L`évolution morphologique du cerveau. II, Les ventricules latéraux

A. Delattre
R. Fenart
L'évolution morphologique du cerveau. II, Les ventricules
latéraux
In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, X° Série, tome 3 fascicule 5-6, 1952. pp. 238-268.
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Delattre A., Fenart R. L'évolution morphologique du cerveau. II, Les ventricules latéraux. In: Bulletins et Mémoires de la Société
d'anthropologie de Paris, X° Série, tome 3 fascicule 5-6, 1952. pp. 238-268.
doi : 10.3406/bmsap.1952.2916
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0037-8984_1952_num_3_5_2916
238
L'ÉVOLUTION
MORPHOLOGIQUE
DU
CERVEAU
11.
LES
VENTRICULES
LATÉRAUX
(1)
par
le
D'
A.
DELATTRE,
Professeur,
et
R.
FENART,
Aide
d'Anatomie,
à
la
Faculté
Libre
de
Médecine
de
Lille.
Nous
n'avons
pas
l'intention
de
décrire en
détail
les
prolonge
ments
et
les
cornes
des
ventricules
latéraux,
leurs
dimensions
ou
les
reliefs
qui
altèrent
leur
surface
intérieure.
L'objet
de
ce
tra
vail
est
de
montrer
comment
sont
situés
les
ventricules
par
rap
port
au
crâne.
Il
est
très
certain
que
leur
position
varie,
elle
n'est
pas
la
même
si
on
l'envisage
dans
la
série
des Mammifères
et
chez
l'Homme.
Fidèles
à
la
méthode
que
l'un
de
nous
a employée
dans
un
travail
précédent
(1),
nous
jugerons
des
changements
de
position
par
rapport
aux
axes
de référence,
proposés
par
la
thode
vestibulaire.
Cette méthode
a
établi,
rappelons-le
briève
ment, que
la
boîte
crânienne
se
déplace
en entier
et
se
transforme
au
cours
de
l'évolution
autour
de
l'axe
vestibien
(2). Il
s'ensuit
que
la
partie
antérieure du
cerveau
est
refoulée
de
bas
en
haut
et
que
sa
région
occipitale,
rejetée
en
arrière,
bascule
autour
de
cet
axe.
L'accroissement
de
volume
du
cerveau,
chez
les
Anthro
poïdes
et
chez
l'Homme,
trouve
un
accroissement
parallèle
du
volume
crânien
dans
la
formation
progressive
de
ce
que
nous
avons
appelé
l'Hiatus
crânien.
Ce
véritable
mouvement
des
hémisphères
cérébraux
au
cours
du
développement
évolutif
doit
s'accompagner d'un
déplacement
des
ventricules
latéraux.
La
recherche
de
ces
déplacements
fait
l'objet
de
cette présente
étude.
(1)
Voir
:
Delattre
(A.).
Evolution
morphologique
du
cerveau.
Généralités.
I.
Le
lobe
temporal.
Bull,
et
Mém.
Soc.
Anth.
Paris,
1951,
pp
32-55.
(2)
Ligne
unissant
le
milieu
des
deux
canaux
semi-circulaires
externes.
DELATTRE.
ÉVOLUTION
MORPHOLOGIQUE
DU CERVEAU
239
Technique
(1).
Pour
réaliser
cette
étude,
voici
comment nous
avons
procédé
:
une
dissection
préliminaire du
rocher
a
livré
la
position
du
canal
semi-circulaire
horizontal
et,
par
le
fait,
a
permis
de
poser les
Fig.
1.
Dissection
du
ventricule
latéral
gauche
d'Erythrocebus,
après
injection
ventriculaire
(en
noir)
et
conservation
des
lèvres
de
la
scissure
de
Sylvius.
Orien
tation
vestibulaire.
plans
de référence,
perpendiculaires
entre
eux,
indispensables.
Après
ablation
d'un
volet
osseux
pariétal,
l'hémisphère
corre
spondant
est
mis
à jour
;
une
fixation
formolée
ayant
été faite
au
préalable.
(1)
Nous
remercions
très
sincèrement
M.
le
Pr
Millot
et
M.
le
Dr
J.
Anthony,
assis
tant
au
Muséum,
qui
ont
bien
voulu
nous
procurer
les
pièces
importantes
néces
saires
pour
la
confection
de
ce
travail
et
nous
aider
dans
leur
préparation.
240
société
d'anthropologie
de
paris
Une
substance
plastique
colorée
solution
de
celluloïd
dans
l'acétone
est
injectée
dans
la
cavité
ventriculaire.
Celle-ci
est
abordée,
soit
par
l'extrémité
antérieure
de
la
corne
frontale
du
ventricule
chez
la
majorité
des
animaux,
soit
par
la
partie
antéro-supérieure de
cette
même
corne,
chez
les
animaux
pour
vus
d'un
prolongement
ventriculaire
dans
le
bulbe
olfactif.
Il
faut
procéder par
ablation
prudente
et
progressive
de
minces
tranches
