Les Bases Anatomiques des Thoracotomies Postérieures Droites ou

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UNIVERSITE DE NANTES
FACULTE DE MEDECINE
MAITRISE EN SCIENCES BIOLOGIQUES ET MEDICALES
M.S.B.M
MEMOIRE POUR LE CERTIFICAT D’ANATOMIE, D’IMAGERIE ET DE MORPHOGENESE
2004-2005
UNIVERSITE DE NANTES
Les Bases Anatomiques
des Thoracotomies Postérieures Droites
ou Voie d’abord de l’Oesophage
Par
Broussard Mathilde
LABORATOIRE D’ANATOMIE DE LA FACULTE DE MEDECINE DE
NANTES
Président du jury :
Pr. J. LE BORGNE
Vice-Président :
Pr. J.M. ROGEZ
Enseignants :
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
Laboratoire :
Pr. O. ARMSTRONG
Dr. O. BARON
Pr. C. BEAUVILLAIN
Pr. P. COSTIOU
Pr. D. CROCHET
Pr. A. DE KERSAINT-GILLY
Dr. H. DESAL
Pr. B. DUPAS
Pr. Y. HELOURY
Pr. P.A. LEHUR
Pr. N. PASSUTI
Pr. R. ROBERT
Pr. D. RODAT
Dr VALETTE
S. LAGIER et Y. BLIN - Collaboration Technique
UNIVERSITE DE NANTES
FACULTE DE MEDECINE
MAITRISE EN SCIENCES BIOLOGIQUES ET MEDICALES
M.S.B.M
MEMOIRE POUR LE CERTIFICAT D’ANATOMIE, D’IMAGERIE ET DE MORPHOGENESE
2004-2005
UNIVERSITE DE NANTES
Les Bases Anatomiques
des Thoracotomies Postérieures Droites
ou Voie d’abord de l’Oesophage
Par
Broussard Mathilde
LABORATOIRE D’ANATOMIE DE LA FACULTE DE MEDECINE DE
NANTES
Président du jury :
Pr. J. LE BORGNE
Vice-Président :
Pr. J.M. ROGEZ
Enseignants :
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Dr. O. BARON
Pr. C. BEAUVILLAIN
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Dr. H. DESAL
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Pr. P.A. LEHUR
Pr. N. PASSUTI
Pr. R. ROBERT
Pr. D. RODAT
Dr VALETTE
S. LAGIER et Y. BLIN - Collaboration Technique
Remerciements
Je remercie particulièrement Monsieur le Professeur Joël Leborgne, qui m’a permis la
réalisation de ce sujet de mémoire, pour ses conseils et sa disponibilité.
Je remercie Monsieur le Professeur Jean-Michel Rogez, Monsieur le Professeur Roger
Robert et Monsieur le Professeur Olivier Armstrong pour m’avoir transmis leur intérêt pour
l’anatomie.
Je remercie également Monsieur Stéphane Lagier et Monsieur Yvan Blin pour leur
accompagnement et leurs conseils tout au long de l’année.
Je remercie enfin mes camarades de mémoire pour leur présence et leur soutien.
Table des matières
I
Introduction
II
Matériel et Méthodes
1. Matériel d’étude
2. Méthodes
III
Résultats
1.
2.
3.
4.
5.
Plan musculaire superficiel
Plan musculaire profond
Plan des muscles intercostaux
Plan pulmonaire
Plan azygo-oesophagien
IV Discussion
V
Bibliographie
I INTRODUCTION
La cage thoracique ostéo-cartilagineuse englobe et protège l’ensemble des viscères
thoraciques : les poumons recouverts de leur plèvre situés en latéral, et le médiastin situé au
milieu du thorax, comprenant le cœur et ses gros vaisseaux, l’arbre trachéo-bronchique et
l’œsophage. Ainsi, pour avoir accès à l’œsophage, plusieurs plans musculaires, osseux et
viscéraux doivent être franchis.
