Face au franc fort, 40% des entreprises vaudoises réduisent

17Economie
Le Temps
Jeudi 7 mai 2015
de l’Ecole polytechnique fédérale
de Zurich (EPFZ). «Le franc fort se
paie cher», ont relevé mercredi les
experts du KOF, en publiant les
résultats de leurs enquêtes pour
le mois d’avril. (ATS)
Swatch fustige la politique
de prix de ses concurrents
Le patron de Swatch Group Nick
Hayek fustige la politique de prix
des autres entreprises horlogères.
Selon lui, de nombreuses mar-
ques ont surréagi en ajustant
immédiatement leurs prix lors de
l’abandon du taux plancher de
l’euro. «Une telle politique à court
terme est dommageable pour
l’ensemble de l’industrie horlo-
gère suisse», affirme Nick Hayek
dans un entretien accordé mer-
credi à la «Handelszeitung». (ATS)
Entreprises Monde
Nouvelles perquisitions
dans des bureaux d’Uber
De nouvelles perquisitions ont
été menées mercredi dans les
bureaux de la société américaine
de covoiturage Uber à Chengdu
(centre de la Chine), a annoncé à
l’AFP un membre de la commis-
sion des transports de la ville. La
Panorama
Entreprises suisses
La cybercriminalité
sous-estimée
Les entreprises suisses sous-esti-
ment les menaces que pose la
cybercriminalité, selon le cabinet
d’audit et de conseil KPMG.
Insuffisamment protégées, trop
réactives, la majorité des firmes
comptent d’abord sur la techno-
logie pour se défendre, négli-
geant le facteur humain. La
cybercriminalité a causé en 2014
environ 200 millions de francs
de dommages économiques.
Actuellement, près de deux
entreprises sur trois se recon-
naissent comme une cible poten-
tielle de choix, selon une en-
quête de KPMG publiée
mercredi. (ATS)
Les entreprises paient la
hausse du franc au prix fort
Depuis l’abandon du cours plan-
cher de l’euro, les entreprises
suisses constatent une dégrada-
tion de leur situation. Elles sont
en outre majoritairement scepti-
ques quant à l’évolution future de
leurs affaires. Une première en
trois ans, selon le Centre de re-
cherches conjoncturelles (KOF)
police «s’est rendue» dans les
bureaux d’Uber afin d’«obtenir
des informations», a ajouté cet
officiel. (ATS)
Economie Monde
Hausse du taux
de chômage au Portugal…
Le taux de chômage au Portugal a
augmenté pour le deuxième
trimestre d’affilée en s’établissant
à 13,7% entre janvier et mars,
contre 13,5% au dernier trimestre
2014, a annoncé mercredi l’Insti-
tut national des statistiques (Ine).
Cet indicateur reste toutefois
nettement en dessous de celui
enregistré au premier trimestre
2014 (15,1%) ou du record histo-
rique atteint il y a deux ans
(17,5%). (ATS)
… alors qu’il baisse
en Grèce
Le taux de chômage en Grèce, le
plus élevé d’Europe, s’est établi à
25,4% en février sur un an, pour-
suivant sa lente baisse, a indiqué
mercredi le service des statisti-
ques grecques (Elstat) selon des
chiffres révisés. Il y a un an, en
février 2014, le taux de chômage
était de 27,2%. (ATS)
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Face au franc fort, 40% des entreprises
vaudoises réduisent leurs prix de vente
> Sondage Pour
compenser l’effet
monétaire, les
réflexes des patrons
vaudois sont les
mêmes qu’en 2011
> La perspective
de contingents freine
les investissements
Servan Peca
2011 et 2015, même combat. Il
faut dire que l’adversaire a le
même visage et le même nom: le
franc fort.
