ECOLE NATIONALE VETERINAIRE DE LYON Année 2010 – Thèse n° VADEMECUM DE THERAPEUTIQUE EN DERMATOLOGIE CHEZ LES EQUIDES. THESE Présentée à l’UNIVERSITE CLAUDE-BERNARD - LYON 1 (Médecine - Pharmacie) Et soutenue publiquement le 15 juin 2010 Pour obtenir le grade de Docteur Vétérinaire Par CUMENGE Ingrid Née le 08 juillet 1985 A Clamart 1 2 ECOLE NATIONALE VETERINAIRE DE LYON Année 2010 – Thèse n° VADEMECUM DE THERAPEUTIQUE EN DERMATOLOGIE CHEZ LES EQUIDES. THESE Présentée à l’UNIVERSITE CLAUDE-BERNARD - LYON 1 (Médecine - Pharmacie) Et soutenue publiquement le 15 juin 2010 Pour obtenir le grade de Docteur Vétérinaire Par CUMENGE Ingrid Née le 08 juillet 1985 A Clamart 3 4 5 6 A Monsieur le professeur Pin, Qui m’a aidée, conseillée et soutenue pendant la réalisation de cette thèse. Toute ma gratitude et mon profond respect. A Monsieur le professeur Faure, Qui m’a fait l’honneur d’accepter la présidence du jury de ma thèse. Je vous présente mes hommages respectueux. A Monsieur le professeur Cadoré, Qui a accepté d’être mon second assesseur. Merci pour votre disponibilité. A Xavier, Qui a toujours été à mes côtés pour me soutenir, me pousser et m’aider à réaliser mes rêves, malgré la distance qui est souvent entre nous, Pour tout ce qu’il m’apporte, Pour tous ces moments qu’on a partagés et qu’on partagera ensemble, Merci mon chéri, je t’aime. A mes parents et grands-parents, Qui m’ont toujours soutenue depuis que je suis toute petite et encouragée à avoir des rêves et des buts. Sans vous, je ne serai pas vétérinaire aujourd’hui, merci pour tout. 7 A Stitch, Mon petit chien qui a toujours été là avec moi depuis que je suis rentrée dans cette école. A ses câlins qui m’ont réconfortée quand j’en avais besoin, à l’amour aveugle qu’il me donne, à tous les kilomètres de balade qu’on a marchés ensemble. A Coralie, Elise, Estelle et Valérie, Pour ces 4 ans inoubliables passés ensemble en cours, en balade, en soirée, en vacances. Prêtes pour de nouvelles aventures… Merci pour votre amitié. A Julie, Une grande amie qui a toujours été là ces trois dernières années pour me changer les idées et me remonter le moral quand j’en avais besoin, et qui m’a fait aimer le complet avec sa jument et le bacardi. Merci pour toutes ces soirées et heures passées avec Najma et toi. A Najma, Jument extraordinaire qui m’a supportée pendant plus de 2 ans sur son dos avec sa gentillesse habituelle, mais en contre partie qui m’a obligée à sortir de mon appartement en temps de partiel ou sous la pluie. 8 SOMMAIRE Liste des illustrations et annexes Liste des abréviations Introduction A. LES ANTIBIOTIQUES 1. CHOIX DE L’ANTIBIOTIQUE 2. LES DIFFÉRENTS ANTIBIOTIQUES SYSTÉMIQUES a) b) c) d) Les pénicillines G et A (1) La Pénicilline G (2) Les Pénicillines A Les céphalexines (1) La Céfalexine (2) Le Ceftiofur (3) La Cefquinome Les aminosides (1) La Gentamycine (2) La Streptomycine (3) La Néomycine Les macrolides (1) e) L’association sulfamide-triméthoprime f) Les quinolones (1) g) 3. L’Erythromycine L’Enrofloxacine Le métronidazole LES DIFFÉRENTS ANTIBIOTIQUES TOPIQUES a) Les antibiotiques pénétrant la peau (1) L’Acide fusidique (2) La Mupirocine 9 b) B. Les antibiotiques sans pénétration (1) L’Oxytétracycline spray (2) Le Thiamphénicol spray 4. LES INDICATIONS DES ANTIBIOTIQUES 5. LES EFFETS SECONDAIRES ET LEUR TRAITEMENTS LES ANTIFONGIQUES 1. 2. LES ANTIFONGIQUES SYSTÉMIQUES a) La griséofulvine b) Les imidazoles Le Kétoconazole (2) L’Itraconazole (3) Le Fluconazole c) L’iodure de sodium et iodure de potassium d) L’amphothéricine B LES ANTIFONGIQUES TOPIQUES a) b) 3. (1) Les imidazoles (1) L’Enilconazole (2) Le Miconazole La natamycine LES INDICATIONS DES ANTIFONGIQUES 10 C. D. LES GLUCOCORTICOÏDES 1. GENERALITES COMMUNES 2. LES DIFFÉRENTES MOLÉCULES SYSTÉMIQUES a) La prednisolone b) La méthylprednisolone c) La dexaméthasone d) La triamcinolone 3. LES DERMOCORTICOÏDES TOPIQUES 4. LES INDICATIONS DES CORTICOÏDES 5. LES EFFETS INDÉSIRABLES DES GLUCOCORTICOÏDES LES ANTIPRURIGINEUX 1. LES ANTIHISTAMINIQUES a) L’hydroxyzine b) La diphénhydramine c) La chlorphéniramine d) La doxépine e) La pyramilamine maléate 2. LES ACIDES GRAS ESSENTIELS 3. LES TOPIQUES ANTIPRURIGINEUX a) Les extraits colloïdaux d’avoine b) Les acides gras essentiels et autres extraits végétaux 4. LES INDICATIONS DES ANTIPRURIGINEUX 11 E. LES IMMUNOMODULATEURS 1. 2. 3. LES MOLÉCULES IMMUNOSUPPRESSIVES a) Les généralités b) Les glucocorticoïdes c) L’azathioprine d) Les sels d’or e) Les indications des immunosuppresseurs f) Les effets secondaires des immunosuppresseurs LES MOLÉCULES IMMUNOSTIMULANTES a) Le BCG b) Le lévamisole LES ANTI-CANCÉREUX a) F. La cisplatine LES ANTIPARASITAIRES 1. LES ANTIPARASITAIRES INTERNES a) b) c) Les avermectines (1) L’Ivermectine (2) La Moxidectine Les benzimidazoles (1) Le Fenbendazole (2) L’Oxibendazole (3) Le Mébendazole (4) Le Thiabendazole Le pyrantel 12 2. LES ANTIPARASITAIRES EXTERNES a) L’amitraz b) Les organochlorés c) Les organophosphorés et carbamates d) e) 3. G. (1) Le Dimpylate (2) Le Phoxim (3) Le Malathion (4) Le Carbaryl Les pyréthroïdes (1) Le Fenvalérate (2) La Perméthrine (3) La Deltaméthrine Le fipronil LES INDICATIONS DES ANTIPARASITAIRES LES MOLÉCULES TOPIQUES 1. 2. GÉNÉRALITÉS a) Critère de choix du topique à utiliser b) Intérêts et limites des traitements topiques. LES DIFFÉRENTES GALÉNIQUES a) Les shampoings b) Les crèmes et les onguents c) Les lotions d) Les gels e) Les poudres 13 3. 4. 5. LES TOPIQUES ANTISEPTIQUES a) La polyvidone iodée b) La chlorhexidine c) Le peroxyde de benzoyle d) Le triclosan e) Le lactate d’éthyl LES TOPIQUES KÉRATOMODULATEURS a) Le soufre b) L’acide salicylique c) Le sulfate de sélénium d) Le goudron LES TOPIQUES RÉHYDRATANTS BIBLIOGRAPHIE 14 LISTES DES ILLUSTRATIONS ET ANNEXES : Illustrations : 0 : Schéma de la genèse d’une colite post-antibiothérapie. 1: Les effets secondaires spécifiques à chaque famille d’antibiotique. 2 : Mode d’action des glucocorticoïdes. 3 : Effets métaboliques des glucocorticoïdes. 4 : Effets secondaires possibles des glucocorticoïdes. 5 : Métabolisme et action des AGE sur la cascade inflammatoire. 6: Relation hôte-immunostimulant, système immunitaire et agents antigéniques. 7 : Action de l’ivermectine sur la conduction nerveuse. 8 : Antiparasitaires externes disponibles chez les équidés. 9 : Les formulations topiques et l’efficacité des agents actifs incorporés. Annexes : 1 : Lexique bactériologique. 2 : Temps d’attente des produits pour les équidés destinés à la consommation humaine. 15 LISTE DES ABREVIATIONS : IM : Intramusculaire IV : Intraveineux PO : Per os SC : Sous- cutanée SID : une fois par jour BID : deux fois par jour TID : trois fois par jour 16 La dermatologie équine est une discipline parfois difficile. D’une part, sans une démarche diagnostique rigoureuse, il est parfois impossible de mettre en place un traitement efficace, d’où des échecs thérapeutiques assez fréquents. D’autre part, les molécules thérapeutiques avec AMM pour l’espèce équine sont encore limitées par rapport aux carnivores domestiques, bien que l’arsenal thérapeutique s’accroisse et s’améliore légèrement. Le management des dermatoses cutanées chez les équidés a énormément évolué ces dernières années. Le praticien peut dorénavant associer des produits topiques comme des gels, crèmes, shampoings, aux traitements systémiques classiques. Cependant, les produits commerciaux topiques spécifiques aux équidés sont encore en nombre limité, obligeant à l’utilisation de produits topiques destinés aux carnivores domestiques, qui sont néanmoins efficaces sur les dermatoses équines. Les traitements systémiques ont aussi évolué avec la commercialisation de nouvelles molécules antibactériennes ayant une action plus marquée sur la peau ou la découverte d’alternatives aux glucocorticoïdes ou encore dans le traitement du prurit chronique. Les données actuelles à propos des molécules thérapeutiques des dermatoses équines sont peu nombreuses dans la bibliographie mondiale. Le rassemblement des données dans cette thèse fournira une aide précise aux praticiens confrontés à des dermatoses en pratique. 17 18 A. LES ANTIBIOTIQUES 1. CHOIX DE L’ANTIBIOTIQUE 39, 48 L’utilisation des antibiotiques en dermatologie équine soulève des questions d’ordre technique, mais aussi éthique et réglementaire. Pour faire un usage raisonné des antibiotiques, il faut respecter certaines règles pour le choix : Le mode d’action de l’antibiotique. On a le choix entre les antibiotiques bactéricides et ceux bactériostatiques. En dermatologie, il faut utiliser préférentiellement des antibiotiques bactéricides. Le spectre d’action de l’antibiotique doit contenir les bactéries les plus fréquentes en dermatologie comme les staphyloccoques à coagulase positive, Dermatophilus. La nature de la molécule antibactérienne joue un rôle important dans la diffusion dans l’organisme (lipophile/hydrophile, pénétration intracellulaire possible…). L’antibiotique doit être concentré dans la peau des équidés, donc avoir une prédilection pour la peau. La vascularisation du site infecté, la présence de tissu nécrosé ou de pus, un milieu anaérobie sont tous des critères qui vont influencer la diffusion de l’antibiotique dans le site infecté. Les effets secondaires et la toxicité éventuels qui peuvent apparaitre, surtout compte tenu du fait que les équidés sont des espèces sensibles. La posologie et la voie d’administration de l’antibiotique. Tous les propriétaires ne peuvent pas réaliser les mêmes soins. Certains ne font pas d’injections intraveineuses ou intramusculaires, d’autres ne peuvent pas faire des soins plusieurs fois par jour. Il faut donc prendre en compte les souhaits du propriétaire dans le choix de l’antibiotique, surtout que les traitements sont généralement de longue durée. Le coût de certaines molécules. 19 La présence ou non d’une AMM. Si la molécule souhaitée ne possède pas d’AMM, il faut appliquer le principe de la cascade et prévenir le propriétaire. Des résistances acquises, qu’on appelle aussi antibiorésistances. Afin de limiter le développement des résistances, il faut respecter certaines règles : • Frapper vite car plus on prend l’infection tôt, plus le nombre de bactéries est faible. • Frapper fort afin de réduire la probabilité de sélectionner des germes moins sensibles à l’antibiotique donné. • Frapper longtemps pour éviter le réveil d’une infection incomplètement éliminée. Le traitement d’une infection générale aux antibiotiques sera d’une durée minimale de 5 à 7 jours, mais peut nécessiter de plusieurs semaines de traitement au besoin selon l’infection. Les associations d’antibiotiques sont à éviter si possible. Parfois, une association est nécessaire afin d’élargir le spectre d’activité lors d’infections polybactériennes ou lorsqu’on ignore la nature des germes, ou pour obtenir un effet synergique, ou pour réduire les risques de développement de résistances bactériennes ou enfin pour limiter les risques de toxicité de certains antibiotiques en réduisant les doses de chacun. En pratique, on conseille de ne pas dépasser l’association de 2 antibiotiques. 20 LES DIFFÉRENTS ANTIBIOTIQUES SYSTÉMIQUES 2. a) Les pénicillines G et A La Pénicilline G 15, 16, 39, 41, 49 (1) Pharmacodynamie : Bactéricide par inhibition de la synthèse de la paroi bactérienne. Temps dépendant. Pharmacocinétique : Absorption per os nulle, mais complète par voie intramusculaire. Distribution extracellulaire et diffusion large, mais faible en milieu infecté ou nécrosé. Elimination urinaire. Spectre d’action : étroit o Gram + (Staphylococcus, Streptococcus, Clostridium, Corynebacterium) o Quelques Gram – (Pasteurella multocida, Fusobacterium necrophorum) o Anaérobies sauf Bactériodes fragilis o Aucune bactérie intracellulaire Résistance existante : fréquente à cause des B-lactamases. Indications : • Pyodermite bactérienne superficielle ou profonde • Dermatophilose Posologie et voie d’administration : Voie intramusculaire stricte, 20 000 à 50 000 UI/Kg 2 fois par jour. 21 Effets indésirables : Hypersensibilité à la pénicilline (choc anaphylactique et anémie hémolytique auto-immune). Hypersensibilité à la procaïne. Désordres digestifs chez les équidés (coliques post- antibiothérapie). Contre-indications : Ne pas utiliser chez les équidés connus pour faire des réactions d’hypersensibilité. Ne pas utiliser chez les équidés destinés à la consommation humaine. Interactions médicamenteuses : Association synergique avec les aminosides et les quinolones possible. Effet antagoniste possible avec les antibiotiques bactériostatiques. 43 Noms déposés : Nom Avec AMM équidé : Molécules Conditionnement Posologie Pénicilline G Flacon 100ml commercial Depocilline R IM, 4-10ml/100Kg 2 fois/jour Duplocilline R Pénicilline G Flacon 100ml IM 7ml/100Kg une fois/ jour Duphapen R LA Pénicilline G Flacon 40, 100 IM, 1ml/15Kg ou 250ml durée d’action 3-5jours 22 En association Cortexilline R Pénicilline G Flacon de Néomycine 100 ou 250ml 50, IM, 1ml/10Kg une fois/ jour Méthylprednisolone Duphapen strep R Histacline R Pénicilline G Flacon 100 ou IM, Dihydrostreptomycine 250ml Pénicilline G Flacon 100 ou IM, Dihydrostreptomycine 250ml Intramicine R Pénicilline G Pénicilline G 1ml/10Kg une fois/ jour Flacon 100 ou IM, Dihydrostreptomycine 250ml Péni DHS 1ml/10Kg une fois/ jour 1ml/10Kg une fois/ jour Flacon 100 ou IM, 1ml/10Kg une fois/ jour Coophavet R Dihydrostreptomycine 250ml Pénijectyl R Pénicilline G Ne pas dépasser 50ml Flacon 100 ou IM, une fois/ jour Dihydrostreptomycine 250ml 1ml/10Kg pour CV adulte 1,5ml/10Kg pour poulain Procastrep R Pénicilline G Flacon 100 ou IM, une fois/ jour Dihydrostreptomycine 250ml 1ml/10Kg pour CV adulte 1,5ml/10Kg pour poulain Histabiosone R Pénicilline G Flacon 100 ou IM, une fois/ jour Dihydrostreptomycine 250ml 5ml/100Kg pour CV adulte Déxaméthasone 10ml/100Kg pour poulain Chlorphéniramine Pen-histastrep R Pénicilline G Flacon 50, 100 IM, une fois/ jour Dihydrostreptomycine ou 250ml 20-25ml pour CV adulte Déxaméthasone 5-10ml pour poulain Chlorphéniramine 23 Intérêts/limites : Peu cher. Les germes des pyodermites sont sensibles à cette molécule, mais de nombreuses résistances se sont développées. Risque d’hypersensibilité non négligeable si l’injection est réalisée en intraveineuse ou en intramusculaire avec présence de sang. Il est nécessaire de bien informer les propriétaires sur les risques d’hypersensibilité et sur la bonne réalisation des injections (en intramusculaire avec aspiration pour vérifier l’absence de sang avant l’injection proprement dite). (2) Les Pénicillines A : Ampicilline et amoxicilline 16, 39, 49 Pharmacodynamie : Bactéricides par inhibition de la synthèse de la paroi bactérienne. Temps dépendant sauf envers certaines souches. Pharmacocinétique : Absorption per os partielle, mais parentérale complète. Distribution extracellulaire, mais plus vaste que la Pénicilline G. Elimination urinaire et biliaire. Spectre d’action : large o Gram + (idem que pénicilline G + entérocoques) o Gram – (Entérobactéries, Pasteurella multocida, Fusobacterium necrophorum) o Anaérobies sauf Bactériodes fragilis 24 Résistances existantes : fréquente à cause des B-lactamases, possibilité de les associer avec l’acide clavulanique pour réduire les résistances. Indications : • Pyodermite bactérienne superficielle ou profonde. Posologie et voies d’administration : Voie intramusculaire, 10 à 22mg/kg 2 fois par jour. Effets indésirables : Désordres digestifs chez les équidés (coliques post- antibiothérapie). Anémie hémolytique auto-immune. Contre-indications : Les équidés sensibles aux troubles digestifs. Interactions médicamenteuses : Association synergique avec les aminosides et les quinolones possible Antagonisme possible avec les antibiotiques bactériostatiques 43 Noms déposés : Avec AMM équidé : Nom Molécules Conditionnement posologie Ampicilline Flacon de 100 ou IM ou SC Colistine 250mL Ampicilline Flacon de 100 ou IM ou SC Colistine 250mL commercial AmpicolineR AllégrocineR 1mL/10kg 2 fois/ jour 1mL/10kg 2 fois/ jour Déxaméthasone AmpidexaloneR Ampicilline Colistine Flacon de 100 ou IM ou SC 250mL 1mL/10kg 2 fois/ jour Déxaméthasone 25 AmpidiarR Ampicilline Boite de 100sachets Per os (poulain) Colistine de 20g Déxaméthasone Boite de 720g Ampicilline Flacon de 50, 100, IM ou SC Colistine 250 ou 500mL MultibioR 20g/35kg 2 fois/ jour 1mL/10kg 2 fois/ jour Déxaméthasone SobidioR Ampicilline Flacon de 100 ou IM ou SC Colistine 250ml 1mL/10kg 2 fois/ jour Déxaméthasone Amoxicilline : pas de présentation avec AMM équidé. Intérêts/limites : Peu d’utilisation en dermatologie. Plus cher que la pénicilline G. b) 39 Les céphalosporines Pharmacodynamie : Bactéricide par inhibition des transpeptidases intervenant dans la biosynthèse des constituants des parois bactériennes. (1) La Céfalexine (1ère génération) 39 Pharmacocinétique : Absorption per os faible chez les adultes mais meilleure chez les poulains, par contre l’absorption est complète et rapide par voie IM ou IV. Distribution extracellulaire (synovie, épanchement, os…). Elimination urinaire. 26 Spectre d’action : large o Gram + et – (Staphylocoques, streptocoques, entérobactéries, pasteurelles) o Certaines bactéries anaérobies Résistances existantes : peu fréquentes et développement lent. Indications : • Pyodermite bactérienne superficielle ou profonde Posologie et voies d’administration : Voie intramusculaire ou intraveineuse, 10 à 30mg/kg deux fois par jour. Effets indésirables : pas de données actuelles. Contre-indications : pas de données actuelles. Interactions médicamenteuses : Association possible avec les aminosides et les quinolones. Antagonisme possible avec les antibiotiques bactériostatiques. 43 Noms déposés : pas de présentation avec AMM équidé. Rilexine Injectable (AMM chien et chat) pour traitement systémique. Rilexine suspension intrammamaire (AMM bovin) pour traitement topique. Intérêts/limites : Peu d’utilisation en équine, et donc en dermatologie. 27 (2) Le Ceftiofur (3ème generation) 39, 41, 49 Pharmacocinétique : Absorption per os très médiocre, par contre l’absorption est complète et rapide par voie IM ou SC. Distribution extracellulaire (synovie, épanchement, os…). Elimination urinaire. Spectre d’action : plus large que générations précédentes o Gram + et – (idem que la céfalexine + entérobactéries) o Meilleure action sur les bactéries anaérobies que la céfalexine. o Peu d’action contre Staphylococcus aureus Résistances existantes : peu fréquente. Indications : • Pyodermite bactérienne superficielle ou profonde. Posologie et voies d’administration : Voie intramusculaire (alterner les côtés d’injection dans l’encolure ou la croupe) 2,2mg/kg une fois par jour. Effets indésirables : En cas de surdosage, une baisse transitoire de l’appétit ou l’apparition d’un œdème sous-cutané peuvent être observées. Réactions inflammatoires locales possible au site d’injection. Troubles digestifs (diarrhée) chez les chevaux stressés. 28 Contre-indications : Equidés ayant présenté des antécédents d’hypersensibilité aux B-lactamines. Ne pas administrer chez les chevaux destinés à la consommation humaine. Interactions médicamenteuses : Association avec les aminosides et les quinolones possible. Antagonisme possible avec les antibiotiques bactériostatiques. 