information destinée au patient atteint de sclérose en plaques ou à son entourage rapport d’activités équipes financées en 2009 laboratoire rapport d’activités équipes financées en 2009 Neurobiologie : Branche de la biologie qui étudie le fonctionnement du système nerveux. Neuro-immunologie : Domaine de recherche qui étudie les réactions immunitaires au sein du système nerveux. Recherche clinique : Domaine qui concerne toutes les études menées sur des personnes, malades ou en bonne santé et qui permettent d’analyser ou de vérifier les effets cliniques et pharmacologiques d’un médicament, de développer ou d’évaluer de nouvelles techniques préventives, diagnostiques ou thérapeutiques et d’étudier les facteurs influents sur la maladie. NEUROBIOLOGIE : Laurence GOUTEBROZE - Paris Financement sur 2 ans (rapport intermédiaire) - Avec le soutien de Boutique Malandrino Paris, Rustica S, Espoir SEP de Moselle Est et Partner reinsurance. Projet : Rôle de la protéine SCHIP-1 dans l’organisation des fibres myélinisées in vivo Rapport d’activité : La myéline permet la conduction rapide de l’influx nerveux chez les vertébrés. Elle fournit une gaine isolante le long des fibres nerveuses qui est régulièrement interrompue par des structures appelées « nœuds de Ranvier », de telle sorte que le potentiel d’action (courant électrique) « saute » d’un nœud à l’autre, ce phénomène conduisant à une accélération significative de la conduction de l’influx nerveux. SCHIP-1 est une protéine que nous avons identifiée comme étant fortement enrichie au niveau des nœuds de Ranvier et des segments initiaux qui sont définis comme étant les premiers nœuds des fibres nerveuses. L’objectif de notre projet de recherche était de comprendre le rôle de SCHIP-1 dans l’organisation de ces régions, et plus généralement dans l’organisation et la fonction des fibres myélinisées qui sont altérées dans le cadre de la sclérose en plaques (SEP). Pour cela, nous avons généré des souris modifiées chez lesquelles la protéine SCHIP-1 n’est plus exprimée. L’analyse de souris jeunes (2 mois) a montré qu’elles ne présentent pas de défauts majeurs d’organisation des nœuds de Ranvier et des segments initiaux, mais présentent par contre des défauts d’organisation de certains faisceaux de fibres myélinisées, indiquant que SCHIP-1 joue probablement un rôle important pour la mise en place de ces faisceaux au cours du développement. Nous essayons maintenant de comprendre par quels mécanismes moléculaires SCHIP-1 pourrait exercer ce rôle. Nous étudions également l’organisation des nœuds de Ranvier et des segments initiaux chez des souris âgées (10 mois) afin de valider une hypothèse selon laquelle SCHIP-1 pourrait participer au maintien de ces structures au cours du temps (hypothèse basée sur des résultats antérieurs) Jean-François GHERSI-EGEA et Charlotte SCHMITT - Lyon Financement et formation post-doctorale sur 2 ans (rapport intermédiaire) - Avec le soutien de la FRC, Martin Bouygues et UNISER. Projet : Rôle du système plexus choroïde/liquide céphalo-rachidien dans la distribution des cellules immunes dans le cerveau enflammé. Résumé des travaux : Pour infiltrer le système nerveux central (SNC), les cellules immunitaires circulant dans le sang doivent franchir des interfaces cellulaires qui protègent le cerveau. Les plexus choroïdes forment l’une de ces interfaces, localisée entre le sang et le liquide céphalo-rachidien (LCR) qui circule dans les cavités ventriculaires du cerveau. Les plexus choroïdes sont connus pour être la source de production du liquide céphalo-rachidien. Des travaux récents suggèrent que les plexus choroïdes sont une voie d’entrée jusqu’alors sous-estimée des cellules immunitaires dans le cerveau au cours de la surveillance immunitaire normale, et peut-être également au cours de la sclérose en plaques (SEP), contribuant ainsi à la localisation préférentielle des plaques et des zones dégénératives à proximité des compartiments contenant le liquide céphalo-rachidien. Grâce à deux modèles animaux