Selon les résultats de la der-
nière enquête de la Chambre vau-
doise de commerce et d’industrie
(CVCI), présentés mercredi soir à
ses membres, les entreprises du
canton ont, à quelques excep-
tions près, pris les mêmes mesu-
res qu’il y a quatre ans, lorsque
l’euro flirtait déjà avec la parité
face au franc.
Ce n’est pas une surprise. Le
coup de sonde auquel ont parti-
cipé 1036 entreprises, entre le
23 février et le 7 avril, met surtout
en évidence le fardeau du franc
suisse. Son niveau actuel préoc-
cupe 28% des répondants. Soit
13% de plus que l’an dernier, lors-
qu’un euro valait encore 1,20
franc. Cet aspect monétaire est
quatrième au classement des pré-
occupations. Il était septième lors
du dernier baromètre. Devant lui,
un podium habituel: la situation
économique (56%), la concur-
rence (37%) et la recherche de
nouveaux clients, citée par 35%
des sondés. Trois défis dont l’im-
portance varie aussi en fonction
des effets de change.
Pour faire face à un franc qui
nuit à leur compétitivité, les en-
treprises vaudoises ont avant
tout réduit leurs prix de vente.
Elles sont quatre sur dix à l’avoir
déjà fait. Comme en août 2011,
avant que la Banque nationale
suisse n’instaure le taux plancher.
Trois sur dix vont prospecter de
nouveaux marchés. aussi,
comme il y a quatre ans.
En revanche, elles sont un peu
plus nombreuses à vouloir bais-
ser leurs effectifs (17%, contre
14% en 2011). Pour réduire les
coûts en francs suisses, les pa-
trons décident aussi d’acheter da-
vantage en zone euro. Ils étaient
presque un quart à faire le pas, il y
a quatre ans. Désormais, seuls
17% des répondants cherchent
d’autres fournisseurs. «Ce type de
mesures a déjà été décidé en 2011
et pendant le taux plancher», fait
remarquer le directeur adjoint de
la Chambre vaudoise de com-
merce et d’industrie, Guy-Phi-
lippe Golay, pour expliquer cette
différence.
Sur le plan monétaire, 2011 et
2015 méritent d’être distingués
sur au moins un point. Il y a qua-
tre ans, tout le monde l’avait vu
venir. En janvier dernier par con-
tre, la surprise était totale. Para-
doxalement, cette brutalité appa-
raît moins pénalisante que la
montée progressive du franc, en-
tre 2009 et 2011. Seulement un
cinquième des patrons vaudois
considèrent aujourd’hui que le
franc fort a un «fort impact néga-
tif» sur leurs affaires, contre un
quart en 2011.
Ils sont par contre un tiers à
avoir coché la case «faible impact
négatif», contre, aussi, un
quart, avant le taux plancher. Le
signe, selon Guy-Philippe Golay,
que comme le dit désormais la
BNS, les entreprises ont eu trois
ans de répit pour se préparer à
vivre avec un franc aussi fort. En
d’autres termes, que le nouveau
franc fort fait moins mal
qu’avant. Ou que les entreprises
vaudoises sont moins sensibles à
la douleur.
De manière générale, les pers-
pectives en termes d’emploi et de
rentabilité restent positives,
grâce à une année 2014 plus que
satisfaisante. 35% des entreprises
du canton ont réalisé une crois-
sance de leur bénéfice de plus de
4%, l’an dernier.
La vraie mauvaise nouvelle de
ce sondage, c’est la frilosité des
patrons à investir. 30% d’entre
eux veulent réduire leurs inves-
tissements dans un futur proche.
Pour Guy-Philippe Golay, l’incer-
titude est aujourd’hui trop im-
portante pour qu’ils se décident à
acheter de nouveaux équipe-
ments ou à construire de nouvel-
les unités de production.
Et le franc fort n’en est pas for-
cément la cause première. «C’est
surtout l’avenir de l’immigration
qui pose problème. Les entrepri-
ses veulent savoir si elles pour-
ront encore embaucher selon
leurs besoins.» Aux conséquences
du vote du 9 février 2014 vient
s’ajouter un autre projet législatif
en construction. Celui, fiscal, de
la fin des statuts spéciaux.