43 Noms déposés : ExcenelR : Flacon de 1 ou 4g à reconstituer dans 20 ou 80mL d’eau pour préparations injectables, voie IM, 1mL/25kg une fois par jour pendant 10jours. Intérêts/limites Bonne alternative aux pénicillines et triméthoprime-sulfamides, mais antibiotique de seconde intention (à réserver aux cas d’échecs thérapeutiques avec des molécules plus anciennes). Très utilisé chez les poulains. Coût non négligeable. (3 ) La Cefquinome (4ème génération) 39 Pharmacocinétique : Absorption per os très médiocre, par contre l’absorption est complète et rapide par voie IM ou SC. Distribution extracellulaire (synovie, épanchement, os…). Elimination urinaire. 29 Spectre d’action : large (meilleure activité que les céphalosporines des générations précédentes) o Gram + et Gram – o Bactéries anaérobies Résistances existantes : peu fréquente. Indications : • Pyodermite bactérienne superficielle ou profonde. Posologie et voies d’administration : Voie intramusculaire ou intraveineuse, 1mg/kg une fois par jour chez les adultes ou deux fois par jour chez les poulains. Effets indésirables : Réaction transitoire au site d’injection. Hypersensibilité possible mais rare. Contre-indications : Ne pas utiliser chez les chevaux qui ont présenté des antécédents d’hypersensibilité aux B-lactamines. Interactions médicamenteuses : Association avec les aminosides et les quinolones possible. Antagonisme possible avec les antibiotiques bactériostatiques. 43 Noms déposés : CobactanR IV-IM 4,5%: flacon de 1,35g (29mL de diluant) ou 4,5g (96mL de diluant), voie IM ou IV, 1mL/45kg une fois/jour pendant 5-10 jours chez les adultes ou 1mL/45kg deux fois/ jour pendant 6-14 jours chez les poulains. 30 Intérêts/limites : Coût non négligeable. A utiliser en seconde intention (à réserver aux cas d’échecs thérapeutiques avec des molécules plus anciennes). Très utilisé chez les poulains. c) Les aminosides 39, 50 Pharmacodynamie : Bactéricides grâce à une modification de la perméabilité membranaire et une inhibition de la biosynthèse des protéines bactériennes. Concentration-dépendante. Pharmacocinétique : Absorption per os est nulle, mais celle parentérale est complète et rapide. Distribution extracellulaire et forte affinité pour le tissu rénal et l’oreille interne. Elimination urinaire. Résistances existantes : fréquentes (résistance plasmidique avec des enzymes d’inactivation) surtout pour la gentamycine. (1) La Gentamycine 16, 50 Spectre d’action : étroit o Gram – o Pseudomonas aeruginosa o Quelques Gram + (Staphylocoques) o Mycobactéries 31 Indications : • Pyodermite bactérienne superficielle ou profonde On utilise cette molécule en association avec d’autres molécules plus actives sur les Gram + (pénicilline le plus souvent). L’emploi de cette molécule permet d’élargir le spectre d’action et de réduire le risque de sélectionner des bactéries résistantes. Posologie et voies d’administration : Voie intraveineuse, 6,6mg/kg une fois par jour. Effets indésirables : Toxicité chronique : Ototoxicité avec atteinte vestibulo-cochléaire. Néphrotoxicité avec atteinte du cortex rénal. Contre-indications : Présente une toxicité assez importante. Ne pas employer chez un équidé insuffisant rénal. Interactions médicamenteuses : Ne pas associer avec un autre antibiotique néphrotoxique (Colistine ou Sulfamides). Association possible avec les B-lactamines ou les quinolones. 43 Noms déposés : Aucune présentation avec AMM équidé. G4R : AMM pour veaux, chiens et chats, flacon de 1OO ou 250mL Forticine R : AMM pour veaux, flacon de 50, 100 ou 250mL Vetrigen R : AMM pour veaux et porcins, flacon de 100 ou 250mL Intérêts/limites : Souvent utilisée en association avec une pénicilline afin d’élargir le spectre. 32 (2) La Dihydrostreptomycine 45, 50 Spectre d’action : étroit o Gram – o Staphylocoques Indications : • Pyodermite bactérienne superficielle ou profonde On utilise cette molécule en association avec d’autres molécules plus actives sur les Gram + (pénicilline le plus souvent). L’emploi de cette molécule permet d’élargir le spectre d’action et de réduire le risque de sélectionner des bactéries résistantes. • Dermatophilose Posologie et voies d’administration : Voie intramusculaire, 11mg/kg deux fois par jour. Effets indésirables : Toxicité chronique : Ototoxicité avec atteinte vestibulo-cochléaire. Néphrotoxicité avec atteinte du cortex rénal. Contre-indications : Ne pas utiliser chez les équidés qui présentent une insuffisance rénale sévère. Interactions médicamenteuses : Ne pas associer avec un autre antibiotique néphrotoxique (Colistine ou Sulfamides). Association possible avec les B-lactamines ou les quinolones. 33 43 Noms déposés : Avec AMM équidé : Nom Molécules Conditionnement Posologie commercial Duphapen strep R Dihydrostreptomycine Flacon 100 ou IM, Pénicilline G Histacline R Coophavet R 250ml 1ml/10kg une fois/jour Dihydrostreptomycine Flacon 100 ou IM, Pénicilline G Péni DHS 1ml/10kg une fois/jour Dihydrostreptomycine Flacon 100 ou IM, Pénicilline G Intramicine R 250ml 250ml 1ml/10kg une fois/jour Dihydrostreptomycine Flacon 100 ou IM, Pénicilline G 250ml 1ml/10kg une fois/jour Ne pas dépasser 50ml Pénijectyl R Dihydrostreptomycine Flacon 100 ou IM, une fois/jour Pénicilline G 250ml 1ml/10kg pour CV adulte 1,5ml/10kg pour poulain Procastrep R Dihydrostreptomycine Flacon 100 ou IM, une fois/jour Pénicilline G 250ml 1ml/10kg pour CV adulte 1,5ml/10kg pour poulain Histabiosone R Dihydrostreptomycine Flacon 100 ou IM, une fois/jour Pénicilline G 250ml Déxaméthasone 5ml/100kg pour CV adulte 10ml/100kg pour poulain Chlorphéniramine Pen-hista- ’’’’’’’’’’’ strep R Flacon 50, 100 IM, une fois/jour ou 250ml 20-25ml pour CV adulte 5-10ml pour poulain Intérêts/limites : Très utilisé en pratique. 34 (3) La Néomycine 39, 50 Spectre d’action : étroit o Gram – o Staphylocoques Indications : • Pyodermite bactérienne superficielle ou profonde On utilise cette molécule en association avec d’autres molécules plus actives sur les Gram + (pénicilline le plus souvent). L’emploi de cette molécule permet d’élargir le spectre d’action et de réduire le risque de sélectionner des bactéries résistantes. Posologie et voies d’administration : Voie orale, 4 à 8 mg/kg deux ou trois fois par jour chez les équidés adultes. Voie orale, 20mg/kg deux ou trois fois par jour chez les poulains. Pas de données sur son utilisation par voie parentérale. Effets indésirables : Toxicité chronique : Ototoxicité très importante avec atteinte vestibulo-cochléaire. Néphrotoxicité importante avec atteinte du cortex rénal. Contre-indications : Ne pas utiliser chez les équidés présentant une insuffisance rénale sévère. Interactions médicamenteuses : Ne pas associer avec un autre antibiotique néphrotoxique (Colistine ou Sulfamides). Association possible avec les B-lactamines ou les quinolones. 35 43 Noms déposés : avec AMM équidé CortexilineR : association de pénicilline, néomycine et méthylprednisolone, flacon 50, 100 ou 250 mL, voie IM, 1mL/10kg/jour une fois par jour pendant 4-5 jours. Intérêts/limites : Peu utilisé en dermatologie équine. d) Les macrolides (1) L’Erythromycine 39, 41, 45, 52 Pharmacodynamie: Bactériostatique aux concentrations classiques, mais peut être bactéricide à hautes concentrations par blocage de la biosynthèse des protéines bactériennes. Temps dépendant. Pharmacocinétique: Absorption orale est incomplète (<30%), cependant absorption parentérale rapide et complète. Distribution intracellulaire, surtout les leucocytes. Concentration très élevée dans le tissu pulmonaire et le lait. Elimination hépatique principalement (80%), et un peu urinaire. Spectre d’action : étroit o Gram + (Staphylococcus, Streptococcus, Clostridium, Campylobacter jejuni, Chlamydia, Rhodococcus equi) o Pasteurelles (Pasteurella multocida, Mannheimia haemolytica) o Mycoplasme 36 Résistances acquises : Quelques souches de staphylocoques et streptocoques ont développé des résistances plasmidiques. Le développement des résistances plasmidiques est rapide et croisée pour tous les représentants de la famille. Posologie et voies d’administration : Voie orale, 37,5mg/kg deux fois par jour. Effets indésirables : Intolérance locale au point d’injection. Troubles digestifs graves possibles par perturbation de la flore caecale. Contre-indications : Ne pas administrer en intramusculaire. A éviter chez les équidés qui sont sujets aux troubles digestifs. Interactions médicamenteuses : Ne doit pas être associé avec des antibiotiques bactéricides actifs sur les germes en croissance (B-lactamines) ou les phénicols. Association possible avec d’autres bactériostatiques ou bactéricides actifs sur les germes au repos. 43 Noms déposés : Pas AMM équidé sauf pour le poulain. En association avec la colistine : ColidiarylR : AMM chez les poulains, sachet de 30g, voie orale, 1 sachet de 30g/50kg deux fois par jour pendant 3 jours. Erythrocine 200 : AMM bovin, ovin et porcin, solution injectable. Intérêts/limites : Mieux toléré chez les poulains que chez les équidés adultes. Existence de résistances croisées avec d’autres macrolides. 37 e) L’association sulfamide-triméthoprime 15, 39, 41, 53 Pharmacodynamie : Bactéricide par inhibition de la synthèse de l’acide folique des bactéries. Temps dépendant. Pharmacocinétique: Absorption orale rapide et complète, parentérale satisfaisante. Distribution extracellulaire et large. Elimination principalement rénale. Spectre d’action : large o Gram + et Gram – o Certains anaérobies o Certains protozoaires (coccidies) Résistances acquises : Des résistances envers les sulfamides ou le triméthoprime séparés sont nombreuses, d’où l’association des deux. Indications : • Pyodermite bactérienne superficielle ou profonde • Dermatophilose Posologie et voies d’administration : Voie orale, 5mg de TMP et 24mg de sulfamides/kg deux fois par jour. Effets indésirables : Néphrotoxicité. 38 Neutropénie réversible à cause d’une aplasie médullaire lors de traitement prolongé. Troubles digestifs avec diarrhées possibles. Contre-indications : Ne pas utiliser chez les équidés souffrant d’insuffisance rénale sévère. Eviter l’emploi chez les juments gestantes. Interactions médicamenteuses : Association sulfamide-triméthoprime à un effet synergique très puissant et diminue la probabilité d’apparition de résistances. 43 Noms déposés : Avec AMM équidé Nom Molécules Conditionnement Posologie AmphoprimR Sulfadimidine Flacon de 100 ou 5 à 10mL/100Kg Solution Triméthoprime 250mL IV lente ou IM AvémixR Sulfaméthoxypyridazine Seau 1 ou 5 kg 20g n°150 Triméthoprime Sachet de 50g 100kg BID commercial de poudre/ Per os BactotrilR Sulfadiméthoxine Flacon de 100 ou 1 /15Kg SID solution Triméthoprime 250mL BorgalR 24% Sulfadoxine Flacon de 50 ou 1 à 2 mL/15Kg Triméthoprime 100mL Sulfadoxine Flacon de 100 ou 1 mL/ 15 Kg Triméthoprime 250mL Equibactin Sulfadiazine Seringue de 45g 1 graduation/50Kg VetR Triméthoprime de pâte SulfacyclineR Sulfadiméthoxine Flacon de 100 ou 1 mL/ 15 Kg DuoprimR IV lente ou IM IV lente ou IM IV lente Per os 39 Triméthoprime 250mL IV lente ou IM TribissenR Sulfadiazine Flacon de 50mL 1mL/30Kg Injectable Triméthoprime IV lente ou IM Intérêts/limites : Très pratique pour les propriétaires qui ne font pas d’injections. Assez cher. f) Les quinolones (1) L’Enrofloxacine (3° génération) 15, 39, 41, 45, 55 Pharmacodynamie : Bactéricide surtout actif sur les bactéries en multiplication par blocage de l’ADNgyrase qui entraine la lyse bactérienne rapide. Concentration dépendant. Pharmacocinétique : Absorption orale rapide et quasiment complète, parentérale rapide et complète. Distribution intracellulaire, diffusion tissulaire excellente. Elimination rénale. Spectre d’action : o Gram – o Quelques Gram+ o Mycoplasme Résistances existantes : rares pour l’instant, mais en croissance rapide. 40 Indications : • Pyodermite bactérienne superficielle ou profonde Posologie et voies d’administration : Voie orale, 2,5 à 10mg/kg une ou deux fois par jour. Voie intraveineuse : pas de données actuelles (5mg/kg/jour pour les bovins). Effets indésirables : Chondrotoxicité chez les jeunes en croissance. Réaction locale au site d’injection. Troubles nerveux possibles avec tremblements lors de surdosage. Contre-indications : A éviter chez les jeunes équidés de moins de 2 ans en raison des effets secondaires sur les cartilages articulaires. Interactions médicamenteuses : Souvent associé avec les B-lactamines. 43 Noms déposés : Pas AMM équidés BaytrilR 5 ou 10% : AMM bovin, solution injectable par voie SC. Intérêts/limites : Localisation intracellulaire. A utiliser en seconde intention. Coût non négligeable. A utiliser avec précaution chez les équidés en croissance. 41 g) Le métronidazole 49, 51 Pharmacodynamie: Bactéricide grâce à une inhibition de l’enzyme ADNase, à un endommagement des chaînes de l’ADN bactérien et à une cytotoxicité Pharmacocinétique : Absorption per os est de 80% et intra-rectal de 30%. Distribution intracellulaire, très présent dans la salive. Elimination digestive (car traitement PO), urinaire ou biliaire. Spectre d’action : étroit o Anaérobies dont Bactéroïdes fragilis o Quelques protozoaires (Trichomonas, Histomonas) Résistances existantes : peu fréquentes pour l’instant. Indications : • Pyodermite bactérienne causée par des bactéries anaérobies (Clostridium) Posologie et voies d’administration : Voie orale ou intrarectale, 15 à 25 mg/kg toutes les 6 heures. Effets indésirables : Possibilité d’effet mutagène et cancérigène. Contre-indications : Interdit chez les animaux de productions (pas de LMR). Interactions médicamenteuses : Association avec pénicilline, gentamycine ou spiramycine fréquente. 42 43 Noms déposés : Pas d’AMM équidé. Formulation pour homme en poudre (Flagyl,…) StomorgylR, BuccovalR : AMM chien, comprimé Intérêts/limites : Utilisé seulement pour les pyodermites bactériennes anaérobies. Goût pas apprécié par les chevaux, rincer la bouche après administration. 43 LES DIFFÉRENTS ANTIBIOTIQUES TOPIQUES 3. Beaucoup de formulations vétérinaires associent un antibactérien avec un glucocorticoïde. Ces produits ne doivent surtout pas être employés dès lors qu’une infection cutanée est suspectée. a) Les antibiotiques pénetrant la peau L’acide fusidique 42 (1) Pharmacocinétique : pénétration cutanée et sous cutanée excellente. Spectre d’action : o Staphylococcus o Streptococcus o Dermatophilus Indications : • Infections locales. Posologie et voie d’administration : Application topique avec massage du produit afin d’améliorer la pénétration. Effets indésirables : Risque d’apparition d’une mycose ou surinfection locale. Contre-indications : Hypersensibilisation à l’acide fusidique. 44 43 Noms déposés : ForudineR Pommade : AMM chien-chat, pommade dermique tube de 15g CanauralR Suspension : association de framycétine, acide fusidique, nystatine et prednisolone, AMM chien-chat, suspension auriculaire et externe, flacon de 15, 25 ou 100ml Intérêt/Limite : Pratique pour les lésions très focales. (2) La mupirocine 63 Pharmacodynamie: Bactéricide Pharmacocinétique : Absorption systémique très faible, mais la pénétration transcutanée est excellente. Efficace même en milieu acide. Bonne pénétration dans les lésions granulomateuses. Spectre d’action : o Coques gram + : Staphyloccus, Streptococcus Posologie et voie d’administration : Application cutanée locale, biquotidienne. 43 Noms déposés : pas de produit avec AMM équidé. 45 b) Les antibiotiques sans pénétration cutanée (1) L’Oxytétracycline spray 39 Pharmacodynamie: Bactériostatique par inhibition de la synthèse protéique. Pharmacocinétique : Pénétration cutanée nulle. Spectre d’action : large (Gram + et Gram -) Posologie et voie d’administration : Application topique par un spray sur les lésions une seule fois ou une fois par jour si la lésion est très infectée. 43 Noms déposés : Avec AMM équidé DuphacyclineR Spray : flacon de 140g, AMM equin, spray couleur bleu OxytétrinR P : flacon de 110 ou 220g, AMM équin Intérêt/Limite : Pas inactivée par les matières nécrosées et pus. Réaliser le traitement dans un milieu extérieur. (2) Le Thiamphénicol spray 54 Pharmacocinétique : Pénétration cutanée nulle. Spectre d’action : large Posologie et voie d’administration : Voie locale externe par pulvérisation, une pulvérisation par jour. 43 Noms déposés : NégérolR Aérosol : AMM équin, flacon de 210 ou 405ml 46 4. LES INDICATIONS DES ANTIBIOTIQUES 3, 15, 45, 60 Les antibiotiques ont un rôle important dans les affections dermatologiques infectieuses. Les pyodermites bactériennes qu’elles soient primaires ou secondaires, sont fréquentes chez les équidés. Elles peuvent être superficielles ou profondes et causées par de nombreux germes. Les pyodermites secondaires répondent souvent bien au traitement, mais récidivent fréquemment après son arrêt, tant que la cause primaire sous-jacente n’est pas traitée. Folliculite bactérienne : Etiologie : Staphylococcus aureus, intermedius ou hyicus. Ce sont des coques Gram + qui provoquent des folliculites, furonculoses ou cellulites. Mais de nombreux autres micro-organismes peuvent provoquer des pyodermites comme Streptococcus equi, zooepidemicus ou equisimilis. Manifestations cliniques : Présence de papules ou pustules, puis de lésions secondaires comme des croûtes, des zones alopéciques, des collerettes épidermiques ou des squames. Les lésions sont douloureuses mais rarement prurigineuses. Toutes les zones du corps peuvent être touchées. Dermatophilose : C’est une dermatose très fréquente chez les équidés, surtout en automne ou hiver. Etiologie : Dermatophilus congolensis, actinomycète gram +, éléments coccoïdes en chainette (aspect en rail de chemin de fer au microscope). La dermatophilose est favorisée par l’humidité et une mauvaise hygiène. 47 Manifestations cliniques : Lésions nummulaires avec une croute emprisonnant les poils hérissés et recouvrant une érosion couverte d’un pus verdâtre, lésions isolée ou multiples, douloureuses et généralement non prurigineuses. Folliculite à Corynebactérium : Etiologie : Corynébactérium pseudotuberculosis. Manifestations cliniques : Pyodermite profonde avec des nodules cutanés et/ou abcès sous-cutanés, unique ou multiples, surtout dans la région pectorale. Autres pyodermites : Certaines pyodermites sont rares mais graves, causée par des bactéries peu fréquentes. L’actinomycose est une pyodermite suppurative, voir pyogranulomateuse due à Actinomyces. Nocardia, bactérie saprophyte environnementale ou Actinobacillus lignieresii peuvent aussi entrainer des pyodermites. Une pyodermite particulièrement grave existe. Il s’agit des pyodermites à Clostridium, bactéries anaérobies. Cette pyodermite est très agressive et à évolution rapide avec une nécrose cutanée importante et une atteinte sévère de l’état général de l’équidé. 48 LES EFFETS SECONDAIRES DES ANTIBIOTIQUES 30 BIS, 39 5. Les effets indésirables les plus fréquents avec les antibiotiques sont les troubles digestifs. Toutes les familles d’antibiotiques peuvent provoquer ces troubles digestifs, mais plus particulièrement les tétracyclines et les macrolides. Les troubles digestifs se traduisent par de la diarrhée le plus fréquemment, mais aussi des coliques ou de l’anorexie. ANTIBIOTHERAPIE STRESS PERTURBATION DE LA FLORE INTESTINALE Destruction des bactéries sensibles Disparition de Diminution de la l’effet barrière synthèse de vitamine B Augmentation des bactéries pathogènes (Salmonella, Clostridium) Colite avec diarrhée Libération de toxines Choc endotoxinique Schéma de la genèse d’une colite post-antibiothérapie. 