CHRISTINE BERGEY Page 1/ 40
Avant Propos
Il s’agit de proposer aux enseignants, aux élèves et aux étudiants, un support de travail réunissant divers
documents permettant de traiter l’évolution des relations de la France et de l’OTAN de 1949 à nos jours.
Ce sujet s’inscrit dans les programmes d’histoire du collège (3ème), du lycée (première et terminale). Il
peut faire l’objet une recherche en ECJS ou en éducation civique dans le cadre de l’enseignement de
défense. Par ailleurs les étudiants en histoire ou à l’IEP peuvent utilement s’y référer.
Ce thème, consacré aux relations entretenues par la France et l’Otan, se décline en trois grandes parties.
La première partie intitulée contextualisation, apporte des renseignements scientifiques tels que la
chronologie ou l’organisation de l’OTAN. La seconde partie concerne les ressources documentaires
déclinées en plusieurs thèmes : la France dans l’OTAN, la France en dehors du commandement intégré de
l’OTAN et enfin la réintégration de la France dans le commandement intégré de l’OTAN. La nature des
documents et leur hiérarchie peut également faire l’objet d’un travail critique intéressant.
La troisième partie est consacrée aux pistes de travail à réaliser par les élèves. Ainsi les enseignants
peuvent s’inspirer des questions proposées en fonction du niveau : piste bleue pour les élèves débutants
du collège, piste rouge pour les élèves plus confirmés du lycée, enfin un niveau expert est proposé pour les
étudiants du supérieur sous la forme d’une piste noire.
Bien entendu, les téméraires et les ambitieux peuvent travailler dans un niveau supérieur s’ils le
souhaitent, de même que les pistes plus faciles peuvent être considérées comme un échauffement.
I CONTEXTUALISATION
Cinq pays européens membres du pacte de Bruxelles (créé en 1948 par le traité de Bruxelles), prennent
conscience qu’ils ne peuvent seuls s’opposer à une éventuelle attaque soviétique. Si le monde communiste
se limite à l'Union soviétique en 1945, il s'étend ensuite rapidement à l'Europe centrale et orientale, qui
forme un glacis, espace-tampon protégeant l’URSS. Le 22 septembre 1947, les délégués des partis
communistes d'Union soviétique, de Pologne, de Yougoslavie, de Bulgarie, de Roumanie, de Hongrie, de
Tchécoslovaquie, d'Italie et de France se réunissent près de Varsovie et créent le Kominform, bureau
d'information installé à Belgrade et qui devient rapidement l'organe de coordination idéologique du
mouvement communiste.
La présence de l’Armée Rouge dans les pays d’Europe centrale et orientale facilite grandement
l’installation de gouvernements communistes dans ces pays par le noyautage des institutions.
Progressivement, les leaders des partis non-communistes sont écartés, soit par discréditation ou
intimidation, soit par des procès politiques suivis d'emprisonnement voire d'exécution. En trois ans l'URSS
met en place des démocraties populaires dirigées par les partis communistes. La Pologne, la Hongrie, la
Roumanie ou encore la Tchécoslovaquie tombent ainsi, de manière plus ou moins brutale, dans le giron
soviétique. Le refus, à partir de 1948, des communistes yougoslaves de s'aligner sur les thèses du
Kominform témoigne cependant des difficultés de l'URSS à maintenir son emprise sur l'ensemble des pays
situés dans sa sphère d’influence.
Ainsi, en 1948, l'URSS semble être la seule puissance capable de rivaliser avec les États-Unis, alors que les
nations d’Europe occidentale sont ruinées par la guerre. En août 1949, l'URSS fait exploser sa première
bombe atomique puis, en 1953, sa première bombe thermonucléaire. Désormais, le titre de puissance
mondiale ne peut plus lui être contesté. Le blocus de Berlin (juin 48/ mai 1949) a montré d’une part la
réalité de la volonté d’expansion soviétique et d’autre part, la réussite d’une résistance fondée sur la forte
solidarité des occidentaux sous la houlette des Etats Unis.