La description des bases anatomiques des thoracotomies postérieures droites (ou voie
d’abord de l’œsophage) va être envisagée à travers la technique de thoracotomie latérale sans
section musculaire considérée comme une voie d’abord « standard » du thorax .Un rappel de
l’anatomie descriptive de la paroi latérale du thorax et de l’anatomie topographique du 5ème
espace intercostal servira de base à cette description.
Nous envisagerons la description des bases anatomiques des thoracotomies
postérieures droites plan par plan en identifiant les pédicules vasculaires, et aborderons les
conséquences possibles de lésions des éléments nerveux de la paroi thoracique au cours de
l’opération de thoracotomie latérale.
II MATERIEL ET METHODES
2.1 Matériel d’étude
Les dissections ont été réalisées sur trois sujets différents :
- sujet 1 : masculin , 68 ans , formolé
- sujet 2 : féminin , 97 ans , frais , avec injection des pédicules vasculaires
- sujet 3 : féminin , 90 ans , frais , avec injection des pédicules vasculaires
Plusieurs instruments ont été utilisés pour nos dissections :
-
des bistouris
des lames n :23
des ciseaux à bouts mousses
des ciseaux à bouts pointus
des pinces à dissection
des écarteurs
les injections ont été réalisées au latex ,avec colorant rouge et acide acétique
2.2 Méthodes
La première dissection a été réalisée par abord postéro-latéral.
Les deux dernières dissections ont été réalisées par abord latéral ,véritable sujet de l’étude.
Position du sujet opératoire / de dissection :
Dans les thoracotomies latérales sans section musculaire, le tronc est légèrement incliné en
arrière pour pouvoir repousser la racine de l’épaule vers le haut et l’arrière, donnant ainsi un
jour important sur le cône musculaire dorso-pectoral, et permettant d’orienter les fibres du
serratus antérieur parallèlement aux espaces intercostaux. Le membre supérieur du côté de
l’incision est placé dans une position à mi-distance entre abduction (110°) et antépulsion
(110°). Pendant la dissection, il sera maintenu ainsi par un système de cordage.
Procédures :
Une incision cutanée presque horizontale de la paroi thoracique latérale est pratiquée
parallèlement au bord supérieur de la 6ème côte. L’incision est centrée sur le 5ème espace
intercostal s’étendant de la pointe de la scapula au mamelon. On a ainsi accès aux plans
musculaires de la paroi thoracique.
Le bord antérieur du latissimus dorsi est libéré sur une distance de 4-5 cm, sa face profonde
est séparée du muscle serratus antérieur par la dissection, pour permettre l’identification du
nerf long thoracique. Celui-ci descend verticalement le long de la surface du serratus
antérieur. Ainsi la pénétration dans l’espace inter serrato-thoracique peut être réalisée entre
deux digitations du serratus antérieur. Un rétracteur long et carré peut être glissé dans la partie
postérieure de cet espace pour protéger le nerf long thoracique et repousser en bloc le
latissimus dorsi, le serratus antérieur et la scapula. Cela permet ainsi une exposition correcte
de la région costo-intercostale. Pour les sujets frais, l’injection des pédicules artériels de la
paroi thoracique, à partir de l’artère subclavière droite, permet la mise en évidence de la
vascularisation de cette région.
L’espace intercostal est ouvert du col de la côte en arrière jusqu’au cartilage costal (qui est
préservé) en avant. Le bistouri est utilisé au contact du bord supérieur de la 6ème côte pour
détacher les muscles intercostaux. Lors des dissections, nous avons réséqué plusieurs côtes,
dont la 5ème, afin d’avoir une plus large exposition de la cavité pleurale. Le poumon a
également été réséqué en fin de dissection pour une meilleure visualisation des éléments
intra-thoraciques.
