Rapport moral de l`association « Foi et culture

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17 octobre 2012
Rapport moral de l’association « Foi et culture scientifique » pour 2011-2012
Le président de FCS, Bernard Saugier, a présenté le rapport suivant.
ƒ 14 septembre 2011 : « Y a-t-il des valeurs universelles ? » en partant du livre de François Jullien « De
l'universel, de l'uniforme, du commun et du dialogue entre les cultures » présenté par Marie-Odile
Delcourt.
L’universalité, stricte et rigoureuse, est en philosophie une notion absolue, non négociable, une pure
expression de la raison, qui vaut loi (ex. : l’impératif catégorique de Kant). En science il s’agit de
« l’universalité propre aux lois de la nature dont la science a découvert enfin la nécessité logique ». Tandis que
l'universel s'édicte comme une loi nécessaire issue de la raison, ou mieux se prédicte, en amont de toute
expérience, le commun s'enracine dans de l'expérience; à la fois il s'approfondit en elle et l'enrichit. Dans la
Déclaration universelle des droits de l'homme, le hiatus est laissé entier, non médié, entre l'un et l'autre: entre
l'abstraction de la prescription universelle, d'une part, et le commun de la participation.
Dans le dialogue des cultures, nous, occidentaux, importons cette exigence d’universel. Or l’universel, « les
autres cultures ne s’en sont guère occupées, souvent même ne l’ont pas nommé ». L’universel n’est-il donc rien
de plus qu’ « un vieux rêve totalitaire de la philosophie » ? F. Jullien, connaisseur de la Chine et de l’Orient,
incite à dépasser ce blocage, à renverser les perspectives. Il voit dans la résistance culturelle, l’écart, qui apparaît
ainsi une source féconde pour « dépasser la stérilité des thèses opposées ».
La discussion insiste sur le lien entre universel et transcendance, et sur la nécessité de la connaissance
mutuelle et du dialogue pour que les différences de culture et de langue se transforment en richesse et pas en
conflit.
ƒ 12 octobre 2011 : « Sexualité, vérité, fraternité ». Quel regard chrétien ? Marc le Maire, Bernard Saugier
et Jacques Orfila, en partant d’interrogations sur la « théorie du genre »
Présentation dans les manuels scolaires, cadre historique et culturel, témoignages. On critique la présentation
d’orientations sexuelles dans le seul cours de SVT sans discussion philosophique, puis la discussion porte
surtout sur l’homosexualité : importance d’accueillir les homosexuels comme personnes dans les familles ou
l’Église (comme le Christ a accueilli la femme adultère) sans pour autant approuver leur comportement. À ce
sujet, il faudrait éviter de voir la sexualité comme l’aboutissement nécessaire d’une relation intime, et la
« théorie du genre » comme l’aboutissement normal de l’évolution de la société.
ƒ 9 novembre 2011 : « Le rapport entre masculin et féminin à travers Adam et Ève », par François Euvé ;
Assemblée Générale de l’association.
La domination de l’homme sur la femme serait « naturelle » et non justifiée par une situation sociale
particulière, et cela de St Paul à St Thomas d’Aquin et bien après. Mais le texte biblique est toujours lu dans un
contexte culturel particulier. Il faut prendre cela en compte pour que la lecture reste toujours modeste. Entre
Adam et Ève, la relation est sous le signe de la séduction/domination, deux formes de pouvoir qui continueront
avec Abel et Caïn, au lieu de l’alliance entre les êtres au profit de la vie, qui suppose un lien de réciprocité.
Un autre texte redonne espoir, le Cantique des cantiques, « le livre par excellence de l’accomplissement »
(Paul Beauchamp). C’est l’union qui prime, sans que pour autant les différences soient abolies. Les rôles sont
symétriques : « je suis à mon bien-aimé et mon bien-aimé est à moi » (6,3). Ils sont même inversés à l’égard de
la situation habituelle. En Gn 3,16, il était dit à la femme : « Ton désir (teshouqah) te poussera vers ton homme
et lui te dominera ». C’est la malédiction consécutive à la faute. En Ct 7,11 : « Je suis à mon bien-aimé [c’est
elle qui parle], et vers moi est son désir (teshouqah de nouveau) ».
