Sentiweb-Hebdo
N° 2008s23
10/06/2008
du 02 au 08/06/2008
Perception par les médecins généralistes des effets indésirables
d'une corticothérapie systémique prolongée
Aurélie Perdoncini-Roux, Laurence Fardet, Thierry Blanchon, Clément Turbelin, Yves Dorléans ,
Réseau Sentinelles, Inserm-UPMC UMR S 707, Paris
Les effets indésirables d'une corticothérapie
systémique prolongée (plus de 3 mois) sont
observés chez environ 2/3 des patients.
Cependant la fréquence et les facteurs de risque
de la plupart de ces effets indésirables n'ont que
rarement été étudiés. Et il n'existe à ce jour
aucune recommandation consensuelle quant au
dépistage et à la prévention de la plupart de ces
effets indésirables.
Une enquête transversale a été menée en 2007
auprès de 860 médecins généralistes membres
du Réseau Sentinelles d'une part, et de 152
patients recevant une corticothérapie prolongée
dans un service de médecine interne d'un centre
hospitalo-universitaire parisien d'autre part. 293
médecins généralistes ont complété le
questionnaire, soit un taux de réponse de 34% et
115 questionnaires remplis par les patients ont
pu être exploités.
Les troubles neuropsychiatriques (61%),
l'insomnie (59%), les troubles trophiques
cutanés et la lipodystrophie (53%), étaient les
effets indésirables les plus fréquemment
rapportés.
La fréquence globale de la plupart des effets
indésirables cortico-induits (lipodystrophie,
troubles cutanés, hyperphagie, trouble de
l'humeur, insomnie, prise de poids, troubles
musculaires, tremblements, troubles menstruels)
était sous-estimée par les praticiens.
Les modifications morhologiques
(lipodystrophie et prise de poids) étaient
décrites par les patients et par les médecins
comme l'effet indésirable le plus gênant. La
gêne induite par les troubles de l'humeur était
en revanche sous-estimée par les médecins.
Les pratiques des médecins concernant les
mesures adjuvantes (hygiéno-diététiques et
médicamenteuses) et la surveillance spécifique
apportée (clinique et paraclinique) étaient très
disparates. Des recommandations consensuelles
seraient souhaitables pour améliorer la prise en
charge des patients.
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