III RESULTATS DES DISSECTIONS
3.1 Plan musculaire superficiel
3.11 Muscles :
-de la paroi thoracique postérieure
La couche des muscles superficiels postérieurs comprend le trapèze et le latissimus dorsi.
Le Trapèze : Ce muscle plat ressemble à un triangle dont la base correspondrait à la
ligne des processus épineux des vertèbres thoraciques et l’apex à la pointe de l’acromion. Les
fibres les plus inférieures près de la marge inféro-latérale du muscle sont partiellement
sectionnées dans les thoracotomies postéro-latérales. Au contraire, le trapèze n’est pas exposé
dans les thoracotomies latérales sans section musculaire.
Le Latissimus Dorsi (ou Grand Dorsal) : Ce muscle épais et plat est aussi de forme
triangulaire. La base de ce triangle correspond à la ligne des processus épineux (processus
épineux de Th 10, des vertèbres lombaires, jusqu’à la crête du sacrum), tandis que l’apex
investit la région axillaire (crête du tubercule minor). Ce muscle s’étend vers le haut et
l’avant, de la région thoraco-lombaire jusqu’à l’humérus. Par son trajet, il recouvre les
lombes, la surface postérieure des côtes et une part du segment latéral des côtes. Le bord
postéro-supérieur de ce muscle est horizontal tandis que son bord antéro-inférieur, palpable
sous la peau , est orienté vers le haut et l’avant. Ce muscle recouvre entièrement la couche
musculaire profonde du mur thoracique postérieur.
Trapèze et Latissimus dorsi
Haut
Droite
région
axillaire
trapèze
scapula
rhomboïde
ligne des
épineuses
latissimus dorsi
-de la paroi thoracique antérieure
La paroi thoracique antérieure, formée par le plateau sterno-chondral et la région mammaire,
est recouverte par les muscles pectoraux.
Le Pectoralis Major ( ou Grand Pectoral) : Les fibres charnues du faisceau moyen du
pectoralis major s’étendent des articulations sterno-costales et du bord latéral du sternum
jusqu’à la crête du tubercule major de l’humérus. Ce muscle a des attaches très fines : il ne
pose ainsi pas de problème s’il doit être détaché lors d’une thoracotomie passant par le 5ème
espace intercostal. En position anatomique, le bord antérieur du pectoralis major forme une
crête plus ou moins marquée, facilement identifiable, oblique vers le bas et le dedans, de
l’apex axillaire à la région mammaire.
3.12 Vascularisation
Le pédicule principal du grand dorsal est représenté par l’artère et la veine thoracodorsales. Le pédicule naît au niveau de l’axe axillaire. L’artère thoraco-dorsale est l’une des
deux branches terminales de l’artère scapulaire inférieure.
Les veines de drainage se calquent sur le modèle artériel. Après avoir croisé la face profonde
de l’extrémité humérale du muscle, le pédicule chemine à sa face profonde, très près de son
bord antérieur.
Branche superficielle de l’artère thoraco-dorsale
Sur cette photo, on peut voir une branche de l’artère thoraco-dorsale innervant la face
superficielle du grand dorsal.
Haut
Avant
branche
superficielle
de l’artère
thoracodorsale
serratus
antérieur
grand
dorsal
5ème côte
Vascularisation et Innervation du grand dorsal
Haut
Avant
grand
dorsal
nerf
thoracodorsal
artère
scapulaire
inférieure
artère
thoracodorsale
Branche
antérieure
de l’artère
scapulaire
inférieure
serratus
antérieur
3.13 Innervation
Le grand dorsal est innervé par le nerf thoraco-dorsal. Ce nerf, constitué des racines
C7 et C8, naît du faisceau postérieur du plexus brachial. Il descend avec l’artère scapulaire
inférieure contre la paroi de l’aisselle.
3.13 Scapula
La scapula est un os plat, triangulaire, situé à la partie postéro-supérieure du thorax.
