RECHERCHE : une base génétique favorisant le surpoids ou l

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Communication
RECHERCHE : une base génétique favorisant le surpoids ou l’obésité chez les patients
suivis en psychiatrie et dans la population générale
Le groupe de recherche du Prof. Chin-Bin Eap (Unité de pharmacogénétique et
psychopharmacologie clinique, Centre de neurosciences psychiatriques, Département de
psychiatrie, CHUV) associé à d’autres groupes de recherche du CHUV vient de publier un article
dans la revue scientifique “JAMA Psychiatry”, l’une des plus réputées dans le domaine de la
psychiatrie. Il porte sur les résultats d’une grande étude incluant 3 cohortes de patients suivis en
psychiatrie, une cohorte tirée de la population Lausannoise (CoLaus) ainsi qu’une cohorte
internationale (GIANT). Cette étude montre une base génétique, dans la population psychiatrique,
pouvant favoriser ou au contraire protéger contre le surpoids ou l’obésité. Cette même base
génétique intervient également, mais dans une moindre mesure, comme facteur de risque ou de
protection dans la population générale. Dans le futur, les résultats de cette recherche pourraient
permettre, par une détection précoce des patients à risque, une meilleure prise en charge clinique
en psychiatrie, notamment par une individualisation du traitement pharmacologique.
L'Unité de pharmacogénétique et psychopharmacologie clinique du CHUV, dirigée par le Prof. Chin-Bin
Eap, travaille depuis plusieurs années sur les bases génétiques pouvant influencer la réponse au
traitement pharmacologique, autant pour la réponse souhaitée (effets thérapeutiques) que non-souhaitée
(effets indésirables). Ces dernières années ce groupe s’est particulièrement intéressé à la forte prévalence
du surpoids, de l’obésité ou d’autres facteurs du syndrome métabolique (par exemple, le diabète,
l’hypertension ou l’hypercholestérolémie) observée dans la population psychiatrique, qui peut être d’une
part favorisée par la maladie, mais peut être également induite et/ou accentuée par le traitement
pharmacologique.
Un article publié dans la prestigieuse revue « JAMA Psychiatry »
L'article, publié le 7 août 2013 dans la revue “Journal of the American Medical Association Psychiatry“ ou
“JAMA Psychiatry”, porte sur une étude incluant 3 cohortes de patients psychiatriques (Prof. Philippe
Conus et Prof. Armin von Gunten), une cohorte tirée de la population lausannoise (CoLaus) ainsi qu’une
cohorte internationale (GIANT). Les résultats montrent qu’une modification génétique (héritable) d’un gène
appelé CRTC1 peut influencer de manière importante le poids des patients psychiatriques (une différence
moyenne de plus de 10 kg peut ainsi être mesurée entre deux groupes qui ont ou qui n’ont pas cette
modification génétique). En effet, le CRTC1 est probablement impliqué dans le contrôle de l’appétit et de la
prise alimentaire, de par son activité dans une région cérébrale appelée hypothalamus. Ces résultats sont
en accord avec un modèle animal dans lequel un gène CRTC1 inactif produit un phénotype obèse (Dr.
Jean-René Cardinaux). L’étude montre également que cette même modification génétique du CRTC1 est
associée à une différence de masse graisseuse dans une cohorte de la population générale lausannoise
(Prof. Peter Vollenweider, Prof. Gérard Waeber et Prof. Murielle Bochud).
Un traitement pharmacologique personnalisé dans le futur
Ces travaux ouvrent la piste, par une intégration et une analyse de différents facteurs de risques cliniques
et génétiques, à une meilleure prise en charge clinique des patients psychiatriques. En effet, pour certains
médicaments (notamment anti-cancéreux ou anti-infectieux), une analyse génétique effectuée avant le
traitement permet actuellement d’augmenter l’efficacité et/ou de réduire les effets secondaires. Il est
espéré, dans le futur, qu’une analyse génétique effectuée avant la prescription de psychotropes permette
de détecter les patients particulièrement à risque de développer un surpoids et/ou un syndrome
métabolique, et de leur offrir ainsi une médication personnalisée ainsi qu’une prise en charge clinique
adaptée.
Cette étude a été financée par le CHUV, la FBM, l’Ecole suisse de santé publique plus, le Fonds National
Suisse de la Recherche Scientifique, le NCCR Synapsy ainsi que la firme GlaxoSmithKline.
Pour en savoir plus :
Lien sur l’article
Lien sur l’Unité de pharmacogénétique et Psychopharmacologie Clinique
Contact :
Prof. Chin-Bin Eap, Professeur associé, [email protected], 079 556 78 49
Virginie Bovet Remund, Chargée de communication, 079 556 61 15
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