de SEP développé chez le rongeur, nous avons suivi l’infiltration des cellules immunes dans le cerveau avant et pendant la phase clinique de la maladie. Nous avons montré que plusieurs espaces du cerveau contenant le liquide céphalo-rachidien, et en particulier un espace appelé velum interpositum (image ci-dessus), jouent un rôle particulier dans le trafic des cellules immunes au cours de la surveillance neuroimmunitaire. Chez l’animal malade, ces espaces, ainsi que le tissu nerveux adjacent, sont particulièrement envahis par les cellules immunitaires (image ci-contre). Afin de comprendre le rôle joué par les plexus choroïdes dans le passage des cellules immunitaires au sein de ces espaces liquidiens du cerveau, nous avons identifié plusieurs gènes susceptibles d’être impliqués dans la migration des cellules immunitaires. Nous avons développé un modèle cellulaire qui permet d’étudier le trafic des cellules immunitaires à travers l’interface sang-LCR, et permettra d’évaluer l’importance réelle de chacun de ces gènes. Egalement grâce à ce modèle, nous avons montré que les plexus choroïdes ont une grande capacité de sécrétion de chimiokines, des molécules capables d’attirer les cellules immunitaires. Ce travail en cours, financé par l’ARSEP pour une période se poursuivant jusqu’en Janvier 2012, souligne l’importance des compartiments liquidiens dans la surveillance immunitaire du cerveau, et montre leur implication dans l’infiltration du SNC au cours de la pathologie neuro-inflammatoire. Il ouvre des voies de recherche non explorées pour comprendre le trafic des cellules immunes entre le sang et le LCR, avec en perspective l’espoir d’identifier de nouvelles cibles thérapeutiques permettant de réguler l’infiltration leucocytaire dans le cerveau. Ferdinand KAYA - Paris Formation post-doctorale sur 1 an - Avec le soutien de Urpimmec et Capreval, M. Paul Grolier, M. Jacques Cajan et M. Jean Dosmond. Projet : Etude de la remyélinisation du système nerveux central dans un modèle amphibien de démyélinisation Rapport d’activité : La sclérose en plaques est une maladie neurologique qui touche fréquemment les jeunes adultes. En France, elle concerne environ 80 000 personnes et on enregistre environ 2 000 cas de plus chaque année. Cette maladie revêt deux aspects important: l’aspect inflammatoire qui fait intervenir des mécanismes complexes du système immunitaire, et l’aspect démyélinisation qui correspond à la perte partielle (par plaques) de la gaine de myéline qui protège les axones des neurones dans le système nerveux central (SNC : cerveau et moelle épinière). Il existe des moyens de lutter contre l’aspect inflammatoire, mais à l’heure actuelle aucun traitement ne permet de faire face à la démyélinisation persistante. Pourtant, le système nerveux central a des capacités intrinsèques à régénérer des oligodendrocytes, qui sont les seules cellules qui fabriquent la myéline. On assiste dans cette maladie à des tentatives de remyélinisation, mais qui sont insuffisantes pour s’opposer à la progression de la mort neuronale. Pour cette raison, nous avons créé des têtards de grenouille génétiquement modifiés exprimant un marqueur fluorescent (GFP) dans les oligodendrocytes du système nerveux central associé à un gène qui permet de les détruire de manière contrôlée et de créer ainsi la démyélinisation. Sur ces animaux, nous pouvons contrôler le processus de myélinisation. Nous avons vérifié par des techniques d’histologie et de microscopie que nous provoquons une démyélinisation par destruction des oligodendrocytes, mais que de nouveaux oligodendrocytes s’installent et remyélinisent progressivement les nerfs. Notre objectif est d’identifier des molécules pharmacologiques pouvant stimuler les capacités intrinsèques à la remyélinisation. Les têtards démyélinisés sont peu actifs, et redeviennent très mobiles après remyélinisation. Actuellement, nous mettons au point un test standardisé mesurant le mouvement des têtards, pour pouvoir tester à grande échelle des produits