© Frédéric Demarquet - Coaching / Formation / Consulting
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La vision du monde
Lorsque je parle de vision du monde, j’entends la façon dont chacun se représente sa
propre réalité de second ordre. Au cours de la vie, nous faisons diverses expériences que nous
nous représentons selon nos perceptions propres, nous sommes influencés par notre culture,
notre famille. Ce vécu va progressivement déterminer une certaine façon de voir les choses,
de les ressentir, de les penser, de les dire : il s’agit de notre vision du monde.
Immanquablement, cette vision, bien que riche et variée, apportera un aspect limitant dans
notre perception. Le cybernéticien Alfred Corzybski avait coutume de dire La carte n’est pas
le territoire. En effet, toute carte ne sera jamais qu’une représentation d’un territoire et ne
pourra jamais rendre compte de la richesse infinie de ce territoire et de tous les trésors qu’il
recèle. De même, notre vision du monde est un filtre au travers duquel nous voyons le monde
qui nous entoure. Ce filtre est d’un grand intérêt puisqu’il nous permet de trier les
informations, de faire des abstractions, d’élaborer des théories. C’est grâce à lui que le
langage est apparu, langage qui lui-même devient à l’instant même de sa création partie
intégrante du filtre, car il faut bien traduire en mots nos expériences pour les faire partager, se
faire comprendre. Pour se faire, on doit se référer à des expériences passées, à des
apprentissages et donc à notre vision du monde. On ne peut que faire des comparaisons avec
ce que l’on a déjà créé dans notre réalité. On sait tous que le langage est limitant et comme il
est difficile de traduire certaines expériences, certaines émotions en mots. Et une fois que l’on
trouve une traduction à peu près proche de notre réalité, on la livre à l’autre qui va la recevoir
au travers du filtre de sa propre réalité. Si vous faites décrire une même scène à dix personnes
différentes, vous en aurez dix versions qui seront toutes justes, dans la réalité de chacun. Il
serait absurde de penser que l’une d’elle est fausse : elle est juste pour la personne qui la
décrit. Alors vous allez vous faire une idée à partir de ces dix descriptions, idée qui sera une
abstraction de ces dix expériences passée au filtre de votre propre représentation, de votre
propre vision du monde. A partir de là, vous allez établir une théorie sur cette scène. Et, si
vous travaillez en binôme, votre collègue va en établir une autre, très différente. Vous allez en
discuter et peut-être, à force de négociation, vous tomberez d’accord sur une théorie qui sera
satisfaisante pour vos deux réalités. Mais de quelle réalité s’agira-t-il ? Les enquêteurs de
police connaissent bien cette difficulté lorsqu’ils recueillent les témoignages de différentes
personnes après un accident. Aucune ne décrira la même chose ! On voit bien par ces
exemples en quoi la vision du monde de chacun va influencer la communication et aboutir
parfois à des impasses. Il n’existe sûrement pas de communication idéale (elle ne serait
d’ailleurs pas la même pour tout le monde), mais on peut néanmoins communiquer de
manière satisfaisante et atteindre ainsi ses objectifs.
Conclusion
En guise de conclusion, je voudrais simplement attirer l’attention sur le fait que le
meilleur moyen d’entrer en communication est de le faire dans la conscience de ces notions de
réalités. Inconscient de ces aspects, nous prenons le risque d’un affrontement de points de vue
plutôt que d’un échange. Conscient, nous allons pouvoir progressivement nous ouvrir à la
vision du monde et à la réalité des autres et enrichir ainsi notre propre réalité. Il existe pour
cela des techniques qui seront l’objet d’autres cours, telles que la communication circulaire, le
feed-back, la communication interactionnelle, la notion d’information…
Il est utopique de penser que l’on peut comprendre la réalité d’un autre, cependant, on
peut écouter, dans l’ouverture et en faisant taire ses préjugés. De même, il est impossible de
faire comprendre sa propre réalité, qu’il est déjà fort difficile de comprendre soi-même !
Comme vous le savez, l’être humain n’aime pas beaucoup de vide et lorsque nous entendons