Rendez-vIe 2011 - Cercles des Naturalistes de Belgique

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Les Rendez-Vie de l’environnement, année 2011.
Cette rubrique vous donnera l’envie de prendre rendez-vous avec la vie, au sens large, qui nous entoure. Ces
aperçus hebdomadaires sont de petites fenêtres qui s’ouvrent pour que chacun se rende compte de la richesse
incroyable qui se trouve sous nos yeux, sous nos pas, à la portée de nos oreilles! En général, les sujets illustrés
correspondent à une observation ou une découverte réalisée lors de nos différentes formations (stages, leçons de
nature, excursions guidées, etc.). Bon voyage et à bientôt!
Semaine 1
(du 27 déc. au 2 janvier)
Semaine 2
(du 3 au 9 janvier)
Semaine 3
(du 10 au 16 janvier)
Repas de fête pour cet épervier femelle (Accipiter nisus) ! Foie gras d’étourneau
sansonnet (Sturnus vulgaris) à la sauce d’ «airelles sanguines», élevé en plein air par
les voisins, aux graines de tournesol très riches en graisses et en sel. Ce fut
certainement délicieux au vu du peu de reliefs de repas présents: plumes de contours
ôtées par touffes.
Souvent planté en ornement, l’if (Taxus baccata) est en réalité toxique. Seul l’arille
rouge qui entoure entoure les graines toxiques, voire mortelles, est dénué totalement
de toxicité et est comestible. Le principe toxique (feuillage, écorce, graine) est un
mélange d’alcaloïdes, dont la taxine, beaucoup plus abondant en hiver (2 % en janvier)
qu’aux autres saisons (0,6 % en mai).
L’Hibernie grisâtre (Agriopis leucophaearia) est un papillon réellement hivernal. Il vole
en une seule génération de février à mi-mars. Les mâles comme ici sur la photo, se
retrouvent parfois posés sur les troncs en plein jour, même si habituellement ils se
cachent dans les crevasses ou les écorces. Les femelles, brachyptères, se rencontrent
régulièrement à la base des troncs, tôt le matin.
Semaine 4
(du 17 au 23 janvier)
Les fruits de la viorne obier (Viburnum opulus) sont consommés par une trentaine
d’espèces d’oiseaux: bouvreuil, moineau domestique, pinsons des arbres et du Nord,
verdier, sizerin, linotte mélodieuse, grosbec, etc. L’oiseau le mieux adapté à la
digestion des substances toxiques présentes dans le noyau est le jaseur boréal. Son
foie est, toute proportion gardée, plus volumineux que chez un autre oiseau et permet
leur élimination plus rapidement. En période hivernale, lors d’invasions, il n’est pas rare
de l’y rencontrer.
Semaine 5
(du 24 au 30 janvier)
Comme quoi ceux qui pensent qu’il n’y a pas de champignons en hiver se trompent
largement ! Voici une espèce de polypore très rare en Belgique observé au pied d’un
chêne, en forêt de Fagne: Spongipellis pachyodon. Ressemblant quelque peu à un
pied-de-mouton par sa couleur et sa consistance, il s’en distingue notamment par
l’absence de pied véritable même si, dans le cas présent, un semblant de pied latéral
était perceptible. L’hyménophore est constitué ici d’un groupe serré d’aiguillons ou
dents (en fait plutôt intermédiaires !) sous le chapeau ce qui en fait un polypore assez
inhabituel. Parasite de faiblesse du chêne, de l’érable, du hêtre ou encore du noyer, il
devient saprophyte une fois l’arbre mort.
Semaine 6
(du 31 janvier au 6 février)
La technique de chasse de la musaraigne musette (Crocidura russula) est typique
d’une espèce carnassière. Elle court vivement sur le sol et se faufile entre les mottes,
sonde en permanence les mousses et les feuilles mortes en flairant longuement et en
remuant son museau de tous côtés. De cette façon, elle trouvera ses mets favoris :
vers de terre et de nombreux insectes, comme ici la chrysalide d’un Pyralidae.