activant la remyélinisation. Brahim NAIT OUMESMAR et Maria-Cécilia ANGULO - Paris Financement sur 2 ans (rapport intermédiaire) - Avec le soutien de Mme Boullier, M. Duguit, du groupe Bouygues, du Jumping de Cabourg et le concert de Mme Dahan. Projet : Etude du rôle des entrées synaptiques des cellules NG2 au cours de la myélinisation et remyélinisation Résumé des travaux : Le projet que nous avons proposé a pour objectif d’élucider le rôle des connexions entre les cellules NG2 (cellules du système nerveux considérées comme la source principale d’oligodendrocytes) dans le contrôle du développement des oligodendrocytes (cellules myélinisantes) au cours de la myélinisation et la remyélinisation du système nerveux central (SNC). Ce projet est issu d’une collaboration entre les équipes de Brahim Nait Oumesmar (biologiste cellulaire et moléculaire) et de Maria-Cécilia Angulo (électrophysiologiste) ayant un intérêt commun pour les précurseurs NG2, avec des approches et des expertises complémentaires. Cette synergie nous permet plus spécifiquement d’analyser au niveau du corps calleux (zone particulière du cerveau): 1) les changements morphologiques et fonctionnels des connexions des cellules NG2 au cours du développement postnatal, 2) le rôle de ces connexions dans le contrôle de la prolifération et de la différenciation des précurseurs d’oligodendrocytes, et 3) la fonction de l’innervation des cellules NG2 dans la remyélinisation. Nous travaillons actuellement sur les objectifs un et trois. D’abord, nous avons analysé l’innervation des cellules NG2 au cours du développement postnatal du corps calleux. Nos résultats ont montré une augmentation significative et transitoire de l’initiation de la différenciation des cellules NG2 en oligodendrocytes myélinisants. Par ailleurs, nous avons confirmé que les connexions ne persistent pas sur les oligodendrocytes différenciées. De plus, nos analyses électrophysiologiques des connexions neurones-cellules NG2 suggèrent une possible maturation fonctionnelle des connexions au cours de la deuxième semaine postnatale. Afin d’établir le rôle des connexions neurones-cellules NG2 dans la remyélinisation, nous avons analysé le profil de leur innervation après une démyélinisation induite dans le corps calleux. Nos analyses ont démontré une augmentation transitoire de la densité des connexions des cellules NG2, 14 jours après démyélinisation, phase correspondant à la différenciation des précurseurs d’oligodendrocytes en oligodendrocytes myélinisants. De manière importante, nous avons aussi démontré la présence de connexions sur les cellules NG2 dans les lésions actives et chroniques de sclérose en plaques. L’ensemble de nos résultats suggère un rôle majeur des connexions neurones-cellules NG2 dans le contrôle de la myélinisation et la remyélinisation. Catherine LUBETZKI - Paris Financement sur 1 an - Avec le soutien du groupe Bouygues Projet : Molécules de guidage et remyélinisation dans le système nerveux central Résumé des travaux : Les précurseurs d’oligodendrocytes qui persistent dans le système nerveux central adulte, sont la source principale des cellules remyélinisantes du système nerveux central. Dans la SEP, certaines plaques de démyélinisation présentent une “dépopulation” en oligodendrocytes, suggérant l’hypothèse d’un mauvais recrutement des précurseurs d’oligodendrocytes. Des études précédentes avaient identifiées des protéines, appelées sémaphorines 3A (Sema3A) et 3F (Sema3F), comme étant des molécules de guidage attractives (Sema3A) ou répulsives (Sema3F) pour les précurseurs d’oligodendrocytes. Dans cette étude, nous avons observé une augmentation du taux de ces molécules dans un modèle expérimental de démyélinisation et chez les patients atteints de sclérose en plaques. Nous avons pu montrer que les précurseurs d’oligodendrocytes chez l’adulte exprimaient des récepteurs aux sémaphorines et que leur expression augmentait après une démyélinisation. Dans un modèle animal adulte de démyélinisation, nous avons pu démontrer