30 bis 49 Ces troubles digestifs apparaissent chez un équidé traité avec des antibactériens, suite à un stress comme un transport, un changement d’environnement ou d’alimentation, une maladie intercurrente, une intervention chirurgicale, une vermifugation ou un exercice intense, d’où l’importance de minimiser le stress des équidés en cours de traitement. Lorsque des troubles digestifs apparaissent, il faut dans ce cas arrêter le traitement immédiatement et administrer un traitement symptomatique de la diarrhée ou des coliques. Des effets locaux au site d’injection se rencontrent couramment en pratique avec des irritations ou des gonflements. De plus, chaque famille d’antibiotique possède ses propres effets indésirables. Famille Béta-lactamines Effets secondaires potentiels spécifiques • Choc à la procaïne • Anémie hémolytique à médiation immune (hypersensibilité à la pénicilline) • Néphrotoxicité • Ototoxicité Macrolides • Troubles chez le poulain Sulfamides • Hypersensibilité potentialisés • Contre-indication chez la jument gestante Fluoroquinolones • Chondrotoxicité surtout chez les jeunes • Troubles neurologiques • Troubles neurologiques • Contre-indication chez la jument gestante • Anorexie Aminosides Métronidazole Les effets secondaires spécifiques à chaque famille d’antibiotique. 39 50 B. LES ANTIFONGIQUES LES ANTIFONGIQUES SYSTÉMIQUES 1. a) La griséofulvine 14, 28, 35, 46 Pharmacodynamie: Blocage de la division cellulaire des cellules fongiques par liaison à une protéine cytoplasmatique, inhibant la croissance fongique. Fongistatique ou fongicide (pas encore établi in vivo). Propriétés anti-inflammatoires et immunomodulatrices modérées et accessoires. Pharmacocinétique: Absorption variable selon les formes pharmaceutiques (entre 25 et 100%), améliorée par la prise de nourriture grasse au moment du traitement. Diffusion large, surtout dans la peau, les poils, les crins, le foie, la graisse et les muscles squelettiques. Elimination hépatique et rénale. Spectre d’action: o Tous les dermatophytes et uniquement les dermatophytes comme Trichophyton equinum, Microsporum gypseum, M. equinum, M. canis… Résistance: Tout autre champignon comme Malassezia. Indications : • Dermatophytose uniquement Posologie et voie d’administration: 5 à 10 mg/kg /jour en une seule prise journalière par voie orale pendant au moins 7 jours. 51 Effets indésirables: Effet tératogène sur le fœtus. Troubles digestifs possibles (diarrhée, anorexie…). Hépatotoxicité. Effets secondaires peu fréquents aux doses usuelles. Contre-indications: Jument en gestation, surtout le premier trimestre. Equidés présentant une hypersensibilité à la griséofulvine. Equidés avec une insuffisance hépatique. Interaction médicamenteuse: pas d’interaction importante. 43 Noms déposés: avec AMM équidé DermogineR : sachet de 175 g ou seau de 1,75 kg, 10g/100kg/jour Intérêts / Limites: Action uniquement sur les dermatophytes. Traiter tous les équidés en contact et désinfection des locaux et matériels. b) Les imidazoles et triazoles Ce sont des antifongiques introduits récemment dans l’arsenal thérapeutique vétérinaire avec une grande efficacité large spectre et une toxicité moins importante pour les mammifères. 60 Pharmacodynamie : Fongistatiques en temps normal, mais à haute concentration ils deviennent fongicides. 52 Blocage de la synthèse de l’ergostérol, stérol composant la membrane cellulaire fongique, d’où une altération de la perméabilité de la membrane entrainant une fuite des ions potassium. (1) Le Kétoconazole10, 14, 24, 35, 60 Pharmacocinétique: Absorption intestinale faible (<23%) même lorsqu’il est associé à de l’acide chlorhydrique et au repas ce qui augmente le taux d’absorption. Liaison importante à l’albumine sanguine (84%). Distribution large, mais faible pénétration dans le cerveau. Elimination hépatique. Spectre d’action: Large spectre o Dermatophytes: Trichophyton, Microsporum o Malassezia o Cryptococcus o Champignons dimorphiques : Blastomyces, Histoplasma, Coccidioides Indications: • Dermatophytoses • Dermatite à Malassezia Posologie et voie d’administration: 5 à 10mg/kg/jour en une seule prise, par voie orale uniquement. 53 Effets indésirables: Troubles digestifs (anorexie, diarrhée). Hépatotoxicité surtout lors de traitement prolongé. Contre-indications: Ne pas administrer aux juments gestantes Ne pas administrer aux équidés présentant (effet tératogène). une hypersensibilité à un imidazole. Interactions médicamenteuses: Ne pas administrer en même temps qu’un anti-acide ou antihistaminique (diminution de l’absorption). Ne pas associer avec un autre traitement hépatotoxique (aminoside…). Ne pas associer avec des corticoïdes (diminution du métabolisme des corticoïdes). 43 Noms déposés: Pas d’AMM équidé NizoralR (humaine) KétofungolR 200mg (AMM chien, comprimé) Intérêts / Limites: Peu utilisé chez les équidés. Coût assez élevé (moins cher que les autres imidazoles). 54 (2) L’Itraconazole 10, 14, 28, 41, 46, 60 Pharmacocinétique: Absorption intestinale variable et incomplète, augmentée par la prise du traitement au moment des repas ou l’acidité du milieu. Liaison importante aux protéines plasmatiques (99%). Distribution large surtout dans la peau, les poils et les crins. Elimination hépatique principalement et urinaire. Spectre d’action: Large spectre o Dermatophytes: Microsporum, Trichophyton o Candida albicans o Cryptococcus neoformans o Champignons dimorphiques : Blastomyces, Histoplasma, Coccidioides o Aspergillus sp o Malassezia Résistance: pas de résistances connues. Indications: • Aspergillose principalement • Dermatophytose Posologie et voie d’administration: 5 à 1Omg/kg par voie orale, une fois par jour. Ou 2,5 à 3 mg/kg par voie orale deux fois par jour. Effets indésirables: pas d’effet indésirable rapporté chez les équidés sauf une hépatotoxicité (mais rare). 55 Contre-indications: Ne pas administrer aux juments gestantes (effet tératogène). A éviter chez les équidés présentant une hypersensibilité à un imidazole. Interactions médicamenteuses: Ne pas administrer en même temps qu’un anti-acide ou antihistaminique (diminution de l’absorption). Ne pas associer avec un autre traitement hépatotoxique (aminoside…). Ne pas associer avec des corticoïdes (diminution du métabolisme des corticoïdes). 43 Noms déposés: Pas AMM équidé ItrafungolR 10mg/ml: AMM chat, comprimé. SporanoxR : humaine (injectable, solution orale ou comprimé) Intérêts / Limites: Très efficace sur les dermatophytoses réfractaires aux autres traitements. Coût très élevé. Gros volume à administrer (environ 250mL/500kg). 56 (3) Le Fluconazole 10, 14, 28 Pharmacocinétique: Absorption intestinale rapide et complète, ne dépend pas de l’acidité du milieu. Peu de liaison aux protéines plasmatiques (<11%). Distribution large. Elimination urinaire. Spectre d’action: large spectre o Dermatophytes (peu sensible) o Candida albicans o Cryptococcus neoformans o Champignons dimorphiques : Blastomyces, Histoplasma, Coccidioides Résistance: Aspergillus est résistant à cette molécule Indications: • Dermatophytose Posologie et voie d’administration: 14mg/kg per os une fois par jour le premier jour, puis 5mg/kg per os une fois par jour pour la suite du traitement. Effets indésirables: Pas d’effets indésirables rapportés dans la bibliographie. Contre-indications: Ne pas administrer aux juments gestantes. Interactions médicamenteuses: Pas d’interaction connue à ce jour. 43 Noms déposés: Pas AMM équidé 57 Intérêts / Limites: Peut être utilisé chez les juments gestantes. Efficacité plus importante et toxicité diminuée. c) Les iodure de sodium (NaI) et iodure de potassium (KI) 14, 28, 46 Pharmacodynamie: Mécanisme d’action inconnu. Efficacité antifongique et antibactérienne non prouvée. Pharmacocinétique: inconnue à ce jour. Indications: o Antibactérienne: Actinobacillose et actinomycose (bactéries Gram +) o Antifongique : Sporotrichose Posologie et voie d’administration: 125mL/jour en IV lente pendant 3 jours, puis 20 à 40mg/kg pour Na I ou 2 à 20mg/kg pour KI une fois par jour par voie orale. Effets indésirables: Avortement ou infertilité possible. Anorexie et troubles digestifs (diarrhée). Tremblements et trémulations. Salivation, tachycardie. 58 Contre-indications: Ne pas administrer aux juments en lactation et gestantes. Ne pas administrer aux chevaux insuffisants rénaux. Ne pas injecter en intramusculaire. Interactions médicamenteuses: pas d’interaction connue. 43 Noms déposés: Pas AMM équidé Iodure de sodium: Iodure vétoquinol (solution injectable pour bovin et ovin). Iodure veto-veine (solution injectable pour bovin). Iodure de potassium: AcétalR (solution orale pour bovin et ovin). Intérêts / Limites: Associer avec un autre traitement antifongique ou chirurgical. Peu cher. 59 d) L’amphotéricine B Pharmacodynamie: Fongistatique 6, 14, 28, 46 généralement, mais selon les concentrations peut devenir fongicide. Altération de la perméabilité membranaire des cellules fongiques par liaison irréversible à l’ergostérol, entrainant la fuite du potassium ou autres ions. Pharmacocinétique: Inconnue, extrapolation avec les données obtenues chez l’homme. Absorption digestive nulle, absorption parentérale bonne. Distribution peu étendue à cause de la liaison importante avec les protéines sanguines. Elimination rénale. Spectre d’action: o Dermatophytes o Blastomyces o Candida o Cryptococcus o Histoplasma o Coccidioides o Sporothrix scheuckii Indications: • Dermatoses fongiques généralisées et graves, potentiellement mortelles uniquement 60 Posologie et voie d’administration: Par voie intraveineuse uniquement, en perfusion, dilué dans 1L de Dextrose 5% administré sur 60 minutes. 0,3 à 0,6 mg/kg/jour en une seule perfusion journalière. Effets indésirables: Néphrotoxicité importante (nécessité d’un monitorage rénal durant le traitement (urée créatinine électrolyte…). Phlébite au site du cathéter. Tachycardie, tachypnée, léthargie, hyperthermie, anorexie ou anémie peuvent aussi être observées. Contre-indications: Equidés ayant une hypersensibilité à cette molécule. Equidés pouvant être traités avec un autre antifongique. Interactions médicamenteuses: Ne pas associer avec un autre médicament néphrotoxique (aminoside, cisplatine, colistine…). Association avec un corticoïde augmente la perte de potassium. 43 Noms déposés: Pas d’AMM équidé Intérêts / Limites: Peu utilisée à cause de sa toxicité rénale importante, employée seulement si aucune autre alternative n’est envisageable. Coût très élevé. Bien informer les propriétaires des risques toxiques. Surveillance et monitoring obligatoires. 61 2. LES ANTIFONGIQUES TOPIQUES 63 Le traitement topique est généralement la partie la plus importante du traitement des affections fongiques des équidés, les traitements systémiques pouvant être coûteux et potentiellement toxiques. Des shampoings antifongiques peuvent être associés à des shampoings classiques ou antiseptiques afin de nettoyer la peau avant les applications et pour favoriser la pénétration du produit. On peut utiliser des shampoings à la chlorhexidine ou à la polyvidone iodée comme antifongiques topiques. a) Les imidazoles 28 Pharmacodynamie : fongistatiques en temps normal, mais, à haute concentration, ils deviennent fongicides. Blocage de la synthèse de l’ergostérol, stérol composant la membrane cellulaire fongique, par inhibition des enzymes du cytochrome P450. D’où une altération de la perméabilité de la membrane entrainant une fuite des ions potassium. (1) L’Enilconazole 24 Pharmacodynamie: Fongistatique ou fongicide selon la concentration. Antibactérien à forte concentration par inhibition de la synthèse bactérienne. Spectre d’action: Large spectre o Dermatophytes: Trichophyton equinum, T. verrucosum, T. mentagrophyte, Microsporum gypseum o Aspergillus sp 62 Indications: • Dermatophytose Posologie et voie d’administration: Traitement de l’animal : Application topique cutanée 2 applications cutanées/ semaine pendant 2 à 3 semaines avec une solution à base d’énilconazole. Traitement des locaux : 1 à 2 fois/ mois pendant toute la durée du traitement des animaux concernés avec une solution à 4% d’énilconazole (40mL dans 1L d’eau tiède). Effets indésirables: Avec la voie locale, peu d’effets secondaires ont été rapportés (perturbation de la repousse des poils ou recoloration anormale des poils possible). Lors d’ingestion, des troubles digestifs (anorexie) ou des troubles nerveux (ataxie, prostration…) peuvent être observés. Contre-indications: Ne pas utiliser chez les équidés insuffisants hépatiques. Interactions médicamenteuses: pas de données. 43 Noms déposés: ImaveralR Solution cutanée: AMM chevaux, flacon de 100ml ou 1L, 4 applications de l’émulsion diluée à 3-4 jours d’intervalle. ChirafarmR : Solution pour le traitement de l’environnement 63 Intérêts / Limites: Très pratique en médicine vétérinaire courante. Coût non négligeable. Traitement du matériel et des logements possible avec ces produits. Peut être associé à un traitement systémique si l’animal est très atteint. (2) Le Miconazole 10 Spectre d’action: o Dermatophytes o Candida albicans o (Champignons dimorphiques: Histoplasma, Blastomyces, Coccidioides) Résistance: Cryptococcus neoformans, malassezia, Aspergillus sont résistants Posologie et voie d’administration: Application topique cutanée. 2 applications journalières jusqu’à guérison avec le topique de miconazole. Effets indésirables: Réaction inflammatoire au site d’administration possible. Contre-indications: Eviter sur les juments gestantes. 43 Noms déposés: Pas AMM équidé SurolanR : suspension auriculaire pour chat et chien. 64 b) La Nystatine 46, 60 Pharmacodynamie: Altération de la perméabilité membranaire des cellules fongiques par liaison aux stérols. Spectre d’action: spectre large o Candida o Levure (Malassezia) o Peu d’action contre les dermatophytes. Indications: • Candidose cutanée principalement Posologie et voie d’administration: Voie locale cutanée sous forme de crème, onguent ou gel. 2 applications journalières jusqu’à guérison. Effets indésirables: Réaction inflammatoire possible. Contre-indications: Ne pas appliquer aux équidés présentant une hypersensibilité à cette molécule. Ne pas utiliser par voie parentérale, vue la toxicité. Interactions médicamenteuses: pas d’interaction connue. 65 43 Noms déposés: pas AMM équidé AMM chien et chat : CanauralR Suspension: suspension auriculaire pour chien et chat OribioticR: Pommade auriculaire pour chien et chat OridermylR : Pommade auriculaire pour chien et chat PanologR : Suspension auriculaire ou crème cutanée pour chien et chat Intérêts / Limites: Peu utilisée chez les équidés. Coût non négligeable. 66 3. LES INDICATIONS DES ANTIFONGIQUES 23, 45, 60 La dermatophytose C’est la dermatose fongique la plus fréquente chez les équidés, appelée plus couramment la teigne. Etiologie: Provoquée principalement par Trichophyton equinum, mais d’autres champignons peuvent en être l’origine comme Trichophyton verrucosum ou mentagrophyte, ou Microsporum equinum, gypseum ou canis. Epidémiologie: La teigne est une dermatose essentiellement hivernale et très contagieuse. La transmission se fait par contact direct ou indirect (matériel, personne). Manifestations cliniques: Les lésions sont circulaires, bien délimitées, érythémateuses, alopéciques et squameuses, à extension centrifuge, principalement située sur la tête, le dos ou les membres. Le prurit est rarement présent sauf en cas de surinfection. D’autres dermatoses fongiques existent mais sont rares chez les équidés. La dermatite à Malassezia Etiologie : Malassezia pachydermatis essentiellement. Manifestations cliniques : Caractérisée par du prurit et une odeur nauséabonde, en plus des signes de pyodermite secondaire classique. Elle touche surtout les régions axillaires, inguinales et les zones de plis. Cependant, elle reste rare chez les équidés. 67 Candidose Etiologie : Candida albicans, champignon opportuniste. Manifestations cliniques : Dermatites fongiques sous forme de nodules, même si cela reste rare chez les équidés. Autres dermatoses fongiques : Des champignons tel que Piedra (Piedraia hortae ou « black piedra » ou Trichosporon beigelii ou « white piedra ») sont normalement asymptomatiques, mais, se localisant quand même sur la partie extrafolliculaire des poils des équidés, peuvent entrainer dans certains cas des signes cliniques cutanés. 68 C. LES GLUCOCORTICOÏDES Les corticoïdes constituent une classe thérapeutique largement employée en dermatologie équine. Ces molécules possèdent un rôle anti-inflammatoire important, d’où leur autre nomination : anti-inflammatoires stéroïdiens. Cependant, ces médicaments sont de gravité variable et peuvent être à l’origine d’effets secondaires. 1. GENERALITES 36 Mode d’action : Les corticoïdes constituent un traitement non spécifique de l’inflammation. Ils réduisent la réaction inflammatoire, mais ils n’interviennent pas sur l’agent causal. Le mode d’action des corticoïdes est commun pour l’ensemble des molécules, et touche différentes phases de l’inflammation : -Action sur la phase vasculaire par diminution des effets des médiateurs vasoactifs, soit en inhibant leur synthèse et libération, soit en stimulant leur catabolisme. Les corticoïdes inhibent l’enzyme phospholipase A2, bloquant ainsi la synthèse des eicosanoïdes et leucotriènes, médiateurs importants de la phase vasculaire de l’inflammation. -Action sur la phase cellulaire de l’inflammation par diminution de la diapédèse, de l’activité sécrétrice d’interleukines des macrophages et de l’activité des cellules immunocompétentes. -Action sur la phase de maturation et cicatrisation par diminution de la multiplication des fibroblastes et ralentissement de la cicatrisation. 69 Mode d’action des glucocorticoïdes. 36 Les corticoïdes bloquent la formation des eïcosanoïdes en induisant la synthèse de la lipomoduline et en freinant celle de la COX-2. 70 Pharmacocinétique : Absorption par voie orale est un sujet controversé de nos jours. Scott et Miller (Equine dermatology) pensent que les glucocorticoïdes, comme la prednisolone ou la déxaméthasone, ont la même efficacité qu’ils soient administrés en intramusculaire ou par voie orale, donc que l’absorption per os est satisfaisante. Ils préconisent de débuter le traitement par voie parentérale pendant quelques jours, puis de continuer par voie orale si on le souhaite. Absorption parentérale (voie intramusculaire ou intraveineuse, voir sous-cutanée) est rapide et complète. La distribution se fait immédiatement, si bien que l’action recherchée débute très peu de temps après l’injection, sauf pour les corticoïdes retard qui ont un effet tardif mais durant plusieurs semaines après l’injection. Distribution : Les corticoïdes sont peu hydrosolubles. Ils sont transportés dans le sang sous forme liée à la transcortine ou aux albumines 71 17 Pharmacologie : Les corticoïdes possèdent de nombreux effets métaboliques communs à toutes ces molécules, qu’il est important de connaître afin de prévoir les différents effets souhaités ou secondaires. -hyperglycémiant Effet glucido-lipido-protéique Système rénal -catabolisme protéique -lipomobilisation -effet minéralocorticoïde -hypoadrénocorticisme secondaire à l’arrêt brutal du traitement - hyperadrénocorticisme iatrogène Système endocrinien -diminution de [T3] et [T4] -diminution de [LH] et [FSH] -diminution de [ADH] Système immunitaire -augmentation du risque infectieux Système digestif -ulcères gastriques et intestinaux -troubles digestifs -neutrophilie, lymphopénie, éosinopénie Hématologie -thrombocytose -augmentation des PAL Biochimie -augmentation du cholestérol et glucose Effets métaboliques des glucocorticoïdes. 