieux au conflit d’intérêt que les études
épidémiologiques. Cependant durant les dix dernières années, les développements
méthodologiques considérables accomplis dans la caractérisation des études
épidémiologiques, font que leur niveau d’information est comparable à celui obtenu à partir
des essais randomisés.
L’outil épidémiologique s’avère donc extrêmement efficace, mais génère un degré de
complexité qui rend parfois difficile l’élaboration du protocole.
Actuellement, cet outil est déjà utilisé, mais des efforts doivent être accomplis : par les
autorités (meilleur ciblage des objectifs des études épidémiologiques nécessaires), par les
laboratoires (amélioration de la qualité des protocoles, publication de résultats dans des
revues à comité de lecture) et par les caisses (amélioration de la disponibilité des données
des caisses pour les institutionnels et les firmes pharmaceutiques).
Le point de vue d’un industriel
Les objectifs des études, inscrits dans l’avis de la Commission de la Transparence, peuvent
parfois ne pas être totalement explicites et rendent difficile leur transcription de manière
efficiente dans un protocole d’étude. Il serait donc utile qu’une annexe soit ajoutée à l’avis
de la Commission qui permettrait de mieux motiver la demande d’étude post-inscription.
Se pose également la question de l’harmonisation internationale des études post-inscription.
La multiplication des demandes sur le même produit par différents pays ne permet pas
toujours d’optimiser les différentes actions (différences méthodologiques, objectifs
singuliers...).
Les maisons-mères des laboratoires pharmaceutiques, souvent implantées à l’étranger, ont
une compréhension partielle de la pertinence de ces demandes d’études.
Une communication claire sur le type de produits pour lequel une étude post-inscription sera
demandée serait extrêmement positive. Dans ce contexte, il serait utile que les annexes
motivant la demande d’étude post-inscription soient traduites en anglais.