Troubles somatiques et troubles du comportement Paris 30 novembre 2010 Troubles graves du comportement à l’adolescence : Étude d’une population d’adolescents autistes hospitalisés à la Pitié-Salpêtrière. 30 novembre 2010 Dr. Didier PERISSE Il s’agit d’une étude rétrospective sur dossier des patients réunissant les critères suivants : Âge : de 12 à 17 ans inclus Diagnostic : Autisme (selon CIM-10 ou CFTMEA ; confirmés par un score CARS>30) Hospitalisés pour troubles du comportement ou de la conduite ou régression dans le service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescents de l’hôpital Pitié-Salpêtrière. L’objectif principal de l’étude est la description de cette population en termes sociodémographique, clinique et thérapeutique. Résultats Données socio-démographiques Âge moyen 14,8 ans (ec = 1,3) Sexe ratio (filles/garçons) 1 / 3,8 Filles 20,6% (n=6) Garçons 79,4% (n=23) Origine géographique France 38% (n=11) Autres origines 62% (n=18) Niveau socio-culturel Bas 37.9% (n=12) Moyen 41.4% (n=11) Haut 20.7% (n=6) Situation familiale Vit avec ses deux parents 51.7% (n=15) Famille monoparentale 48.3% (n=14) Taille moyenne de la fratrie 3.0 Score CARS (ecart type) 41.9 (ec=3.2) Caractéristiques individuelles: niveau cognitif Répartition du niveau cognitif RM leger 6 21% RM profond 1 3% RM profond RM severe RM moyen 8 28% RM severe 14 48% RM moyen RM leger Caractéristiques individuelles: langage Répartition des niveaux de langage Langage fonctionnel 9 31% Pas de langage 9 31% Quelques mots 11 38% Caractéristiques individuelles: maladies associée Plus de la moitié (n=15) des sujets présente une maladie associée. Tous ces sujets sont épileptiques. Pour 10 patients la maladie associée est une épilepsie essentielle. Pour 3 d’entre eux, cette épilepsie n’était pas connue à l’entrée. Un patient présente un syndrome de l’X fragile (avec épilepsie) Un patient présente une sclérose tubéreuse de Bourneville (avec épilepsie) Un patient présente un FG syndrome (avec épilepsie : POCS) Trois patients présentent une épilepsie syndromique : Un syndrome de West, un syndrome POCS et une encéphalopathie post rougeoleuse compliquée d’un syndrome de lennox-Gastaud. Caractéristiques individuelles: prise en charge actuelle N Mode de Prise en charge lors de l'hospitalisation 14 12 10 8 6 4 2 0 Sans prise en charge Prise en charge non spécifique Prise en charge spécifique Symptomatologie à l’entrée En moyenne, les sujets présentent des symptômes appartenant à plusieurs catégorie, 2 ou 3 en général (moyenne 2.6). Seuls 3 sujets présentent un seul symptôme. Traitements médicamenteux 27 13 A D C or re Th ct ym eu or r eg ul at eu r 4 Série1 2 A ut re s 6 B ZD 30 25 20 15 10 5 0 N LP N Type de molécule prescrite 1 oui non 76% E p ile p s ie C o n s t ip a t io n E f f e t s p a ra d o x a u x BZD P ris e d e P o id s 24% t ro u b le s E n d o c rin o lo g iq u e s Présence d'un effet secondaire significatif S ig n e s e x t ra p y ra m id a u x N Effets secondaires 16 14 12 10 8 6 4 2 0 Examens complémentaires Prescrit Réalisé (interprétable) EEG 87% (n=25) 76% (n=19) Imagerie 59% (n=17) 65% (n=11) L’hospitalisation Durées d'hospitalisation Moyenne: 44 jours 6 5 N 4 3 2 1 se 10 m se 11 m se m 12 se 13 m se 14 m se m 9 se m 8 se m 7 se m 6 se m 5 se m 4 se m 3 se m 2 1 se m 0 Evolution du score EGF Gain de 7.7 point, soit 40% 30 26,9 25 20 19,2 15 10 5 0 Score à l'entrée Score à la sortie Diagnostic retenu Périsse, J Can Acad Child Adolesc Psychiatry. 2010 Organicité et autisme:illustration Pathologies associés: 15 patients épileptiques 6 pour lesquels l’épilepsie est considérée comme la cause des troubles du comportement. 3 cas où l’épilepsie n’était pas connue à l’entrée. Organicité et autisme : illustration Pathologie intercurrente: 1 patient avait un abcès dentaire 1 patient avait une gastrite 1 patient avait une infection urinaire Place de l’organicité dans l’autisme 1 - Dimension étiologique 2 - Dimension associative et souvent aggravante 3 - Dimension intercurrente Dimension étiologique La présence de certaines pathologies organiques revêt plus ou moins nettement une dimension étiologique. Quand l’autisme est associé à une pathologie génétique ,on parle alors d’autisme complexe ou d’autisme syndromique (Rutter 10% à Gillberg 30%) - Sclérose tubéreuse de Bourneville X fragile Créatine / guanidino-acétate Multiples autres causes Intérêt du diagnostic Connaissance du diagnostic précis Conseil génétique Idée du pronostic Dépistages de complications frequentes Certains troubles ont un traitement (ou l’auront?) Recommandations Bilan minimal recommandé: caryotype, recherche X fragile consultation génétique clinique en pratique: IRM, EEG, Bilan métabolique de base, 15q11-q13 ; 22q11. Troubles associés et aggravants Déficits sensoriels troubles de l ’audition: risque x10 dans l ’autisme Troubles de la vision: 3% déficit sévère Pour ces déficits: attention, ce n ’est pas tout ou rien. Épilepsie +++ Pathologies intercurrentes L’autisme, non seulement ne protège pas des maladies, mais en plus complique l’accès aux soins. Repérages souvent difficile - Troubles de la communication - Particularités sensorielles - Modes d’expressions de la douleur Y penser, examiner Accès aux soins de bases problématique (importance de constituer un réseau) Prévention ACCOMPAGNEMENT L’épilepsie dans l’autisme Fréquence de l ’épilepsie dans les TED : 5 - 40% NB: Dans la population générale: O,5% Canitano, Eur Child Adol Psy 2007 Variation selon le sous-type de TED Syndrome d’Asperger : 4% Trouble désintégratif de l’enfance : 77% Cederlund, Dev Med Child Neurol, 2004 Mouridsen, Dev Med Child Neurol, 1999 Variation selon le QI quand le QI , la prévalence de l’épilepsie Fréquences d’une épilepsie comorbide chez les sujets avec autisme selon le QI Amiet, biol psychiatry 2009 Variation selon le sexe ratio H/F chez les sujets autistes: avec épilepsie: sans épilepsie: 2/1 3.5/1 Ceci pourrait refléter l’atteinte intellectuelle plus sévère des filles autistes ratio H/F dans le trouble autistique (Gillberg et al, 1991) QI<50: QI 50-70: QI>70: 2.7/1 13/1 4.5/1 Amiet, biol psychiatry 2009 Variation selon l’âge Distribution par âge bimodale: 2 pics - Dans l’enfance: < 5 ans - À l’adolescence: > 10 ans Tuchman, Lancet Neurol, 2001 Types de crises Tous les types de crises sont observés dans l’autisme Tuchman, Lancet Neurol, 2001 Recommandations Examen neurologique: à renouveler régulièrement du fait des modifications pouvant survenir au cours du développement EEG standard avec sieste Recommandations pour la pratique professionnelle du diagnostic de l’autismeFFP, 2005 Conclusion Un véritable enjeu