que la Sema3A bloque le recrutement des précurseurs d’oligodendrocytes dans la zone démyélinisée. A l’inverse, la surexpression de Sema3F accélère le recrutement des précurseurs d’oligodendrocytes et le taux de remyélinisation. Ces résultats permettent de mieux comprendre les défauts de remyélinisation et d’envisager des mécanismes de réparation dans la sclérose en plaques. Cathy SOULA - Toulouse Financement sur 2 ans (rapport intermédiaire) - Avec le soutien des assurances Matmut, A SEP 66, Sabardu Tourisme, M. Alayrangues et M. Sabardu Projet : Mécanismes de spécification des précurseurs oligodendrocytaires: étude du rôle de l’endosulfatase Sulf1 chez le poisson zèbre Rapport d’activité : Nous nous intéressons aux tous premiers événements responsables de l’apparition des oligodendrocytes au cours du développement embryonnaire. Notre objectif était de caractériser les gènes majeurs du programme de développement de ces cellules et d’identifier les signaux inducteurs nécessaires à la mise en route de ces programmes dans l’embryon. Des travaux antérieurs développés dans l’équipe et ayant pour objectif d’identifier des gènes exprimés très précocement dans les oligodendrocytes immatures nous ont conduits à nous intéresser à une enzyme dont la fonction est de réguler l’activité de différents signaux perçus par les cellules qui l’expriment. Afin d’élucider le rôle de cette enzyme dans le développement des oligodendrocytes, nous avons initié des études fonctionnelles en utilisant le modèle du poisson zèbre. Cet organisme présente de nombreux avantages expérimentaux. En particulier, l’embryon étant transparent, il est possible de suivre en temps réel le développement des oligodendrocytes qui expriment un marqueur fluorescent en condition physiologique ou après inactivation de l’expression d’une protéine d’intérêt. Nos résultats récents montrent que l’inactivation de cette enzyme est suffisante pour inhiber le développement des oligodendrocytes dans l’embryon indiquant que cette enzyme joue un rôle clé dans l’engagement de progéniteurs neuraux immatures vers un destin oligodendrocytaire. Nos travaux actuels ont pour objectif d’identifier le ou les signaux régulés par cette enzyme. Nos résultats encore préliminaires indiquent que cette enzyme sensibilise les progéniteurs neuraux à l’activité d’un facteur sécrété connu pour être impliqué dans l’induction à la fois des neurones et des oligodendrocytes. Notre hypothèse de travail est que l’expression de cette enzyme par les progéniteurs neuraux serait un élément déterminant dans le choix de leur destin. En sensibilisant ces cellules à l’activité du facteur sécrété, l’enzyme les orienterait vers la production d’oligodendrocytes au détriment des neurones. Une meilleure compréhension de ces phénomènes précoces représente un enjeu important pour définir des stratégies de production d’oligodendrocytes à partir de progéniteurs neuraux et/ou de cellules souches. Observation des oligodendrocytes immatures (flèches en A) dans une lignée transgénique de poisson zèbre. Noter l’absence d’oligodendrocytes après inactivation de l’enzyme Sulf1 (B). NEUROIMMUNOLOGIE : Daniel Gonzales Dunia & Grégoire Chevalier - Toulouse Financement & formation post-doctorale sur 1 an - Avec le soutien de l’Amicale Peypinoise des secouristes et du comité Feux des forêts, de M. Michaka, M. Meyer et M. Surin Projet : Analyse des mécanismes de la destruction neuronale et axonale provoquée par les lymphocytes T cytotoxiques : une cible alternative pour l’immunothérapie dans la SEP ? Rapport d’activité : La réponse inflammatoire auto-immune qui caractérise la Sclérose en Plaques (SEP) conduit à des atteintes des neurones et des axones. Ces atteintes participent aux déficits neurologiques et aux défauts de remyélinisation chez les patients. Les effecteurs immunologiques impliqués sont mal connus, mais des résultats récents suggèrent que les lymphocytes T cytotoxiques, ou cellules tueuses, pourraient jouer un rôle majeur. Notre projet visait à développer