20% des patrons
jugent que le franc
grève fortement leurs
affaires, contre 25%
il y a quatre ans
L’ éc on o mi e r om an d e r és i st e m oi ns a ux ve n ts co n tr ai re s q u e l a s u is se
> Le PIB romand devrait
croître de 0,8% en 2015 et
1,4% en 2016. Contre 0,9
et 1,8% pour la Suisse
Prudence. Tel était le maître mot
mercredi à l’issue de la présentation
à Genève des prévisions de l’institut
CREA publiées, chaque année, par
les six banques cantonales roman-
des. Car les questions ne man-
quaient pas dans l’audience. Et pour
cause. Pour la première fois depuis
2004, la croissance du produit inté-
rieur brut (PIB) romand (+0,8%) de-
vrait s’inscrire en dessous de celle de
la Suisse (+0,9%) en 2015. Pire,
l’écart devrait s’agrandir en 2016
avec une croissance attendue à 1,4%
en territoire romand contre 1,8%
outre-Sarine.
Alors que peut bien expliquer
une telle différence? Et pourquoi
faut-il se montrer si prudent? Pour
Jean-Pascal Baechler, conseiller éco-
nomique à la Banque Cantonale
Va u do i s e ( B C V ) e t c oo r d in a t e u r d u
projet, la situation actuelle est parti-
culièrement incertaine. Si l’abandon
du taux plancher devrait coûter 1%
de croissance environ à la Suisse ro-
mande cette année, l’effet d’autres
variables reste moins quantifiable,
explique-t-il. Et notamment l’évolu-
tion de la situation économique en
zone euro.
Croissance divisée par deux
L’incertitude ambiante n’expli-
que toutefois pas les différences de
croissance escomptées d’un extrême
à l’autre du pays. Questionné, Jean-
Pascal Baechler y voit, lui, plusieurs
raisons. Premièrement, les moteurs
de l’économie romande ne tournent
plus à plein régime, souligne-t-il. Le
secteur tertiaire, qui représente trois
quarts de l’activité, devrait ainsi croî-
tre de 0,7% cette année. Contre 1,8%
en 2014. Dans leur ensemble, les ser-
vices financiers devraient retrouver
leur niveau de croissance de 2014
l’année prochaine, soit 4,1% après
une chute à 1% pour 2015. La situa-
tion s’annonce plus délicate pour le
secteur de l’hôtellerie-restauration,
touché de plein fouet par le franc
fort. Ce dernier devrait ainsi décroî-
tre de 0,5% cette année en Suisse ro-
mande et de 1% en 2016.
Reste les secteurs des services et
du commerce. Le premier devrait se
tasser cette année, du fait notam-
ment que moins d’entreprises vien-
nent s’installer en Suisse romande
que par le passé, tandis que le se-
cond devrait chuter, toujours selon
l’étude, dans le sillage d’une baisse
de l’activité commerciale mondiale.
Au final, le rythme de croissance de
l’économie romande qui repré-
sente un quart de l’économie natio-
nale avec un PIB nominal de
155,2 milliards de francs en 2014
sera divisé par deux cette année.
«Prospère, mais peu
gourmande»
Egalement présente mercredi
lors de la présentation, Valérie Le-
maigre, chef économiste à la BCGE, a
quant à elle pointé du doigt les
changements financiers intervenus
ces derniers mois pour expliquer la
baisse de croissance, notamment à
Genève. «Ici, 50% de l’activité écono-
mique est liée au commerce de gros
et à la finance, explique-t-elle. Soit
des domaines extrêmement sensi-
bles aux variables financières, tels
que les taux de change et les taux
d’intérêt. Or, poursuit-elle, on ne sait
tout simplement pas quel sera l’im-
pact du changement de ces varia-
bles, et surtout des taux d’intérêt né-
gatifs, sur les entreprises.» Voilà
pourquoi, selon elle, la prudence
s’impose.