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Semaine 7
(du 7 au 13 février)
Semaine 8
(du 14 au 20 février)
Semaine 9
(du 21 au 27 février)
C’est dans les aulnaies riveraines, en février-mars, qu’il faut chercher ce petit
champignon saprophyte. En effet, Ciboria amentacease nourrit exclusivement de
chatons mâles d’aulne pourrissants et donc des chatons du printemps 2010 (!). Avec
son long pied (2-3 cm de long) et son apothécie à marge finement ciliée de blanc et
bientôt crénelée-incisée, de ± 1 cm de diamètre, ce petit ascomycète brunâtre reste
malgré tout difficile à trouver.
Quand il gèle très fort et pendant une longue durée, l’eau contenue dans l’écorce et
même dans le bois des arbres se congèle, entraînant une augmentation en
conséquence de volume et leur éclatement par endroits. S’observent alors des écorces
fendues longitudinalement; c’est ce que les forestiers appellent les gélivures.
Comme toutes les mésanges, cette Mésange charbonnière (Parus major) est arboricole
et se nourrit dans les arbres, parfois en emportant l’une ou l’autre graine glanée dans le
voisinage. Pour la décortiquer, elle assène la graine de nombreux coups de becs en
son milieu, créant un net sillon. Les pattes jointes, ainsi que les doigts, permettent de
maintenir solidement cette graine contre la branche, alors que le doigt dirigé vers
l’intérieur (notre index) évite de la faire rouler... Quelle technique !
Semaine 10
(du 28 février au 6 mars)
Au sortir de l’hiver, certains papillons nocturnes ayant passé la mauvaise saison au
stade adulte, se remettent en activité, offrant des observations parfois exceptionnelles
tel que cet Acleris umbrana, constituant la troisième donnée belge. La chenille se
nourrit à l’intérieur de feuilles enroulées, appartenant à une diversité d’arbres et
arbustes : prunelliers, aubépines, saules, cornouillers…
Semaine 11
(du 7 au 13 mars)
Semaine 12
(du 14 au 20 mars)
Cette année 2011 nous a permis de remarquer une production exceptionnelle de grains
de pollen. De nombreux arbres (chênes, hêtres, bouleaux et quelques conifères) ont
produit jusqu’à 20 fois plus de grains de pollen que les valeurs moyennes
(respectivement : 8848 grains par m3d’air, 1425, 282 et 1791). En effet, le nombre de
grains de pollen dépend principalement de l’influence des conditions météorologiques,
notamment lors de la formation des inflorescences. Les froids prolongés suivis de
températures clémentes ont permis la formation de nombreuses inflorescences
d’arbres très divers presque simultanément.
Les gibbérellines sont des hormones végétales qui induisent notamment la levée de
dormance chez les bourgeons et les semences. Ses effets ont été découverts en 1926
au Japon au cours d’étude sur l’infection du riz par le champignon Gibberella fujikoroi.
Mais ce n’est que dans les années 1950, que sa structure a été déterminée. Par contre,
les mécanismes d’action au niveau moléculaire de ces hormones restent encore
totalement inconnus.
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Semaine 13
(du 21 au 27 mars)
Les Plécoptères sortent dès les premiers rayons de soleil en hiver surtout si la
température atteint 10° C. Ils recherchent des supports pour capter cette énergie
solaire ; ils ont ainsi une prédilection pour les tiges sèches de graminées, comme la
baldingère au bord des grands cours d'eau ou la molinie dans les landes tourbeuses…
Semaine 14
(du 28 mars au 3 avril)
Chez cette jeune Chouette hulotte (Strix aluco) tombée du nid sans dommage, on peut
nettement observer les ébauches de plumes qui entourent l’œil. En outre ce dernier est
protégé par non pas deux mais trois paupières : une supérieure et une inférieure
logiquement, mais aussi ce que l’on appelle la membrane nictitante. Cette troisième
paupière est translucide et recouvre l'œil pour le protéger et l'humidifier tout en
permettant une certaine visibilité.
