1 PRÉSENTATION GÉNÉRALE DES AMPHIBIENS 1.1 INFORMATIONS GÉNÉRALES « Amphibien » signifie « double biologie ». Ils passent une partie de l’année en phase terrestre, l’autre en phase aquatique (généralement plus courte) : - phase aquatique : reproduction et ponte + stade larvaire - phase terrestre : migrations et hivernage Les Amphibiens ont la peau humide et sans écailles. Ce sont des animaux à sang froid, c’est-à-dire que la température corporelle évolue avec celle de leur environnement. L’activité est plus réduite par temps frais. Ils peuvent prendre des « bains de soleil » pour augmenter leur capacité d’action. En hiver, la baisse de la température peut rendre toute activité impossible. Ce désavantage est compensé par : - un faible besoin en nourriture - une consommation très faible en énergie Les Amphibiens sont divisés en 2 ordres : - les Anoures, qui n’ont pas de queue à l’âge adulte et un corps court et trapu => Grenouille, Crapaud, Rainette… - les Urodèles, qui ont un corps allongé et une queue à l’état larvaire et adulte => Triton, Salamandre… 1.2 LA RESPIRATION La respiration s’effectue de diverses manières : - au stade larvaire, il s’agit d’une respiration cutanée et par branchies (internes chez les têtards, externes chez les larves de Tritons) - au stade adulte : respiration par la peau et par les poumons La respiration cutanée se fait par dissolution du dioxygène dans de l’eau. C’est pour cela qu’ils ont la peau humide en permanence (et qu’il faut s’humidifier les mains avant toute manipulation). Pendant l’hivernage, la baisse d’activité fait que la respiration cutanée suffit : certaines espèces peuvent donc hiverner au fond d’une mare, dans la vase par exemple, se contentant de l’oxygène contenu dans l’eau. 1.3 LA REPRODUCTION La reproduction diffère selon les espèces : - chez les Anoures, la fertilisation est externe : les œufs sont fertilisés par le mâle au moment où ils sont pondus - chez les Urodèles, elle est interne, bien que le mâle soit dépourvu d’organe d’intromission : le sperme est transféré dans les organes génitaux de la femelle par l’intermédiaire d’un spermatophore (masse spermatique + support), laissé sur le sol et « récupéré » et stocké par la femelle quand elle passe dessus. La fécondation a lieu quand les œufs passent par le cloaque au moment de la ponte Le processus commence par une attraction de la femelle par le mâle : soit par le chant et la livrée nuptiale (chez les Anoures), soit par la livrée nuptiale et les parades (chez les Urodèles). Triton ponctué : à gauche en livrée nuptiale (pour la reproduction), à droite en phase terrestre 1.4 LE CYCLE DE VIE La larve d’Anoure (têtard) est très différente d’aspect de l’adulte, avec une tête disproportionnée, l’absence de membres et la présence d’une longue queue bordée de nageoires. 5 étapes se succèdent de l’éclosion à la métamorphose : - jeune larve venant de déchirer sa membrane munie de branchies externes - formation de la bouche et de l’intestin, allongement de la queue, les branchies deviennent internes : la larve prend le nom de têtard - les membres postérieurs apparaissent à la base de la queue - les membres antérieurs percent la peau - le bec corné disparaît, la queue également, le têtard acquiert la forme de l’adulte La larve d’Urodèle possède la même forme générale que celle de l’animal métamorphosé, avec en plus 3 paires de branchies externes bien visible. A l’éclosion, elle possède des bourgeons de membres antérieurs, qui vont s’allonger petit à petit. Une seconde période débute avec la première prise de nourriture : les membres postérieurs apparaissent. A la fin de cette période, la larve a acquis une taille assez grande, et est prête à se métamorphoser. A noter que les larves de Salamandre naissent à un stade de développement avancé, avec 4 membres bien formés (ovoviviparité). 1.5 LE DÉPLACEMENT L’adaptation au saut est permise chez les Anoures par un développement important des pattes postérieures. Les membres antérieurs (souvent courts) servent à la réception. Les bonds sont particulièrement importants chez les Grenouilles (50 cm de haut et 1 mètre de long pour la Grenouille verte par exemple). Les sauts sont plus faibles chez les Crapauds, qui se déplacent en s’appuyant sur les extrémités de leurs membres. Les Anoures nagent en dépliant rapidement les membres postérieurs vers l’arrière puis en les ramenant le long du corps. Chez les Urodèles, la faible longueur des pattes et leur disposition transversale limitent la locomotion terrestre à de simples mouvements de reptation. En milieu aquatique, ils se propulsent à l’aide de leur queue, en repliant les membres le long de leur corps. 