des modèles expérimentaux permettant de démontrer formellement la capacité de ces cellules à « tuer » les neurones, ainsi que d’analyser de façon fine les mécanismes à l’œuvre lors des interactions entre lymphocyte T cytotoxique et neurones. Nous avons utilisé un modèle induit d’inflammation de type T cytotoxique combiné à des cultures de neurones. Grâce à des approches d’imagerie cellulaire en temps réel, nous avons obtenu des informations nouvelles sur la dynamique des interactions entre neurones et lymphocytes T cytotoxiques. Nos résultats démontrent clairement que ces cellules isolées du cerveau peuvent interagir spécifiquement avec les neurones. Après contact, ces lymphocytes provoquent des changements morphologiques et physiologiques sur les neurones, conduisant à leur destruction. Les caractéristiques de cette interaction sont cependant très différentes des autres cellules plus classiquement ciblées par les lymphocytes. Nos résultats constituent donc la première description précise des modalités d’attaque des neurones par les lymphocytes T cytotoxiques. Nous espérons que ces informations pourraient permettre dans l’avenir d’identifier de nouvelles approches thérapeutiques pour un meilleur contrôle des lésions axonales et neuronales observées chez les patients atteints de sclérose en plaques. Jean-Paul Soulillou - Nantes Financement sur 2 ans (rapport intermédiaire) - Avec le soutien de l’AFSEP Projet : Caractérisation des cellules T auto-immunes engagées dans une synapse immune avec les cellules présentatrices d’antigène autologues dans la Sclérose en Plaques. Rapport d’activité : Dans le sang périphérique, les cellules T auto-réactives dirigées contre la myéline sont censées jouer un rôle clé dans la sclérose en plaques (SEP), mais elles sont généralement considérés comme ayant des différences qualitatives plutôt que quantitatives par rapport à celles trouvées chez les personnes contrôles. Dans cette étude nous étudiées les cellules T auto-réactives dirigées contre la myéline selon une nouvelle approche basée sur la capacité combinée de ces cellules d’acquérir des protéines membranaires provenant des cellules autologues présentatrices d’antigène, et leur capacité à réagir contre la myéline utilisée comme auto-antigène. En utilisant cette approche, la fréquence les cellules T auto-réactives dirigées contre la myéline était particulièrement élevée chez les patients atteints de sclérose en plaques comparativement aux témoins appariés en âge et sexe. L’auto-réactivité contre la myéline était stable après plusieurs mois chez les patients. Les cellules T auto-réactives dirigées contre la myéline sont des cellules T mémoires exprimant des protéines spécifiques, suggérant leur capacité à retourner dans les tissus. Ces données montrant une augmentation des cellules T auto-réactives dirigées contre la myéline chez les patients atteints de sclérose en plaques, soutien l’origine auto-immune de la maladie. Roland Liblau - Toulouse & Hartmut Wekerlé - Martinsried (Allemagne) Financement sur 2 ans Béatrice Pignolet - Toulouse & Kerstin Berer - Martinsried (Allemagne) Formations post-doctoales, 1 an Avec le soutien de ASARM, le groupe D&O, le Rotary Club de Château-Thierry, M. Roger Serey et l’UNISEP Projet : Etude de la réactivité immunologique croisée entre deux auto-antigènes, MOG et NF-M, conduisant au phénomène d’auto-immunité cumulative dans un modèle murin Rapport d’activité : Nous avons fait l’observation originale que dans un modèle murin de Sclérose en Plaques (SEP) des lymphocytes T reconnaissant un auto-antigène de la myéline (MOG) pouvaient également réagir contre un autre auto-antigène (NF-M) du système nerveux central. Cette double reconnaissance n’est en rien exceptionnelle et est assez fréquemment observée. Cette double auto-immunité portée par certains lymphocytes semble leur conférer un potentiel pathogène accru. Nous souhaitons poursuivre l’analyse de cette observation et en appréhender les conséquences in vivo. Pour cela nous étudions chez