17 72 46 Contre-indications : • Toute infection virale, bactérienne, fongique ou à protozoaire. • Ulcère cornéen, gastrique ou autres ulcères. • Juments en fin de gestation (risque d’avortement ou déclenchement du part). • Syndrome de cushing ou diabète sucré. Posologie et mode d’administration : Les doses sont variables selon l’effet recherché, plutôt antiinflammatoire ou immunosuppresseur, d’où la nécessité d’adapter la dose au but recherché. Il faut néanmoins se souvenir que les doses sont simplement une indication car tout traitement aux glucocorticoïdes, même aux doses antiinflammatoires, sera plus ou moins immunosuppresseur. De même, chaque équidé est unique et réagira à sa façon aux corticoïdes, d’où la nécessité d’adapter la corticothérapie au patient et de réaliser une surveillance clinique. 60 Mode d’emploi : Il est important de faire un diagnostic le plus précis possible afin de savoir si une corticothérapie est nécessaire ou non, et si elle est nécessaire, quel type de corticoïdes utiliser, sur quelle durée, à quelle posologie. Il est conseillé de débuter le traitement par une phase d’induction à des doses assez importantes pendant quelques jours. 73 Par la suite, une phase d’entretien peut être entreprise avec : Une réduction de 20% environ des doses de glucocorticoïdes par semaine jusqu’à obtenir la dose minimale efficace pour l’équidé. Et/Ou une réduction de la fréquence d’administration des glucocorticoïdes. Il est possible d’administrer le traitement toutes les 48 h si l’équidé le supporte par voie parentérale ou per os. Il ne faut pas réduire trop vite ou trop fortement les doses sous risque de recrudescence de la maladie. Le traitement doit être le plus court possible tout en restant raisonnable pour la dermatose. Si le traitement corticoïde est de longue durée, voire toute la vie de l’animal, la phase de maintenance prend vraiment de l’importance. Il ne faut surtout pas arrêter brutalement un traitement corticoïde, sauf s’il n’a duré que quelques jours, au risque d’induire un hypoadrénocorticisme. Il est nécessaire de diminuer progressivement les doses afin que les surrénales atrophiées par le traitement recommencent à produire des glucocorticoïdes endogènes. Il faut réaliser des bilans réguliers des équidés sous traitement corticoïde afin de s’assurer de la bonne tolérance du patient et de l’évolution de la maladie. 46 Interactions médicamenteuses : Ne pas associer aux anti-inflammatoires non stéroïdiens, vus les risques d’ulcères gastriques et troubles digestifs. Ne pas vacciner un équidé qui est sous traitement corticoïde de longue durée (effet immunosuppresseur). 74 2. 60 LES DIFFERENTES MOLECULES SYSTEMIQUES Le choix de la molécule à utiliser dépend : de la maladie observée, de la durée d’action de la molécule et de ses propriétés de la durée du traitement entrepris, du caractère de l’équidé, du souhait et de la disponibilité des propriétaires de la réponse du patient au traitement instauré. Tous les chevaux ne réagissent pas de la même manière à chaque glucocorticoïde. a) La prednisolone 20, 36, 41, 45, 46 Posologie et voies d’administration : Les doses qui suivent sont les doses d’induction : • Anti-inflammatoire : 0,2 à 1 mg/kg une fois par jour, per os, intramusculaire ou intraveineuse. • Immunosuppresseur : 1 à 4 mg/kg une fois par jour, per os ou IM Cette dose d’entretien se situe vers 0,1 à 0,2mg/kg pour les effets antiinflammatoires et 0,5 à 1mg/kg pour les effets immunosuppresseurs. 43 Noms déposés : Histacline R : AMM équidé, association de pénicilline, dihydrostreptomycine et prednisolone injectable, flacon 100 ou 250ml, voie IM, 1ml/kg/jour une fois par jour. Sinon il existe des formulations en comprimé avec AMM chien-chat (MicrosoloneR, Mégasolone R, Dermipred R, OromédrolR…) ou une formulation en 75 comprimé de 250mg de Vétoquinol disponible en Suisse ou des formulations pour homme à 200mg en comprimé. Intérêts/limites : Possibilité de réaliser un traitement par voie orale avec des comprimés mais cela à un certain coût. b) La méthylprednisolone 20, 36, 41, 45, 46 Posologie et voies d’administration : • Anti-inflammatoire : Les doses d’induction à appliquer sont 0,2 à 0,7 mg/kg une fois par jour en intramusculaire ou per os. • Immunosuppressive : induction 1 à 2,5mg/kg une fois par jour en IM Maintenance 0,5 à 1 mg/kg une fois par jour ou à jours alternés en IM ou PO • Choc : 10 à 20 mg/kg en IV • Intra-lésionnel : 5 à 20 mg/lésion 43 Noms déposés : AMM équidé Déméthyl R : suspension corticoïde retard, flacon de 5ml, 5ml par voie intramusculaire, durée d’action plusieurs semaines. Depo-medrol R : suspension corticoïde retard, flacon de 1 ou 5ml, 250mg par injection en intramusculaire, durée d’action de 3 semaines. Solu-médrolR : suspension corticoïde d’urgence, formulation solumédrol 20, 40, 120 ou 500, 0,5mg/kg/jour en IM profonde ou IV lente. 76 En association avec une pénicilline et une néomycine : CortexilineR : flacon de 50, 100 ou 250ml, 1ml/kg/jour SID en IM. Intérêts/limites : Peu utilisée pour ses effets immunosuppresseurs. Molécule ayant le moins d’effets secondaires. c) La dexaméthasone 20, 36, 41, 44, 45, 46 Posologie et voies d’administration : Les doses suivantes sont celles à utiliser pour l’induction du traitement. • Anti-inflammatoire : 0,02 à 0,05mg/kg une fois par jour, en IV ou IM 0,05 à 0,2mg/kg une fois par jour per os • Immunosuppresseur : 0,05 à 0,1mg/kg une fois par jour, en IV ou IM 0,2 à 0,5mg/kg une fois par jour per os • Choc : 0,5 à 2mg/kg en IV en cas d’urgence La dose d’entretien se situe vers 0,1 à 0,2mg/kg toutes les 48 à 72h. 77 43 Noms déposés : AMM équidé Seul : Nom commercial Molécules Conditionnement CortaméthasoneR Déxaméthasone Flacon de 50ml Posologie IM ou IV 2,5 à 10ml par cheval adulte DexadresonR Déxaméthasone Flacon 20 ou IV ou IM 50ml DexafortR Déxaméthasone Flacon de 50ml 3ml/100kg/jour IM 2ml/100kg DexaloneR Déxaméthasone Flacon de 50 ou IM 100ml DexaveneR Déxaméthasone Flacon de 50ml 1-2ml/100kg/jour IV ou IM 1,25 à 2,5ml/100kg chez adulte 2,5 à 5ml/100kg chez poulain DexazoneR Déxaméthasone Flacon de 10 ou IM ou IV 50ml 0,25-0,5ml/10kg Peu d’effets secondaires VorenR solution Déxaméthasone Flacon de 50ml injectable VorenR dépôt 2ml/100kg Déxaméthasone Flacon de 50ml retard VorenR suspension injectable IM ou IV Déxaméthasone Flacon de 50ml retard IM strict 2ml/100kg Durée d’action : 10jours IM ou IV 2ml/100kg Durée d’action : 4-5jours 78 Association avec des antibiotiques : Voir les paragraphes Pénicilline G et Pénicillines A. L’intérêt est limité pour leur utilisation glucocorticoïde. Association avec des diurétiques : Anti-œdémateux pour œdèmes divers (fourreau, vulve, mammaire, oculaire,…) Nom commercial Molécules Conditionnement Posologie DiurizoneR Poudre Déxaméthasone sachet de 20g PO 2 sachets le 1° jour puis 1 sachet pendant 3 jours DiurizoneR Injectable Déxaméthasone Flacon de 50ml IM ou IV 10-20ml/cheval/jour NaquademR Poudre Déxaméthasone orale ou injectable Sachet de 18g ou 1° jour : 4ml/100kg en flacon de 20ml IM ou 2 sachets/500kg PO, puis 1sachet/500kg PO pendant 3 jours OedexR Déxaméthasone Sachet de 20g …. 2 sachets le 1° jour, puis 1 sachet PO Intérêts/limites : Molécule qui a l’effet anti-inflammatoire le plus puissant de la famille des corticoïdes (4 fois plus puissant que la prednisolone). Risque de fourbure plus important comme pour les autres effets secondaires. Effet minéralocorticoïde négligeable. 79 d) La triamcinolone 20, 36, 44, 45, 46 Posologie et voies d’administration : • Anti-inflammatoire : 0,02 à 0,1 mg/kg en intramusculaire • Immunosuppresseur : 0,1 à 0,2mg/kg en intramusculaire • Intra-lésionnel : 1 à 5 mg/lésion en intra-lésionnel 43 Noms déposés : Pas d’AMM équidé CanitéradolR : AMM carnivores, injectable Derma-SR : AMM chien, poudre orale Humaine : Kenacort retard, Tédarol, Hexatrione longue durée Intérêts/limites : Peu utilisée en France en traitement systémique, administrée en injection intra-lésionnelle. Corticoïde très puissant (4 fois plus puissant que la prednisolone). Risque plus élevé d’effets secondaires comme la fourbure. 80 3. LES DERMOCORTICOÏDES TOPIQUES 60 La dermatologie est une des spécialités dans laquelle l’utilisation de la corticothérapie locale est la plus importante. Les dermocorticoïdes peuvent se définir comme des produits destinés à une application cutanée, contenant un corticoïde parmi leurs principes actifs. De nombreuses spécialités vétérinaires existent sur le marché. L’objectif de ces dermocorticoïdes est d’obtenir une grande concentration en principe actif sur le site de la lésion, tout en limitant les effets secondaires systémiques des corticoïdes. Cependant, l’absorption percutanée des glucocorticoïdes est imprévisible, surtout lors de leur application sur une peau inflammée. Leur emploi doit être réfléchi et certainement pas banalisé. On doit seulement les utiliser sur de courtes périodes sur des lésions focales non infectées. Ils ne doivent pas être utilisés seuls dans le traitement des pathologies allergique ou immunitaire. Pharmacodynamie : Action anti-inflammatoire locale due à une action locale sur les phases vasculaires et cellulaires de l’inflammation. Lors de réactions allergiques, ils inhibent la dégranulation des mastocytes et des basophiles. Action immunosuppressive. Action anti-proliférative avec une réduction du taux de renouvellement des kératinocytes et des fibroblastes. Pharmacocinétique : Après l’application, seule une faible fraction du dermocorticoïde se dirige immédiatement vers les structures sous-jacentes. La plus grande partie est stockée dans les couches profondes de la couche cornée qui constitue donc un réservoir qui permet une libération continue des corticoïdes pendant une période plus ou moins longue. Cet effet réservoir a pour impact le fait qu’une seule application quotidienne suffit, sauf si la couche cornée est lésée. 81 Ainsi, la quantité de dermocorticoïde absorbée dépend des altérations cutanées, de la quantité de produit appliqué, du temps d’application, de la surface traitée et du véhicule utilisé. Voie d’administration : Application locale cutanée une à deux fois par jour en traitement d’attaque, puis la fréquence sera espacée. Attention : tout traitement avec un dermocorticoïde d’une durée supérieure à 15 jours nécessite un sevrage par espacement des applications. Effets indésirables : Ils sont liés à la puissance et à la durée d’utilisation des dermocorticoïdes. Effets secondaires locaux : Exacerbation d’une infection bactérienne, fongique ou parasitaire existante. Folliculite bactérienne Atrophie ou dépigmentation cutanée Dermatite de contact (rare) Effets secondaires systémiques : inconnus encore à ce jour. 43 Noms déposés : avec AMM équidé EkyflogylR : prednisolone, lidocaïne et DMSO, flacon de 125ml, en application locale, deux applications journalières. PrednidermR : prednisolone et néomycine, flacon de 60 ou 120ml, en application locale externe en 2 ou 3 applications journalières AMM carnivore: Duphaderm R, Cortizème R, PrednidermR, PruritexR Panolog, CortavanceR 82 4. LES INDICATIONS DES CORTICOÏDES 3, 5, 12, 38, 44, 45 Il est important de se souvenir que lors d’une infection cutanée, il ne faut pas utiliser les corticoïdes. Rôle anti-inflammatoire contre les dermatoses prurigineuses non infectées: Dermatoses allergiques: La dermatite estivale récidivante Etiologie : causée par une hypersensibilité aux piqûres d’insecte du genre culicoïdes. Epidémiologie : C’est une dermatose prurigineuse, saisonnière (mi-mai à mi-septembre) et fréquente chez les équidés. Elle est non contagieuse. Elle récidive chaque année et s’aggrave au fil des ans. Manifestations cliniques : Elle touche principalement la ligne supérieure du corps (base de la queue et crinière d’abord, puis extension au dos) et parfois la ligne blanche. Le prurit est primitif et intense, entrainant des lésions secondaires : lichénification, hyperpigmentation, hyperkératose, squame, et dépilation secondaire, voire surinfection bactérienne. Urticaire : L’urticaire est un syndrome et non une maladie, fréquente chez les équidés. Etiologie : très variée. Manifestations cliniques : Formes typiques : papules, plaques et nodules dépressibles, bien délimités d’apparition soudaine. Les lésions disparaissent rapidement généralement. Le prurit peut être associé. Des variantes peuvent apparaître comme des formes papuleuses ou formes exsudatives. 83 La dermatite atopique Etiologie : Non connue encore de nos jours. Manifestations cliniques : Prurit primitif et intense provoquant lichénification, hyperpigmentation, squames associés à des dépilations et excoriations. Des surinfections bactériennes sont possibles. Les allergies alimentaires et de contact Les allergies alimentaires et de contact existent chez les équidés bien qu’elles soient peu fréquentes. Etiologie : Plantes, produits chimiques, topiques pour les allergies de contact. Substances alimentaires : blé avoine, orge, son, luzerne, supplément alimentaire… pour les allergies alimentaires. Manifestations cliniques : Prurit intense et primitif. Les lésions secondaires sont les mêmes que la dermatite atopique. Dermatoses auto-immunes: Les pathologies auto-immune dermatologiques sont rares mais existantes et nécessitent des corticothérapies de longue durée à dose immunosuppressive. C’est avec ces pathologies que la gestion de la corticothérapie est la plus importante chez les équidés. Le pemphigus foliacé Etiologie : non connue Manifestations cliniques : Lésions primaires débutant sur les membres et la face, se généralisant par la suite et caractérisées par des papules et pustules. Les lésions secondaires les plus visibles sont des croûtes, squames, séborrhées et surinfections bactériennes. Le prurit est 84 variable d’un équidé à un autre. Des œdèmes des membres ou de la région ventrale peuvent être présents. Des répercussions systémiques peuvent aussi apparaître comme dépression, amaigrissement, hyperthermie. Le lupus érythémateux cutané ou systémique Etiologie : Inconnue Manifestations cliniques : Lupus cutané : Dermatose faciale symétrique débutant au niveau des naseaux, lèvres et paupières avec des lésions alopéciques, érythémateuses, dépigmentées ou hyperpigmentées et squameuses, non prurigineuse et non douloureuse. Lupus systémiques : Les manifestations cutanées sont érythème, squames, macules, ulcères, ainsi que œdème des extrémités. La vascularite leucocytoclasique du canon et du paturon. Etiologie : inconnue Epidémiologie : Dermatose débutant chez les jeunes chevaux, puis devenant chronique. Dermatose touchant principalement les membres portant des balzanes. Manifestations cliniques : Des lésions primaires apparaissent comme de l’érythème, des croûtes ou des ulcères. Par la suite, des suintements et des surinfections sont systématiques. L’évolution chronique entraîne un épaississement important de la peau avec lichénification et dépilations. 85 Le purpura haemorragica Etiologie : vascularite apparaissant 2 à 3 semaines après une infection respiratoire (gourme, grippe), anémie, entérite. Manifestations cliniques : Forme bénigne avec raideur musculaire, urticaire généralisé et œdème déclive, pouvant évoluer vers la nécrose cutanée. Forme grave existe avec généralisation de l’œdème et de la nécrose cutanée, syndrome fébrile et œdème pulmonaire. La toxidermie Etiologie : médicaments ou agents infectieux Manifestations cliniques : Apparition soudaine de macules et de plaques types urticaire qui persistent plusieurs jours à plusieurs semaines, et pouvant s’ulcérer ou se dépiler. Cette maladie est rare et a un pronostic variable (guérison spontanée possible). La dermatite éosinophilique généralisée Etiologie : inconnue Manifestations cliniques : Amaigrissement chronique malgré conservation de l’appétit, ainsi qu’une dermatite exfoliative : squames, croûtes, suintements et dépilations localisés d’abord sur la face ou bande coronaire, avec généralisation possible. 86 La sarcoïdose Etiologie : inconnue Manifestations cliniques : Deux formes existent : -Forme squameuse et croûteuse avec squames et croûtes qui se généralisent petit à petit, associés avec des dépilations. -Forme nodulaire et tumorale beaucoup plus rare. Le plus souvent des signes cliniques généraux sont présents avec amaigrissement, baisse d’appétit et hyperthermie modérée et persistante. Choc anaphylactique : urticaire géante ou oedème de Quincke Ce sont des situations d’urgence au cours desquelles il faut régir vite avec des corticoïdes injectables d’urgence à des posologies plus importantes que celles utilisées habituellement. 1+6 Dermatose nodulaire: Plusieurs dermatoses nodulaires peuvent être traitées par des injections intralésionnelles de glucocorticoïdes : Les granulomes éosinophiliques Les granulomes éosinophiliques, provoqués par un important infiltrat éosinophilique peuvent être traités par des injections de corticoïdes intra-lésionnelles ou par traitement à base de glucocorticoïdes systémiques ou par incision chirurgicale. Cette dermatose est fréquente et caractérisée par la présence d’un ou de plusieurs nodules circulaires, fermes, non douloureux, non prurigineux et bien délimités. Le choix du traitement dépend du nombre et de la taille des nodules. 87 La nécrose nodulaire axillaire La nécrose nodulaire axillaire est une dermatose moins fréquente qui se caractérise par un ou deux nodules fermes, bien délimités, non douloureux et non prurigineux, localisés au niveau du passage de sangle généralement. Le traitement est soit l’injection de corticoïdes intra-lésionnelle, soit l’incision chirurgicale. Les granulomes stériles. Les nodules ou papules provoqués par les piqûres d’insecte. L’habronémose cutanée L’habronémose cutanée, causée par la larve d’un nématode appelé Habronema qui provoque un nodule ulcéré, douloureux, prurigineux, contenant la larve qui engendre une réaction d’hypersensibilité localement. Ces lésions sont le plus souvent situées au niveau des muqueuses génitales ou oculaires. On peut envisager de traiter par des glucocorticoïdes systémiques. L’amyloïdose cutanée L’amyloïdose cutanée est une dermatose rare, provoquée par l’accumulation d’amyloïde dans le derme, ressemblant au départ à de l’urticaire. Un traitement à base de glucocorticoïdes peut entrainer une régression des lésions. Cependant l’effet des corticoïdes est le plus souvent temporaire. 