D’autres qui furent bien moins convaincus d'incendie que de haine pour le genre humain. On fit
de leurs supplices un divertissement : les uns, couverts de peaux de bêtes, périssaient dévorés
par des chiens ; d'autres mouraient sur des croix, ou bien ils étaient enduits de matières
inflammables, et, quand le jour cessait de luire, on les brûlait en place de flambeaux. Néron
prêtait ses jardins pour ce spectacle, et donnait en même temps des jeux au Cirque, où tantôt il
se mêlait au peuple en habit de cocher, et tantôt conduisait un char. Aussi, quoique ces hommes
fussent coupables et eussent mérité les dernières rigueurs, les coeurs s'ouvraient à la
compassion, en pensant que ce n'était pas au bien public, mais à la cruauté d'un seul, qu'ils
étaient immolés ».
2. L’incendie de Rome d’après Suétone (Vie des Douze Césars, Néron, 38)
« (Néron) n'épargna ni le peuple ni les murs de sa patrie. Quelqu'un, dans un entretien familier,
ayant cité ce vers grec: “Que la terre, après moi, périsse par le feu!”, “Non, reprit-il, que ce soit
de mon vivant.” Et il accomplit son voeu. En effet, choqué de la laideur des anciens édifices,
ainsi que des rues étroites et tortueuses de Rome, il y mit le feu si publiquement, que plusieurs
consulaires n'osèrent pas arrêter les esclaves de sa chambre qu'ils surprirent dans leurs maisons,
avec des étoupes et des flambeaux. Des greniers, voisins de la Maison dorée, et dont le terrain
lui faisait envie, furent abattus par des machines de guerre et incendiés, parce qu'ils étaient bâtis
en pierres de taille. Le fléau exerça ses fureurs durant six jours et sept nuits. Le peuple n'eut
d'autre refuge que les monuments et les tombeaux.
Outre un nombre infini d'édifices publics, le feu consuma les demeures des anciens généraux
romains, encore parées des dépouilles des ennemis, les temples bâtis et consacrés par les rois de
Rome ou pendant les guerres des Gaules et de Carthage, enfin tout ce que l'antiquité avait
laissé de curieux et de mémorable.
Il regardait ce spectacle du haut de la tour de Mécène, charmé, disait-il, de la beauté de la
flamme, et chantant la prise de Troie, revêtu de son costume de comédien. De peur de laisser
échapper cette occasion de pillage et de butin, il promit de faire enlever gratuitement les
cadavres et les décombres; mais il ne permit à personne d'approcher des restes de sa propriété.
Il reçut et même exigea des contributions pour les réparations de la ville, et faillit ainsi ruiner
les provinces et les revenus des particuliers ».
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Ndt : (1) « J'aime à lire les Actes des Martyrs ; mais j'avoue mon attrait particulier pour ceux qui retracent les
combats qu'ont soutenus les femmes chrétiennes. Plus faible est l'athlète, plus glorieuse est la victoire ; car c'est
alors que l'ennemi voit venir sa défaite du côté même où jusqu'alors il triomphait. Ce fut par la femme qu'il nous
vainquit ; et c'est maintenant par elle qu'il est terrassé. Elle fut entre ses mains une arme contre nous ; elle
devient le glaive qui le transperce. Au commencement, la femme pécha, et pour prix de son péché eut la mort en
partage ; la martyre meurt, mais elle meurt pour ne pas pécher. Séduite par une promesse mensongère, la femme
viola le précepte de Dieu ; pour ne pas enfreindre sa fidélité envers son dite vin bienfaiteur, la martyre sacrifie
plutôt sa vie. Quelle excuse maintenant présentera l'homme pour se faire pardonner la mollesse, quand de
simples femmes déploient un si mâle courage ; quand on les a vues, faibles et délicates, triompher de l'infériorité
de leur sexe, et, fortifiées par la grâce, remporter de si éclatantes victoires ? » (s. Jean Chrysostome, Homil. De
diversis novi Testamenti locis.).
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