l’animal les conséquences de la reconnaissance de chacun des 2 auto-antigènes du système nerveux sur la maladie auto-immune induite chez l’animal, sur le développement des lymphocytes T auto-réactifs reconnaissant l’auto-antigène de la myéline. Les implications de ce nouveau concept en auto-immunité pour la sclérose en plaques peuvent être importantes. En effet, la présence d’une réponse auto-immune contre MOG et contre NF-M a été décrite chez les patients. De plus, si ce concept s’applique également à l’homme, il permettra d’identifier des lymphocytes particulièrement pathogènes et donc des cibles thérapeutiques privilégiées. RECHERCHE CLINIQUE : Emmanuelle Leray - Rennes Financement sur 2 ans (rapport intermédiaire) - Avec le soutien de Motards Solidarité 56 et du Jumping de Cabourg Projet : Etude multicentrique française de la mortalité des patients atteints de SEP Rapport d’activité : Au cours de la première année (2010), l’investigateur principal du projet a obtenu les autorisations légales nécessaires (Comité Consultatif du Traitement de l’Information en matière de Recherche dans le domaine de la Santé et Commission Nationale Informatique et Libertés) pour mener à bien l’étude SURVIMUS. Dans le même temps, l’étude a été proposée à tous les centres experts de la sclérose en plaques en France et 14 d’entre eux, répartis sur l’ensemble du territoire, ont accepté de participer (Besançon, Bordeaux, ClermontFerrand, Dijon, Fort de France, Lille, Lyon, Marseille, Nancy, Nice, Rennes, Saint Etienne, Strasbourg, Toulouse). Ainsi, le nombre attendu de patients atteints de sclérose en plaques inclus dans l’étude sera d’au moins 20 000 personnes. Les centres participants sont actuellement en train de collecter les éventuelles informations manquantes de leurs patients, notamment celles qui permettront l’obtention du statut vital au 1er janvier 2010 en interrogeant le registre national (Répertoire National d’Identification des Personnes Physiques). La seconde partie du projet, réalisé courant 2011, permettra d’obtenir le statut vital des patients et d’effectuer l’analyse statistique des données, afin de publier les résultats de cette étude française de grande ampleur en 2012. Eric Thouvenot - Montpellier Financement sur 2 ans (rapport intermédiaire) - Avec le soutien de l’AFSEP Projet : Recherche de marqueurs de sclérose en plaques rémittente après un 1er évènement démyélinisant par analyse protéomique quantitative du liquide céphalorachidien. Rappel de l’objectif du projet de recherche La Plateforme Protéomique Fonctionnelle de Montpellier (PPF) a bénéficié d’un financement à hauteur de 50 000 euros pour 2 ans pour un projet visant à identifier des biomarqueurs potentiels de sclérose en plaques (SEP) dans le liquide céphalorachidien (LCR) de patients, en utilisant une approche protéomique quantitative. La moitié des fonds ont été versés en décembre 2009 et utilisés en 2010. Le but du projet est d’identifier des biomarqueurs précoces et spécifiques de la sclérose en plaques, dès le premier événement démyélinisant (syndrome cliniquement isolé). En effet, parmi les patients présentant un premier épisode neurologique compatible avec une 1ère poussée de sclérose en plaques, seulement une partie (50 à 80% selon les séries) développera réellement une sclérose en plaques définie par l’apparition d’une 2ème poussée dans les 10 ans. Le principal facteur pronostique est la présence de lésions cérébro-médullaires en IRM et de bandes oligoclonales en immunoélectrophorèse du liquide céphalorachidien (LCR). Le diagnostic peut être rendu plus précoce par la découverte de nouvelles lésions en IRM, mais reste tardif et expose les patients à des poussées pouvant laisser des séquelles. Ainsi, en identifiant des marqueurs de la SEP dans le liquide céphalorachidien des patients présentant un syndrome cliniquement isolé, on pourrait accélérer leur prise en charge thérapeutique, sans traiter les patients qui ne présenteront pas de récidive. Dans un premier temps, nous avons choisi de