RAMSES 2009 > Asie-Pacifique > Introduction
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du nouveau gouvernement australien, dont les ressources naturelles intéressent tout
particulièrement Pékin. Si la RPC a pu se réjouir de l’arrivée au pouvoir d’un Premier
ministre qui maîtrise le chinois, signe fort de l’ancrage asiatique de l’Australie, cette
dernière veut préserver sa liberté de partenariat, avec Pékin mais également Washington,
Tokyo et les pays de l’Association des nations du Sud-Est asiatique (Association of
Southeast Asian Nations, ASEAN).
En Inde, aucune échéance électorale nationale n’a remis en cause le parti du Congrès,
mais la victoire du Parti du peuple indien (BJP) aux élections locales dans certains États
est là aussi venue confirmer la maturité et la stabilité de la démocratie indienne en
dépit des défis considérables de développement qui accompagnent, comme en Chine,
la croissance (voir l’article de Jean-Luc Racine). Plus qu’à une transition politique,
on assiste davantage à une véritable transition réussie dans le domaine économique,
qui s’est traduite par une croissance proche de 10 %, et la reconnaissance sur la scène
internationale du poids des géants de l’économie indienne.
Amorcées en 1991 par le parti du Congrès à la suite de l’effondrement de l’URSS,
principal partenaire économique de l’Inde, puis considérablement approfondies sous
le gouvernement plus libéral du BJP, les réformes économiques indiennes, la politique
d’ouverture sur l’extérieur et la stratégie d’équilibre (si ce n’est de rapprochement)
avec les États-Unis n’ont pas été fondamentalement remises en cause avec le retour au
pouvoir du parti du Congrès. C’est donc l’émergence d’un véritable consensus national
sur les priorités du développement qui apparaît aujourd’hui comme l’élément essentiel
du processus de transformation que le pays a connu depuis plus de 15 ans.
L’inconnue japonaise
LE GOUVERNEMENT EN SUSPENS
Le cas du Japon, démocratie ancienne dont les prémices remontent à l’ère Taisho, se
distingue bien entendu de celui de la Chine, régime autoritaire qui peine à accomplir
les premiers pas d’une transition démocratique. La question du blocage du système
peut toutefois être posée à la suite de la défaite du Parti libéral démocrate (PLD) à la
Chambre haute au mois de juillet 2007 et de la démission du Premier ministre Shinzo
Abe, remplacé par Yasuo Fukuda en septembre (voir l’article de Céline Pajon).
La question du blocage se pose avec d’autant plus d’acuité que les insuffisances et
les divisions du parti d’opposition, le Parti démocratique japonais (PDJ), notamment
en ce qui concerne la clarification de ses positions sur les engagements extérieurs
de l’archipel, sont loin d’avoir été surmontées. Pourtant, les attentes internationales
vis-à-vis de Tokyo et les ambitions internationales du Japon lui-même, dont le statut
marginalisé en Asie et à l’Organisation des Nations unies (ONU) ne correspond pas à