de
substance
cérébrale,
et
s'arrêter
lorsque
la
membrane
épendymaire,
plus
élastique
que
les
tissus
environnants,
fait
en
quelque
sorte
hernie
au-dessus
de
la
tranche
de
section,
la
cavité
ventriculaire
restant
close.
Chez
les
animaux
de
petite
taille,
les
ventricules
latéraux
sont
réduits
à
une
étroite
cavité
;
on
se
contente
d'une
simple
dissec
tion
du
ventricule
avec
ablation
de
sa
paroi
supéro-externe.
Lorsque
le
ventricule est injecté,
la
plus
grande
partie
de
la
substance
cérébrale est
enlevée,
en
ayant
soin
toutefois
de
laisser
en
place
les
lèvres
de
la
pseudo-sylvia ou
la
scissure
de
Sylvius,
ainsi
que
la
substance
cérébrale
sous-jacente.
Cette
partie
du
cer
veau
qui
entoure
la
scissure
latérale
sert
de
repère,
et
situe
les
ventricules
par
rapport
à
la
surface
cérébrale.
Par
ailleurs,
le
crâne
osseux
est conservé
dans
sa
moitié
droite
(car
la
dissection
des
ventricules est
toujours
faite
du
côté
gau
che
afin
de
faciliter
les
comparaisons)
et
l'ensemble
est
soigneu
sement
orienté
à
l'aide
du
système
d'axes
perpendiculaires
vesti-
bulaires.
L'étude
est
faite
actuellement
par projection
des
ven
tricules
sur
le
plan médian sagittal.
La
direction
de
la
pseudo-
sylvia
ou
de
la
scissure
de
Sylvius
est
donnée
par
la
valeur
de
l'angle
qu'elle
forme,
en
projection
sur
le
plan
sagittal,
avec
le
plan
vestibulaire.
Il
faut
remarquer
que
chez
les
Lissencéphales,
et
d'une
façon
particulière chez
les
Rongeurs
et
les
Insectivores,
il
n'y
a
pas
de
pseudo-sylvia.
On
peut
alors
se
baser
sur
une
l
égère
dépression
qu'offre
à
ce
niveau
le
cortex
cérébral, vu
à
jour
frisant,
et
aussi
sur
l'origine
d'une
artère
cérébrale
qui
occupe
la
place
de
l'artère
sylvienne
(fig.
1).
Morphologie
générale
des
ventricules
latéraux.
Avant
d'étudier
la
position
des
ventricules,
il
importe
de
con
naître
leur
forme
générale
et
les
quelques
variétés
de
forme
ren
contrées
dans
les
divers
groupes
de
Mammifères.
Ces
cavités,
placées
symétriquement
de
part
et
d'autre
du
plan
médian
sagittal,
ont
généralement
une
forme
de
fer
à
cheval,
à
convexité
moyenne
dirigée
vers
le
haut.
Les
deux
jambages
DELATTRE.
ÉVOLUTION
MORPHOLOGIQUE
DU CERVEAU 241
du
fer
pointent vers
le
bas,
mais
de
façon
inégale,
comme on
le
verra
au
cours
de
cette
étude.
Chez
les
animaux osmatiques
existe
un
prolongement
très
important
de
la
partie
frontale
des
ventricules.
Situé
à
l'extré
mité
antéro-inférieure
de
celle-ci,
il
se
dirige
en
avant
en
décrivant
une
longue
courbe
à
concavité
supérieure
:
c'est
le
prolongement
olfactif,
bien connu, des
ventricules.
Il
est
particulièrement
net
chez
les
Ongulés
et
il
est
possible
de
l'injecter.
Par
contre,
nous
ne
l'avons
pas
retrouvé
dans
d'au
tres
ordres
d'animaux
osmatiques.
Cependant, nous
avons
tenu
Fig.
2
Corne
ventriculaire
(1)
occipitale
d'un
Primate,
montrant
l'apparence
bifide
de
la
cavité
refoulée
par
le
complexe
calcarin
(2).
à
vérifier
cette
absence
par
des
examens
microscopiques.
Nous
avons
examiné
les
animaux
suivants
:
Pipisirella
Crocidura
russula
Mus
musculus
Cavia
porcellus
Felis
caius
parmi
les
Chiroptères,
parmi
les
Insectivores.
parmi
les
Rongeurs,
parmi
les
Carnivores.
Il
n'a
pas
été
possible
de
déceler
une
cavité
épendymaire
dans
le
bulbe
olfactif
de
ces
animaux.
Chez
le
Chat,
on
a
pu,
cependant,
mettre
en
évidence,
au
moyen de
coupes
microscopiques
sériées,
une
double
rangée
de
cellules
épendymaires
dont
l'ensemble,
en
section transversale,
présente
un
aspect
allongé, témoin
de
la
cavité épendymaire
primitive
disparue.
Chez
les
Primates,
les
Anthropoïdes
et
l'Homme,
on
rencontre
une
corne
occipitale
partant
de
la
convexité
postéro-supérieure
1 / 32 100%

L`évolution morphologique du cerveau. II, Les ventricules latéraux

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