Semaine 15
(du 4 au 10 avril)
La période de vol du Satellite (Eupsilia transversa) est de fin septembre à fin avril. Ce
papillon de nuit passe donc l’hiver à l’état adulte. D’avril à juin, c’est la chenille que l’on
rencontre. Elle est omnivore, se nourrissant des feuilles de nombreux arbres et
arbustes ; néanmoins lorsque qu’elle est assez grande, elle se repaît de chenilles
d’autres espèces !
Semaine 16
(du 11 au 17 avril)
Ce petit champignon de 2 à 5 cm de haut se reconnaît au premier coup d’œil. Il vit sur
des débris végétaux et sur le bois pourrissant, dans les fossés à eaux courantes, aux
endroits très humides et marécageux. Visible de mai à septembre, la mitrule des marais
(Mitrula paludosa) est répandue mais jamais fréquente.
Semaine 17
(du 18 au 24 avril)
Semaine 18
(du 25 avril au 1er mai)
Le Bombyx disparate (Lymantria dispar) est un papillon d’origine européenne et
asiatique, qui a été introduit accidentellement aux États-Unis en 1868. Cent ans plus
tard, son aire s’étend à l’ensemble du territoire, dévastant certaines années, les forêts
et les parcs. Sur le continent européen, il existe de nombreux ennemis naturels, dont
quatre espèces de Braconidae, trois d’Ichneumonidae, ainsi que six diptères
Tachinidae. Ici, cinq larves de ces tachinaires se sont nourries d’une chrysalide, en sont
sortie pour se nymphoser et ont donné naissance quelques jours plus tard à des
adultes. La régulation se fait naturellement…
La Rhagie à deux bandes (Rhagium bifasciatum) est un coléoptère longicorne
saproxylophage, ce qui signifie que sa larve se nourrit de bois mort en décomposition.
Cette espèce est inféodée aux conifères et ne se retrouve que sous l’écorce des bois
morts, tombés ou abattus. Il s’agit donc d’une espèce qui bénéficie des pratiques
demandées aux forestiers, consistant à conserver du bois mort.
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Semaine 19
(du 2 au 8 mai)
Semaine 20
(du 09 au 15 mai)
Semaine 21
(du 16 au 22 mai)
Semaine 22
(du 23 au 29 mai)
En se promenant dans des forêts de chênes, notre ouïe est attirée par de très
nombreux petits bruits de chute, environ 2-3 toutes les secondes. En regardant de plus
près les feuilles des plantes herbacées d’où proviennent ces bruits, ou même les toiles
d’araignées, on constatera immédiatement une quantité incroyable d’excréments de....
chenilles ! Sur les 120 espèces de chenilles possibles sur chênes, 27 espèces sont très
courantes appartenant à 9 familles dont celle des Géomètres qui est la mieux
représentée (12 sp.). Les défoliations sont donc le fait d’un cortège riche de chenilles
d’espèces différentes agissant souvent simultanément.
Au pied d’une haie où poussent notamment de nombreux jeunes plants d’érable
sycomore, sur une longueur de cinq mètres, au minimum 118 découpes de feuilles ont
comptabilisées. Ces dernières sont caractéristiques de l’action d’un Mégachile
(Megachilespp.), abeille confectionnant un abri larvaire à partir de ces fragments de
feuilles tendres. La durée de chaque découpe ronde ou ovale est très rapide, entre 8 et
11 secondes...
Les organes sexuels mâles (étamines) et femelles (pistils) d’une même fleur ne sont
pas toujours fonctionnels et mûrs au même moment. Cette stratégie oblige la
fécondation avec d’autres individus mûrs à des moments légèrement différents. La
protogynie est le fait qu’une fleur (hermaphrodite) est fonctionnellement femelle puis
mâle. Chez la petite pimprenelle (Sanguisorba minor), dans un premier temps, les
stigmates rouges sortent de la fleur à peine ouverte ; alors que les étamines de la
même fleur ne mûriront que le lendemain, une fois les stigmates fécondés (par une
autre fleur) desséchés.