Son angle externe, supportant la cavité glénoïde, n’intéresse pas les thoracotomies en
dehors du fait que la mobilisation du membre supérieur permet de repousser la scapula au
cours des voies d’abord thoraciques.
Son angle inférieur, facilement palpable, constitue un repère essentiel pour toute les
thoracotomies postérieures, postéro-latérales et latérales. L’antépulsion du bras modifie la
position de l’angle inférieur, permettant de dégager la 5ème côte.
3.2 Plan musculaire profond
3.21 Muscles
La couche musculaire profonde, constituée essentiellement par le serratus antérieur ou
grand dentelé, couvre le mur postéro-latéral du thorax. La région thoraco-axillaire
(correspondant pour la plus grande partie à la région thoracique latérale) , s’étend du bord
antérieur du latissimus dorsi jusqu’au bord postéro-inférieur du pectoralis major.
Le serratus antérieur représente la plus large portion d’une couche musculaire
s’étendant des processus épineux des vertèbres au mur costal antérieur. La partie postérieure
de cette couche musculaire comprend , du plus crânial au plus caudal , le muscle lévator
scapulé, le muscle rhomboïde minor et le muscle rhomboïde major. La partie antérieure de
cette couche correspond au serratus antérieur qui recouvre entièrement la surface convexe du
mur thoracique.
Le serratus antérieur, muscle quadrilatéral, plus large en avant qu’en arrière, s’étend de
la surface antérieure des dix premières côtes jusqu’au bord médial de la scapula. Il s’insère
également sur la surface latérale des dix premières côtes par des digitations musculotendineuses. Les 6 et 7èmes digitations sont les plus antérieures.
Le serratus antérieur est constitué de trois faisceaux . Le faisceau inférieur , le plus
puissant des trois, mérite une attention particulière. Ses fibres s’étendent de la scapula
jusqu’aux 5,6,7,8 et 9èmes côtes et son bord inférieur descend obliquement vers l’avant. Il a
un rôle fonctionnel important : il relie la scapula au tronc et permet son abduction. De plus,
sera concerné par les thoracotomies passant par le 5ème espace intercostal.
Le muscle serratus antérieur
Haut
Avant
grand
dorsal
petit
pectoral
faisceau
inférieur du
serratus
antérieur
6ème côte
3.22 Vascularisation
Le serratus antérieur est vascularisé par les branches de l’artère thoracique latérale et
la branche antérieure de l’artère scapulaire inférieure.
3.23 Innervation
Le pédicule nerveux du serratus antérieur est formé par le nerf long thoracique. Ce
nerf long thoracique naît de C5, C6 et C7. Il descend derrière le plexus brachial, puis passe
entre la première côte et l’artère axillaire pour parcourir la surface du serratus antérieur.
Ce pédicule vasculo-nerveux est particulièrement concerné dans le trajet des thoracotomies .
Vacularisation et innervation du serratus antérieur
Haut
Avant
grand
dorsal
artère
scapulaire
inférieure
nerf long
thoracique
branche
antérieure
de l’artère
scapulaire
inférieure
Artère
thoracique
latérale
serratus
antérieur
3.3 Plan des muscles intercostaux
3.31 Muscles
Les espaces intercostaux sont comblés par des formations aponévrotiques. Trois
muscles intercostaux : externe, interne et intime s’insèrent dans chaque espace.
Les muscles intercostaux externes s’étendent obliquement en bas et en avant.
Les muscles intercostaux internes sont obliques en haut et en avant.
Les muscles intercostaux intimes sont les plus profonds, de même orientation que les
intercostaux internes.
Le fascia endothoracique couvre la face interne de la paroi thoracique.