1.6 LES MIGRATIONS Après avoir atteint l’âge adulte, les Amphibiens vont chercher un milieu de reproduction. C’est en général un habitat aquatique, qui peut se trouver à proximité de la zone de vie terrestre, mais aussi en être éloigné de plusieurs centaines de mètres (Tritons) voire de quelques kilomètres (Crapauds, Grenouille rousse). Les capacités locomotrices limitées rendent ces déplacements éprouvant : le moindre muret devient un obstacle infranchissable, et des populations entières sont décimées lors de traversées de routes chaque printemps. La migration prénuptiale est le trajet qui conduit les adultes de leur site d’hivernage à leur lieu de reproduction. Elle dure quelques heures et est limitée dans l’espace. Elle suit souvent de peu la sortie d’hivernage. L’adulte cherchera le plus souvent, instinctivement, à retourner vers le milieu humide où il est né pour s’y reproduire à son tour. La migration postnuptiale relie le site de reproduction à des habitats appelés « quartiers d’été » ou domaines vitaux, où les adultes se sédentarisent. A la fin de la belle saison, certaines espèces comme le Crapaud commun effectuent une migration automnale qui les conduit vers les quartiers d’hiver ou site d’hivernage. 2 L’ÉVOLUTION ET L’IMPACT DE L’HOMME SUR LES AMPHIBIENS 2.1 DES ESPÈCES MENACÉES La destruction des milieux naturels est une cause directe qui entraîne la raréfaction des Amphibiens. On peut y ajouter la pollution (des eaux, des sols et atmosphérique, par les pesticides, herbicides…). Le réchauffement climatique, qui en résulte, aura un impact également négatif sur les populations d’Amphibiens (et sur les autres animaux et végétaux bien sûr). Tous les Amphibiens sont protégés par la loi : leur destruction, ainsi que l’enlèvement et le transport de leurs œufs ou larves sont interdits. 2.2 DES ESPÈCES UTILES Les Amphibiens sont essentiels dans de nombreux domaines au niveau mondial : - ils jouent un rôle dans la chaîne alimentaire, aussi bien en tant que proies qu’en tant que prédateurs - ils contrôlent les populations de certains insectes, contrôle essentiel dans la réussite des cultures agricoles - ils réduisent la propagation de maladies comme la malaria, en mangeant les vecteurs - leur peau produit des substances pouvant tuer microbes et virus, offrant des perspectives de découvertes de nouveaux médicaments - leur peau étant très perméable, ce sont d’excellents indicateurs de la qualité environnementale => leur disparition ne précède que de peu celle d’autres espèces ! 2.3 QUELQUES MÉTHODES POUR AIDER LES AMPHIBIENS - cesser la perte des milieux humides recréer des mares et des corridors entre ces milieux de vie laisser des caches (souches d’arbres, tas de branches, tas de briques en désordre…) qui présentent des conditions d’humidité et de chaleur constantes, et ainsi permettent la phase de vie terrestre limiter au maximum l’utilisation de produits type pesticides, herbicides, fongicides… mettre en place des « crapauducs » sous les voies routières qui coupent des routes de migration au printemps sensibiliser le grand public à la menace qui pèse sur ces espèces Chacun, dans son jardin, peut accueillir des Amphibiens, soit en phase de reproduction (si une mare ou un point d’eau est présent), soit en phase de vie terrestre (en proposant dans son jardin des zones d’herbes folles, des tas de bois…), soit les deux ! Par contre, il est interdit d’introduire ces animaux dans les bassins. De la même façon, la création de mare répond à des règles précises pour pouvoir être à même de les accueillir (berges douces, luminosité suffisante…). 3 PRÉSENTATION DE QUELQUES ESPÈCES RENCONTRÉES EN FLANDRE 3.1 CLÉ DE DÉTERMINATION SIMPLIFIÉE Espèces Caractéristiques particulières - Grenouille verte Crapaud commun Triton Salamandre Têtard Têtard Larve Larve - grands yeux sur le haut de la tête pattes palmées peau humide et visqueuse saute et ne marche pas larve différente de l’adulte queue qui disparaît ensuite pattes postérieures avant antérieures branchies internes peau sèche et verruqueuse hivernage souvent dans une tanière glandes derrière les yeux, sur le dos Ponte Amas d’œufs gélatineux - - étangs, mares ensoleillées avec végétation aquatique, zones calmes de rivière, forêts, tourbières, fossés et roselières quasiment exclusivement aquatique, hiverne au fond de l’eau dans la vase Nourriture Insectes essentiellement Œufs en longs cordons - larve différente de l’adulte queue qui disparaît ensuite pattes postérieures avant antérieures branchies internes grande queue aplatie possède une crête (mâle) adultes : vie terrestre et nocturne Habitat souvent dans milieux secs (carrières, sablières…) affectionne les forêts pontes dans les mares forestières Insectes, vers, limaces Œuf isolé, accroché à une plante aquatique - mares, étangs, flaques hivernage sous les pierres Insectes, vers, limaces - forêts ombragées et humides avec sol recouvert de mousses et de feuilles mortes fréquente peu l’eau (nage très mal) Vers, escargots, limaces branchies externes apparentes pattes antérieures avant postérieures grande queue ronde coloration noire et jaune gros yeux sombres proéminents 4 pattes à la mise bas Branchies externes Espèces qui ne pond pas d’œufs. Développement des œufs dans le corps de la mère. Mise au monde de larves formées : ovoviviparité -