Chiroptères et infrastructures de transport terrestre

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Direction territoriale Est
Chiroptères et infrastructures
de transport terrestre
Journée COTITA
François NOWICKI - Division Environnement
14 novembre 2014
Photo :  laurent Arthur
Centre d’é
d’études
d’expertise sur les risques,
’études et d’
l’environnement, la mobilité
mobilité et l’
l’amé
am énagement
14 novembre 2014
Chiroptè
Chiroptères et infrastructures de transport terrestre
Avertissement :
le Cerema réalise pour le compte du Ministère (Direction
Des Infrastructures de Transport) le guide faisant l’objet
de cette présentation. A la date de la réunion, le guide
n’est pas validé, sa rédaction finale interviendra fin 2015.
La présentation faite doit donc être reçue comme un état
de l’art exprimé par le Cerema, n’engageant en aucune
manière le ministère, et ne correspondant pas forcément
au contenu final du guide.
2
Photo :  laurent Arthur
1.
Généralités
• 34 espèces en France métropolitaine
les Rhinolophidés
appendice nasal en forme
de fer à cheval
(ex : gd & petit rhinolophe)
les Vespertilionidés
forme de leur tragus (petit
pavillon interne de l'oreille)
(28 sp)
les Minioptéridés
Les Molossidés
museau court + un front bombé
1 seule espèce = Minioptère de
Schreibers
queue qui dépasse nettement
de l'aile postérieure1 seule sp :
le Molosse de Cestoni.
3
Copyright MNHN Bourges
Copyright J.P. Deballe
Copyright D. Nills
• Seuls mammifères pratiquant le vol actif
• Activité essentiellement nocturne
Système de repérage
Écholocation
Gde précision de
détection
Détection d’1 fil de
1/10ème de millimètre
=
par émission
d'ultrasons
mais
distances de détection
faibles pour certaines
espèces
4
difficulté de détection des
véhicules
se
déplaçant
rapidement
notamment
depuis l'arrière ou le coté
• Espèces françaises toutes insectivores
Peuvent ingurgiter jusqu'à 800 insectes en une nuit de chasse
Strat
Straté
égies de chasse et de vol
propre à l'esp
l'espè
èce
• Une niche écologique spécifique
glanent les insectes sur le feuillage (Oreillards)
capturent les insectes au sol (Grand murin),
chassent très haut en altitude (Noctules),
saisissent les proies en rasant la surface de l'eau,
attendent les insectes à l’affût, perchées dans les arbres,
profitent des points lumineux (lampadaires,...).
5
• Un cycle biologique lié à la ressource
alimentaire
Une période d'activité qui va
du printemps à l'automne
Une période d'hibernation
disponibilité en insectes
Vivent au ralenti
6
Sortie de l'hiver
réveil & départ des
gîtes d'hivernage
À l’automne
Constitution des
réserves pour
l'hiver
Reproduction
Transit
Gîtes d’été
Parfois gdes distances
Utilisation de g î tes de
transit
♀
♂
mise--bas
gîtes -> mise
+ élevage des
jeunes
d'estivage,
gîtes d'estivage
aux conditions
moins favorables
Durant l’hiver
Gestation mise en
pause
fécondation différée au
suivant (stock de sperme)
Vivent au ralenti
sur leur réserves
Phase de réveil -> boire, déféquer,
relancer le syst. immun., voire chasser
7
printemps
• Une biologie qui les rends sensibles
Un faible taux de reproduction annuel
=
1 jeune
Une partie seulement des femelles
fécondes mettent bas
=
entre 30 et 70%
Un faible taux de survie des jeunes la
1ère année
=
entre 30 et 40 %.
8
• Menaces
qualité de la nourriture disponible et un risque d'empoisonnement
direct ou indirect par des produits chimiques (agriculture, … )
Perte de territoire de chasse
Interruption de la léthargie hivernale
Une perte ou une
qualité des gîtes
Collisions
En 2009, 1/3 des espèces sont
menacées ou quasi-menacées en France
métropolitaine
13
surconsommation des réserves
• Protection, statut
Tous les chiroptères de France métropolitaine
Ainsi que leurs habitats sont protégés
au titre de l’arrêté ministériel du 23 avril 2007
destruction, mutilation, capture ou l'enlèvement, perturbation
intentionnelle des animaux dans le milieu naturel les mammifères
(33 espèces de chiroptères, pour l'instant)
ainsi que la destruction, l'altération ou la dégradation des sites de
reproduction et des aires de repos de ces animaux.