En attendant, les Romands pour-
ront se consoler avec une comptabi-
lité physique supérieure à celle des
Suisses alémaniques. Pour la hui-
tième publication annuelle du PIB
romand, les banques cantonales
avaient en effet choisi cette année de
mettre en lumière cet indicateur
économique «complémentaire au
PIB» dans leur rapport. Il en ressort
que les Romands produisent
8420 francs de PIB par tonne de ma-
tière consommée chaque année.
Contre 6766 francs pour les Suisses
alémaniques.
Sébastien Dubas
252015105
045%4035
30
la production à l’étranger
horaires de travail
nouveaux marchés
de change
43
46
10
33
13
28
14
23
31
19
6
11
7
7
4
7
7
4
moins de
30 employés
plus de
100 employés
Baisse des salaires
Déplacement de
Hausse des prix de vente
Augmentation des
Prospection des
Réduction des effectifs
Réorientation des achats
Couverture des risques
Baisse des prix de vente
Mesures de lutte contre le franc fort,
en % des 1036 répondants
SOURCE: CVCI
Les entreprises vaudoises baissent leurs prix
L’ Et at ge n ev oi s
a reçu Uber en
toute discrétion
> Tr a n s p o r t s Première
rencontre tenue secrète
Dejan Nikolic
Mercredi en milieu d’après-midi,
soit peu après le point presse heb-
domadaire du Conseil d’Etat, le ma-
gistrat genevois chargé de l’Econo-
mie Pierre Maudet s’est entretenu
avec les représentants d’Uber. Une
première depuis la récente interdic-
tion des activités de la société amé-
ricaine à Genève. La rencontre s’ins-
crit dans le sillage du dialogue
intervenu voilà plusieurs semaines
entre les autorités et les taxis gene-
vois, en guerre contre la société
américaine.
Interpellé sur le contenu des dis-
cussions, Pierre Maudet n’a pas sou-
haité faire de commentaire, préci-
sant à travers ses services de
communication vouloir réserver
«les informations [de cette séance]
pour les parties prenantes». Même
réaction au sortir de l’entretien –
de la part d’Uber, pourtant initiale-
ment disposé à faire part de ses im-
pressions.
Lobbyiste venu de Bruxelles
Qu’a-t-il bien pu se dire à cette
occasion? La prise de contact s’est-
elle bien déroulée? D’autres ren-
dez-vous sont-ils prévus? Si oui,
quand? L’issue des consultations de
mercredi, qui auront duré plus
d’une heure, reste secrète. Il devait
être question d’expliquer les points
de vue respectifs sur la légalité des
activités d’Uber à Genève et
d’échanger à propos des contours
prévus pour la nouvelle loi sur les
taxis, annoncée pour cet été par le
conseiller d’Etat chargé de ce dos-
sier.
Ont notamment pris part à
l’échange avec Pierre Maudet: Steve
Salom, directeur d’Uber pour la
Suisse romande, Pierre-Dimitri Go-
re-Coty, son responsable pour l’Eu-
rope de l’Ouest, et Mark MacGann,
le nouveau directeur des relations
politiques de la start-up califor-
nienne pour l’Europe, le Moyen-
Orient et l’Afrique, et ancien lob-
byiste pour le groupe NYSE
Euronext à Bruxelles. «Je ne peux
vous dire ni s’il est prévu un autre
rendez-vous avec les autorités ge-
nevoises, ni si ce dernier entretien
s’est bien passé, car nous ne voulons
à ce stade donner aucune impres-
sion de satisfaction ou de décep-
tion, voire caractériser de quelque
manière que ce soit cette entrevue.
To ut c e q ue j e p e ux v o us d i re, c ’e st
qu’Uber souhaite poursuivre le dia-
logue», explique ce dernier.
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