Max Tétau Traité de diététique homéopathique

Max Tétau
Traité de diététique homéopathique - Copies
imparfaites
Leseprobe
Traité de diététique homéopathique - Copies imparfaites
von Max Tétau
Herausgeber: Éditions Similia
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Introduction
« La prescription homéopathique doit se compléter par les indications diététiques. »
(H. Duprat. Théorie et technique homéopathique.)
Écrire un livre de diététique n'est pas chose commode.
Enseigner aux médecins ce qu'ils doivent conseiller en matière alimentaire, orienter le patient dans son comportement nutritionnel, est bien
délicat.
Manger est très largement investi sur le plan psychologique. L'oralité,
chère aux freudiens, sous-tend une bonne partie de notre vie mentale.
C'est à partir de cette oralité, et autour, que se développent les structures
psychologiques du jeune enfant dont les résonances iront jusqu'à l'adulte
et au vieillard qu'il deviendra.
Les instincts alimentaires sont inscrits au plus profond du cerveau
humain. C'est pourquoi en redressant certaines erreurs évidentes, j'ai vu
de véritables catastrophes se déclencher et, par exemple, de graves états
dépressifs s'installer après suppression du vin ou du sucre.
Les habitudes alimentaires et leurs variations ont marqué de leur sceau
l'évolution de la civilisation humaine. Les ethnosociologues l'ont bien
montré.
La réflexion philosophique de Lévy-Strauss a souligné l'importance du
passage du cru au cuit. Et ce n'est pas hasard si Bachelard préparait, du
même cœur joyeux, cours au Collège de France et confitures de fraises.
La symbolique intègre l'alimentaire. Les religions ont élaboré de
nombreux interdits. Le pain et le vin, chez nous, interviennent dans le
culte.
Notre société pousse sans cesse, par une publicité obsessionnelle, à la
surconsommation de certains aliments, en général flatteurs pour le goût :
sucre, chocolat, charcuterie. Malgré des restrictions réglementaires, le vin,
les apéritifs, la bière font l'objet d'un marketing intense.
Cette « hyperphagie » publicitaire aboutit d'ailleurs à d'étonnantes
frustrations. On pousse à dévorer et pourtant la mode veut que l'on reste
mince, svelte, sportif jusqu'à l'âge le plus avancé si bien que la malheureuse ou le malheureux, sensible à la publicité, se trouve tristement coincé
entre l'incitation à manger plus et la nécessité de manger moins.
Fatalement, tôt ou tard, « on craque » !
Cela fait la fortune d'amaigrisseurs peu scrupuleux maniant la poudre
de thyroïde et le diurétique à fortes doses au détriment de la santé de
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patients trop confiants. L'Ordre des médecins a multiplié les avertissements, à juste titre, de même que le syndicat de la médecine homéopathique, car ces médecins baptisent paradoxalement ces médications
toxiques d' « homéopathiques ». Il est évident que l'homéopathie qui
justement n'est jamais toxique, n'a rien à voir en l'occurrence.
Énoncer des règles alimentaires est par ailleurs délicat. Tel aliment qui
convient à l'un nuit à l'autre. Autrefois, on parlait d'allergies alimentaires.
Je me souviens d'une charmante femme souffrant d'effroyables
migraines survenant toujours après un repas. Elle ne suivait que des
régimes extraordinairement sévères : jambon, pommes vapeur, légumes
verts, yaourts, compotes, le tout arrosé d'eau claire et fraîche.
Or, l'étude de ses sensibilisations alimentaires montra que le seul
aliment déclenchant les douleurs était... le haricot vert qui, bien évidemment, figurait dans tous ses menus dits diététiques.
Il suffit de lui supprimer ce maudit légume pour que les migraines
disparaissent. Elles ne réapparurent jamais malgré quelques excès compensateurs des privations d'antan.
Pour cette dame, le haricot vert était un vrai poison, alors que choucroute et mayonnaise étaient digérées allègrement. Nous étions ici sans
doute dans la sphère d'Ignatia.