3.32 Vascularisation et Innervation
Entre les intercostaux externes en dehors, les intercostaux internes ou intimes en
dedans , la gouttière costale de la côte sus-jacente et le bord supérieur de la côte sous-jacente ,
se trouve aménagé un espace ostéo-musculaire qui abrite le paquet vasculo-nerveux
intercostal. Celui-ci est formé successivement de haut en bas de la veine, de l’artère et du nerf
intercostal. Ce paquet vasculo-nerveux , logé à la partie supérieure de cet espace , est masqué
en dehors par le bord externe de la gouttière costale. Les trois éléments du pédicule sont
métamérisés. L’artère intercostale prend naissance de chaque côté de la face postéro-latérale
de l’aorte ; la veine intercostale se jette à droite dans la veine azygos ; le nerf intercostal est la
branche antérieure du nerf rachidien sortant de chaque trou de conjugaison séparant deux
vertèbres thoraciques.
Muscles intercostaux et pédicule vasculo-nerveux intercostal
Haut
Avant
veine
intercostale
fascia
endothoracique
artère
intercostale
nerf
intercostal
muscle
intercostal
externe
muscle
intercostal
interne
5ème côte
5ème espace
intercostal
Nerfs intercostaux et région mammaire
Haut
Avant
5ème côte
mamelon
4ème nerf
intercostal
5ème nerf
intercostal
3.33 Côtes
On peut observer les côtes, qui sont des os plats, allongés et incurvés, disposés en
forme d’arcades obliques, superposées entre le rachis et le sternum. Elles sont disposées de
façon symétrique. Par leurs extrémités postérieures, chaque côte s’appuie sur deux vertèbres
avec lesquelles elle s’articule. Par leur extrémité antérieure, elles s’articulent avec le sternum
par l’intermédiaire d’un cartilage propre à chacune d’entre elles (ce sont les vraies côtes).
Le choix de l’espace pour la thoracotomie se fait par le repérage des espaces
intercostaux, le relief costal étant facilement palpable. L’ensemble ostéo-cartilagineux de la
cage thoracique est mobile avec les mouvements respiratoires et offre une certaine souplesse :
ainsi peut être obtenu par simple écartement de deux côtes adjacentes un jour important sur
les éléments intra thoraciques.
3.4 Plan pulmonaire
Le poumon est recouvert de plèvre, faisant interface entre la structure pariétale
correspondant à la cage thoracique, et le poumon.
Le poumon est divisé en lobes par des scissures inter-lobaires. La grande scissure ou
scissure oblique sépare à droite les lobes supérieur et moyen du lobe inférieur. La petite
scissure ou scissure horizontale située sous la grande sépare à droite le lobe supérieur du lobe
moyen. La grande scissure prend naissance en haut et en arrière au niveau de la 4ème vertèbre
thoracique puis se dirige obliquement en bas et en dehors. Elle croise le 5ème espace
intercostal sur la ligne axillaire moyenne , au niveau de la projection du hile pulmonaire ( qui
centre le médiastin). Elle se termine à 10 cm de la ligne médiane. La petite scissure se détache
de la grande au niveau du 4ème espace intercostal puis se dirige presque horizontalement et
parallèlement au bord inférieur de la 4ème côte et se termine sur le bord antérieur du poumon
derrière le sternum au niveau de la 4ème articulation chondro-costale.
Le 5ème espace intercostal est ainsi choisi dans la plupart des interventions
chirurgicales oesophagiennes ou pulmonaires parce que situé à « mi-distance ».
Poumon Droit dans la cage thoracique
Haut
Avant
serratus
antérieur
5ème nerf
intercostal
grande
scissure
5ème côte
petite
scissure
poumon
3.5 Plan azygo-oesophagien
3.51 Rapports de l’oesophage
L’oesophage thoracique, organe principal du médiastin postérieur, fait suite à
l’oesophage cervical et représente le segment le plus long du conduit oesophagien.
On observe le segment inter-azygo-aortique, , qui est le plus profond et qui contracte
des rapports complexes :
-
en arrière, l’œsophage est séparé du plan prévertébral par le canal thoracique et les
premières artères intercostales droites nées de l’aorte descendante.
