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adoptent des stratégies plutôt de tolérance. Elles continuent de croître, maintiennent la turgescence des cellules via les
osmoticums (Chaves et al. 2004), le diamètre des racines peut également devenir plus important.
Les caractéristiques des communautés que sont la richesse spécifique (nombre d’espèces présentes) et la
richesse fonctionnelle (diversité d’utilisation des ressources) confèrent une large gamme de performances à cette
communauté. En effet, l’ « insurance hypothesis » (Yachi et Loreau, 1999) prédirait une meilleure performance des
prairies à forte richesse spécifique, comparée à des monocultures ou des parcelles à faible diversité. Chaque espèce,
groupe fonctionnel, répondrait chacun à des temps différents (asynchronie), l’impact négatif subit par une partie de la
communauté étant compensé par l’autre partie non encore impactée. L’asynchronie de réponses intra et interspécifique
permettrait un maintien de la production au cours du temps (Loreau et al. 2010). La sécheresse impacte de manière
négative les propriétés de résistance, de récupération et de résilience des prairies, ces effets négatifs pouvant être atténués
ou exacerbés de par l’existence d’interactions biotiques de type compétition, facilitaion (Loreau et al. 1999 ; Michalet et
al. 2006 ; Gilgen et al. 2010 ; Jentsch et al. 2011). La diversité permettrait de toujours maintenir une production constante,
chose impossible en monoculture où l’ensemble de la communauté répondrait simultanément, entrainant des pics et
baisses de production. Expérimentalement, cette hypothèse est mise à mal dans certaines études montrant une baisse de
productivité, de résistance malgré une forte biodiversité (Pfisterer et al. 2002 ; Zwicke et al. 2013 ; Picon-Cochard et al.
2013). De plus, certaines études tendent à montrer l’importance d’un autre aspect de la diversité, les groupes fonctionnels
(Arnone et al. 2011). Cependant, elle peut être vérifiée, même dans des cas de sécheresse sévère : la résilience augmente
avec la diversité spécifique (Vogel et al. 2012), ou avec la diversité fonctionnelle (Holling, 1973 ; Van Ruijven et
Berendse 2010 ; Vogel et al. 2012).
Dans un contexte hors sécheresse, certaines études montrent que la complémentarité de niche des différents
systèmes racinaires, soit une utilisation de ressources différentes évitant la compétition entre plantes, sensée améliorer les
performances de la communauté prairiale, n’est pas vérifiée. Si la plasticité racinaire permet effectivement d’augmenter
la profondeur racinaire quand une ressource comme l’eau vient à manquer, il a néanmoins été démontré que la différence
de performance des espèces, en monocultures ou mélanges, est plutôt due à un développement du volume racinaire
superficiel (Von Felten et al. 2008, Mommer et al. 2010). L’investissement des plantes en racines profondes serait trop
couteux comparé aux bénéfices nutritifs. La complémentarité verticale de niche racinaire ne serait donc pas un vecteur
d’amélioration des performances de l’écosystème prairial. Concernant l’aspect diversité, certaines études mettent en
évidence l’absence de corrélation entre diversité et biomasse racinaire. La présence de légumineuses entraine même une
baisse de cette biomasse. La présence d’azote inorganique (ammonium et nitrate) est dépendante des groupes
fonctionnels, les légumineuses augmentant significativement leur quantité (Gastine et al. 2003). Dans ces cas là, la
diversité, fonctionnelle ou de stratégie, n’est pas gage de stimulation de la production racinaire. Il s’avère toutefois que de
nombreuses études valident l’ « insurance hypothesis », la diversité spécifique impliquant une meilleure performance
écologique (Tilman et al. 2001 ; Kirwan et al. 2007).
Après un épisode de sécheresse, certaines études montrent une augmentation de la biomasse racinaire par
réallocation du carbone de la partie aérienne à la partie souterraine (Gilgen et al. 2009 ; Chaves et al. 2002). Il est possible,
dans le cas de sécheresse édaphique, d’envisager plusieurs stratégies pour les plantes afin de faire face à ce type
d’évènement (Dong et al. 2014). Elles peuvent développer un système racinaire pour chercher l’eau en profondeur ou
augmenter la surface d’absorption via la densité de racines superficielles (Mommer et al. 2010). La ressource hydrique
devient alors l’élément limitant. L’augmentation de l’intensité et la diminution de la fréquence des pluies entraineraient
une augmentation des racines fines (Pilon et al. 2013), capables de prospecter plus efficacement les ressources
édaphiques (Picon-Cochard et al. 2012). Cela rejoint les résultats hors sécheresse. Ce résultat s’observe notamment pour