
FCC 3 - Chirurgie thyroïdienne a l'heure de l'accréditation
La quantité de chaleur produite obéit à la loi de Joule : Q = I
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x R x t (I = intensité du courant, R= résistance des
tissus, T= durée), mais aussi aux électrodes utilisées et aux capacités de modulation du générateur et plus
récemment de ses capacités d’autorégulation.
La diffusion thermique des tissus est faible. La température atteinte après un temps donné de passage du
courant décroit très rapidement lorsqu’on s’éloigne du point d’application. La variation de température par
unité de temps, dT/dt, est proportionnelle à 1/r
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(T= température, t = temps, r = distance).
1) Mode monopolaire
En mode monopolaire, l’électrode active (celle qui délivre le courant électrique au tissu) est dans le site
chirurgical, l’électrode passive (de retour ou plaque) est sur le corps du patient. Le courant passe à travers le
patient en allant de l’électrode active à l’électrode passive.
2) Mode bipolaire
En mode bipolaire, on opère à l’aide d’une pince, le courant passe d’un mors à l’autre de la pince et permet de
coaguler entre les deux mors. Les deux extrémités de la pince jouent le rôle d’électrode active et de retour.
Seul le tissu saisi est dans le circuit électrique. La coagulation d’un vaisseau reste localisée alors qu’en mode
monopolaire elle pourra suivre le vaisseau sur une grande longueur. Pour cette raison, la coagulation
monopolaire ne peut pas être utilisée à proximité du nerf récurrent. Les générateurs de dernière génération
permettent une coagulation bipolaire douce avec un système d’autorégulation de la puissance de sortie du
générateur au fur et à mesure de la transformation des tissus (en fonction de l’impédance de retour).
3) Thermofusion
C’est une électrocoagulation utilisant des courants bipolaires de très forte puissance et faible voltage. Elle
associe pression et énergie électrique. La force appliquée aux tissus par les mors de la pince comprime les
parois du vaisseau l'une contre l'autre et l'élévation thermique engendrée entraîne une dénaturation du
collagène et de l'élastine de la paroi vasculaire ce qui provoque une soudure de ces parois. Le générateur
mesure l'impédance et la résistance au contact de l'électrode et arrête automatiquement de délivrer l'énergie
une fois la fusion atteinte. Ce procédé permet la coagulation de vaisseaux allant jusqu'à 7 mm de diamètre. La
production de chaleur permettant l’hémostase est moindre et surtout contrôlée.
L’ultracision :
Ce n’est plus le courant électrique du générateur qui agit directement pour coaguler. On utilise l'énergie
ultrasonore pour réaliser la coagulation et la section des vaisseaux. Un transducteur convertit le signal
électrique en ondes ultrasoniques. L’énergie est produite à partir des vibrations ultrasonores. Elle permet
l’hémostase des artères jusqu’à 5 mm de diamètre avec une double action de coagulation et de section. Les
températures atteintes seraient moindres, de l'ordre de 50°C à 100°C, sans les risques de l’utilisation d’un
courant électrique.
Au cours de la dernière décennie, les publications ne montrent qu’une seule étude pour l’hémostase bipolaire
standard alors qu’elles se comptent par dizaines pour la thermofusion et les ultrasons.