Clitellaria ephippium est une mouche de 10 à 13 mm, dont le corps est noir et dont le
mesonotum présente une pubescence rouge. Ses larves sont prédatrices dans les
fourmilières notamment de Lasius fuliginosus, une fourmi qui installe ses grandes
colonies dans les creux d'arbres. Le développement larvaire dure de 3 à 4 ans. Les
femelles adultes déposent leurs oeufs à l'entrée, ou dans le nid même de la fourmihôte.
Semaine 23
(du 30 mai au 05 juin)
Les Gordius sont des vers ronds qui sont à l’origine d’un parasitisme particulier chez
les invertébrés. Le plus connu d’entre eux est le Dragonneau (Gordius aquaticus) qui
se développe dans le corps des orthoptères, en s’y nourrissant des corps graisseux.
Pour rejoindre un cours d’eau, il modifie le comportement de l’insecte, le faisant se
déplacer la nuit vers un plan d’eau et le faisant plonger. C’est alors que le Gordius
s’extirpe rejoignant son milieu aquatique. La présence de ce ver est un bon indice de la
grande pureté et de la bonne oxygénation de l’eau.
Semaine 24
(du 6 au 12 juin)
Parmi les phryganes, ou trichoptères, certaines larves construisent et se protègent
dans un fourreau mobile de soie recouvert de divers matériaux. Elles s’y
nymphoseront. Quelques espèces fabriquent un filet fixe sur un support et y vivent
jusqu’à la nymphose. D’autres encore vivent librement, sans fourreau ni filet, et se
nymphoseront logiquement librement, comme c’est le cas ici. On peut distinguer par
transparence les yeux, les trois paires de pattes et l’abdomen. Les larves à fourreaux
sont phytophages, celles qui fabriquent des filets, planctonivores et enfin, les larves
libres sont des prédateurs.
Semaine 25
(du 13 au 19 juin)
Myathropa florea fréquente les lisières forestières. Cette mouche butine les fleurs et se
les réserve en chassant agressivement les autres syrphes qui voudraient aussi s’en
nourrir. Elle se reconnaît facilement par sa grande taille (10-14 mm) et le dessin
rappelant les yeux et la bouche d’une tête de mort. Les larves se trouvent dans de
petites flaques d’eau qui se maintiennent entre les racines ou dans des cavités des
arbres.
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Semaine 26
(du 20 au 26 juin)
Semaine 27
(du 27 juin au 3 juillet)
Semaine 28
(du 04 au 10 juillet)
Semaine 29
(du 11 au 17 juillet)
Semaine 30
(du 18 au 24 juillet)
Le limodore à` feuilles avortées (Limodorum abortivum) est une orchidée presque
dépourvue de chlorophylle. Son alimentation carbonée principale n’est donc pas
réalisée par l’absorption photosynthétique du CO2 atmosphérique mais très
probablement par l’assimilation de matières carbonées puisées, par l’intermédiaire
d’ectomycorhizes, dans des champignons du genre russule. Connu pour ses éclipses
prolongées, le limodore réapparaît souvent lors de la mise en lumière d’une zone
contigüe de sa station, laissant suggérer un rôle important de la lumière dans le
processus physiologique de la floraison.
Chacun de nous a déjà pu observer les traces laissées par l’écureuil sur les fruits du
noisetier ou du charme, sur les cônes d’épicéas ou sur les bourgeons de conifères.
Mais ici, il s’agit de traces de consommation d’un fruit passant souvent inaperçu mais
particulièrement abondant cette année : celui de l’orme. L’écureuil nous étonnera
d’ailleurs par la minutie avec laquelle il arrive à extraire l’akène de son aile !
Chez certaines fleurs, les organes sexuels sont animés de mouvements qui répondent
à l’attouchement d’un insecte. Les étamines dressées de l’épine-vinette (Berberis
vulgaris) s’inclineront rapidement vers un insecte venant s'abreuver de nectar. À cette
occasion, le pollen saupoudrera l’insecte en heurtant les anthères. Cette stratégie
développée par les fleurs favorise la fécondation.
