Malgré une croissance démographique modérée, l’agglomération de Beyrouth connaît d’importants
problèmes de congestion. Le taux de motorisation du Liban est particulièrement élevé avec 320
véhicules pour 1 000 habitants. La croissance économique de l’agglomération a rendu possible
l’acquisition de véhicules particuliers pour de nombreux habitants sans pour autant que cela
s’accompagne d’une réelle politique des transports. A l’heure actuelle, Beyrouth ne dispose pas
d’infrastructures routières suffisantes bien que de nombreux travaux soient entrepris et l’offre de
transports collectifs publics est quasiment absente.
En 1995, un Plan de Transport du Grand Beyrouth fut élaboré en partenariat avec l’Institut
d’Aménagement et d’Urbanisme de la Région Ile de France. Ce plan prévoyait la promotion d’un
réseau de transport conséquent et la construction d’infrastructures routières. Un parc de 200 bus,
acheté à une compagnie tchèque, fut mis à disposition de l’Office des Chemins de Fer des Transports
en Communs (OCFTC), mais la gestion et l’exploitation du réseau se sont avérées être un échec. Les
autobus, non adaptés aux conditions climatiques du pays, tombèrent régulièrement en panne et
l’entretien fut rapidement un gouffre financier. A l’heure actuelle le réseau de bus publics du Grand
Beyrouth ne comprend plus qu’une dizaine de bus et l’OCFTC est en grande difficulté financière.
Face à cette situation, le secteur privé est venu pallier à cette insuffisance en transport collectif. La
principale compagnie, Lebanese Commuting Company, comprend un réseau de 225 autobus pour
une dizaine de lignes. Cette compagnie de bus assure le transport de 18 millions de personnes par
an. En parallèle, les taxis et les minibus dont le nombre dans l’agglomération de Beyrouth avoisine
les 40 000, représentent une importante offre de transport à laquelle s’ajoute les taxis et minibus
illégaux dont le nombre est estimé à 30 000.
Les politiques publiques ont principalement été orientées vers le développement d’infrastructures
routières. Toutefois, du fait de la forte croissance du nombre de véhicules particuliers dans la
capitale, cette politique n’a pas résolu les problèmes de congestion. Malgré tout, le Schéma
d’Aménagement du Territoire Libanais pour 2030 (SDATL) préconise de poursuivre dans cette voie
par la construction de nouvelles infrastructures routières capables de contenir l’ensemble du parc
automobile de l’agglomération de Beyrouth.
En 2011, sur les 2 millions de déplacements motorisés journaliers, 83 % d’entre eux ont été effectués
en voiture particulière contre 17 % en transports collectifs. Le SDATL avait estimé qu’entre 2000 et
2030 le parc automobile et le nombre de déplacements motorisés par jour et par personne,
connaîtraient une augmentation de 57 %. Etant donnée la congestion actuelle des infrastructures
routières, ces prévisions sont pour le moins inquiétantes.
Pour les modes actifs (marche, vélo, etc.) la situation est particulièrement difficile. La place
prépondérante accordée à la voiture, fait passer au second plan les utilisateurs de modes doux. En
effet, certains pans de la voirie piétonne ont été rétrécis au profit d’un agrandissement de ceux
réservés aux voitures. D’autre part, les règles de stationnement ne sont pas respectées et il n’existe
pas de police chargée de veiller au respect des règles en vigueur.