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La discussion rapporte l’égalité de base du chapitre 1 de la Genèse « Dieu créa l’homme à son image, […]
mâle et femelle il les créa ». Ainsi « l’atome » d’humanité n’est pas un individu homme ou femme, mais un
couple homme femme qui à travers leurs différences sont unis par une relation d’amour et de dialogue. Mais il
reste dans l’Église une profonde inégalité dans les rôles réservés aux hommes et aux femmes.
ƒ 13 décembre 2011 : « Qu’est-ce que l’homme ? Un chemin d’humanisation (évolution biologique, progrès
de l'humanisme et développement spirituel) », par Marie-Odile Delcourt et Bernard Saugier
L’évolution culturelle présente divers aspects : scientifique et technique (progrès des connaissances et de
leurs applications), philosophique (moral en particulier), théologique ? Quels critères utiliser pour décider s’il y
a progrès moral, progrès religieux ?
Le cerveau humain présente une grande plasticité, il se forme par la relation avec les autres et
l’environnement et est très sensible au plaisir ainsi qu’à la contrainte. Émergeant du monde animal, l’homme en
conserve de nombreux traits mais se sent différent : il accède à une forme de transcendance qui fonde sa dignité
et lui permet d’exercer sa liberté et sa responsabilité. La dignité est d'abord le respect de soi et le respect des
autres.
Nous avons constaté que l’universalité des valeurs est plus une aspiration, un horizon, qu’une réalité. Les
droits de l’homme nous paraissent avoir une portée universelle et ont été réaffirmés avec force après la tragédie
de la Shoah mais ne semblent pas exportables dans toutes les cultures. Le mal, c’est refuser de grandir soi-même
ou de voir grandir l’autre. Ce peut être aussi vouloir grandir tout seul sans les autres ou contre les autres, dans
un désir de domination ou de possession.
Comment développer au mieux notre potentiel d’humanité ? Rechercher l’amour c’est vital, les blessures
d’amour sont des entraves terribles à notre cheminement d’homme. Lorsqu’on se sait aimé, on se sent reconnu,
on a confiance en soi : on est alors capable de donner le meilleur de soi-même avec un dynamisme renforcé.
Dans les Évangiles, le Christ porte un regard d’amour sur chaque personne qu’il rencontre ; lorsque cet amour
est reçu, il transforme la personne et le Christ peut alors dire « ta foi t’a sauvé(e) ». Où trouver un meilleur
exemple d’humanité ? Pascal disait « l'homme dépasse infiniment l'homme » et on peut voir comme sens de
l’histoire une montée vers plus de liberté.
D’autres questions ont été évoquées : « Que va-t-il se passer après la mort ? », « La prière peut-elle nous
rendre plus humains ? ». La notion d’âme est traditionnellement utilisée mais elle reste à préciser. Pour des
étudiants actuels, elle est à la fois le projet, l’avenir de la personne et ce qui constitue son unité. Cela rejoint le
désir de l’humanité pour connaître non seulement les lois qui régissent l’univers mais ce qu’il y a au-delà et
qu’on peut atteindre seulement par la prière.
3 réunions janvier-avril 2012, Croire et connaître : Découvrir la pensée de Michael Polanyi
ƒ 11 janvier 2012 : « Croire et connaître : que ce soit par la science ou à propos de Dieu, comment sait-on
quoi que ce soit ? » Introduction par Charis Quay.
Pour Polanyi, tout savoir est soit tacite, soit enraciné dans un savoir tacite. Le savoir tacite est celui qu’on
possède sans pouvoir l’expliciter : un pianiste ou un skieur ne peuvent pas expliciter tous les mouvements
nécessaires à leur pratique, on reconnaît le visage d’une personne sans pouvoir expliciter les détails permettant
cette reconnaissance. La connaissance globale est qualifiée de « niveau focal » de conscience, et les détails de
« niveau subsidiaire ». D’un niveau subsidiaire peut émerger un niveau supérieur qui a sa propre logique : ainsi
une montre donne l’heure mais on ne peut pas connaître cette fonction par l’étude physico-chimique de ses
composants : il existe un fossé logique entre ces niveaux. La vie présente une succession de niveaux émergents
les uns des autres ; l’homme et en particulier son sens moral est quelque part au sommet de ce que l’univers a pu
faire émerger. Enfin l’homme peut s’incorporer (indwell) des outils matériels (canne, marteau), des outils
intellectuels (théorie) et des pratiques (jouer du piano, skier) : c’est le savoir tacite.