Les coléoptères de la famille des Meloidae sont particulièrement intéressants à cause
de leur cycle vital complexe, qui fait intervenir une larve primaire très différente
morphologiquement des larves des stades ultérieurs. La ponte d’environ dix mille œufs
se fait dans le sol. Les jeunes larves qui en sortent grimpent immédiatement sur une
fleur, à l'aide de fortes griffes; ce sont les triongulins. Elles attendent alors que leur hôte
cible arrive, une abeille. Mais seul un petit nombre d’entre elles trouvent un hôte
adéquat, comme dans le cas présent, où un triongulin a été trouvé sous le rostre d’une
punaise.
Qu’est-ce ? Une guêpe ? Une abeille ? Étonnamment, il s’agit d’un papillon ! En effet,
la Sésie apiforme (Sesia apiformis) est un Lépidoptère actif de jour. Elle illustre à`
merveille le mimétisme batésien, c’est-à-dire le fait de prendre les couleurs,
l’agencement des motifs, les allures et les comportements d’un insecte dangereux,
parfois éloigné phyllogéniquement. La Sésie, totalement inoffensive, bénéficie alors
d’une protection efficace et peu énergivore.
Semaine 31
(du 25 au 31 juillet)
Tel est pris qui croyait prendre ! Cette ouvrière de Poliste (Polistes biglumis) en train de
dévorer une petite mouche, fait elle-même office de repas à une araignée de la famille
des Tomisidae. Belle illustration d’une chaîne alimentaire.
Semaine 32
(du 01 au 07 août)
La découverte d’un oiseau bagué est source de renseignements utiles à l’écologie de
l’espèce rencontrée. Le site Internet de coordination du bagage européen des oiseaux
(www.euring.org) permet, en quelques jours à peine, de connaître l’historique de
«votre» oiseau. Ainsi ce Goéland argenté (Larus argentatus) a été bagué le 12 juin
2007 à Oostende et y est resté pratiquement toute sa vie, comme peut le prouver cette
vingt-deuxième découverte, en ce même lieu, ce 9 juillet dernier. Ce fait illustre à
merveille ce que l’on appelle la philopatrie, c’est-à-dire l’instinct ou la tendance d'un
individu de revenir ou de rester dans la zone de sa naissance.
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Semaine 33
(du 08 au 14 août)
Semaine 34
(du 15 au 21 août)
Semaine 35
(du 22 au 28 août)
Semaine 36
(du 29 août au 4 sept.)
Semaine 37
(du 5 au 11 septembre)
Semaine 38
(du 12 au 18 septembre)
Semaine 39
(du 19 au 25 septembre)
La chenille de la Dicranure (Cerura vinula) vit sur le saule marsault et différents
peupliers. Ses belles colorations vertes ont laissé place à un orange pâle. Fait
probablement dû à la sortie de dizaines de larves de petits hyménoptères parasitoïdes
ayant perforé (points noirs visibles sur la photo) en maints endroits le corps de la
chenille encore vivante mais moribonde. Une fois sortis, ces minuscules guêpes tissent
des cocons blancs pour s’y nymphoser.
La présence d’un champignon parasite Uromyces pisi, au sein de l’Euphorbe petitcyprès (Euphorbia cyparissias) induit une production d’hormones végétales ne
permettant plus à l’Euphorbe de former des tiges latérales et des fleurs. Sa croissance
est alors complètement modifiée.
Il n’est pas rare de trouver certaines cicadelles, ici ce Speudotettix subfusculus, munies
d’une excroissance noirâtre en avant de son corps. Il s’agit d’un sac qui fait saillie et
dans lequel se trouvent la larve et ses exuvies d’un Dryinidae. Cet hyménoptère est
endoparasite de la cicadelle et s’en nourrit jusqu’à la vider. Au cours de la saison, ce
sac herniaire devient de plus en plus volumineux, pour finalement éclater et libérer la
larve qui se laisse tomber pour ensuite tisser un cocon de soie.
Sur les 26 espèces d’opilions rencontrés en Belgique, le plus facile à identifier est
Dicranopalpus ramosus. Sa position au repos, c’est-à-dire les pattes largement
étendues perpendiculairement au corps, et surtout les pédipalpes fourchus ne laissent
aucun doute. Mâle ou femelle ? Rien de plus facile, chez les femelles l’apophyse des
pédipalpes est large, au bout arrondi et entièrement poilue.
