La pubalgie 1) Qu’est-ce que la pubalgie ? La pubalgie, affection douloureuse de la zone du pubis est une pathologie fréquente du footballeur. Le pubis est une structure osseuse, qui correspond à l’union, en avant, des deux os dessinant le bassin (os iliaques). C’est donc une articulation, bien que ses mouvements aient une amplitude faible. Elle effectue des mouvements de cisaillement lors de la marche. L’articulation elle-même est appelée « symphyse pubienne » Sur cette structure osseuse sont insérés deux grands groupes de muscles, à l’origine de ces cisaillements : - Les abdominaux (grands droits et obliques) sur sa partie supérieure (en 1 sur l’image) - Les adducteurs, (partie interne de la cuisse) sur sa partie inférieure (en 2 sur l’image) Les symptômes : Variables d’une personne à l’autre, et surtout en fonction de l’origine de la pubalgie. On peut ressentir : - Des douleurs situées au niveau du pubis même, ou juste au-dessus. Des douleurs au pli de l’aine Des douleurs à la base des adducteurs, tout en haut de la cuisse, à sa partie interne. Le pubis est une zone carrefour, sur laquelle de nombreuses contraintes s’exercent. La pubalgie va survenir lorsque ces forces ne sont plus équilibrées entre elles. La zone finit alors par s’inflammer. Le footballeur est particulièrement touché à cause de la manière dont il sollicite ses adducteurs : - Le tir, qui amène la jambe dans un mouvement d’adduction (la jambe se rapproche de l’axe médian du corps / l’angle entre la jambe et le tronc se ferme) Les écarts latéraux, qui forcent les adducteurs dans le mouvement inverse. On se retrouve donc, la plupart du temps, avec un déséquilibre des muscles abdominaux, déficitaires par rapport aux muscles adducteurs. 2) Que faire en cas de pubalgie ? Une pubalgie nécessite en premier lieu du repos, afin que l’inflammation diminue et se résorbe. Une rémission n’est pas compatible avec la poursuite de l’entrainement. Une visite chez le médecin s’impose en cas de doute, ou de douleurs aigues. Il prescrira probablement des anti-inflammatoires et/ou des myorelaxants. Dans certains cas, il pourra proposer des séances de mésothérapie chez le kiné. La pubalgie est avant tout une inflammation. Appliquer du froid sur la zone permet de soulager la douleur (sac de glace, poche de gel…toujours entourés d’une serviette pour éviter les brûlures). Le but de la prise en charge sera ensuite de rééquilibrer les différences de tension qui s’exercent sur la symphyse pubienne : Avant toute chose, consulter son thérapeute manuel (ostéopathe, chiropracteur) permet de libérer les différents blocages articulaires et d’équilibrer la posture. Bassin, lombaires, hanches, genoux et chevilles seront passés en revue, ainsi les groupes musculaires en rapport avec la pubalgie. Des semelles pourront éventuellement être proposées si l’appui au sol engendre une asymétrie au niveau du bassin (dans le cas d’une jambe plus courte que l’autre par exemple). Renforcer les muscles déficitaires va permettre de rééquilibrer la balance des tensions sur le pubis. Les footballeurs ont, dans une large majorité de cas, des adducteurs bien développés. Il s’agira donc pour eux de renforcer leurs abdominaux. Favoriser plutôt un travail de la partie basse des abdominaux (droits et obliques) ainsi que du gainage. Le travail des abdominaux doit être couplé à une lutte contre la lordose lombaire (bas du dos cambré). Le gainage va aider à cette correction de la posture, mais elle doit aussi être faite de manière consciente et volontaire (penser à serrer le ventre et basculer le bassin en position debout). Les muscles de la ceinture lombaire peuvent aussi être renforcés avec des exercices adaptés. Les étirements sont incontournables ! Il s’agira d’étirer principalement ses adducteurs, mais aussi les abducteurs de la hanche et la zone lombaire. A répéter tous les jours pendant la période de repos, puis 2 à 3 fois par semaine après rémission. Nutrition : Et dans l’assiette ? Une inflammation quelle qu’elle soit est toujours favorisée par un pH des tissus du corps plutôt acide. Plusieurs facteurs génèrent de l’acidité au niveau du corps. On retiendra principalement : - L’activité physique, qui augmente le métabolisme L’alimentation, qui, dans sa forme actuelle (beaucoup de protéines, de sucres raffinés, de produits laitiers…) a un caractère plutôt acide L’acidification du corps est un phénomène normal. Le tout est de le compenser correctement (on parle de « tamponner »l’acidité) : Favoriser les fruits et légumes, de préférence frais Favoriser les glucides de type complet (pain gris, riz complet, pâtes complètes…) et les légumineuses (lentilles, pois chiche…) Limiter les protéines d’origine animale Limiter les produits laitiers, surtout ceux à base de lait de vache. Si besoin, ajouter avec des compléments alimentaires à base d’oligo-éléments alcalins (l’inverse d’acides) Exemple : Ergy Sport Récup de chez Nutergia Sel désacidifiant de chez Energetica Natura. L’acidose est favorisée par le manque de sommeil. Faire de bonnes nuits aide à améliorer son pH tissulaire. Pour conclure, la pubalgie est une affection dont le traitement peut être long et pénible. Mais une rééducation faite sérieusement et régulièrement permet d’obtenir des résultats rapides, et surtout durables. L’important pour se remettre rapidement d’une pubalgie est de s’impliquer au maximum, et ne pas ménager ses efforts car, même si médecins, kinés et ostéos sont là pour vous aider, c’est avant tout un travail personnel régulier qui permettra d’obtenir les meilleurs résultats. La chirurgie ne sera proposée que dans des cas bien précis, et en cas d’échecs des autres solutions thérapeutiques. Tous les conseils d’hygiène de vie (étirement, renforcement musculaire et nutrition) peuvent être suivis à titre préventif. Mathilde Colom Ostéopathe mSBO 0497/64 45 69 [email protected]