Pour Polanyi, il existe une réalité, et le sujet connaissant a la responsabilité d’entrer en contact avec cette
réalité, qui n’est ni objective ni subjective mais personnelle. La transmission du savoir se fait par apprentissage
auprès de quelqu’un qui s’est incorporé un art, une pratique ou une théorie, dans la cadre d’une tradition portée
par une communauté. Le rôle de l’intuition personnelle dans la découverte est fortement souligné, alors qu’il est
souvent caché dans les comptes rendus des revues scientifiques.
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ƒ 8 février 2012 : « La philosophie 'personnelle' de Michaël Polanyi : essai de situation », par Pierre
Bourdon
Polanyi, lorsqu'il philosophe, reste un scientifique et fait explicitement appel à l'expérience personnelle du
lecteur. Il a connu les guerres mondiales, l'antijudaïsme hongrois puis allemand, la planification soviétique de la
science, l'hégémonie positiviste logique... C’était un penseur engagé, promouvant la liberté et la responsabilité
morale, individuelle et collective. Ses intuitions les plus profondes sont par nature indémontrables, puisqu'elles
relèvent de la composante tacite et fiduciaire (de foi).
MP prend chez Franz Brentano la notion fondamentale d'intentionnalité qu’il complète ainsi : non seulement
l'acte de conscience a toujours une visée mais il a aussi toujours une origine. En particulier l'acte de
connaissance, qui intéresse au premier chef Polanyi, nécessite des éléments de départ, appelés 'subsidiaires',
pour viser un but précis, appelé 'focal'. En cela il se distingue du gestaltisme selon lequel c’est la 'forme' globale,
le tout, et non les parties, qui est la donnée immédiatement perçue. Polanyi rejette aussi le dualisme cartésien, le
déisme newtonien, le réductionnisme laplacien qu’il réfute par la notion d’émergence (un niveau ne peut pas
être expliqué par le niveau inférieur), et l’empirisme de Mach.
Marqué par son expérience personnelle des totalitarismes soviétique et nazi qui ont perverti la science, il
souhaite rétablir, toujours de l'intérieur, les véritables idéaux de la science qui sont la vérité et la liberté, pour
qu’elle puisse jouer un rôle moral et social positif, et même, qu'elle puisse servir de modèle à une 'société libre
d'explorateurs'. Il reproche à Kuhn son relativisme, qui tend à faire de la science une pure construction
historique et sociale et minimise la continuité scientifique au moment des changements de paradigme.
Pour Polanyi, l’émergence constitue le fait majeur de l'évolution biologique: se focaliser par conséquent
exclusivement sur les mécanismes et les microévolutions, comme le fait largement la biologie contemporaine,
est donc un parti-pris auto-mutilatoire. Il défend une métaphysique ouverte à Dieu, d'une part à travers le
concept d'émergence, et d'autre part à travers la restauration de la pertinence scientifique de la notion de cause
finale.
Selon R. Gelwick « Le but de Michaël Polanyi n'était pas d'inventer un nouveau concept mais de renouveler
les fondements moraux et spirituels de notre culture, appauvrie par la réduction de la réalité aux objets tangibles,
et incapable de poursuivre ses valeurs et ses idéaux, parce qu'ils étaient considérés comme non réels. ».
ƒ 14 mars 2012 : Échange avec notre évêque, Mgr Dubost, en visite pastorale dans notre Secteur.
Sujets abordés :
1. Projets de "plateau scientifique de Saclay" et implication des chrétiens, avec un lieu de culte, un foyer pour
étudiants et une équipe d’animation (Dominique Grésillon). À ce propos Charis Quay regrette que les
universités françaises ne donnent pas de culture générale apprenant aux étudiants à réfléchir, avec
notamment une réflexion sur l’histoire des sciences.
2. Interprétations fondamentalistes de la Bible proposées par des scientifiques chrétiens ; il s’agit du procès en
béatification de Jérôme Lejeune : plusieurs d’entre nous refusent le concordisme de ses propos sur la
Genèse et l’apparition de l’homme et craignent que cette béatification soit très mal perçue dans le monde
scientifique, alors qu’un tel concordisme est très minoritaire parmi les scientifiques chrétiens. Notre évêque
est très sensible à ces remarques qu’il partage, mais par ailleurs nous met en garde contre une vision trop
réductionniste, dogmatique et même scientiste de l’évolution fermée à toute foi, ce contre quoi a lutté aussi
Polanyi.
