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AVANT-PROPOS
Dans le cursus universitaire des étudiants de Relations
internationales (Licence 1 ou équivalent Master 1) en République
Démocratique du Congo, la réforme a introduit un nouvel
enseignement intitulé « Problèmes d’intégration économique
régionale » ou « Régionalisme et problèmes d’intégration
économique », dont il sied, ex nihilo, d’imaginer le contenu, faute
de manuels spécifiques.
Ce contenu est, au demeurant, conditionné par l’objectif même de
la réforme à savoir : donner un enseignement de qualité aux jeunes
universitaires congolais, soit pour les former à une carrière
diplomatique, soit pour leur fournir les clefs d’analyse (recherche
des causes) et de compréhension (recherche de sens) des enjeux et
défis liés aux processus et stratégies d’intégration économique
régionale dans le monde d’une part ; et les problèmes de l’arrimage
du régionalisme à la globalisation, c’est-à-dire au multilatéralisme
et au développement durable d’autre part.
Et ce, d’autant plus que face aux difficultés économiques et
politiques inhérentes tantôt à la seconde guerre mondiale, tantôt à
la décolonisation, nombre d’Etats à travers le monde, anciens et
nouveaux, ont opté pour la régionalisation de l’économie comme
catalyseur de progrès économique et social d’une part ; instrument
de paix entre les nations d’autre part.
Abordée sous cet angle, la régionalisation de l’économie est
pensée comme un outil de création des richesses entre les Etats,
c’est-à-dire source de prospérité chez eux et de puissance entre
eux, par-delà les territoires et les souverainetés, au nom du
principe « l’Union fait la force ».
Néanmoins, la pertinence de ce postulat de régionalisation
contraste étrangement avec les conditions de sa réalisation. En
effet, dans les pays industrialisés d’Europe, détruits par la seconde
guerre mondiale, l’intégration économique régionale est conçue
comme un outil pour la paix et la reconstruction nationale, alors
que dans les pays d’Amérique latine, d’Asie et d’Afrique