comparer le liquide céphalorachidien de patients atteints de SEP de façon certaine (ponction lombaire réalisée lors de la 2ème poussée) à celui de patients contrôles ne présentant pas de maladie inflammatoire du système nerveux central. Ce travail a fait l’objet de cette 1ère année d’étude. Par la suite, nous nous attacherons à comparer le liquide céphalorachidien des patients ayant présenté un syndrome cliniquement isolé et ayant développé une SEP dans l’année suivant le syndrome cliniquement isolé au liquide céphalorachidien de patients n’ayant pas évolué. Ceci nous permettra d’identifier des marqueurs d’activité de la maladie et devrait nous permettre de mieux identifier les patients à fort risque de rechute précoce. Etat d’avancement du projet Grâce au financement de l’ARSEP, nous avons démarré les premières mises et tester plusieurs approches. Celles-ci nous ont permis de définir un protocole optimal pour l’analyse des échantillons de LCR : La comparaison du LCR de 3 groupes de 10 patients atteints de SEP, comparativement à 3 groupes de 10 patients contrôles a permis : -L’identification de 462 protéines dans le LCR (contre seulement 256 protéines auparavant). -La quantification relative de 458 protéines entre les 6 pools de patients (Figure 1). -La variation significative de 14 protéines d’intérêt et biomarqueurs potentiels de SEP, en comparant les échantillons de patients SEP et contrôles appariés 2 à 2. Ces 1ers résultats à la hauteur de nos espérances sont en cours de validation par mélange des échantillons entre les groupes. Cela permettra d’obtenir une liste de biomarqueurs candidats plus restreinte mais plus fiable. Forts de cette expérience, nous avons pu débuter la 2ème phase du projet dès début 2011, avec la comparaison des patients ayant présenté un syndrome cliniquement isolé et ayant converti rapidement vers une SEP à des patients syndrome cliniquement isolé stables. Cela nous permettra d’identifier des biomarqueurs de conversion rapide après un syndrome cliniquement isolé, afin de mieux cibler les patients requérant un traitement précoce. Agnès Fromont - Dijon Financement sur 1 an - Avec le soutien de SEP Loire Sud, de M. Cortat et l’association des amis de Laeticia Lejeune Projet : Épidémiologie de la Sclérose en Plaques en France Rapport d’activité : Un gradient de prévalence (proportion de malades présents dans la population à un moment donné) Nord – Sud de la Sclérose en Plaques (SEP) a été mis en évidence en Europe (prévalence de 120,4 pour 100 000 habitants en Norvège contre 35 à 90 pour 100 000 en Italie. La position centrale de la France en Europe en fait un pays intéressant pour mieux comprendre les raisons de ces disparités. Cependant, les études réalisées en France jusqu’à présent portent sur des populations non représentatives (cohortes hospitalières ou régionales…), et s’appuient sur des modalités différentes ce qui rend toute comparaison impossible. Afin d’effectuer une étude nationale avec une méthodologie unique, la Caisse Nationale d’Assurance Maladie des travailleurs salariés (CNAMTS) met à notre disposition ses données d’affections de longue durée (ALD) pour la sclérose en plaques. Ce régime couvre 87 % de la population française. Cette étude permet d’étudier les variations géographiques de la prévalence de la sclérose en plaques en France et d’identifier ses déterminants socio-économiques et environnementaux. La prévalence des ALD pour SEP en 2004, département par département, sur l’ensemble du territoire métropolitain ont été calculé afin d’étudier les variations géographiques de prévalence de la SEP en France. Afin de tenir compte des différences de taille de populations entre départements, nous avons appliqué un modèle statistique particulier. De façon inattendue, Paris et sa banlieue ainsi que la Côte d’Azur ressortent comme deux zones à faible prévalence. Ces résultats ont fait l’objet d’une publication parue dans Brain en 2010 (Fromont et coll. Brain 2010). Nous avons obtenu les données de la CNAMTS nous permettant