3. Questions sur Vatican II et l’Église aujourd’hui ; Le concile a bien traité du monde et de l’Église en
distinguant l’institution d’une part, et la richesse des laïcs appelés à la sainteté, d’autre part, mais sans
vraiment articuler la relation entre les deux, c’est un travail qui reste à faire, d’où les incompréhensions et
difficultés actuelles.
ƒ 11 avril 2012 : « Polanyi et la théologie », par François Euvé.
Polanyi est principalement un philosophe des sciences mais paradoxalement il a trouvé plus d’écho chez les
théologiens que chez les philosophes. Il s’intéresse à l’avenir de la culture européenne, qu’il voit menacé par un
positivisme appuyé sur les sciences, une attitude d’esprit qui risque de déboucher sur le scepticisme et le
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nihilisme. Il pense toutefois que science moderne peut contribuer au développement de la civilisation, à
condition d’inclure un élément religieux qui lui donne son sens.
La démarche de Michael Polanyi procède d’une réflexion sur la connaissance. Pour lui, il n’y a pas de
connaissance sans une certaine foi, pas nécessairement religieuse : c’est la confiance dans des principes qui ne
peuvent pas être démontrés. Ainsi, on postule que la réalité du monde est intelligible. Toute connaissance
suppose un engagement, une postulation. Comment alors vérifier la validité du discours scientifique ou du
discours religieux ? Plus par leur cohérence globale que par leur capacité à expliquer un fait précis. La recherche
scientifique n’est pas seulement la confrontation avec une réalité matérielle, c’est aussi un échange entre des
personnes au sein d’une communauté dépendant d’une tradition. On apprend par l’exemple, par la pratique, plus
que par la transmission d’un savoir théorique. Avery Dulles a rapproché ce fonctionnement de celui de l’Église
Polanyi insiste sur la liberté de la recherche comme une dimension essentielle de la pratique scientifique. La
créativité n’est pas opposée à la tradition. Au contraire, une tradition bien comprise est source de créativité.
Cette liberté de recherche existe aussi en théologie, même si l’éventail de « modèles » n’est pas aussi large que
dans le champ des sciences, pour respecter la cohérence de la communauté croyante que certaines positions
peuvent diviser. L’histoire de la théologie est faite de révisions doctrinales qui visent à redire la même réalité,
mais dans des contextes divers. Critiquant un scientisme encore largement répandu, Polanyi contribue à abattre
le mur qui sépare trop radicalement la démarche scientifique de la démarche croyante. Par ailleurs, il peut
montrer la fécondité d’un dialogue mutuellement critique et aider la théologie à ne pas se laisser enfermer dans
ses particularités.
ƒ 9 mai 2012 : « Qu’est-ce que l’homme ? »
1 - Universalité et particularités culturelles de nos choix de valeurs, par Françoise Levesque
De nombreuses questions quotidiennes se posent en termes de choix entre deux options contraires, comme
liberté et autorité, liberté et loi, agir et subir, ordre et désordre, pur et impur, etc. On peut regrouper ces couples
en un petit nombre de dualités fondamentales appelées bi-valeurs: Être et Avoir, Soi et Les Autres, Individu et
Groupe (ou Holisme et Individualisme), Un et Multiple (ou Uniformité et Diversité), Égalité et Hiérarchie,
Liberté et Contrainte, Mobile et Immobile (ou Permanence et Changement ou Tradition et Innovation), pour les
plus fréquemment rencontrées. Ces bivaleurs se rencontrent dans divers pays de diverses cultures, elles ont une
portée universelle, même si on ne peut pas toujours définir précisément les deux termes, et s’il existe d’autres
bi-valeurs plus liées à une culture particulière, comme le pur et l’impur en Inde.
J’ai une préférence pour une des deux valeurs, mais la valeur opposée a aussi un aspect positif, et la
préférence varie avec la culture, et pour une même culture avec le domaine considéré. Je peux préférer la liberté
à la contrainte, en reconnaissant que la contrainte est utile et parfois nécessaire. Exclure systématiquement une
des deux options conduit à une impasse, par exemple une société sans aucune hiérarchie, ou encore sans aucune
contrainte, ou au contraire sans aucune liberté. Ainsi tout intégrisme conduit à une impasse.