par les annexes II et IV de la directive européenne « HabitatsFaune-Flore
14
• Un domaine vital composé de 3 éléments
4 grandes catégories :
Les gîtes
•Gîte d'hibernation
•Gîte d'été (Mise bas et élevage)
•Gîte de transit
•Gîte d'accouplement (swarming)
9
Milieu obscur
T° et
hygrométrie
relativement
constantes
Grotte, ponts,
mines, combles,
blockhaus,
trou de pics …
Les routes de vol
• Déplacement en fonction des saisons
Entre gîtes d'hiver et gîtes d'été
de 1 000 à 2 000 kilomètres chez les espèces migratrices
de 5 à 100 km pour des espèces sédentaires
Entre les gîtes d'été et les zones de chasse
les distances varient en fonction des espèces et du milieu environnant
Jusqu’à 20 km
10
•2 grandes catégories de déplacement en fonction des espèces
fonction des niches écologiques exploitées et
des caractéristiques de leur écholocation
celles
qui
arrivent
à
s'affranchir de ces éléments
et ainsi avoir des hauteurs
de vol plus importantes
11
Celles qui utilisent les
structures du paysage pour
se déplacer ou pour chasser
Les terrains de chasse
Ensemble des milieux riches en insectes
zones humides, milieu bocager, forêts, …
12
2.
Impacts des infrastructures
14 novembre 2014
Chiroptè
Chiroptères et infrastructures de transport terrestre
15
• Évolution du réseau d’infrastructures
1 Constat :
1960
1560 km
d’autoroutes
2013
11 500 km d’autoroutes
9700 km de routes nationales
2000 km de LGV
16
•Impacts directs
Phase
travaux
•Dégagement des emprises
•Terrassements
Destruction des gîtes
Défrichement, destruction des bâtiments
ou petits ouvrages (blockhaus, ponts …),
des gîtes souterrains (grottes …)
Pb
•Indispensable à l’accomplissement du cycle
biologique
• impossible de déplacer ou de remplacer à
l’identique
•les jeunes non-volants et les adultes en
hibernation n’ont aucune possibilité de s’enfuir
17
Suppression des terrains de chasse
Niveau d’impact fonction :
• De largeur des emprises
Phase
exploitation
= 50 m
or
en phase
travaux
fonction
80 à 120 m de
largeur voire +
LGV Est en phase travaux en 1999 (source geoportail)
•du type d’infrastructure,
•de la topographie,
•des équipements (BR …),
•des zones de dépôt
LGV Est en phase exploitation en 2010 (source geoportail)
19
• De la présence ou non de territoires de substitution au sein du périmètre
d’activité des espèces
Habitats de substitution suffisants
Destruction
des habitats
de chasse
ressource
alimentaire
Exploitation
de nouveaux
territoires
Ok
Oui mais +
éloignés
des
distances
insuffisant
déclin de la population ou
départ de la colonie
• De son éloignement par rapport aux différents gîtes
Nécessité d’une ressource alimentaire proche :
•Des gîtes d’hivernage au moment du réveil printanier ou lors des
périodes de redoux hivernaux
•Des gîtes de mise bas, afin que les jeunes volants puissent disposer
d’une ressource alimentaire lors de leurs premières sorties
20
impacts - sur le
bilan énergétique
Fragmentation des habitats-> coupure des routes de vol
coupure des structures
paysagères
particulièrement
néfaste
séparation et morcellement
des habitats
•espèces volant à basses
altitudes en suivant les
éléments structurant du
paysage
•en période estivale V les
espèces sont cantonnées
A une échelle + fine, quelques éléments boisés
au sein d’un espace dénudé peuvent constituer
la seule structure sur laquelle s’appuient les
Chiroptères
21
•Phase exploitation
Collision avec la circulation
Niveau d’impact fonction :
•Influence de la période de l’année et l'âge des individus
2 pics de
mortalité
en mai
• Déplacements importants pour s’alimenter
et rejoindre leurs gîtes d’été
août-début
septembre
• Déplacements importants pour s’alimenter et
Période d’essaimage et de dispersion des
jeunes
•Position de l’infra / axes de vol
intersection entre la route de vol et l’infrastructure
(source googlemaps)
22
•Influence de la composition des espèces et de la richesse chiroptérologique,
de leur stratégie de chasse et du type de vol
•Toutes les espèces sont potentiellement concernées
•Les espèces volant
à faible altitude sont
+ concernées
•Vol à hauteur