Les Conopidae, ici Conops scutellatus, sont des parasitoïdes, en particulier de
bourdons, d'abeilles et de guêpes, chez lesquels la femelle dépose un oeuf unique
dans l'abdomen. Cela se produit en vol, alors que le Conopidé femelle tient l'abdomen
de sa victime en position fixe à l'aide de structures spéciales de son propre abdomen.
La larve se développe à l'intérieur, au détriment de son hôte, et se nymphose quand
son hôte meurt.
La tête d’un ver luisant (Lampyris noctiluca) porte des mandibules particulièrement
acérées afin d’infliger des morsures aux escargots dont il se nourrit. Néanmoins, ces
morsures ne provoquent quasi aucune réaction de la proie, cette dernière liquéfiée
sous l’action d’un anesthésiant efficace permettant une digestion extra-orale.
Croissant dans un ancien drain d'une pessière tourbeuse à sphaignes, le lactaire
sombre (Lactarius fuscus) dégage une odeur de noix de coco extraordinaire, plus fort
encore que son cousin Lactarius glyciosmus. Découvert cette semaine à Oignies, au
sud de l'Entre-Sambre-et-Meuse et plus particulièrement en Ardenne occidentale, il
pourrait s'agir de la première mention en Belgique.
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Semaine 40
(du 26 sept. au 2 octobre)
Semaine 41
(du 3 au 9 octobre)
Semaine 42
(du 10 au 16 octobre)
Semaine 43
(du 17 au 23 octobre)
Semaine 44
(du 24 au 30 octobre)
Semaine 45
(du 31 oct. au 6 novembre)
Semaine 46
(du 7 au 13 novembre)
Chacun de nous connaît les fruits des érables... les fameux hélicoptères. Ces fruits
secs indéhiscents sont groupés par deux, formant de la sorte ce que les botanistes
appellent des disamares. Mais la Nature réserve bien des surprises en produisant
quelquefois des «trisamares» originales.
En soulevant la litière forestière, il est heureux de découvrir la chrysalide d’un papillon
nocturne, ici celle de l’écureuil (Stauropus fagi), et d’y observer l’énigmatique
cremaster, du grec kremastêr, qui suspend. Il s’agit du dernier segment abdominal
modifié en crochets et permettant à la chrysalide de se maintenir aisément à un tapis
de soie ou au cocon plus ou moins lâche.
à l’automne, les feuilles d’arbres, notamment, présentent quasi systématiquement des
traces linéaires aux courbures très particulières. Par transparence, ces sinuosités nous
font découvrir un monde insoupçonné : celui de larves mineuses. Ici, la taille, la forme
et l’emplacement de la mine, ainsi que la disposition des excréments en demi-cercle,
permettent de dire qu’il s’agit d’une chenille de la Nepticule des feuilles d’orme
(Stigmella lemniscella).
Durant leur phase parasite, les larves des acariens appartenant aux Trombidiidae se
trouvent sur leurs «arthropodes-hôtes». Lorsqu’elles les quittent, elles vivent dans le
sol, l’humus, les mousses et la litière, durant toutes les autres phases de leur
développement. Ainsi, les adultes de Trombidium et Eutrombidium, comme l’Acarien
velouté (Eutrombidium rostratus), passent le plus clair de leur temps dans ces mêmes
milieux. Leur émergence à la surface dépend de la quantité de soleil et, chez certaines
espèces, également des précipitations.
La période de vol du Porte-plume (Ptilophora plumigera) commence après les
premières gelées d’au- tomne. Elle ne s’étend en général que sur quelques soirs. Ils
éclosent donc pratiquement tous en même temps chaque année. Les antennes très
longuement plumeuses des mâles les rendent très esthétiques.
En cette période, sous les nombreux platanes plantés pour l’ornement, notamment
dans les villes, les feuilles s’accumulent. Sur chacune d’elle se trouvent de grandes
mines (parfois jusqu’à dix par feuille) réalisées par la chenille du Phyllonorycter du
platane (Phyllonorycter platani), un micro-lépidoptère de la famille des Gracillariidae.
