PERSPECTIVES SANITAIRES ET
SOCIALES HORS SERIE Date : JUIN 15
Pays : France
Périodicité : Parution Irrégulière Page de l'article : p.10-11
Journaliste : Pauline Jue
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SOLIDARITES2 9268884400502
Tous droits réservés à l'éditeur
Conviction, responsabilité
et engagement
Vers une éthique au service
de La société civile
Synthèse réalisée par Pauline Jue,
Chargée de mission
INTERVENANTS :
Jean-Baptiste de Foucauld : Fondateur de l'Association Solidarités nouvelles
face au chômage et porte-parole du Pacte civique.
Hélène
Gisserot
:
Procureur
général
honoraire
près
de la
Cour
des
comptes,
ancienne Présidente de la FEHAP (1989-1993).
Patrick
Verspieren
:
Enseignant
d'éthique
médicale
au
Centre Sèvres,
ancien membre du Comité consultatif national d'éthique.
Jean-Baptiste de Foucauld, Hélène Gisserot et Patrick Vespieren ont introduit
leurs interventions sur l'éthique en lien avec leurs engagements respectifs, dans
et pour la société, dans le service public et dans le domaine du soin. Ils ont
exposé leurs points de vue et croisé leurs regards complémentaires pour offrir
aux administrateurs et professionnels adhérents présents un riche débat.
CETTE
CONFÉRENCE,
a été
animée
par
Pierre-
Olivier Monteil, chercheur associé au
Fonds Ricœur, enseignant en éthique
appliquée à l'Université Paris-Dauphme
et à I Espace de reflexion éthique de la
région Ile-dé France Ses propos intro-
ductifs ont situé I engagement au carrefour
des convictions et dcs responsabilités au
lieu de les opposer comme cela se fait
couramment
Les intervenants ont mis en évidence les
principes de respect d autrui la diversite
des situations a prendre en compte et la
solidarité, illustrés par des témoignages
d'usagers devenus acteurs dans leur par-
cours personnels et professionnels Ces
principes trouvent tout leur sens dans la
réflexion éthique, bien que «le contexte
actuel de notre société ait pour écho un
ndividualisme grandissant», comme la
souligne un des intervenants
Vers une alliance thérapeutique
Patrick Vespieren a introduit et développe
le sujet de l'éthique médicale Had abord
dressé le contexte actuel de la médecine
générale qui porte sur des groupes et fait
abstraction des singularités des patients
ll a défini le soin, comme la démarche
nverse à entreprendre « ll faut parvenir à
connaître son domaine tout en s adaptant
à la spécificité du patient, et en prenant en
compte sa personnalité et son histoire»
Selon lui la difficulté réside dans la plura-
lité des compétences à articuler au cas
par cas En réponse a la question «quels
sont les acteurs d une bonne décision »7,
Patrick Vespierpn a donné des éléments
de réponses Irèb concrets «ll faut partir
de I idée que I enjeu est I avenir du patient
Le médecin ne prend pas la décision à la
place du patient On parle de principe
PERSPECTIVES SANITAIRES ET
SOCIALES HORS SERIE Date : JUIN 15
Pays : France
Périodicité : Parution Irrégulière Page de l'article : p.10-11
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d'autonomie ll faut être attentif au désin-
térêt du médecin Cela peut conduire à
une confiance aveugle du patient en son
médecin, et une forme de régression
pourrait s installer ll faut aussi tenir
compte du fait gué 'La maladie affecte
la personnalité, elle la transforme"
L'alliance thérapeutique, fondée sur la
confiance, devrait conduire à une décision
médicale partagée La part de chacun
étant modulable, le patient doit savoir
prendre part de façon plus ou moins
grande, pour arriver à conclure un accord
de volonté. Ce qui équivaut à une autono-
mie en relation du patient » La grande
difficulté est d'organiser une rencontre de
tous les soignants
Apporter des réponses
singulières
Hélène Gisserot est convaincue que l'inté-
t général peut être servi partout, que ce
soit dans Ic secteur associatif ou dans Ic
secteur privé commercial « ll ne faut pas
avoir une vision trop manichéenne » Le
service public n'échappe pas à la règle
générale Tout bien ou service n'est pas
nécessairement une marchandise Maîs,
en même temps, tout a un prix, et il faut
avoir conscience qu'il s'agit de I argent du
contribuable «La notion d'argent est
aussi une question d'éthique.»
Concernant la norme législative, Hélène
Gisserot énonce que la loi n'est pas égale
pour tous La loi ne prévoit pas tous les
cas de figures possibles et imaginables
Le Défenseur des droits a été créé pour
trouver une solution quand la loi seule ne
la donne pas La loi ne peut pas s'appli-
quer à tous tout le temps Elle doit laisser
une petite marge de manœuvre afin de
pouvoir répondre singulièrement aux
besoins des uns et des autres
Un monde commun
à créer en commun
Jean Baptiste de Foucaud a présente ses
trente années d expérience associative
Lassociation de citoyens pour aider les
chômeurs este de l'initiative d'un
groupe d'amis qui travaillait sur les rela-
tions entre l'éthique et la politique Lasso
nation permet à des citoyens, non spécia-
listes du sujet du chômage d aider
concrètement des demandeurs d'emploi
en mettant à leur disposition un binôme
qui va les rencontrer régulièrement, béné-
volement, sans limite de temps, pour
échanger, et les écouter Ces différents
acteurs se retrouvent dans un groupe de
solidarité Grâce à l'argent collecte par
l'association, lembauche dans des asso-
ciations de personnes au chômage, éprou-
vant beaucoup de difficultés à retrouver
du travail, est subventionnée, tout en
poursuivant leur accompagnement À
travers cette démarche, l'idée est de faire
bénéficier l'État des constats de terrain.
Les chômeurs sont très seuls, ils ne
parlent pas de leur situation, ou très peu
«ll faut créer du lien autour de l'exclusion»
D'après Jean Baptiste de Foucaud, les
trois grands défis à relevers mainte-
nant et lors des prochaines années sont la
singularité, la réciprocité, et la communa-
uté Les trois grandes dettes, financière,
sociale et économique, peuvent se résor-
ber en cultivant des valeurs de sobriété,
de fécondité, de justice et de fraternité
Sur la question de la fraternité, il faut que
le politique prenne ses responsabilités,
qu il s interroge sur ce que signifie la
République quand elle se réfère à la fra-
ternité Jean Baptiste de Foucauld pré-
conise de définir un «chef d'orchestre»
pour agencer la société civile de demain
Pour cela, il avance l'idée d un dialogue
plus important entre les institutions,
d une continuité du plan de la société
civile, et d une volonté de faire évoluer la
fonction publique et le secteur commer-
cial « Le monde commun doit être créé
en commun»
UNE UNIVERSITÉ ACCESSIBLE
Grâce au concours d'une vélotypiste, retranscri-
vant les débats en temps réel, les échanges de la
matinée de l'Université de Printemps cles adminis-
trateurs ont été rendus accessibles aux personnes
sourdes et malentendantes. Ce sous-titrage a, en
réalité, bénéficié à l'ensemble des participants.
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