Transcript réalisé par Ipedis
Eric Buffandeau :
En face, l’Europe n’a encore ni l’autorité légitime, ni la doctrine pour énoncer une véritable
politique de change, bien que l’euro soit la seconde devise mondiale par la taille et la
profondeur de ses marchés financiers. De plus, la BCE ne cherche surtout pas à nourrir une
guerre des changes, notamment en deçà d’un certain niveau de l’euro, situé probablement à
environ 1,60 dollar. Rappelons enfin qu’en France, d’après les modèles économétriques, une
appréciation permanente de 10 % de l’euro par rapport aux autres devises se traduirait à
court terme par un recul significatif de la croissance économique de l’ordre de 0,5 point de
PIB par an les trois premières années, et par une baisse de l’inflation de 0,2 à 0,3 point par
an.
A l’écran :
Une incrustation s’affiche sous forme de question.
Incrustation :
Comment l’euro peut-il évoluer en 2013-2014 ?
A l’écran :
Eric Buffandeau répond à la question. Pendant son discours, l’écran affiche une image de
plusieurs drapeaux de l’Union européenne.
Eric Buffandeau :
L’euro devrait normalement reculer face à la plupart des devises en 2013-2014, sauf par
rapport au yen et au franc suisse. Plusieurs raisons à cela. D’abord, la conjoncture
européenne va rester plutôt molle, avec une croissance potentielle très affaiblie, comparée à
celles des Etats-Unis ou des pays émergents. Ensuite, la crise européenne est encore loin
d’être résolue, qu’il s’agisse du renforcement de l’intégration budgétaire, de l’union bancaire,
de l’utilisation effective du nouveau programme d’opération monétaire sur titres par la BCE,
du plan d’aide à l’Espagne ou encore de la question récurrente du désendettement public
grec. Enfin, la BCE pourrait chercher à endiguer l’appréciation de l’euro, comme l’a fait
récemment savoir Mario Dragui, en déclarant que la hausse de l’euro faisait davantage
baisser l’inflation. Il a ainsi suggéré que la faiblesse des tensions inflationnistes et le risque
de déflation pouvaient favoriser une nouvelle baisse des taux directeurs ou le lancement d’un
programme d’opération monétaire sur titres si l’euro continuait de remonter. Cette menace
implicite a ponctuellement fait reculer l’euro, au-delà de la résurgence des inquiétudes
politiques et bancaires venant de l’Espagne et de l’Italie.
A l’écran :
Une incrustation s’affiche en bas de l’écran.
Incrustation :
© Groupe BPCE / Communication interne – février – 2013