LP GRH - Éco du travail – Chap 3 1 Chapitre 3 : Les politiques de lutte contre chômage I/ Les politiques de l’emploi en France Politique passive : vise à limiter les conséquences sociales du chômage sur les individus qui en sont victimes. On l’appelle aussi le traitement social du chômage. Politique active : centrée sur la création d’emploi et accès à l’emploi. On parle de traitement économique du chômage. 1.1- Les politiques passives Pour Jacques Freysinet, les politiques passives sont les seuls compatibles avec la logique libérale. Les salariés refusent de travailler pour des salaires trop faibles, donc ils ont des minimas sociaux. Mais si on indemnise trop les salariés, ils ne voudront plus aller travailler pour un bas salaire. Dans la théorie libérale, cette indemnisation « généreuse » entraine une augmentation des charges sur le travail et cela pénalise l’emploi. La première idée d’indemnisation du travail date du 19ème siècle au RU : ouvriers anglais qui s’étaient organisés en caisse de secours mutuel (une cotisation libre à cette caisse qui permettrait d’avoir une indemnisation en cas de problème. En France (1958) : généralisation de l’indemnisation chômage. Cette indemnisation relève du principe de l’assurance, qui est a différencié de l’assistance. Logique de l’assurance Logique de l’assistance Cotisations sur les salaires Fonds publics (impôts) Avoir cotisé Seuil minimum de ressources Niveau des prestations Fonction du salaire antérieur et de la durée des cotisations Ressources et charges de famille Durée des prestations En fonction de la durée de cotisation En fonction de la situation Mode de financement Conditions d’accès 1.2- Les politiques actives a) Amélioration du fonctionnement du marché du travail Vise à supprimer le chômage frictionnel. Permet une meilleure circulation des informations sur l’offre et la demande d’emploi. Création ANPE en 1967 Réunion ASSEDIC et ANPE au sein du pole emploi (2009) LP GRH - Éco du travail – Chap 3 2 Mais aussi les politiques de formation pour développer les compétences de la main d’œuvre Politique sur les contrats d’apprentissage Création en 2004 des contrats de qualification qui sont devenus les contrats de professionnalisation Création du DIF Dispositif de VA b) Politique d’inspiration libérale 2 axes principaux : Action sur le coût du travail : politique repose essentiellement allègement de charges : choix de privilégier les allègements de charges sur les bas salaires Contrats aidés pour faciliter l’emploi des catégories spécifiques en difficultés. Action sur la flexibilité : plus de flexibilité dans la gestion des effectifs. 1986 : autorisation administrative de licenciement supprimé par Chirac. Sarkozy a mis en place la rupture conventionnelle (amiable) du contrat de travail Flexibilité du temps de travail avec des lois de modulation du temps de travail Heures supplémentaires avec la loi TEPA (2007) c) Les politiques d’inspiration Keynésienne Elles ne visent pas spécialement le marché de travail mais plutôt l’ensemble de l’économie. Elles ne visent pas spécialement le marché de travail mais plutôt l’ensemble de l’économie Politique macro économique, objectif : relancer l’activité pour faire revenir la croissance et donc créer des emplois. Politique de relance de 1981 où on a crée des postes de fonction publique. Plan de relance. d) Les politiques de réduction du temps de travail Objectif : création d’emploi. Les économistes disent : d’un côté, on a eu des gains de productivité très important, alors que la réduction du temps de travail s’est arrêtée. En baissant l’horaire tout les salariés, on pouvait créer de nouveaux poste. Loi Aubry (2000) de 39 à 35h. Risque de la loi : baisse des salaires donc perte de pouvoir d’achat. Pour les bas salaires, il n’y a pas eu de baisse significative, mais il n’y a pas eu de hausse pendant plusieurs années après. En 2006 : Indemnisation : 27 779 millions d’Euros Incitation : 1324 millions d’Euros Formation pro : 14 363 millions d’Euros Total : 56 952 millions d’Euros soit 3,1% du PIB Allègement de charges : 19490 Total Dépenses pour l’emploi et allègement : 76442 millions d’Euros soit 4,1% Mais pourtant, en France nous sommes en dessous de la moyenne européenne. Lorsqu’il y a des allègements de charges : « effet d’aubaine » pour les entreprises. II- Coût du travail et emploi LP GRH - Éco du travail – Chap 3 3 Les libéraux : pour eux le coût du travail est élevé donc c’est pour cela qu’il y a du chômage. Cela rend les produits plus chers, donc moins compétitif et cela pénalise nos exportations alors que ça favorise l’exportation des produits étrangers. Un coût du travail trop élevé pénalise les investissements d’entreprises étrangères en France. La compétitivité des produits ne dépend pas seulement du coût du travail, dépend aussi : Productivité Valeur des monnaies et taux de change (éco français pénalisé par l’Euro fort) Innovation, question de qualité Ricardo : Les pays ont intérêt à se spécialiser dans les produits pour lesquels ils ont des avantages concurrentiel. Coût unitaire de main d’œuvre France Allemagne R-U Danemark Espagne Roumanie Bulgarie Coût unitaire de MO (2005) Productivité du travail / h 29,29 26,43 24,47 31,98 15,22 2,33 1,55 119,7 110 89,8 102 89,9 Nd 35,5 Coût du travail a augmenté alors que les salaires n’ont pas augmenté. Ce sont les charges qui coûtent chères. III- Progrès technique et emploi Le progrès technique est été accusé de tuer des emplois. Révolter des ouvriers contre les machines qui leur volent leurs emplois. Schumpeter pense que le progrès technique est facteur de croissance : Le progrès technique permet de baisser les coûts de production : 2 possibilités : Soit une baisse des prix donc hausse de la demande Soit hausse des profits d’entreprise donc hausse des investissements Le progrès technique permet d’accroitre les salaires è hausse demande Le progrès technique permet de diminuer le tps du travail Pour Sauvy : Le progrès technique entraine des créations d’emplois dans le secteur qui fabriquent les machines. Si le progrès technique est affecté à une baisse de prix, ça stimule la demande, on doit donc produire + et on a besoin de + d’ouvriers Le pouvoir d’achat qui est libéré par les baisses de prix va pouvoir être utilisé dans d’autre types de consommation et cela est créateur d’emploi : « effet de déversement ».