•Faible portée du
sonar
•en exploitant des domaines
vitaux de taille différente, les
espèces sont + ou - sensibles aux
collisions
Photo :  GCP
•Relation entre le cortège et la richesse des espèces présentes
et le taux de mortalité
Trajectoire du grand rhinolophe RD 179
Franchissement d’un + grand
nombre d’infrastructures
23
•Influence des milieux traversés et de la végétation riveraine
si l’infrastructure coupe ou passe à proximité de milieux favorables
RN 113 entre SaintSaint-MartinMartin-dede -Crau et Arles
14 km de l’infrastructure (2X2 voies limitée à 110 km/h, 6000 à 9000 véhicules/nuit)
Photo :  GCP
+ grand nombre de cadavres sur 2 sections bordées de milieux attractifs pour la chasse
24
•La position et le profil en long de l’infrastructure
Photo :  GCP
Les infrastructures en remblais ou à accotement direct apparaissent plus impactant que les
sections en déblais
Exemple de trajectoire de Grand rhinolophe lors du franchissement de la RN113
•La densité et la vitesse du trafic
trafic rapide
véhicules
isolés
>
trafic
dense et
rapide
>
25
circulation
lente et
discontinue
>
trafic
dense et
lent
Impact de la lumière
barrières visuelles
Photo :  GCP
Espèces lucifuges
Espèces chassant à proximité
Effet du dérangement
26
Collision
•Impacts indirects et induits
Aménagement foncier
passage
d’une
infrastructure
Pb
Compensation
Conséquence
Impacts
obligation de
participer $ de
l’éventuel
aménagement
foncier
simplification
dans
l’organisation
des
territoires
Suppression des
haies et boisements
et très souvent
retournement des
prairies
2 opérations
totalement dissociées à
la fois en terme de
gouvernance mais
également
d’ordonnancement
27
Photo :  Anne petit (Rff)
3.
Inventaires
28
2
•Difficultés
activité nocturne
sons inaudibles pour l’homme
déplacement sur de longues distances
Déplacement à grande vitesse (jusqu’à 60 km/h)
utilisation du territoire fonction des saisons et des espèces
Recherche tout azimuts dans une vaste aire d'étude peu ré
réaliste
Inventaires progressifs et ciblés au cours des différentes phases d'études
et fonction des caractéristiques du projet
29
Plusieurs échelles de travail
Pré-diagnostic
Échelle assez vaste 10 – 20 km
1- Recherche bibliographique
2- Analyse succincte des potentialités chiroptérologiques de la zone
Permet
Définir précisément le niveau des
études de terrain à effectuer
ultérieurement
Aider à définir les grands partis
d’aménagement les moins impactants
pour les chauves-souris.
30
dossier de DUP,
dossiers de dérogation d'espèces protégées
dossiers d'études d'incidence Natura 2000
Le diagnostic
Caractériser les 3 grandes composantes du fonctionnement écologique des Chiroptères
1- Recherche de gîtes
•localiser les gîtes,
•définir leurs fonctions (mise bas, estivage, hivernage, transit),
•Identifier les espèces présentes
•Apporter des informations sur le niveau des populations présentes
Habitat dispersé constitué d’un groupement de gîtes
Difficile de connaître rôle de chacun des gîtes
Évaluation
difficile
Souvent occupés par plusieurs espèces avec
des fonctions différentes pour chacune d'entre
elles selon les périodes considérées
Inventaire en milieu forestier complexe
31
•En milieu ouvert
Prospection des sites
potentiellement favorables
•Observation directe
des animaux
ou
•Recherche d’indices
de présence
• à différentes saisons
• sur un cycle biologique complet = 1 an
nombre de gîtes
potentiellement très élevé
démarche fonction de la distance
par rapport au projet et impacts
potentiellement induits
32
•En milieu forestier
Prospection des sites potentiellement favorables (grottes, ouvrages …) +
Cavités propices très nombreuses
Difficulté d’accès
Difficulté de détection des individus
Préférer l’analyse des potentialités d’accueil
des boisements à partir des caractéristiques
des peuplements forestiers
Inventaires dans les milieux les plus favorables
Points d’écoute,
[télémétrie]
33
 Laurent Tillon
Recherche de
l’occupation
des cavités peu
envisageable
2. Localisation des terrains de chasse / routes de vol
Objectif
Savoir comment ils
utilisent les milieux ?