-
en avant, l’œsophage répond à l’origine de la bronche souche gauche. Plus bas,
c’est le péricarde fibreux qui le sépare du cul de sac de Haller et de l’oreillette
gauche.
-
à droite, l’œsophage est barré par la crosse de l’azygos (Th4). Il surplombe le
pédicule pulmonaire droit, plus antérieur. A ce niveau, le nerf vague (X) droit
donne des rameaux pulmonaires à la face pulmonaire de la bronche et tend à
gagner la face postérieure de l’œsophage.
On observe également le segment sous-azygo-aortique, dont les rapports sont plus
simples:
-
en arrière, l’aorte tend à se placer progressivement en arrière de l’œsophage le
séparant ainsi du plan vertébral.
-
en avant, l’œsophage répond à la face postérieure du péricarde, puis plus bas, au
segment vertical du diaphragme dans lequel il va s’engager au niveau du hiatus
oesophagien.
-
à droite, l’œsophage n’est séparé de la cavité pleurale que par la plèvre
médiastinale sous laquelle il apparaît profondément entre azygos en arrière et
péricarde en avant.
Rapports de l’œsophage dans le médiastin postérieur
Haut
Avant
trachée
nerf vague
droit
veine
intercostale
azygos
artère
intercostale
oesophage
aorte
descendante
péricarde
plan
vertébral
diaphragme
conduit
thoracique
Rapports de l’oesophage après résection pulmonaire
Haut
Avant
azygos
sectionné
bronche
souche
droite
oesophage
artère
pulmonaire
droite
péricarde
fibreux
veines
pulmonaires
droites
Œsophage et plèvre médiastinale
Haut
Avant
plèvre
médiastinale
crosse de
l’azygos
oesophage
thoracique
nerf X droit
Rapports de l’œsophage ( poumon repoussé vers l’avant)
Haut
Avant
1ère veine
intercostale
azygos
plan
vertèbral
poumon
oesophage
veine
intercostale
artère
intercostale
3.52 Vascularisation et Innervation de l’oesophage
-Vascularisation :
On peut observer ici les artères oesophagiennes longues, au nombre de deux, la petite
et la grande oesophagienne. La petite oesophagienne naît de la face antérieure de l’aorte
descendante à hauteur de Th6-Th7 ; elle descend obliquement en bas et à droite sur la face
postérieure de l’œsophage ou elle se divise en deux rameaux l’un ascendant, l’autre
descendant. La grande oesophagienne naît un peu plus bas, oblique en bas et à droite, elle
longe la face postérieure de l’œsophage et se divise en branches qui longent les bords du
conduit oesophagien.
-Innervation :
On observe le nerf X droit. Celui-ci longe la face latérale droite de la trachée, croise la
face postérieure de la bronche droite puis les veines pulmonaires pour gagner le bord droit
puis la face postérieure de l’œsophage.
Vascularisation de l’œsophage
Haut
Avant
trachée
nerf X droit
artère petite
oesophagienne
2 rameaux de
l’artère
aorte
descendante
artère grande
oesophagienne
oesophage
Vascularisation et innervation de l’oesophage
Haut
Avant
trachée
nerf X droit
azygos
artère petite
oesophagienne
bronche
souche
droite
plexus
oesophagien
artère grande
oesophagienne
oesophage
IV Discussion
4.1 Avantages de la technique de thoracotomie latérale droite sans section
musculaire passant par le 5ème espace intercostal
Cette technique de thoracotomie latérale droite sans section musculaire a pour premier
avantage sa rapidité et sa facilité d’exécution. Après incision du tissu cellulaire sous-cutané,
nous avons facilement accès aux différents plans de la paroi thoracique : plan des muscles
superficiels, plan des muscles profonds, plan des muscles intercostaux. Puis nous accédons au
plan pulmonaire et enfin au plan azygo-oesophagien, permettant l’abord de l’oesophage.