88 5. LES EFFETS INDESIRABLES DES GLUCOCORTICOÏDES 36, 58 Des effets secondaires peuvent apparaître, principalement lors d’administrations de longue durée ou avec des formes retard. C’est pourquoi les vétérinaires doivent peser le pour et le contre d’une thérapie à base de corticoïdes chez un équidé. Il est très important de prévenir les propriétaires des effets secondaires possibles et de leur indiquer les paramètres à surveiller (chaleur des sabots, abattement…). Un des effets indésirables les plus important chez les équidés est le risque de fourbure. Le mécanisme à l’origine des fourbures cortico-induites n’est pas déterminé précisément. Les molécules les plus incriminées sont la déxaméthasone et la triamcinolone. Le risque est plus élevé lors de l’emploi de forme retard ou de traitement de longue durée. Une corticothérapie augmente la sensibilité aux infections et favorise la réactivation d’infections latentes, surtout intracellulaires. Cela est expliqué par le fait que les corticoïdes agissent sur l’immunité non spécifique en réduisant l’inflammation, la phagocytose et la production d’interférons, mais aussi sur l’immunité spécifique en affectant l’immunité cellulaire. C’est pourquoi les corticoïdes sont contre-indiqués lors d’infections virales, bactériennes, fongiques ou protozoaires. Des atteintes musculo-squelettiques peuvent aussi être observées, comme par exemple un retard de croissance chez les poulains qui suivent des traitements corticoïdes sur de longues durées, même à faible dose. De même, des répercussions sur les cartilages articulaires peuvent arriver même à faible dose avec des traitements à long terme, en provoquant l’apparition de kystes osseux souschondraux. Les jeunes en croissance sont les plus sensibles. Ces atteintes expliquent pourquoi on n’administre jamais des corticoïdes plus de quelques jours chez les poulains et les jeunes. Des problèmes de reproduction peuvent apparaitre avec des cures prolongées de corticoïdes, dus à une réduction de la sécrétion des hormones LH et FSH. De même, il ne faut pas oublier que les corticoïdes sont abortifs. Les glucocorticoïdes ont aussi des effets tératogènes. 89 Des troubles digestifs peuvent survenir au cours du traitement avec l’apparition d’ulcères gastriques ou intestinaux, du colon ascendant surtout, de diarrhées ou de signes de colique. Il ne faut pas oublier que lors de traitements corticoïdes prolongés à forte dose, un syndrome de cushing iatrogène est possible mais reste rare chez les équidés. De plus, une insuffisance surrénalienne se développe lors de l’utilisation de corticoïdes retards ou de traitement prolongé à l’arrêt brutal du traitement. C’est pour cela qu’on veillera à respecter une diminution progressive des doses. Enfin, les corticoïdes entrainent un retard du processus de cicatrisation. Fourbure -fourbure iatrogène cortico-induite Risque infectieux -Augmentation du risque infectieux (pyodermite, infection latente…) Système musculo- - Retard de croissance chez les jeunes squletique - Atteinte du cartilage articulaire Système reproducteur -problème de reproduction -Effet tératogène -Avortement -Déclencheur du part Système endocrinien -Hypoadrénocorticisme iatrogène si arrêt brutal du traitement Système cutané -Retard à la cicatrisation Système digestif -Ulcères gastriques ou intestinaux -Troubles digestifs (colique, diarrhée) 4 : Effets secondaires possibles des glucocorticoïdes. 90 D. LES ANTIPRURIGINEUX 21 Le prurit est une sensation désagréable provoquant le désir de gratter, lécher, mordiller ou frotter la zone correspondante. La physiopathologie du prurit est complexe et encore mal connue. 25,26 La prescription d’un traitement antiprurigineux doit être raisonnée et tenir compte de différents paramètres comme l’équidé, les propriétaires, le diagnostic, le but recherché par le vétérinaire et les propriétaires, et les molécules pouvant être utilisées (leur toxicité, leur coût, la durée du traitement). Il faut garder à l’esprit qu’un traitement antiprurigineux est seulement un traitement symptomatique, qui va apaiser les crises et non traiter la cause sous-jacente réelle. 1. LES GLUCOCORTICOÏDES Traitement de choix de la crise prurigineuse (voir la partie « les glucocorticoïdes »). 2. LES ANTIHISTAMINIQUES 60 L’intérêt de ces molécules est de réduire les doses des glucocorticoïdes, de contrôler le prurit en dehors des phases aiguës et d’espacer les récidives. Cependant, ils agissent uniquement sur le prurit d’origine histaminique. Leur efficacité est plus importante en prévention du prurit que lors d’une thérapie antiprurit. C’est pourquoi leur association avec les glucocorticoïdes est souvent appliquée en pratique : une courte thérapie corticoïde est administrée afin d’arrêter le prurit, suivie, ou associée, d’une thérapie longue durée d’antihistaminique en prévention d’une récidive du prurit. Il est important de se souvenir que l’efficacité des différents anti-histaminiques varie d’un équidé à un autre. On ne connait pas le pourcentage de chevaux qui répondent à une thérapie anti-histaminique. C’est pourquoi il est important d’essayer plusieurs molécules anti-histaminiques avant de conclure que le prurit n’est pas réceptif à ces molécules. Le traitement doit être prolongé pendant au moins 2 91 semaines avant de conclure à l’inefficacité de la molécule. Il faut parfaitement convaincre les propriétaires de l’intérêt de ces essais de molécules. 26, 27 Pharmacodynamie: L’action de l’histamine se fait par l’intermédiaire de récepteurs de trois types : H1, H2 et H3. L’activation des récepteurs H1 est responsable de l’action inflammatoire de l’histamine, alors que celle des récepteurs H2 entraine une augmentation de la sécrétion gastrique et intervient dans le contrôle du relargage d’histamine des mastocytes et des basophiles. Les antihistaminiques agissent par compétition sur les récepteurs histaminiques: ils se fixent sur ces récepteurs à la place de l’histamine. Cette fixation est généralement rapidement réversible. Ils ne peuvent cependant pas déplacer l’histamine déjà fixée sur un récepteur, ce qui explique leur effet plus préventif que curatif. Ils stabilisent aussi la membrane cellulaire des mastocytes, empêchant ainsi les flux ioniques et donc la dégranulation. Ils ont aussi un rôle sédatif, antiprurigineux, anti-cholinergique, antisérotonine et anesthésiant local. Pharmacocinétique : Absorption bonne par voie orale. Métabolisme hépatique. Excrétion urinaire. 26, 60 Effets indésirables : Effet tératogène possible. Dépression du système nerveux central : Léthargie, sédation ou changement de comportement. Se résout généralement spontanément au bout de quelques jours après l’arrêt du traitement. Troubles digestifs : anorexie, diarrhée. 92 Effets anticholinergiques : muqueuses sèches, rétention urinaire, iléus… 60 Contre-indications : Utiliser avec précaution chez les équidés insuffisants hépatiques ou cardiaques. Ne pas utiliser chez les équidés souffrant d’iléus, de glaucome ou rétention urinaire. Emploi précautionneux chez les femelles gestantes (effet tératogène possible). Interactions médicamenteuses : Association avec les corticoïdes ou acides gras essentiels possible. Intérêts /Limites : Coût non négligeable. Efficacité non prévisible d’un équidé à l’autre. Etant donné le peu de recul vis-à-vis de l’utilisation des antihistaminiques, leur taux de succès thérapeutique faible, leur dose encore mal établie et la variation individuelle de leurs effets, on ne peut pas encore proposer de protocole strict pour leur emploi. Nécessité d’arrêter l’administration 10 jours environ avant une compétition. a) L’hydroxyzine 41, 60 Posologie et voies d’administration : 0,5 à 2mg/kg deux ou trois fois par jour par voie orale. 43 Noms déposés : pas d’AMM équidé. HistacalmineR : AMM chien et chat 93 HistadermR : AMM chien et chat Intérêts/limites : Semble être l’anti-histaminique de choix chez les équidés. b) La diphénhydramine 41 Posologie et voies d’administration : Lors de dermatose allergique ou prurit: 0,75 à 2mg/kg deux à trois fois par jour par voie orale. Lors d’anaphylactie : 0,25 à 1mg/kg en IM ou PO. 43 Noms déposés : Pas AMM équidé. c) La chlorphéniramine 41 Posologie et voies d’administration : 0,2 à 0,5mg/kg deux fois par jour par voie orale. 43 Noms déposés : HistabiosoneR: Flacon de 100 ou 250mL, association de pénicilline, streptomycine, dexaméthasone et de chlorphéniramine, 5mL/100kg en IM. Pen-Hista-StrepR: Flacon de 50, 100 ou 250mL, association de pénicilline, streptomycine, dexaméthasone et de chlorphéniramine, 20 à 25 mL par équidés en IM. 94 AMM carnivore : ChlordermaR SD, DermattR, HistacalmineR, HistadermR, NisopredR, ParematilR, PruritexR Intérêts/limites : Peu utilisée chez les chevaux en tant qu’anti-prurit. d) La doxépine 41, 46 Effets indésirables : Effets secondaires des anti-histaminiques, plus des effets cardiaques (arythmie). Posologie et voies d’administration : 0,5 à 0,75mg/kg deux fois par jour par voie orale. 43 Noms déposés : Pas d’AMM équidés. Intérêts/Limites : Peu utilisée chez les chevaux en tant qu’anti-prurit. e) La pyrilamine maléate 41, 46 Effets indésirables: Excitation, convulsion, ataxie. Palpitation cardiaque. Troubles digestifs (diarrhée, colique, anorexie). Posologie et voies d’administration : 1mg/kg en IV, IM ou SC 43 Noms déposés : Pas AMM équidé 95 Intérêts/Limites : Peu utilisée chez les chevaux en tant qu’anti-prurit. f) L‘amitriptyline 60 Posologie et voies d’administration : 1 mg/kg deux fois par jour par voie orale. 43 Noms déposés : Pas AMM équidé Intérêts/Limites : Peu utilisée chez les chevaux en tant qu’anti-prurit. 96 3. LES ACIDES GRAS ESSENTIELS 18, 57, 60 Les acides gras essentiels sont des chaines hydrocarbonées polyinsaturées généralement longues, plus de 16 atomes de carbone. Ils sont dits essentiels car l’animal n’est pas capable de les synthétiser, ils doivent par conséquent être apportés par l’alimentation. Certains acides gras essentiels sont des acides gras polyinsaturés, qui possèdent au moins 18 atomes de carbone et 2 liaisons doubles. L’oxydation de ces acides gras polyinsaturés entraine la formation des eicosanoïdes (prostaglandines et leucotriènes) qui interviennent dans la cascade inflammatoire. Ils permettent, en plus de l’effet antiprurigineux envisagé, de réduire les doses des corticoïdes, voire d’améliorer l’effet des anti-histaminiques. Pharmacodynamie: action anti-prurigineuse contestée chez les équidés. Rétablissement de l’intégrité du film lipidique. Modification de la cascade de l’acide arachidonique par inhibition du métabolisme de cet acide, entrainant la formation de substances anti-inflammatoires. Inhibition de l’activation cellulaire et de la sécrétion de cytokines. Pharmacocinétique: Pas de données spécifiques aux équidés. On ne connait pas à ce jour la proportion oméga 3/oméga 6 à utiliser pour obtenir le meilleur résultat. 97 Métabolisme et action des AGE sur la cascade inflammatoire. 98 Indications : • Gestion du prurit lors d’atopie ou d’allergie chez un équidé. • Restructuration de la peau et du pelage. Posologie et voies d’administration : Par voie orale, deux prises journalières Traitement de longue durée (10 semaines au minimum). Effets indésirables : Troubles digestifs avec diarrhée, anorexie, colique. Prise de poids. 43 Noms déposés : Pas d’AMM équidé. Intérêts/Limites : Complément alimentaire (huile de lin ou de poisson). Réduire la ration journalière de l’équidé en raison de la haute teneur en calories des AGE, pouvant être responsable d’une prise de poids. Efficacité contestée par certaines études, mais reste intéressants comme traitement adjuvant dans de nombreuses dermatoses. Tester les acides gras au moins 3 semaines avant de conclure à l’inefficacité de ce traitement. Bien toléré par les équidés. 99 LES TOPIQUES ANTIPRURIGINEUX 4. Cette classe de médicament est à ne surtout pas négliger. Ces topiques antiprurigineux sont utilisés pour essayer de maintenir le cheval confortable lors de crises, mais aussi dans le but de diminuer les doses des médications systémiques lors de traitement de longue durée. Ils agissent par réhydratation de l’épiderme et nettoyage des débris et des microorganismes. a) L’extrait colloïdale d’avoine 42 Pharmacodynamie: Antiprurigineux et kératomodulateur par action calmante, hydratante et restructurante de la peau. Hypoallergénique. Mécanisme d’action encore inconnu. Pharmacocinétique : pas de données sur les équidés. Posologie et voie d’administration : Application locale cutanée en shampoing jusqu’à une fois par jour si nécessaire. 43 Noms déposés : En shampoing : EquimylR : AMM cheval, flacon de 500ml, application de 50 mL de shampoing pour 500kg. AllercalmR : AMM chien et chat, flacon de 250mL, 2 à 3 shampoings par semaine si nécessaire. Intérêt/ Limite : Pratique à réaliser pour les propriétaires. 100 b) Les acides gras essentiels et autres extraits végétaux Voir la partie « Acides gras essentiels » précédente. 43 Noms déposés : En shampoing : AllermylR Shampoing : AMM chien et chat, flacon de 200 ou 500mL, 2 à 3 shampoings par semaine si nécessaire. DermoscentR Shampoo: AMM chien et chat, flacon de 200mL. DouxoR Calm Shampoing : AMM chien et chat, flacon de 200 ou 500mL. En spray : DermofastR : AMM équidés, flacon spray 60 ou 120mL, application plusieurs fois par jour. AllermylR Lotion : AMM chien et chat, flacon spray de 250mL, application locale au besoin sur les zones lésées. DermacoolR : AMM chien et chat, flacon spray de 50 ou 250mL, application locale au besoin sur les zones lésées. DouxoR Calm micro-émulsion ou Sérum: AMM chien et chat, flacon spray de 200mL, application au besoin sur les zones lésées. En gel ou crème : Baume crins et queues : AMM équidé, tube de 250mL, application tous les 2-3 jours. Dermit-S’top : AMM équidé, flacon de 500mL, application locale sur les zones affectées. VégébomR Baume Végétal cheval : AMM équidé, Boite de 400g ou seau de 4Kg. DermalineR : AMM chien et chat, tube de 40mL, application locale. 101 5. LES INDICATIONS DES ANTIPRURIGINEUX Toutes ces molécules sont indiquées dans toutes dermatoses prurigineuses non infectées. L’indication principale est les dermatoses allergiques. Voir la partie « Indication des glucocorticoïdes » ci-dessus pour toutes les dermatoses allergiques. Néanmoins, les acides gras essentiels peuvent être bénéfiques pour tout équidé qui a un pelage terne et des problèmes dermatologiques réguliers. Ils permettent une restructuration de la peau et des poils, ainsi qu’une meilleure nutrition du pelage. La peau restructurée est une meilleure barrière pour lutter contre les attaques extérieures. Les topiques antiprurigineux peuvent être utilisés plus fréquemment pour toutes dermatoses prurigineuses locales. Il faut toutefois faire attention aux dermatoses infectées car ces topiques peuvent gêner la guérison des lésions. 102 E. LES IMMUNOMODULATEURS Le système immunitaire est constitué de deux grands groupes cellulaires principaux: Les cellules phagocytaires responsables des réactions immunitaires non spécifiques (phagocytose avec les macrophages ou les polynucléaires) Les cellules lymphocytaires responsables de l’immunité spécifique grâce aux lymphocytes B et leurs anticorps, ainsi qu’aux lymphocytes T et l’immunité cellulaire. 1. LES MOLÉCULES IMMUNOSUPPRESSIVES a) Généralités Différentes molécules immunosuppressives existent dans l’arsenal vétérinaire équin de nos jours, mais beaucoup moins que chez les carnivores. Il est important de savoir qu’une phase d’induction est nécessaire lors du début du traitement, avec des doses plus élevées et à plus grande fréquence. Par la suite, les doses sont graduellement réduites jusqu’à obtention d’une dose minimale efficace. Effets indésirables : Atteinte de la moelle osseuse avec aplasie médullaire à l’origine de thrombocytopénie majeure, neutropénie et anémie. Cliniquement, cette aplasie médullaire apparait généralement par des hémorragies. Toxicité gastro-intestinale avec diarrhée et colique. Risque accru d’infections. Toxicité spécifique propre à chaque molécule. 103 Il existe généralement une faible marge entre la dose active et la dose toxique. C’est pourquoi une surveillance clinique et biologique est nécessaire, régulièrement et rigoureusement, afin de détecter les effets secondaires dès leur apparition et de pouvoir adapter les posologies. Intéractions médicamenteuses : L’utilisation d’une association d’immunosuppresseurs donnés à faibles doses permet d’obtenir l’immunosuppression désirée, tout en réduisant les risques d’apparition des effets secondaires. b) Les glucocorticoïdes Se référer à la partie Glucocorticoïdes (ci-dessus). c) L’azathioprine 46, 59 Très peu de données sont présentes dans la littérature sur cette molécule et son emploi, contrairement à son emploi chez les carnivores domestiques. Pharmacodynamie: Immunosuppresseur Anti-métabolite inhibant la biosynthèse des nucléotides normaux (métabolisme des purines), inhibant l’immunité à médiation cellulaire. Pharmacocinétique: Pas de données chez les équidés. Effets indésirables : Atteinte médullaire avec anémie, thrombopénie ou neutropénie. Troubles digestifs avec anorexie, diarrhée. Hépatotoxicité et pancréatite. 104 Risques accrus d’infections sur le long terme. Mutagène et tératogène. Contre-indications : Ne pas utiliser chez les juments gestantes ou en lactation. Ne pas utiliser lors d’infections chez l’équidé. Utiliser avec précaution chez les patients insuffisants hépatiques. Interaction médicamenteuse : Association possible avec la prednisolone ou autres glucocorticoïdes systémiques. Posologie et voies d’administration : 1 à 3 mg/kg une fois par jour pendant la phase d’induction (environ 1 mois), puis tous les 48h en phase d’entretien. Efficacité du traitement visible seulement au bout de 3 à 6 semaines. 43 Noms déposés : Pas AMM équidé. Formulation humaine. Intérêts/Limites : Suivi hématologique toutes les 2 semaines à un mois, surtout au début du traitement. En cas d’atteinte médullaire, l’arrêt du traitement est conseillé. Une fois les signes disparus, le traitement peut être recommencé à une dose 25% inférieure à la dose initiale. L’utilisation de l’azathioprine en association avec les glucocorticoïdes permet de diminuer les doses et donc de réduire le risque d’apparition d’effets secondaires. 105 d) Il existe différentes Les sels d’or molécules appartenant à cette catégorie comme l’aurothioglucose, sel d’or parentéral ou l’auranofine, sel d’or oral. Cependant, aucune molécule n’est présente sur le marché. C’est pourquoi cette classe de molécules n’est plus utilisée de nos jours pour les équidés. e) Les indications des immunosuppresseurs Les dermatoses à médiation immunitaire sont le résultat d’une réponse immunitaire inappropriée qui nécessite l’emploi de molécules immunosuppressives afin de contrôler cette réponse immunitaire. Les immunosuppresseurs sont indiqués pour la gestion des dermatoses à médiation immunitaire : Le pemphigus foliacé Le lupus érythémateux cutané et systèmique Les vascularites Le purpura haemorragica La sarcoïdose La dermatite éosinophilique généralisée La toxidermie Voir la partie « Indications des glucocorticoïdes » au dessus pour toutes les dermatoses à médiation immunitaire. 