Il ne peut pas exister de re'gime alimentaire standard 1 Certes, il existe de grandes
règles qui s'appliquent à la majorité des gens. Surveillance des lipides et
des protéines d'origine animale, restriction du sucre, de l'alcool, entre
autres,- tout le monde est pratiquement d'accord à ce propos.
Mais dans ces limites, que de variations individuelles ! Certains comme
Nux vomica voient leur santé se redresser avec un régime riche en
crudités, légumes et fruits, qui déclenchera chez d'autres, tel Arsenicum,
des troubles colitiques douloureux. Le régime végétarien convient aux uns
et en affaiblit d'autres qui sombreront dans l'anémie et la mélancolie,
comme Hydrastis ou Bryonia.
Des régimes ultracoercitifs sont mis au point par de dangereux illuminés. Ils font parfois d'effroyables dégâts.
Même en diététique classique, le flottement existe.
Il a fallu qu'on sache différencier les apolipoprotéines A et B pour
savoir que tous les corps gras ne sont pas dangereux et que certains
apportent un « bon » cholestérol, le fameux HDL, protecteur de nos
artères.
Le pain complet, après avoir été brocardé par les milieux officiels, est
mis à l'honneur pour sa richesse en fibres. Le vin, traqué au nom de la lutte
antialcoolique, se révèle, à dose très raisonnable (pas plus de deux verres
par jour), préventif de l'athérome.
Pour éviter le diabète gras, on a sans doute trop valorisé l'abstinence
en sucre nature, ce qui entraîne une surconsommation en fromage.
Les poissons gras qui étaient retirés des régimes des digestifs sont réhabilités pour leurs propriétés antiathéromateuses.
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II serait possible de multiplier des remarques analogues. Cela montre
combien la recherche diététique est fluctuante et combien il faut être
prudent à l'égard des propos tenus par certains chercheurs universitaires.
Tous ces éléments ne sont pas faits pour surprendre le médecin
homéopathe. Nous savons combien la spécificité de l'individu doit être
valorisée en tout domaine.
Notre approche psychologique est individuelle. Notre thérapeutique
est individuelle. Cet humanisme hahnemannien débouche logiquement
sur une diététique individuelle.
L'étude détaillée des pathogénésies de nos remèdes, les sensibilités
particulières de nos types homéopathiques nous permettent d'affiner nos
observations diététiques en fonction des caractéristiques de chacun.
Les désirs et aversions, les aggravations et améliorations alimentaires
sont tout à fait fondamentaux pour diagnostiquer le remède semblable.
Mais ils nous serviront également à étudier les règles à appliquer à nos
patients. Nous disposons des moyens d'orienter certains comportements,
de redresser des erreurs, de pallier des carences, en fonction du cas particulier de chacun.
Un Nux vomica ne s'alimente pas comme un Lycopodium. L'un
recherche les euphorisants, l'autre s'astreint souvent à des régimes obsessionnels.
Pulsatilla et Cyclamen fuient gras, beurre, lait. Thuya boit trop de thé,
Kali bichr. trop de bière.
Un carbonique a des impératifs nutritionnels différents de ceux d'un
phosphorique. La psore décompensée tire son origine des erreurs alimentaires à redresser.
Tout cela montre la possibilité et la nécessité d'une diététique homéopathique.
C'est un des fondements de cette homéopathie moderne que nous
voulons non seulement curative, mais aussi préventive.
L'individualisation alimentaire fondée sur les bases logiques du raisonnement du semblable est une des chances supplémentaires que l'homéopathie apporte à celui qui nous fait confiance.
En approfondissant notre connaissance en la matière, nous autres,
médecins homéopathes apportons une contribution remarquable à la
défense de la santé de nos contemporains.
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Docteur Max Tétau,
Traité de diététique homéopathique
Max Tétau
Traité de diététique homéopathique Copies imparfaites
186 Seiten, kart.
erschienen 1997
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