FCC 10 - Comment choisir la voie d’abord pour traiter l’hyperparathyroïdie primaire ?
EXISTE-T-IL UN EXAMEN DE LOCALISATION IDEAL POUR CHOISIR LA VOIE
D’ABORD DE L’HYPERPARATHYROÏDIE PRIMAIRE ?
M. Galifet, L. Brunaud, Nancy.
En 1986, John L. Doppman, radiologue américain, a dit : « The only useful localization
before a first surgical procedure for primary hyperparathyroidism is the localization of an
experienced surgeon ». Depuis, l’imagerie parathyroïdienne a considérablement évolué.
Qu’en est-il aujourd’hui, à l’ère de la chirurgie mini-invasive ? Deux examens tiennent le haut
du pavé : l’échographie cervicale et la scintigraphie au MIBI (methoxy-isobutyl-isonitrile). En
préopératoire, la situation idéale est la concordance entre informations morphologiques et
fonctionnelles.
Voyons tout d’abord les points communs aux examens d’imagerie en matière
d’hyperparathyroïdie primaire. Dans une large étude prospective menée par Berber, sur
près de 1000 patients en hyperparathyroïdie primaire, les facteurs prédictifs de détection de
l’échographie et de la scintigraphie étaient l’indice de masse corporelle, la taille et le volume
de la glande pathologique 1. En matière de maladie multiglandulaire, les différents examens
sont globalement moins performants 2,3. Enfin, que ce soit en échographie, en scintigraphie
ou en IRM, l’interprétation est plus difficile en présence d’un goitre multinodulaire et aboutit à
des faux-positifs 4,5 .
L’échographie est un examen facile à réaliser et peu coûteux. En 2012, l’équipe de Lubitz à
Boston a comparé huit stratégies différentes pour la localisation parathyroïdienne, dont
l’échographie, la scintigraphie et la chirurgie 6. L’échographie était la moins chère de toutes.
Cet examen est particulièrement performant pour les lésions uniques en position cervicale,
ce qui est le cas de 85% des patients qui présentent une hyperparathyroïdie primaire. Sa
sensibilité oscille entre 73 et 93% 2,7. Sa valeur prédictive positive peut être très bonne entre
des mains entraînées, de l’ordre de 89 à 93% voire 100% dans une série de 46 patients
consécutifs où l’échographie était comparée à une scintigraphie MIBI ou thallium 2,7,8.
L’échographie est particulièrement sensible pour les lésions de poids faible, inférieur à 500
mg 4. Dans l’étude prospective de Berber, l’échographie était significativement plus
performante que la scintigraphie. La sensibilité de l’examen était significativement plus
élevée dans le sous-groupe des adénomes par rapport au sous-groupe des hyperplasies 1.
Toutefois, l’échographie reste un bon examen en cas d’hyperplasie, supérieur à la
scintigraphie 7,9. Un des écueils bien connus de l’échographie en général est son caractère
opérateur-dépendant. En matière de localisation dans l’hyperparathyroïdie primaire, il a été
montré que le fait de la faire pratiquer par un radiologue dédié voire un chirurgien
endocrinien était significativement plus efficace. Chez les 144 patients de la série
d’hyperparathyroïdie primaire opérées par cervicoscopie de Tublin, l’échographie était faite