106 2. LES MOLÉCULES IMMUNOSTIMULATRICES L’intérêt de ces molécules est de stimuler les défenses de l’équidé afin qu’il neutralise lui-même les micro-organismes. Une bonne molécule immunostimulatrice est une molécule avec une composition chimique définie, pour laquelle les effets pharmacologiques sur les grandes fonctions de l’organisme et sur les populations cellulaires immunocompétentes sont connus. Sa toxicité locale, générale ou mutagène doit être négligeable. De plus, son administration doit être économique, facile, non sensibilisante et compatible avec l’utilisation d’autres médicaments. Relation hôte-immunostimulant, système immunitaire, agent antigénique.32 107 Cependant, dans la pratique courante, les molécules immunostimulatrices ne sont pas utilisées de nos jours. a) Le BCG ou Bacille de Calmette et Guerin : 32, 46 Le BCG est une souche de Mycobactérium bovis atténuée. Le bacille a perdu son pouvoir pathogène, mais conserve son pouvoir immunogène. Immunopharmacologie : o Action sur les lymphocytes T et B, ainsi que sur les macrophages afin d’augmenter la réponse immune à de nombreux antigènes. o Effet immunostimulant recherché, mais ses effets peuvent s’inverser selon divers paramètres, devenant alors immunosuppressive. Facteurs influençant l’action immunostimulatrice : Doses administrées puisque l’effet du BCG est dose-dépendant. Si la dose injectée est trop faible, le BCG est inefficace, mais si la dose est trop importante, son effet devient immunosuppresseur. Voie d’administration : La voie orale est la moins efficace. La voie sous-cutanée a un effet minime. La voie intraveineuse est la plus efficace mais la plus risquée. Le nombre d’injections. Indications : • Intralésionel sur des petites tumeurs cutanées (sarcoïdes) 108 Posologie et voie d’administration : Voie intralésionnelle, 1mg/lésion Effets indésirables : Intolérance locale au site d’injection avec des ulcérations, prurit. Choc anaphylactique possible. Episode d’hyperthermie, anorexie possible. En intralésionnel nécrose locale. Intérêts/Limites : Emploi délicat. Peu employé. Effet immunostimulant seulement dans certaines conditions. Sensibilise les équidés à la tuberculine. b) Pharmacodynamie: Le lévamisole 32, 46 Antiparasitaire principalement mais aussi immunostimulant. Mécanisme d’action pas encore totalement connu pour les effets immunostimulants mais il permet la stimulation de la phagocytose et la restauration de l’activité immunitaire cellulaire par les lymphocytes T. Activité immunostimulante plus marquée chez les individus immunosupprimés. Pharmacocinétique : Absorption percutanée ou orale possible. Distribution large dans tout l’organisme. Elimination urinaire surtout, et biliaire. 109 Spectre d’action : o Nématodes o Lymphocyte T de l’immunité cellulaire et les cellules phagocytaires) (macrophages et neutrophiles). Indications : • Antiparasitaire • Certaines néoplasies (thérapie adjuvante) Posologie et voie d’administration : 2,5mg/kg en intramusculaire tous les 7 jours. Ou 2,2mg/kg per os en une administration par jour pendant 3 jours, suivi par 4 jours d’arrêt. Reprendre le cycle de 7 jours pendant 6 semaines. Attention dans le cas de dosage trop faible ou trop fort, une immunosuppression peut survenir à la place de l’immunostimulation désirée. Effets indésirables : Neurotoxicité : Tremblement, excitation ou dépression Hypersalivation ou troubles digestifs Troubles respiratoires Contre-indications : Ne pas utiliser chez les équidés insuffisants rénaux ou hépatiques. Attention à son emploi chez les équidés débilités. Eviter l’administration parentérale, surtout en intraveineuse. Interactions médicamenteuses : Ne pas associer avec un organophosphoré (augmentation des effets secondaires du lévamisole). 110 43 Noms déposés : Pas AMM équidé Solution injectable avec AMM bovin, ovin et caprin : AnthelminticideR, LévanolR, LévisoleR, NémisolR, NiratilR Injectable Intérêts/Limites : Très peu utilisé chez les équidés (efficacité limitée). Emploi présentant un risque vu la toxicité, donc prendre ses précautions. Efficacité controversée. 3. LES ANTICANCEREUX a) La Cisplatine Voir la thèse de BISCH Valérie sur les traitements des sarcoïdes. 111 112 F. LES ANTIPARASITAIRES 1. LES ANTIPARASITAIRES INTERNES 56 L’utilisation des antiparasitaires doit être raisonnée comme pour les antibiotiques. Une utilisation massive et non réfléchie de ces produits entraine sur le long terme des échecs thérapeutiques et le développement de résistances. Afin de préserver l’efficacité des antiparasitaires, il est important de bien choisir la molécule administrée, sa voie d’administration et la période d’administration en fonction des espèces parasites cibles. Il est préférable aussi d’alterner les molécules administrées afin de diminuer la probabilité de sélection de résistance. a) Les endectocides Les avermectines et milbémycines incluent les avermectines comme l’ivermectine et les milbémycines comme la moxidectine. 7 Pharmacodynamie: Stimule la libération présynaptique du GABA et donc sa fixation aux récepteurs chez les invertébrés seulement. Les ions chlorures affluent donc dans les cellules et les maintiennent dans un état de repos. Le passage de l’influx électrique est alors bloqué, entrainant la paralysie des parasites et donc leur mort. 113 Action de l’ivermectine sur la conduction nerveuse16 114 16 Pharmacocinétique : Absorption rapide et complète lors de l’administration par voie orale, complète mais plus lente lors d’administration sous-cutanée. Distribution large du fait de la lipophilie de ces molécules. Elimination biliaire et fécale. 34, 40 Spectre d’action: Large spectre Nématodes: o Grands et petits strongles (Strongylus vulgaris, edentatus ou equinus et Cyathostomum et ses larves enkystée) o Strongyloides westeri o Ascaris (Parascaris) o Oxyuris equi (adulte et larve L4) o Onchocerca cervicalis, gutturosa o Parafilaria multipapillosa o Habronema muscae et majus (adulte et larve cutanée) Insecte : o Gasterophilus (adulte et larve) o Hypoderma o Oestrus, glossina o Poux : Damalinia equi, Haematopinus asini o Puces Acariens : o Tique : Dermacentor, Rhipicephalus, Amblyomma o Agents de gale : Chorioptes, Psoroptes, Sarcoptes 115 Aucune efficacité sur les trématodes ou cestodes. 61 Effets indésirables : Troubles nerveux avec ataxie, prostration ou dépression possible lors d’intoxication par surdosage lors d’administration orale, surtout chez les poulains ou lors d’injection parentérale de produits non destinés aux chevaux. Réaction locale possible suite à une injection en intramusculaire ou intraveineuse. (1) L’Ivermectine 16, 34 L’ivermectine fut introduite dans l’arsenal thérapeutique vétérinaire en 1981. Posologie et voie d’administration : 0,2 mg/kg par voie orale (sous forme de gel ou liquide orale), deux traitements à 15 jours d’intervalle. Effets indésirables : toxicité aiguë faible Troubles nerveux (ataxie, trouble visuel, tremblement, dépression, voir coma) en cas de surdosage (10 fois la dose, soit 2mg/kg). Déshydratation les jours suivant l’administration en surdosage. Réaction locale au site d’injection en cas d’administration sous-cutanée ou intramusculaire. Œdème et/ou prurit ventral possible post-traitement en cas d’infection par des microfilaires (réaction d’hypersensibilité à la mort des microfilaires). 116 Contre-indications: Attention à son utilisation sur les poulains (surdosage fréquent). Ne pas administrer par voie parentérale (IM, IV, voir SC). Interactions médicamenteuses: pas d’interaction connue. 43 Noms déposés : Soluté oral, injectable ou « pour-on » : Solution ou gel oral avec AMM équidé : Nom déposé Molécules Graduations Poids maximal traité Bimectine Pâte Ivermectine tranche de 100kg jusqu’à 600kg Divamectin 18,7mg/g Ivermectine tranche de 100kg jusqu’à 600kg EquimaxR Gel oral Ivermectine tranche de 50kg jusqu’à 700kg 1comprimé/100kg jusqu’à 800kg Praziquantel EquimaxR Tabs Ivermectine comprimés Praziquantel EqvalanR Pâte Ivermectine tranche de 100kg jusqu’à 600kg EqvalanR Duo Ivermectine tranche de 100kg jusqu’à 600kg Praziquantel EraquellR pâte Ivermectine tranche de 100kg jusqu’à 700kg FurexelR Pâte Ivermectine tranche de 100kg jusqu’à 600kg FurexelR Combi pâte Ivermectine tranche de 100kg jusqu’à 600kg Praziquantel HorsipacR Ivermectine tranche de 100kg jusqu’à 600kg NoromectinR Ivermectine tranche de 100kg jusqu’à 700kg Solution buvable : Pas AMM équidé BaymecR 1% Buvable Ovin ou OramecR Solution ovin (AMM ovin). 117 Solution injectable : Pas AMM équidé BaymecR 1% Injectable ou Buvable Ovin CevamecR Bovin Ovin ou Porcin Injectable Closamectine Divamectin1% IvomecR bovin ou ovin ou porcin MagamectineR NoromectinR Porcin ou Bovin PouromecR QualimecR VirbamecR Bovin ou Porcin Pour-on : Pas AMM équidé Divamectin Pour-on IvomecR Pour on bovin MagamectineR Pour on NoromectinR Pour on QualimecR Pour on VirbamecR Pour on Intérêts/Limites : Pas de répercussion sur la fertilité, ni de toxicité lors de gestation. Diffusé dans le milieu extérieur, cette molécule continue à exercer son action insecticide, d’où une certaine écotoxicité. 118 (2) La Moxidectine 9, 22, 40 Posologie et voie d’administration : 0,4 mg/kg par voie orale. Effets indésirables : Observés dès 2 fois la dose chez les poulains et trois fois la dose chez les adultes, mais pas de toxicité reconnue aux doses recommandées. Troubles nerveux (dépression, ataxie, coma) ou digestifs (diarrhée, perte de poids) rencontrés lors de mort massive de larves enkystées de cyathostomes et libération de leurs antigènes. Contre-indications : Ne pas administrer aux poulains de moins de 4 mois. Ne pas administrer aux équidés destinés à la consommation humaine. Interactions médicamenteuses : pas d’interaction connue. 43 Noms déposés : Gel oral : AMM équidé EquestR Gel oral : tube de 12,2g, graduation par 25kg de poids vif sur le tube pour l’administration per os. EquestR Pramox Gel oral : Moxidectine et praziquantel, tube de 11,8g gradué. Pour-on et solution injectable: Pas AMM équidé CydectineR 0,5% pour-on bovin : AMM bovin, flacon de 500mL, 1, 2,5 ou 5L CydectineR injectable 1% ovin et bovin ou 10% pour bovin: AMM bovin ou ovin, flacon de 50, 200 ou 500mL. 119 Intérêts/Limites : Durée d’action de 3 mois. Action contre les larves enkystées des petits strongles, très intéressante. Durée d’action apparemment plus longue que l’ivermectine d’après certaines études. Cela permet, selon ces études, d’alléger le rythme des vermifugations, diminuant la probabilité d’apparition de souches résistantes. b) Les benzimidazoles 16 Cette famille possède plusieurs molécules utilisées de nos jours, comme le fenbendazole, le mébendazole, l’oxibendazole et le thiabendazole. Seuls le fenbendazole et l’oxibendazole sont utilisés comme antiparasitaire chez les équidés. Pharmacodynamie : Action sur les cellules intestinales du parasite en désorganisant leurs structures protéiques. Ce processus est lent et conduit à l’expulsion et à la lyse des parasites en 2 ou 3 jours post-traitement. Pharmacocinétique : Absorption intestinale faible (<20%). Biotransformation hépatique de la fraction résorbée. Elimination fécale surtout, mais aussi urinaire. Spectre d’action : large spectre o Larges strongles (Strongylus vulgaris, edentatus ou equinus) o Petits strongles (Cyathostomum) o Ascaris (Parascaris equorum) o Oxyuris equi 120 o Strongyloide westeri Effets indésirables : toxicité aiguë faible. (1) Le Fenbendazole 16, 46 Posologie et voie d’administration : 5 mg/kg par voie orale en traitement de base. Pour les jeunes (<18 mois) ou les traitements de fond (larves enkystées de cyathostomes), 10 mg/kg par voie orale 5 jours de suite. Effets indésirables : toxicité très faible (administration de 100 fois la dose à un cheval ou poulain n’entraine aucune anomalie). Il peut y avoir des réactions anaphylactiques, lors de la libération des antigènes parasitaires, dues à la mort des parasites avec de hautes concentrations. Contre-indications : Ne pas utiliser chez les équidés destinés à la consommation humaine. Interactions médicamenteuses : Pas d’interaction connue. 43 Noms déposés : AMM équidé PanacurR 10% : solution buvable, flacon de 1 ou 2L, 7,5mL/100kg per os PanacurR equine guard : solution buvable, flacon de 225mL, 5mL/65kg/jour pendant 5 jours. PanacurR pâte : seringue graduée par tranche de 100kg jusqu’à 600kg. 121 (2) L’Oxibendazole 46 Résistances acquises : absence de résistance. Posologie et voie d’administration : 5 mg/kg par voie orale. 43 Noms déposés : AMM équidé EquimintheR pâte orale : seringue graduée pour 500kg, 5ml/100kg. VermeguineR : Seringue graduée par tranche de 100kg jusqu’à 700kg. c) Le pyrantel Pharmacodynamie : 16, 46 Antiparasitaire Fixation sur les récepteurs cholinergiques de la jonction neuro-musculaire des parasites, entrainant une paralysie spastique et donc élimination du parasite par l’hôte. Pharmacocinétique : Administration par voie orale, absorption très faible au niveau des intestins. Elimination fécale et urinaire, rapide. Spectre d’action : o Grands strongles (Strongylus vulgaris, edentatus, equinus) o Petits strongles o Parascaris equorum o Oxyuris equi Posologie et voie d’administration : 6,6 mg/kg à 13 mg/kg pour les cestodes par voie orale. 122 Effets indésirables : toxicité très faible, peu d’effets secondaires aux doses recommandées. Contre-indications : Faire très attention chez les chevaux sévèrement débilités. 43 Noms déposés : AMM équidé StrongidR Pâte orale : seringue pour 600kg, 1 graduation pour 150 kg. d) Les indications en dermatologie 4, 19, 45 Des antiparasitaires systémiques : o Nématocide : Des nématodes jouant un rôle dans certaines dermatoses équines sont sensibles à ces antiparasitaires comme : Les microfilaires dermotropes Etiologie : Onchocerca cervicalis, Onchocerca reticulata Manifestations cliniques : Même si la plupart du temps leur présence dans le derme est asymptomatique, ils peuvent parfois provoquer des lésions nummulaires, érythémateuses et dépilées, localisées le plus souvent sur la tête, encolure, poitrail ou ligne blanche. Les oxyures Etiologie : Oxyuris equi Manifestations cliniques : Ce sont des nématodes du rectum et de l’anus, causant une dermatose prurigineuse avec un prurit anal très important. 123 Les dermatites à Pelodera ou à Strongyloïdes Etiologie : Pelodera strongyloides et Strongyloïdes westeri. Manifestations cliniques : Ces dermatites provoquent des dépilations, papules, croûtes et ulcères, associés avec un prurit. L’habronémose Encore appelée plaie d’été. Etiologie : les larves de Habronema spp, transmises par les mouches Musca ou Stomoxys. Manifestations cliniques : Des plaies ne cicatrisant pas et évoluant vers des ulcères prurigineux situées sur divers endroits du corps. La parafilariose Etiologie : Parafilaria multipapillosa, nématode Manifestations cliniques : dermatose nodulaire et hémorragique lorsque le nématode sort du nodule, aussi appelée « sueur de sang ». o Insecticide et acaricide: Insectes et acariens hématophages Les agents antiparasitaires systémiques sont efficaces seulement sur les insectes se nourrissant de sang ou de sérum. C’est pourquoi ils sont efficaces sur les agents de gale (Sarcoptes et Psoroptes), poux hématophages Haematopinus, tiques ou Demodex. 124 L’hypodermose Etiologie : Larve du diptère Hypoderma bovis. Manifestations cliniques : dermatose nodulaire, peu fréquente chez les équidés et localisée principalement sur le dos avec la formation de nodules sous-cutanés fermes, non prurigineux et non douloureux. Les larves de gasterophilus Etiologie : larves du diptère gastérophilus Des antiparasitaires externes : o Insecticide : De nombreux insectes provoquent des dermatoses chez les équidés expliquant l’utilisation des antiparasitaire externes, comme : La dermatite estivale récidivante Etiologie : hypersensibilité due aux piqûres de moucherons, les culicoïdes. Epidémiologie : dermatose saisonnière très fréquente et prurigineuse. Manifestations cliniques : elle touche principalement la ligne supérieure du corps (base de la queue et crinière d’abord, puis extension au dos) et parfois la ligne blanche. Le prurit est primitif et intense, entrainant des lésions secondaires : lichénification, hyperpigmentation, hyperkératose, squame, et dépilation secondaire, voire surinfection bactérienne. Les phtirioses Etiologie : Poux piqueurs, Haematopinus asini et les poux broyeurs, Damalinia equi. Epidémiologie : dermatose prurigineuse, plutôt hivernale, contagieuse et surtout sur les animaux mal entretenus. 125 Manifestations cliniques : prurit, dont l’intensité dépend du nombre de poux, associé avec squamosis et dépilations secondaires. Les piqûres d’insectes Etiologie : Les mouches et autres insectes piqueurs (moustiques, taons) comme Culex, Anopheles, Tabanus, Musca, Simulie, Stomoxes. Manifestations cliniques : des démangeaisons au site de piqûre. Les mouches sont aussi à l’origine de myases. Les pulicoses Les puces que l’on peut trouver surtout en hiver et sur les équidés côtoyant des carnivores provoquent du prurit important. o Acaricide : Les gales sont des dermatoses fréquentes chez les équidés, surtout en hiver, et très contagieuses. La gale chorioptique ou gale du paturon Etiologie : Chorioptes bovis Epidémiologie : fréquente surtout en hiver, contamination par contact direct ou indirect Manifestations cliniques : Prurit primaire d’abord au niveau des paturons, qui peut par la suite remonter le long du canon. Des lésions secondaires peuvent apparaitre comme: dépilations, squames, croûtes et surinfections bactériennes. La gale sarcoptique Etiologie : Sarcoptes scabiei Epidémiologie : plus présente en France, mais existe encore en Afrique et Europe de l’Est. 126 Manifestations cliniques : très prurigineuse et contagieuse avec des boutons de gale et des dépilations présentes sur tout le corps. La gale psoroptique ou gale des crins Etiologie : Psoroptes equi Epidémiologie : rare en France et très contagieuse. Manifestations cliniques : Lésions localisées aux régions des crins (crinière et queue). Prurit très important associé avec des lésions papuleuses, squameuses, croûteuses, voire dépilées et surinfectées secondaires. La thrombiculose Etiologie: les aoutats, larves oranges de l’acarien Trombicula autumnalis Manifestations cliniques : les aoutats montent le long des membres ou des naseaux, provoquant des démangeaisons importantes. La dermatite à Dermanyssus gallinae Etiologie : Dermanyssus gallinae, poux rouge des volailles, essentiellement nocturne, qui est à l’origine d’une dermatite chez les équidés cohabitant avec des oiseaux (volailles). Manifestations cliniques : prurit assez violent. Les piqûres de tiques Etiologie : Dermacentor, Rhipicephalus, Amblyomma Les tiques peuvent entrainer des dermatoses par surinfection ou myiase au site de morsure. 