Cette technique a pour grand avantage de permettre une large exposition sans altérer
l’anatomie normale des muscles superficiels et profonds. Elle évite les complications liées à la
section du grand dorsal dans les thoracotomies postéro-latérales (complications algiques et
fonctionnelles). De plus, on peut facilement élargir cette thoracotomie latérale à une
thoracotomie postéro-latérale si le besoin se présente au cours de l’opération.
La thoracotomie est centrée sur le 5ème espace intercostal, permettant une exposition
particulièrement bien équilibrée par rapport à la topographie scissurale inter lobaire ( le hile
pulmonaire se projette au niveau du 5ème espace intercostal).
L’indication principale de cette technique est l’exérèse pulmonaire mais cette
approche est également recommandée en cas de tumeurs médiastinales antérieures et
moyennes. Elle permet également l’abord de l’œsophage.
4.2 Lésions iatrogènes du nerf intercostal
Le 5ème nerf intercostal est un nerf qui peut être lésé lors d’une thoracotomie passant
par le 5ème espace intercostal. Sa lésion pourrait être cause d’altération de la sensibilité
mammaire ou de douleur chronique.
4.21 Possibilité d’altération de la sensibilité mammaire
Nous nous appuierons sur l’article Nerve supply of the breast de N.S. Sarhadi (c.f.
bibliographie).
Rapports entre 5ème nerf intercostal et glande mammaire
Haut
Avant
4ème nerf
intercostal
mamelon
5ème nerf
intercostal
grand
pectoral
Le 5ème nerf intercostal émet des branches cutanées latérales qui s’étendent sur les
bords latéral et médial du sein ( comme les 2,3,4 et 6ème nerf intercostaux).
Le 4ème nerf intercostal se divise en deux branches ; la supérieure parcourt l’artère
mammaire externe puis arrive au sein, l’inférieure parcourt la surface de sein jusqu’à la base
du mamelon.
4
ème
Le 5ème nerf intercostal innerve la glande et la base du mamelon, rejoignant alors le
nerf intercostal. Ces branches prennent en charge la sensibilité mammaire.
Lors d’une thoracotomie latérale , s’il y a lésion du nerf intercostal, il existe un risque
d’altération de la sensibilité mammaire.
Schéma du cheminement des branches mammaires du 4ème nerf intercostal
(issu de l’article Nerve supply of the breast):
4.22 Possibilité de douleur chronique
Nous nous appuierons sur l’article Evaluation of persistent postthoracotomy pain de
A.Buvanendran ( c.f . bibliographie).
Une douleur chronique est fréquemment retrouvée après une thoracotomie, c’est la
plus fréquente des complications de thoracotomie. Elle apparaît dans la région de l’incision.
Cette douleur correspond à une allodynie qui peut être corrélée à un changement histopathologique du nerf intercostal, suite à la rétraction des côtes. Cette rétraction, en
comprimant le nerf , cause un bloc de conduction au sein du nerf.
Le temps de compression du nerf intercostal est un facteur de prédiction du syndrome.
La rétraction des côtes doit donc durer le moins de temps possible.
V Bibliographie
A.BOUCHET – J.CUILLERET
Anatomie topographique, descriptive et fonctionnelle ; THORAX
H.ROUVIERE
Anatomie humaine, Tome II , TRONC
H.RICHELME, B.LINIASE, C.FERRARI, A.BOURGEON
Anatomical bases of lateral thoracotomy without muscle transection
H.ROUVIERE
Précis d’anatomie et de dissection
F.H.NETTER
Atlas d’anatomie humaine
N.S SARHADI, J.SHAW-DUNN, D.S. SOUTAR
Nerve supply of the breast with special reference to the nipple and aerola
A.BUVANENDRAN, J.S.KROIN, M.KERNS, N.K.NAGALLA
Evaluation of persistent postthoracotomy pain
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