Étude de l'ensemble des milieux impossible
Recherche tout azimut ss intérêt
pb
•En milieu ouvert
3 périodes :
•Avril/mai = transit
•juin/juillet = mise bas + allaitemt
•Août/septembre = jeunes volants
Analyse préalable du
paysage
Localisation
potentialités
Inventaire détecteur
•En milieu forestier
déplacements diffus
distinction difficile entre les routes
de vols et territoires de chasse
34
Pas d’inventaire
complémentaire
35 2
Photo :  DIR Nord
4.
Mesures d’insertion
•Mesures de suppression
Bien
évidemment
éviter les principaux enjeux
Souvent difficile qd on est à
un stade avancé du projet
•Mesures de réduction
•Limiter l'attractivité de certaines zones de l'emprise
•Réduction du dérangement
Ex : espèces végétales nectarifères
Ex : Éviter le travail de nuit
!•Réduire les collisions et la fragmentation des habitats
•En optimisant le profil en long
Éviter les sections à accotement
direct ou présentant un léger
remblais dans les zones à enjeux
36
•En adaptant l’éclairage
Soit pour éviter d’attirer les insectes -> chauves-souris
Soit pour créer des barrières lumineuses (espèces
lucifuges)
•En favorisant l’élévation de la hauteur de vol
2X
1
ie
vo
Utilisation de revêtement routier
émettant des sons puissants dans la
gamme de sensibilité de l’espèce
Ex
l
ta
en
rim
pé
Photo : CG13
•En avertissant les espèces du danger
•En diminuant la vitesse
Ex : Projet VR 52 : Limitation à 50 +
bandes rugueuses ->
•En aménageant des passages sécurisés
Type ? Inférieur = supérieur
Où ? au droit des points de conflits entre la route et les
axes de vol
Comment ? En cherchant en priorité la complémentarité des
ouvrages
•Efficacité dépend
Pour PI
Photo :  MNHN Bourges
de l'importance de la connexion rétablie c'est à dire de la largeur de l'ouvrage
diamètre minimal de 1,5 m-4 m
de la position par rapport à l’axe de vol initial
de la mise en place d'une protection visuelle de l'éclairage des véhicules
+ favorise l’utilisation des passages
PI
(source : Groupe mammologique Normand)
PS
de la connexion entre les structures situées de part et d'autre de l'ouvrage
(source : RFF)
PS
Photo : Michel Gombart ©CRDP.Amiens
PI
cours d'eau réhabilité
2004
(Source : Gabriele Hintemann/Plan T)
bande arborée structurée, de +10 m vers
un grand passage
2007
2013
(source : Martin Biedermann/NACHTaktiv & SWILD)
Possibilité de dévier les routes de vol vers un point de franchissement favorable
(Source : Kathi Märki/ NACHTaktiv & SWILD)
(Source : CG 57/Atelier des Territoires)
Photo :  GCP
(Source : CADEC, Taller de Gestión Ambiental S.L.)
Espagne
Photo :  ASF
Photo :  Eiffage TP/ Alienor
•Passages supérieurs « légers »
A 65
A optimiser
A 89
Efficacité ?
•Mesures de compensation
= Mener des actions permettant de maintenir les
populations d’espèces dans un état équivalent ou
meilleur à celui observé avant la réalisation du projet
•Création ou maintien d'habitat favorable
Réseau d’Îlots
de sénescence
groupement d'arbres laissé à
l'évolution naturelle, sans aucune
gestion
Photo :  ASF
Photo :  ASF
Photo :  ASF
Photo :  ASF
Photo :  ASF
•Création de gîtes
A 89
Nichoir
(Source : GCP)
Mesures compensatoires de l ’A51 Sisteron la Saulce - Escota
Ancienne zone humide de
la
Durance
toujours
connectée grâce à un
passage mixte Hydraulique
– Faune
Suivi
->
10 sp de
chiroptères
(Source : Escota)
•Requalification des infrastructures
Conversion d ‘un ouvrage inférieur en passage mixte sur A9 (34) Ecologistes de l’Euzière/ASF 2010
Fonçage d’une buse sur A7 ASF – 2010
Direction territoriale Est
Merci
François Nowicki
Division Environnement
+33 (0)3 87 20 46 09
[email protected]
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