127 2. LES ANTIPARASITAIRES EXTERNES Il existe assez peu d’antiparasitaires externes destinés aux équidés. De plus, ils ne sont pas facile d’emploi pour ces espèces. Il est donc assez fréquent que les doses ne soient pas respectées. Mais en général, les applications sont faites avec des quantités insuffisantes. La lutte antiparasitaire doit être complète, soit: le traitement de l’animal concerné, mais aussi des congénères en contact, et de l’environnement si le cycle du parasite l’impose. Antiparasitaires externes disponibles chez les équidés. Famille Principe actif Indications Pyréthroïdes Perméthrine Mouches, insectes piqueurs Pyréthroïdes Fenvélarate Gales, poux, mouches Carbamates Carbaryl Poux, puces, tiques Organochlorés Lindane Larves et adultes d’acariens, arthropodes Organophosphorés Phoxime Poux, tiques, acariens, gales Organophosphorés Dimpylate Gales, poux Organophosphorés Malathion Gales, poux, mouches 128 a) L’amitraz 13 Cette molécule est contre-indiquée de nos jours dans cette espèce car elle présente trop de risques de toxicité. Cette molécule a une activité insecticide et acaricide. L’amitraz présente des propriétés alpha 2 agonistes chez les équidés. Effets indésirables : Troubles digestifs (diminution du transit, colique de stase, iléus, anorexie) Troubles nerveux (prostration, sudation, ataxie, décubitus…) Trouble de la thermorégulation Le traitement spécifique est l’atipamézole (AntisédanR) à la posologie de 0,15mg/kg en intraveineuse. Puis on rajoute un traitement symptomatique (huile de paraffine, perfusion, antalgique). Indications : o Démodécie 43 Noms déposés : Pas AMM équidé Des formulations ayant une AMM bovin, ovin , caprin et porcin ou carnivore existent. EctodexR : AMM chien, flacon de 50mL. TakticR : AMM bovin, ovin, caprin et porcin, flacon de 1 ou 5L. b) Les organochlorés : le lindane 62 Cette molécule a été retirée du marché récemment. Pharmacodynamie : insecticide et acaricide de contact par action sur le système nerveux central par modification de la perméabilité au potassium et donc perturbation de l’influx nerveux. 129 Effets indésirables : Troubles de l’équilibre avec augmentation du polygone de sustentation, chute. Convulsions cloniques. 43 Noms déposés : Plus de médicaments vétérinaires disponibles actuellement (VeticideR n’existe plus sur le marché). Intérêts /Limites : Attention au surdosage chez les jeunes par surévaluation de leur poids. c) Les organophosphorés et carbamates 8, 19, 62 Les organophosphorés sont généralement des esters de l’acide ortho-phosphorique (PO4H3). Alors que les carbamates sont des esters et amides de l’acide carbamique (HOOC-NH2). Pharmacodynamie: Inhibiteur de l’acétylcholinestérase, par fixation quasi irréversible sur le site cationique des cholinestérases qui induit une accumulation de l’acétylcholine, et donc un état d’excitation permanent du parasite, provoquant la mort du parasite par épuisement. Pharmacocinétique : Absorption par toutes les voies possibles (cutanée, digestive, pulmonaire) et complète. Certaines conditions accélèrent l’absorption comme une température élevée ou un milieu non ventilé. Distribution large, surtout dans les tissus graisseux et système nerveux, grâce à leur liposolubilité. Elimination par voie urinaire principalement. 130 Effets indésirables : indice de sécurité est proche de 1 chez le cheval, donc risque de toxicité important. Toxicité aiguë : Troubles digestifs avec une diarrhée profuse ou colique par augmentation du péristaltisme et des sécrétions digestives. Augmentation des sécrétions (salivation, épiphora, jetage, sudation…) Troubles neuromusculaires avec ataxie, fasciculations, convulsions, voire dépression et coma ou hyperexcitation. Troubles respiratoires avec toux et dyspnée à cause d’une bronchoconstriction et augmentation des sécrétions bronchiques. Bradycardie Incontinence urinaire par relâchement des sphincters Myosis Toxicité chronique (peu fréquent): Dermatose allergique de contact lors de contact prolongé. Neurotoxicité retardée (ataxie, dépression) Les intoxications les plus fréquentes arrivent par ingestion des produits insecticides ou par surdosage. En cas d’intoxication, le traitement spécifique consiste à l’administration d’atropine, qui combat l’accumulation d’acétylcholine, et d’un oxime comme la pyridylaldoxime (PAM) ou pralidoxime pour combattre l’inhibition des cholinestérases. De plus, il faut éliminer le toxique par la décontamination de la peau (shampoing) en cas d’administration cutanée de l’insecticide, ou par administration de charbon activé en cas d’ingestion. Contre-indications : Ne pas traiter les juments en gestation et les poulains. 131 (1) Le Dimpylate 43 Noms déposés : DimpygalR : AMM équidé, Flacon de 90mL, 1L ou 5L, dilution de 74mL dans 10L d’eau en pulvérisation ou en bain. Intérêts /Limites : Attention à son emploi par l’utilisateur (gant, protection) (2) Le Phoxim 43 Noms déposés : SebacilR 50% Solution : AMM équidé, flacon de 250mL ou 1L, dilution de 1L dans 2000L d’eau en traitement curatif ou en préventif en bain ou aspersion. (3) 43 Noms déposés : Pas d'AMM équidé (4) Le Malathion Le Carbaryl 43 Noms déposés : Pas d'AMM équidé 132 d) Les pyréthrinoïdes 30, 62 Pharmacodynamie: Modification de la cinétique des échanges de sodium en ralentissant la fermeture des canaux à sodium voltage-dépendants des fibres nerveuses, entrainant hyperexcitabilité, tremblements et convulsion précédant la mort du parasite. Pharmacocinétique : Absorption percutanée faible, absorption intestinale variable Effets indésirables : Réactions nerveuses intenses avec excitation, mouvements involontaires, tremblements, ataxie, raideur. Hypersalivation. Troubles digestifs avec diarrhée. Signes cardiorespiratoires avec dyspnée, cyanose, tachycardie. Intolérance locale au site d’injection ou d’administration avec prurit, érythème. Intérêts /Limites : Mort rapide des parasites Faible toxicité pour les équidés Faible concentration d’efficacité, d’où une sécurité pour l’environnement. (1) Le Fenvalérate Posologie et voie d’administration : Application locale cutanée sur tout le corps. Deux à trois applications répétées à 8-15 jours d’intervalle 133 43 Noms déposés : AcadrexR 60 : AMM équidé, flacon de 100mL ou 1 L, dilution de 25mL d’Acadrex dans 10L d’eau pour une application à l’éponge. Intérêts /Limites : Très utilisé en pratique. (2) La Perméthrine 43 Noms déposés : pas d'AMM équidé Mais beaucoup de formulations pour le traitement des logements : Eco-logisR, Insecticide habitatR, MéphistoR, ParastopR, TiquanisR (3) La Deltaméthrine 11 Posologie et voie d’administration : Utilisation du ButoxR dilué avec de l’eau au 1/3. Application à l’éponge ou au spray sur tout le corps de l’équidé. Effets indésirables : Aucun effet indésirable rapporté avec cette dilution. 43 Noms déposés : Pas d'AMM équidé ButoxR Pour-on ou Solution: AMM bovin, ovin et porcin. VersatrineR Pour-on: AMM bovin ou ovin. Intérêts /Limites : Utilisée parfois en traitement contre les tiques. 134 e) Le fipronil 8, 62 Pharmacodynamie : Action par inhibition non compétitive du GABA chez les invertébrés seulement, en bouchant les canaux chlore sur lesquels agit le GABA en temps normal. Le parasite meurt donc par hyperexcitation. Pharmacocinétique : Pas de données actuellement. Spectre d’action : o Tiques : Dermacentor, Ixodes, Rhipicephalus o Poux piqueur, Haematopinus asini et poux broyeur, Damalinia equi o Chorioptes bovis et Psoroptes equi, agents de gale o Thrombicula autumnalis Indications : • Prévention ou traitement curatif contre les tiques • Gale chorioptique ou psoroptique • Phtiriose à poux piqueur ou broyeur • Thrombiculose Posologie et voie d’administration : Application locale cutanée par pulvérisation sur tout le corps, 0,3ml/kg, soit 150 ml/cheval environ. Traitement peut être unique ou répété à 3 semaines d’intervalle Effets indésirables : Pas d’effets secondaires remarqués. 43 Noms déposés : Pas d’AMM équidé FrontlineR spray : flacon de 125, 250 ou 500mL 135 Intérêts /Limites : Le traitement peut être complété par un pansage soigneux trois heures après l’application. Traiter aussi les animaux sains en contact et le matériel contaminé. 136 G. LES MOLÉCULES TOPIQUES 1. GÉNÉRALITÉS 42, 60 Les topiques cutanés sont largement utilisés en dermatologie vétérinaire, le plus souvent associés à un traitement systémique. Les topiques sont composés de molécules actives, incorporées dans un véhicule, qui correspond à une substance, inerte ou non, ayant un fort pouvoir d’hydratation de l’épiderme, facilitant ainsi l’application de l’agent actif sur la peau. Ce véhicule contient des substances qui ajustent le pH et stabilisent la molécule active, tout en prolongeant si possible son effet et en l’amenant correctement à la surface de la peau, voire en la faisant pénétrer. Selon les différents produits, leur efficacité est très variable et dépend de nombreux paramètres : absorption du principe actif dans le derme, nécessité de récepteurs adaptés, facteurs biologiques (température et hydratation de la peau, région du corps à traiter…), facteurs physicochimiques du produit (concentration en principe actif, pH local…). La plupart des présentations commerciales topiques sont destinées aux carnivores domestiques, cependant leur utilisation chez les équidés est sure et leur efficacité est assurée. Néanmoins certains propriétaires hésitent à utiliser des produits non destinés aux chevaux. a) Intérêts et limites des traitements topiques.13, 19, 42, 60 Les topiques jouent un rôle important dans le traitement des dermatoses du cheval. Ils sont employés dans les affections bactériennes, parasitaires ou fongiques, mais aussi dans le traitement des dermatoses allergiques, prurigineuses, kératoséborrhéiques ou auto-immunes. Dans certain cas, la tonte est nécessaire afin de mettre en évidence toutes les lésions cutanées, de faciliter le contact entre le principe actif et la peau pour augmenter son efficacité. 137 L’intérêt des traitements topiques est : - L’association avec un traitement systémique, augmentant la rapidité de guérison des lésions. - La diminution de la durée et/ou des posologies des traitements systémiques, voire d’éviter un traitement systémique, limitant ainsi l’apparition des effets secondaires possibles de ces traitements. - Le contrôle des récidives sur le long terme. L’utilisation d’un traitement topique peut être bénéfique pour plusieurs raisons : - Action directe sur les lésions et sur la peau de l’équidé. - Elimination des germes pathogènes à la surface de la peau. - Diminution des recolonisations ou réinfections. - Elimination des débris, des sécrétions et des squames de la surface de la peau. Cependant, la plupart des topiques devant être employés quotidiennement pendant des périodes prolongées, des problèmes d’utilisation et de gestion peuvent se poser pour les propriétaires. De plus, ils prennent un temps plus important que les traitements systémiques pour leur réalisation. Tout cela peut expliquer le désaccord possible des propriétaires pour les traitements topiques, d’où l’importance de les informer correctement sur le bien fondé de ces traitements. De plus, les produits topiques ont un coût non négligeable. Il est donc nécessaire d’informer le propriétaire sur le produit et d’obtenir son accord pour la réalisation du traitement étant donné que le propriétaire est un acteur important du traitement. Il devra : o Etre parfaitement motivé pour le traitement. o Suivre scrupuleusement les règles d’emploi qui devront lui être clairement expliquées. o Surveiller l’apparition des signes d’une éventuelle intolérance. Le risque d’un manque d’information du propriétaire est sa démotivation au bout de quelques jours. 138 b) Critère de choix du topique à utiliser 62 Le clinicien doit se poser un certain nombre de question avant la prescription d’un traitement topique : -Quel est le résultat désiré avec le traitement ? -Faut-il prescrire un traitement topique seul ou en association avec un traitement systémique ? -Quel principe actif faut-il choisir ? -Quel conditionnement est le plus adapté aux lésions et au propriétaire ? Le topique idéal doit permettre une guérison des lésions initiales, mais aussi de prévenir les rechutes. 2. LES DIFFÉRENTES GALÉNIQUES Il existe une grande variété de conditionnement pour les médicaments topiques : shampoing, poudre, lotion, gel, sprays, crème, émulsion, onguent… Chaque type de conditionnement a ses propres caractéristiques, avantages et inconvénients. Le vétérinaire doit choisir le conditionnement le plus adapté selon la nature des lésions (sèches ou suintantes), la surface à traiter, la présence de crins dans la zone à traiter, mais aussi le coût ou la facilité d’emploi pour le propriétaire. Les formulations topiques et l’efficacité des agents actifs incorporés60 __ : pas utilisé, X : peu utilisé, fréquemment et efficace, XX : utilisé occasionnellement, XXX : utilisé XXXX : à utiliser préférentiellement pour cette classe d’agents actifs. 139 a) Les shampoings : 2, 31, 42, 60 Il s’agit de la présentation la plus habituelle en traitement topique. Cela s'explique par le fait que contrairement aux hommes, les équidés ont une peau d'une surface très importante, et recouverte de poils abondants. Un shampoing est une solution aqueuse, modifiée par l’addition d’un tensioactif ou d’un surfactant et généralement adjuvée avec un traitement médicamenteux. Indications : Ils peuvent être utilisés pour traiter des maladies de peau localisées, mais aussi pour des pathologies généralisées à tout le corps car son application sur de larges zones est facile à réaliser. Il existe une multitude de shampoings commercialisés ayant des indications différentes comme: antibactérienne, antifongique, antiparasitaire, anti séborrhée ou anti prurit. Il est possible d’utiliser différents produits pour différentes parties du corps à traiter si le besoin s’en fait sentir. Les indications spécifiques des shampoings sont : - Modification morphologique et fonctionnelle de la peau ou pelage (peau sèche et sensibilisée, trouble de la kératinisation, inflammation ou réaction allergique). - Organisme affectant la peau (bactérie, levure, dermatophyte, ectoparasite…). - Présence de débris ou molécules potentiellement irritantes ou allergènes. Intérêt : Il est essentiel de retenir que les shampoings thérapeutiques agissent de deux façons en permettant : - L’élimination des micro-organismes, débris cutanés et molécules potentiellement allergènes ou irritantes. - L‘application de principes actifs à la surface des poils et de la peau. 140 La simple élimination du pus, des croûtes, des squames ou des micro-organismes de la surface cutanée permet une diminution de la sensation d’inconfort, du prurit ou des odeurs. Mode d’emploi : Cependant, l’agent actif ne reste que peu de temps en contact avec la surface de la peau car il sera enlevé lors du rinçage, d’où l’intérêt de réaliser des shampoings prolongés. L’efficacité du shampoing sera déterminée par les molécules actives qu’il contient, mais aussi par un usage correct de ce médicament et le respect des protocoles d’emploi (application, temps d’application suffisamment long : 10-15 minutes, rinçage adéquat…) qui nécessite une bonne information et beaucoup de volonté de la part du propriétaire. Pour une bonne réalisation du traitement, il est nécessaire d’informer les propriétaires du bon déroulement d’un shampoing : Mouiller le cheval entièrement. Appliquer de petites quantités de shampoing sur les différentes parties du corps, puis répartir de façon uniforme le produit à la surface de la peau en massant. Masser en faisant mousser tout le corps de l’animal pendant une dizaine de minutes, en insistant sur les zones les plus affectées. Le temps de contact du produit avec la peau doit être au minimum de 10 minutes (point très important). Rincer abondamment à l’eau claire. L'application d’un réhydratant est parfois nécessaire après un shampoing. Généralement, on réalise 2 à 3 shampoings par semaine au début du traitement, puis la fréquence d’application sera réduite selon l’évolution des lésions. Les shampoings ne sont que rarement utilisés en monothérapie, mais sont d’excellents adjuvants à un traitement systémique. 141 b) Les crèmes et les onguents 42, 60 Ils sont composés d’un mélange d’huile ou lipide et d’eau, ainsi que des molécules actives qui diffèrent selon l’indication du produit. Le plus souvent, les agents actifs sont des antibactériens ou anti-inflammatoires. La différence entre les crèmes et les onguents est simplement que les crèmes contiennent en proportion plus d’eau que d’huile, contrairement aux onguents. Ils ont pour fonction la lubrification, la protection et l’apaisement de la peau du cheval, grâce à la formation d’une couche lipidique protectrice à la surface de la peau. Cette couche lipidique, en plus des fonctions déjà citées, permet d’éviter la perte en eau de la peau. Ces conditionnements sont souvent reconnus comme les plus efficaces pour leur effet émollient ou kératomodulateur. Par contre, ils sont contre-indiqués sur les zones cutanées suintantes. De même, ils ne sont utilisables que sur des zones localisées, donc leur utilisation se limite aux lésions circonscrites. c) Les lotions 42 Les lotions sont des liquides dans lesquels un principe actif est dissout ou en suspension. Leur mode d’action est simple : l’eau de la lotion s’évapore sur la peau laissant une fine couche du principe actif sur la peau. Elles sont employées lors de lésions suintantes, mais contre-indiquées lors de problèmes de sécheresse chronique de la peau. d) Les gels 42 Les gels sont des solutions aqueuses modifiées par l’adjonction d’un produit augmentant leur viscosité. Ils ne sont pas gras. Ils sont d’application aisée en raison de leur hydrophilie. On les emploie sur des lésions suintantes principalement. 142 e) Les poudres 42 Ce sont des solides organiques ou inorganiques qui ont des propriétés particulières selon le principe actif qu’ils contiennent (antiparasitaire, antibactérien, anti prurit…). Les poudres sont appliquées sur la peau en une fine couche de solide. Cependant, la peau doit être nettoyée et séchée avant l’application du produit. En conclusion, il est important de se souvenir de : Choisir le topique en fonction des lésions observées et du diagnostic établi. Connaitre pour chaque principe actif, ses indications, contreindications et durée d’action. La tonte peut être parfois nécessaire. L'information du propriétaire sur l’intérêt et la réalisation pratique du traitement est très importante. 143 3. LES TOPIQUES ANTISEPTIQUES 2, 42, 60 Les antiseptiques sont des molécules qui inhibent la croissance ou tuent les microorganismes. Ce sont les principes actifs des préparations destinées aux tissus vivants. Il faut les différencier des désinfectants. Les désinfectants sont des molécules tuant aussi les germes mais dans des préparations destinées aux matières non organiques. Les antiseptiques font partie de la classe de médicaments servant le plus de nos jours et pas seulement en dermatologie. Ils permettent d’éliminer les débris et croûtes de la surface de la peau, de supprimer les bactéries de la couche cornée et de favoriser un drainage des lésions exsudatives et profondes. Ce sont d'excellents adjuvants à une thérapie anti-microbienne pour les problèmes cutanés infectieux. On les utilise autant en prophylaxie qu’en prévention chez les équidés. Ils peuvent avoir plusieurs objectifs comme: bactéricide, fongicide ou virucide. Indications : • Infections cutanées Les shampoings antiseptiques sont le traitement de choix lors d’infection cutanée infectieuse. • Désinfection de plaies • Nettoyage de la peau Ils permettent l’élimination des croûtes et débris avant l’application de produits antibactériens, antiparasitaires ou antifongiques. 