Heureusement, l’arbre ne semble pas être affectés négativement par leur présence.
Depuis 2001, cette espèce a entrepris une forte expansion de son aire de distribution.
Le Psoque à quatre taches (Graphopsocus cruciatus) est une des espèces foliicoles les
plus communes, trouvée dans les arbres et arbustes. Ses dessins alaires la rendent
très facile à identifier. Les adultes sont observables de mai à novembre, puis l’espèce
hiverne à l’état d’œuf. Souvent, ce psoque vit sous des toiles relativement lâches mais
aussi étendues, tissée de préférence à la surface inférieure des feuilles.
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Semaine 47
(du 14 au 20 novembre)
Semaine 48
(du 21 au 27 novembre)
Semaine 49
(du 28 nov. au 4 déc.)
Semaine 50
(du 5 au 11 décembre)
Semaine 51
(du 12 au 18 décembre)
Semaine 52
(du 19 au 31 décembre)
La Puce de mer (Talitrus saltator) ou Talitre est un petit crustacé sauteur qui vit en
bordure de mer, inféodé aux plages de sable, à la partie supérieure desquelles il
creuse de profondes galeries où il s'abrite la journée. En hiver, le Talitre préfère les
parties plus élevées de la plage, généralement au-delà même de l'influence de
l'inondation des marées d'équinoxes et des plus fortes marées de printemps, et il
s'enfonce plus profondément. En effet, au printemps et durant la période de
reproduction (mai à août), les zones de terrier migrent vers la mer et sont moins
profondes.
Grrrou...Grrrou...Grrrou... tels sont les cris émis en vol et en continu par les Grues
cendrées (Grus grus), portant jusqu'à quatre kilomètres par vent favorable. Pour
émettre ce son de klaxon enroué, la Grue possède une longue trachée passant dans
l’os creux du sternum, qui amplifie les cris. D’octobre à décembre, de 60 à 80 000
grues traversent le ciel du nord-est au sud-ouest, survolant principalement l’Ardenne,
pour se diriger vers l’Espagne.
Le Lipoptène du cerf (Lipoptena cervi) est un Diptère Hippoboscidae qui est commun
dans les régions où ses hôtes sont abondants. En effet, il parasite les cervidés (cerf,
daim, chevreuil) et occasionnellement les blaireaux et sangliers. En automne, ses ailes,
initialement bien développées, se brisent près de la base ne laissant alors que des
moignons triangulaires où se distingue encore la base des nervures.
De nombreuses familles d’oiseaux se reposent sur une patte. Ce fait est bien connu,
par exemple chez les mouettes, goélands, sternes, canards, limicoles... Mais chez les
passereaux, ce comportement est rarement observé, particulièrement chez ceux qui se
trouvent dans les arbres. La vidéo de ce Pinson des arbres (Fringilla coelebs) montre la
façon dont il maintient sa patte droite à l’abri du froid, bien au chaud, enfoncée dans
son plumage.
Mais que devient le Muscardin (Muscardinus avellanarius), l'un des plus gracieux
rongeurs, durant l’hiver ? Il hiberne, certes, mais où et comment ? Les nids
d'hibernation sont situés sur le sol ou dans la litière. Entre décembre et avril, les
périodes de torpeur durent de 2 à 27 jours. Durant les réveils spontanés, la
température corporelle est de 36.7 °C. Cependant, durant la torpeur, la température
corporelle est très proche de la température du sol ; mais quand la température
descend à -3 °C, la température corporelle se maintient entre -0.4 et -0.8 °C,
température à laquelle le muscardin présente des dépenses énergétiques minimales.
En plein hiver, il est possible de rencontrer des adultes de papillons ! Où cela ? Par
exemple, dans les grottes, la où passe l’hiver l’Incertaine (Triphosa dubitata) au stade
adulte pour réapparaître aux mois d’avril et mai. Les plantes-hôtes de ses chenilles
sont le Nerprun purgatif et la Bourdaine, à l’instar du Citron (Gonopteryx rhamni),
papillon de jour bien connu.
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