Les deux termes d’une bi-valeur sont également légitimes, mais le choix de l’un d’eux va conduire à des
différences dans le type d'homme, de famille, d'entreprise, de société. Prendre conscience de cette égale
légitimité des deux valeurs favorise le respect et la possibilité de collaboration entre personnes de cultures
différentes. On pourra alors imaginer des personnes ou institutions servant de médiateurs entre les deux termes
d’une bi-valeur.
Suit une lecture selon ce modèle des bi-valeurs du livre de Philippe d'Iribarne « L'épreuve des différences »
sur la « philosophie Lafarge du management ».
2 - L’art pariétal au paléolithique : du symbolisme au religieux ?, par Georges Armand.
À l’orée de l’humanité, néandertaliens et sapiens ont innové et exprimé une palette de sentiments, de
sensations propres à l’humain en pratiquant les inhumations intentionnelles, en réalisant des structures et
graphismes symboliques, des images et peintures signifiantes dont la beauté nous touche profondément.
Georges a conclu : « J’espère que vous avez ressenti la sympathie, l’affection, l’amour au sens « d’amour du
prochain » que je porte à ces êtres humains qui étaient et restent nos frères et sœurs en humanité. Ayant vécu
dans un environnement rude, hostile, dangereux, ils ont, malgré tout, éprouvé le besoin de regarder vers,
d’entrer en relation avec un au-delà de la Vie … »
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ƒ 13 juin 2012 « Comment connaît-on ? Comment transmettons-nous une connaissance ? » M. Polanyi nous
éclaire-t-il ?
DL souligne l’importance et l’efficacité d’une vision réductrice en physique statistique : elle permet d’établir
une cohérence entre des propriétés très variées. Polanyi est très critique du réductionnisme à cause des niveaux
d’émergence. Conclusion ?
GA critique la position de Polanyi selon laquelle le détachement (du sujet) et le doute méthodique ont
conduit au scepticisme et au nihilisme, car leur apport a été considérable pour l’essor de la démocratie. Il ne
trouve pas chez Polanyi la notion de réfutabilité qui caractérise pour Popper le domaine scientifique.
Voici quelques thèmes abordés :
1. Connaître : Une mise en relation. De l’objectif et du subjectif. De l’explicite et du tacite.
2 - Connaître : Compréhension ou dévoilement ? A-t-on accès à la vérité ?
3 - Ce qui nous pousse à apprendre : la curiosité, la soif de savoir, le besoin, la récompense, le plaisir, la
recherche de la jouissance , l'admiration pour les merveilles de la nature, la recherche du bonheur de vivre,
l’imitation de l’autre que l’on admire, le désir de comprendre le monde pour agir, un idéal, être utile…
4 - Transmettre, comment et pourquoi, avec l’importance de la relation et de l’affectif : « Si on croit en eux
et qu’on prend du plaisir à ce qu’on leur présente, les élèves aimeront apprendre. ». Pour que cette
transmission se passe bien, il faut « s’appuyer sur ce que la personne sait déjà, le background de l’étudiant,
ses connaissances tacites. » « Ne pas gravir le Cervin par la face nord du premier coup ! », « rendre la
matière attrayante avec des images concrètes tirées de l’expérience quotidienne, faire parler les équations ».
« Dans un premier temps, tu regardes et je fais. Dans un deuxième temps, tu fais, je regarde et je corrige.
Enfin tu fais et on regarde ensemble le résultat. Si l’enseigné acquière une remarquable maîtrise, c’est alors
une des plus grandes joies professionnelles qu’on puisse éprouver. »
Discussion
« Dans connaître, il y a une forme de corps à corps avec, je ne sais pas si c’est avec la réalité, mais il y a une
forme de lutte. » (JO). « Il me semble que pour connaître, il faut approfondir, il faut une familiarité avec quelque
chose. » (FM) cf. Polanyi.
Connaître Dieu, comment ? C’est d’une personne vivante qu’il s’agit. « Dieu vient en relation avec l’homme.
Connaître Dieu, c’est entrer en relation avec Lui. On ne peut décrire ni analyser cette relation, mais on éprouve
ses effets. » Émerveillement, découverte de l’autre, doute, expérience, affects, relation, partage, confiance,
gratuité, etc.
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