d’estimer l’incidence (nombre de nouveaux cas d’une maladie par unité de temps dans une population donnée) de la SEP parmi les affiliés au régime général et aux régimes spéciaux entre 2001 et 2007. Ces données combinées aux taux d’affiliation au régime général par département, par âge et par sexe et au taux de notification à la CNAMTS, nous ont permis d’estimer l’incidence de la sclérose en plaques sur l’ensemble de la population française (7,8 pour 100 000 habitants). Nous avons également estimé les variations géographiques d’incidence de la sclérose en plaques, et ainsi confirmé le risque plus important de sclérose en plaques dans le nord et l’est de la France, ainsi que le sous risque le long de la côte méditerranéenne et le long de la vallée du Rhône. Christian Confavreux - Lyon Financement sur 2 ans (rapport intermédiaire) - Avec le soutien de M. Routhier, de la Fondation le Roch-Les Moustquetaires et la maison de l’Amitié Projet : NOMAD’MUS : Création d’une cohorte Française de Neuro-optico-myélite aigue de Devic et des syndromes neurologiques apparentés Rapport d’activité : La neuro-optico-myélite aigüe de Devic (NOMAD) est une pathologie inflammatoire qui touche presque exclusivement les nerfs optiques et la moelle épinière. Elle a longtemps été considérée comme une forme particulière de sclérose en plaques (SEP). Cependant, des travaux récents ont montré de nombreuses différences entre sclérose en plaques et NOMAD notamment avec la découverte d’un anticorps, NMO-IgG. Cet anticorps est présent uniquement chez les patients atteints de NOMAD ou de syndromes neurologiques apparentés. La distinction entre NOMAD et sclérose en plaques est cruciale car les deux pathologies sont différentes en termes de traitement et de pronostic. L’objectif principal de notre travail était de constituer une cohorte française de patients atteints de NOMAD ou de syndromes neurologiques apparentés pour mieux en décrire les caractéristiques cliniques, biologiques, d’imagerie et pour améliorer leur prise en charge. Un total de 40 centres répartis en métropole et outre-mer participent activement à cette étude. Nous avons pu déjà enregistré dans notre base 241 patients, ce qui en fait à ce jour la plus importante base de données européenne sur la NOMAD. La création de cette cohorte nationale devrait aboutir à une meilleure connaissance des caractéristiques de cette pathologie et donc améliorer sa prise en charge, ne serait-ce que par une plus grande sensibilisation des neurologues, du corps médical et du grand public à la NOMAD. Cette meilleure connaissance de la NOMAD permettra également d’éviter les erreurs et retards diagnostiques à l’origine de thérapeutiques coûteuses, inadaptées, inefficaces, et inutilement dangereuses. Une amélioration de la qualité de vie du patient et également un impact socioéconomique important devraient ainsi découler de ce projet. Notre second objectif principal était de créer une biothèque spécifique de ces maladies. Aujourd’hui nous avons pu recueillir et stocker des prélèvements sanguins de 51 patients. Cette biothèque permettra d’aider à la recherche fondamentale notamment sur la physiopathologie de ces maladies mais aussi de la sclérose en plaques. En effet des travaux récents ont démontré que la NOMAD pouvait être considérée sur certains aspects, comme un modèle d’étude de la sclérose en plaques. Enfin, nous avons pu améliorer les tests de détection des anticorps spécifiques de la NOMAD, permettant de mieux différencier les patients NOMAD des patients SEP et donc d’adapter le traitement de manière précoce. Figure 1 : Illustration du test utilisé en routine pour la détection des anticorps spécifiques de la NOMAD. 1A : cellules exprimant fortement la molécule cible des anticorps (en vert) ; 1B : fixation du sérum de patients sur ces mêmes cellules (en rouge) ; 1C : fusion des 2 images (en jaune) Fondation pour l’aide à la recherche sur la sclérose en plaques 14 rue Jules Vanzuppe 94200 Ivr y sur Seine 01 43 90 39 39 - w w w.arsep.org 2011