Article

publicité
V - Le médecin traitant de l'enfant
D Jean-François Pujol, Secrétaire général adjoint
Article 15 : Le Médecin traitant favorise la coordination avec les autres professionnels et services
participants aux soins de ses patients. Son intervention contribue à la continuité ainsi qu'à la qualité des soins et des
services apportés à la population.
Par ses fonctions de diagnostic, de conseil et d'orientation, le médecin traitant participe activement à la
bonne utilisation du système de soins par ses patients avec le souci de délivrer des soins de qualité à la collectivité,
à des coûts maîtrisés.
r
Article 15.1 Les missions du médecin traitant Ce qui est nouveau, le texte le précise pour les patients de
moins de 16 ans: Le médecin traitant [de l'enfant donc]:
"veille [à son] bon développement;
assure le dépistage des troubles du développement, au cours, notamment, des examens obligatoires
pris en charge à 100 % entre 0 et 6 ans: évolution de la croissance, du langage, de la motricité, etc… (On observera
le qualificatif "obligatoire". En effet, parmi ces 20 examens recommandés, seuls ceux de la 1 semaine, du 9 mois,
et du 24 mois sont à ce jour obligatoires);
veille à la bonne réalisation du calendrier vaccinal;
soigne les pathologies infantiles aigües ou chroniques;
conseille les parents en matière d'allaitement, de nutrition, d'hygiène, de prévention des risques de la
vie courante…
assure un dépistage et une prévention adaptés aux divers âges: addictions, surpoids, infections
sexuellement transmissibles; contraception; risque suicidaire, etc…
re
e
e
Article 15.2 Les modalités de choix du médecin traitant
[…] le médecin traitant peut être un médecin généraliste ou un autre spécialiste quelle que soit sa spécialité
Faut-il voir la marque de MG France lorsque l’on constate que le pédiatre, spécialiste de l'enfant, n'est même pas
cité, et est noyé dans la masse de toutes les "autres spécialités» ?. Un comble ! Une insulte pour le pédiatre !
[…] au moins l'un des deux parents […] choisit le médecin traitant et l'indique à son organisme d'assurance
maladie. Ce choix […] se formalise par l'établissement d'un document [dont la] transmission s'effectue soit par voie
électronique […] soit par envoi papier par l'assuré. Autrement dit, en cas de suivi conjoint, le généraliste souvent
plus accessible pour des raisons démographiques et/ou géographiques aura tôt fait de convaincre les parents d'être
choisi lui plutôt que vous pédiatre.
L'assuré peut changer à tout moment de médecin traitant (La rémunération annuelle sera proratisée en cas
de changements au cours de la même année).
Article 15.4 La valorisation du rôle de médecin traitant
15.4.1 Le forfait patientèle médecin traitant [MTF] pour le suivi au long cours des patients
Ce nouveau forfait, indexé sur la patientèle et ses caractéristiques, se substitue à ce qui existe déjà, forfait
pour le suivi des patients en ALD (affection de longue durée), ou en suivi post ALD, forfait médecin traitant, volet
de synthèse dans le cadre de la ROSP. De 0 à 6 ans : 6 €, après 6 ans : 5 €, si ALD : 42 €;
Petite usine à gaz supplémentaire : Plus la patientèle est riche en patients CMUC, plus ce forfait est majoré
(selon une formule dont les technocrates ont le secret) sans dépasser 25 %. Attention, ce MTF est réservé aux
médecins secteur I et à ceux ayant adhéré à l'OPTAM (Option pratique tarifaire maîtrisée) qui se substitue au CAS
(Contrat d'accès aux soins). Problème, ce MTF est cofinancé par l'assurance maladie obligatoire et les organismes
complémentaires d'assurance maladie. Or, l'Unocam refuse de payer ce que les signataires n'avaient sans doute pas
prévu !
Si vous n'êtes pas le médecin traitant désigné de votre patient, vous êtes médecin correspondant. Un
seul cas de figure pour vous pédiatres:
Vous donnez un avis ponctuel de consultant (c'est la situation où s'applique le C2).
Dans tous les autres cas, en cas d'accès direct spécifique, vous n'avez droit à rien car:
Article 17.1 Champ de l'accès spécifique
Les médecins relevant de certaines spécialités et pour des actes précisés (soins de première intention)
peuvent être consultés sans consultation préalable du médecin traitant tout en restant dans le parcours de soins et
être rémunérés comme tels.
Ces médecins veillent en conséquence à tenir informé, avec l'accord de patient, le médecin traitant de leur
constatations et lui transmettent, dans les délais raisonnables, nécessaires à la continuité des soins et compatibles
avec la situation médicale du patient, les éléments objectifs utiles à la prise en charge par le médecin traitant.
Le pédiatre ne fait pas partie de ces "certaines spécialités" concernées !
Téléchargement