144 a) La polyvidone iodée C’est un des antiseptiques les plus vieux, les plus connus et les plus utilisés. Pharmacodynamie : Action antibactérienne prolongée (4 à 6 heures) et rapide Action fongicide et virucide. Pharmacocinétique : Pas inactivé par les matières organiques. Spectre d’action : o Bactéries, dont les spores o Virus o Champignons Posologie et voie d’administration : Application cutanée. Effets indésirables : Assèchement de la peau. Peut provoquer des irritations, particulièrement pour les muqueuses. Contre-indications : Ne pas utiliser sur les équidés qui ont une peau sèche. Interactions médicamenteuses : Ne pas associer avec la chlorhexidine (antagoniste). 43 Noms déposés : Solution externe : IodosolR : flacon de 120ml VétédineR Solution ou Savon : flacon de 250ml ou 1L Pas de shampoing disponible. 145 Intérêts /Limites : Durée d’action prolongée (4 à 6heures). Emploi peut être difficile dans certain cas. b) La chlorhexidine Pharmacodynamie : Antiseptique large spectre (antibactérien, antifongique et antiviral). Action par rupture des membranes cellulaires bactériennes et coagulation des protéines cytoplasmiques. Pharmacocinétique : Pas inactivée par les matières organiques. Non irritante, non toxique et non asséchante pour la peau. N’a pas une grande efficacité sur les peaux avec une pathologie séborrhéique. Effet résiduel de plusieurs heures. Spectre d’action : o Beaucoup de bactéries sauf Pseudomonas et Serratia spp o Beaucoup de virus o Quelques champignons (dermatophyte) o Levures comme Malassezia Posologie et voie d’administration : Application cutanée 2 à 3 fois par semaine, à la concentration de 0,5% ou plus Effets indésirables : 146 Réactions d’irritation rarement observées. Contre-indications : Faire attention lors de son emploi au niveau des muqueuses oculaires et génitales. Interactions médicamenteuses : Ne pas associer avec la polyvidone iodée (antagoniste). 43 Noms déposés : Solution externe : AntiseptR Chlorhexidine 0,05% : solution externe, flacon de 100 à 250ml ChlorexivetR : solution externe, flacon de 120 ml ou 1L Shampoing : DouxoR Chlorhexidine : shampoing, flacon de 200 ou 500ml, AMM chien-chat PyodermR : shampoing, flacon de 200 ou 500ml, AMM chien-chat ShampooingR Chlorhexidine : shampoing, flacon 200ml, AMM chienchat Spray : DouxoR Chlorhexidine Micro émulsion : spray, flacon de 200ml, AMM chien-chat Intérêts /Limites : Non irritant, non toxique, non asséchant et non sensibilisant pour la peau. Ne ralentit pas la cicatrisation. 147 c) Le peroxyde de benzoyle Pharmacodynamie : Antibactérien, sébostatique, kératolytique, anti-prurit et cicatrisant, ainsi que nettoyage et stimulation des follicules pileux (flushing folliculaire). Agent oxydant réagissant avec les matières organiques qui déstabilise et détruit les membranes cellulaires bactériennes. Spectre d’action : o Bactéries Indications : • Pyodermite superficielle ou profonde • Syndrome kérato-séborrhéique Posologie et voie d’administration : Application cutanée, à la concentration de 2,5% au maximum. Effets indésirables : Irritation possible de la peau des équidés allergiques avec érythème et prurit. Assèchement de la peau. Contre-indications : Ne pas utiliser sur les peaux irritées ou ulcérées. Interactions médicamenteuses : Association avec un réhydratant ou émollient conseillé. 43 Noms déposés : PaxcutolR : Shampoing, flacon de 120, 250 ou 500ml, AMM chien. 148 Intérêts /Limites : Irritant et desséchant pour la peau de certains équidés (équidés avec une peau sensible ou trop sèche). d) Le lactate d’éthyl Pharmacodynamie: Antiseptique et sébostatique. Hydrolyse de l’acide lactique et de l’éthanol des bactéries entrainant la mort bactérienne. Pharmacocinétique: Liposoluble, donc bonne pénétration dans l’épiderme. Posologie et voie d’administration : Application cutanée avec une solution à 10%. Contre-indications: Mieux toléré sur les peaux inflammées que le peroxyde de benzoyle. 149 4. LES TOPIQUES KÉRATOMODULATEURS 2, 37 Pharmacodynamie: - Action kératolytique entrainant la diminution de l’épaisseur de la couche cornée par action directe sur les cornéocytes et le ciment intercornéocytaire. Il y a perte de cohésion des cellules, d’où élimination de la couche cornée excédentaire. - Action kératoplastique (kératomodulateur) avec une régulation de la cinétique et de l’activité des cellules de la couche basale afin de normaliser la kératinisation (renouvellement des cellules) et l’épithélialisation. - Action antiséborrhéique en freinant la sécrétion des glandes sébacées. - Action antiseptique et / ou anti-inflammation plus ou moins importante selon la molécule. Indications : • Etat kérato-séborrhéique • Troubles primaires de la kératinisation (étiologie idiopathique). • Troubles secondaires de la kératinisation (trouble de la prolifération, différenciation ou desquamation de l’épithélium) comme : Ectoparasitose (gale, phtiriose, …) Allergie cutanée Infection bactérienne cutanée Dermatophytose Maladie auto-immune 150 Il est extrêmement difficile de différencier les troubles primaires des troubles secondaires. Voie d’administration : Application locale cutanée 2 à 3 fois par semaine en moyenne jusqu'à amélioration clinique, puis la fréquence sera espacée. Le contact produit-peau doit être de 10 à 15 minutes suivi par un rinçage minutieux. Il est souvent nécessaire d’appliquer un émollient après un shampoing kératomodulateur. a) Le soufre 37, 42 Pharmacodynamie: Kératolytique à forte concentration (>2%), kératoplastique à faible concentration, anti-séborrhéique, antiprurigineux et antimicrobienne. Posologie et voie d’administration : Application locale cutanée 2 à 3 fois par semaine jusqu’à amélioration clinique, puis réduire la fréquence. Effets indésirables : Odeur nauséabonde à forte concentration. Asséchant pour la peau. Effet rebond quand il est employé seul ou à l’arrêt du traitement. Interactions médicamenteuses : Synergie de l’effet kératolytique avec l’acide salicylique. 43 Noms déposés : Tifène pommade : tube de 250ml 151 b) L’acide salicylique 37, 42 Pharmacodynamie: Kératoplastique à faible concentration et kératolytique à une concentration supérieure à 1%, réhydratant, action anti-inflammatoire modérée (antiprurit) et bactériostatique. Abaissement du pH cutané et augmentation de l’hydratation de la couche cornée, ce qui induit destruction et desquamation de la couche cornée. Posologie et voie d’administration : Application locale cutanée, shampoing 2 à 3 fois par semaine et crème application journalière, jusqu’à amélioration clinique, puis réduire la fréquence d’application. Solution de 2 à 5%. Interactions médicamenteuses : Synergie avec le soufre pour son effet kératomodulateur. 43 Noms déposés : En shampoing : SébolyticR : flacon de 200ml, AMM carnivore, 1 à 2 shampoings par semaine. En crème : ( DermaflonR crème : tube de 30 ou 100g, AMM équidé (indication crème cicatrisante) application journalière. ) DermaftoxR : tube de 100g, AMM équidé, 1 à 2 applications journalières. En gel : ( CompagelR Gel : tube de 250g, AMM équidé, indication traitement des inflammations musculo-squelettique) ) 152 En solution : ( DermaflonR solution : Flacon de 100 à 340mL, AMM équidé (indication solution cicatrisante) application journalière) HorsolR : flacon de 100mL, AMM équidé, application journalière. c) Le sulfate de selenium 37, 42 Pharmacodynamie : Kératolytique et kératoplastique, ainsi qu’un puissant antiséborrhéique et activité antifongique. Posologie et voie d’administration : Application locale cutanée une fois par semaine jusqu’à amélioration clinique. Effets indésirables : Irritations cutanées possibles surtout au niveau des muqueuses. Effet rebond si la concentration n’est pas bonne. 43 Noms déposés : Pas d'AMM équidé Intérêts / Limites : Traitement de 3° intention (au cas où les autres k ératomodulateurs ne fonctionnent pas). Ne pas utiliser trop fréquemment. 153 5. LES TOPIQUES RÉHYDRATANTS 37, 42 Ils permettent d’éviter la sécheresse épidermique et de restaurer une protection de la surface cutanée. Ils ont pour rôle d’adoucir, d’apaiser et de lubrifier la peau de l’animal. On distingue plusieurs types de topiques réhydratants : -Les émollients empêchent la sécheresse cutanée en apportant des microgouttelettes lipidiques (huiles végétales (olive, tournesol, amande), huiles animales (lanoline), minérales (paraffine, vaseline)) dans les espaces intercornocytaires. Ils adoucissent ainsi la couche cornée en rétablissant l’intégrité du film lipidique superficiel et en limitant la déshydratation. - Les hydratants attirent l’eau des couches profondes de l’épiderme au sein des couches superficielles de l’épiderme. Ils permettent ainsi de réhydrater la couche cornée. Ce sont donc des émollients non lipidiques. - Les agents occlusifs comme la vaseline, forment un film de recouvrement sur la peau, diminuant ainsi la perte d’eau vers le milieu extérieur et donc la déshydratation. Ils sont souvent utilisés après tout traitement antiseptique ou kératomodulateur afin d’éviter le dessèchement de la peau. Ils sont le plus souvent sous forme de spray ou de lotion. L’effet optimal est obtenu lorsque le réhydratant ou émollient est appliqué après le rinçage sur une peau encore mouillée, ou directement incorporé dans le shampoing. a) L’urée Cette molécule possède une activité hydratante, mais aussi kératolytique. Elle agit par augmentation de l’hydratation de la couche cornée pour son rôle hydratant et par solubilisation des précurseurs de la kératine pour son effet kératolytique. Son activité émolliente est augmentée lorsque la peau est légèrement humide (après un shampoing). 154 43 Noms déposés : HumidermR : AMM carnivore b) L’acide lactique Il possède une activité hydratante par augmentation de l’hydratation de la couche cornée. 43 Noms déposés : HumidermR : AMM carnivore SébodermR : AMM carnivore VetridermR : AMM carnivore c) Le propylène glycol Il possède une activité hydratante par augmentation de l’hydratation de la couche cornée. 43 Noms déposés : HumidermR : AMM carnivore d) La glycérine Elle possède une activité hydratante par augmentation de l’hydratation de la couche cornée. 43 Noms déposés : HumidermR : AMM carnivore 155 156 Conclusion: Le vétérinaire est face à un défi pratique lorsqu’il s’agit de traiter des dermatoses chez les équidés. D’une part, les molécules avec AMM pour l’espèce équine sont peu nombreuses, laissant un faible choix au vétérinaire. Des classes entières de molécules thérapeutiques ne comptent quasiment pas de produits commercialisés pour les équidés, comme les topiques, les antiparasitaires externes ou les immunosuppresseurs qui sont, pourtant, nombreux sur le marché des carnivores domestiques. Ce manque de molécules destinées au cheval met les vétérinaires en difficulté dans leur pratique de tous les jours et pourrait expliquer l’augmentation des résistances à certains produits (antibiotiques, antiparasitaires) à cause de leur emploi trop fréquent. D’autre part, les données bibliographiques sur l’utilisation de produits hors AMM (dose, fréquence d’administration ou toxicité), voire sur les produits avec AMM, sont quasi-inexistantes dans la littérature. Souvent, le praticien est obligé de se référer aux données bibliographiques concernant l’utilisation du produit chez les carnivores domestiques et d’extrapoler ces données aux équidés. De plus, les équidés sont plus sensibles que les carnivores ou les bovins aux effets toxiques des médicaments, surtout en dermatologie, étant donné que les traitements sont généralement de longue durée. Cela nécessite une grande précaution lors de la prescription et une bonne information des propriétaires sur les effets secondaires possibles et la réaction à avoir s’ils apparaissent. Les antibiotiques sont une famille très importante en dermatologie, vue l’importance des infections bactériennes primaires ou secondaires. Cependant, les effets secondaires sont fréquents et peuvent être redoutables. Aussi, le choix de l’antibiotique à prescrire doit être judicieux. Plus aucun antifongique administrable par voie générale n’a d’AMM pour l’espèce équine. Les glucocorticoïdes forment une famille qui est très employée. Un de leurs principaux effets est l’effet anti-prurigineux, supprimant ainsi le prurit, signe clinique 157 fréquent en dermatologie. Ils sont les seuls immunosuppresseurs d’utilisation courante chez les équidés. Bien que les effets indésirables soient fréquents et connus, leur usage est possible en prenant un certain nombre de précautions. Les antihistaminiques sont des molécules peu employées. Toutefois, elles méritent d’être employées pour leur effet antiprurigineux, mais uniquement sur le prurit causé par l’histamine. Bien que les antiparasitaires externes jouent un grand rôle en dermatologie, peu de produits sont commercialisés. A l’inverse, la famille des antiparasitaires internes, qui compte plusieurs produits commercialisés avec une AMM pour l’espèce équine, joue un rôle mineur en dermatologie. Enfin, les topiques sont de plus en plus employés dans les traitements des dermatoses. Cependant, le nombre de topiques commercialisés est très faible, obligeant les vétérinaires à prescrire des topiques destinés aux carnivores domestiques. 158 Annexe 1 : LEXIQUE BACTERIOLOGIQUE SPECTRE D’ACTIVITE : Le spectre d’activité d’un antibiotique peut être défini comme la liste des espèces bactériennes sensibles au sens clinique à un antibiotique. Certains antibiotiques sont dits « à spectre étroit » lorsqu’ils sont actifs sur un faible nombre de bactéries. D’autres dits « à spectre large » ont une activité plus étendue aussi bien sur les bactéries Gram + qu’à Gram -. RESISTANCE ACQUISE : On parle de résistance acquise lorsqu’une population bactérienne initialement sensible à un antibiotique, perd sa sensibilité et devient résistante envers cet antibiotique par la sélection de bactéries résistantes. Ces antibiorésistances sont un problème majeur pour la santé publique. EFFET BACTERICIDE / BACTERIOSTATIQUE : On distingue classiquement les antibiotiques bactériostatiques et bactéricides. On parle d’effet bactériostatique lorsque le nombre final de bactéries est inférieur à celui observé en l’absence de l’antibiotique, mais supérieur ou égal au nombre des bactéries ensemencées. On parle d’effet bactéricide lorsque le nombre final de bactéries est inférieur à celui de l’inoculum de départ. LE COMPORTEMENT TEMPS-DEPENDANT ET CONCENTRATION- DEPENDANT : On parle de comportement « concentration-dépendant » lorsqu’à partir d’une concentration seuil, le fait d’augmenter les concentrations en antibiotique, augmente la vitesse de bactéricidie. Dans ce cas, la durée d’exposition du germe à l’antibiotique semble avoir peu d’importance. A l’inverse, on parle de comportement « temps-dépendant » lorsque l’action antibactérienne est surtout proportionnelle au temps d’exposition du germe à l’antibiotique et peu influencée par les concentrations antibiotiques présentes, tant qu’une concentration seuil d’activité est présente. 159 Annexe 2: Les temps d’attente pour chaque produit pour les équidés destinés à la consommation humaine. Interdit : Ne pas administrer aux équidés destinés à la consommation humaine. Interdit lait : Ne pas utiliser chez les juments en lactation dont le lait est destiné à la consommation humaine. Molécule Produit commercial TA Viandes TA Lait Dépocilline 14 jours 8 traites Duplociline Interdit Interdit lait Duphapen Interdit Interdit lait Cortexiline 30 jours Interdit lait Duphapen Strep 30 jours 8 traites ’’ Histacline 30 jours 6 traites ’’ Intramicine 30 jours 6 traites ’’ Péni DHS 30 jours 8 traites ’’ Pénijectyl 30 jours 8 traites ’’ Procastrep 30 jours 5 traites Histabiosone 30 jours 4 traites Pen- Hista-Strep 30 jours 12 traites Ampicilline-colistine Ampicoline 21 jours 6 traites Ampicilline-colistine Allégrocine 21 jours 6 traites ’’ Ampidexalone 21 jours 9 traites ’’ Ampidiar 12 jours ----- Pénicilline G Pénicilline G Néomycine Méthylprednisolone Dihydrostreptomycine Pénicilline G Dihydrostreptomycine Pénicilline G Déxaméthasone Chlorphéniramine ’’ Déxaméthasone 160 ’’ Multibio 21 jours 6 traites ’’ Sodibio 21 jours Interdit lait Ceftiofur Excenel Interdit Interdit lait Cobactan 4 jours Interdit lait G4 60 jours --- Forticine 60 jours --- Vetrigen 60 jours --- Cortexiline 30 jours Interdit lait Colidiaryl 21 jours --- Amphoprim 5 jours 4 traites Cefquinone Gentamicine (veaux) Streptomycine Néomycine Erythromycine Sulfamide- Voir Péni Trimethoprime Avémix n°150 12 jours --- Bactotril 12 jours 12 traites Borgal 24% 14 jours 12 traites Duoprim 14 jours 12 traites Equibactin Vet 14 jours Interdit Lait Sulfacycline 12 jours 12 traites Tribissen Solution 10 jours 12 traites Enrofloxacine (bovin) Baytril 21 jours Interdit Lait Oxytétracycline Spray Duphacycline 0 jours 0 traites Oxytetrin 0 jours 0 traites Négérol aérosol 0 jours 0 traites Griséofulvine Dermogine 6 mois Interdit Lait Enilconazole Imavéral 0 jours 0 traites Prednisolone Histacline 30 jours 6 traites Méthylprednisolone Déméthyl 0 jours 0 jours Dépomédrol Interdit Interdit Lait Solumédrol 6 jours Interdit Lait Cortexilline 30 jours Interdit lait Thiamphénicol spray 161 Déxaméthasone Cortaméthasone 6 jours 6 traites Dexadreson 6 jours 6 traites Dexafort 14 jours 6 traites Dexalone Solution 6 jours 6 traites Dexalone Suspension 28 jours 14 traites Dexavene 6 jours 6 traites Dexazone 6 jours 6 traites Voren Sol Injectable 14 jours 6 traites Voren Dépôt 14 jours Interdit Lait Voren suspension 14 jours 6 traites Diurizone poudre 6 jours 6 traites Diurizone Injectable 3 jours 4 traites Naquadem 6 jours 6 traites Oedex 6 jours 6 traites Bimectine 34 jours Interdit Lait Divamectine 31 jours Interdit Lait Equimax 35 jours Interdit Lait Eqvalan 34 jours Interdit Lait Eraquell 30 jours Interdit Lait Furexel 30 jours Interdit Lait Horsipac 34 jours Interdit Lait Noromectin 28 jours Interdit Lait Equest 32 jours --- Equest Pramox 64 jours Interdit Lait Fenbendazole Panacur 8 jours 0 traites Oxibendazole Equiminthe 14 jours --- Vermeguine 14 jours --- Pyrantel Strongid 0 jours --- Dimpylate Dimpygal 14 jours 4 traites Sébacil 50% Sol 28 jours Interdit Lait Acadrex 0 jours 0 traites injectable Ivermectine Moxidectine Phoxim Fenvalérate 162 BIBLIOGRAPHIE : 1 : ALLAN, J., DOUGLAS, E. 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Pourtant, les produits commercialisés dans ces espèces sont peu nombreux. Il était donc important de regrouper toutes les données existantes sur les traitements dermatologiques dans ces espèces. Les principales molécules disponibles sont recensées et regroupées par classe thérapeutique : les antibiotiques, les antifongiques, les glucocorticoïdes, les antiprurigineux (avec antihistaminiques, acides gras essentiels), les immunomodulateurs (comprenant les immunosuppresseurs et les immunostimulants), les antiparasitaires externes et internes et enfin les topiques. Chaque principe actif est abordé selon le même schéma : pharmacodynamie, pharmacocinétique, indications, posologie, effets indésirables, contre-indications, interactions médicamenteuses, noms déposés, intérêt/limite. MOTS CLES : - Dermatologie - Thérapeutique - Equidés - Traitement - Cheval JURY : Président du jury : Monsieur le professeur FAURE 1er assesseur : Monsieur le professeur PIN 2ème assesseur : Monsieur le professeur CADORE DATE DE SOUTENANCE : 15 juin 2010 ADRESSE DE L’AUTEUR : 15 rue du Général Faidherbe 34500 Béziers 172