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Métabolismes Hormones Diabètes et Nutrition (XI), n° 6, novembre-décembre 2007
Cas clinique
Cas clinique
Figure 2. Aspect scanographique d’une des lésions osseuses du bas-
sin témoignant de la présence d’une “tumeur brune”, manifestation
squelettique de l’hyperparathyroïdie primaire.
Figure 3. Résultats de la mesure des taux de PTH sériques (ng/l) sur
des prélèvements effectués au cours d’un cathétérisme sélectif des
sites veineux suivants : sous-clavières droite (SCD) et gauche (SCG),
vertébrales (VD et VG), jugulaires (JD et JG), tronc veineux innominé
(TVI), veines caves supérieure (VCS) et inférieure (VCI), oreillette
droite (OD) et abouchement sus-hépatique (VSH).
l’hypothèse d’une pathologie génétiquement déterminée
impliquant l’ensemble des parathyroïdes ne pouvant a
priori être exclue.
La réponse à la deuxième question est fournie par les
examens radiologiques. Le panoramique dentaire est
normal. La radiographie des mains ne montre pas de
signe de résorption des houppes phalangiennes. Le cliché
thoracique met en évidence un discret élargissement
des espaces acromioclaviculaires avec présence d’une
lésion lytique multiloculaire. Enfin, le scanner du bassin
retrouve des lésions osseuses multifocales (figure 2),
images de tumeurs brunes telles qu’elles étaient décrites
“dans le temps” comme un des symptômes cliniques de
l’hyperparathyroïdie primaire et qu’heureusement on ne
voit plus jamais, cette dernière étant depuis des décen-
nies diagnostiquée bien avant leur tardive apparition dans
l’évolution non traitée de la maladie.
La réponse à la troisième question, concernant le contexte
génétique, est déterminante car elle conditionne les
options thérapeutiques. L’élimination urinaire des caté-
cholamines et de leurs dérivés métaboliques est normale
chez ce patient dont la clairance de la créatinine est réduite
de 50 %. Le taux plasmatique de chromogranine A atteint
256 mg/l (N < 98). Hyperparathyroïdie primaire et insuf-
fisance rénale peuvent à elles seules expliquer l’élévation
de ce marqueur non spécifique d’une pathologie neuro-
endocrine particulière. L’échographie rénale réalisée chez
ce patient de poids normal n’a pas retrouvé d’anomalie au
niveau des aires surrénaliennes, résultat confirmé par le
scanner. La calcitoninémie est à 5 ng/l (N < 10) et l’écho-
graphie cervicale est normale. Enfin, tous les marqueurs
biologiques de la fonction hypophysaire et du pancréas
endocrine s’inscrivent dans leurs normes respectives.
Bien qu’il n’y ait pas d’antécédent familial évocateur
de néoplasie endocrinienne multiple, un prélèvement
pour étude du gène de la ménine est réalisé. À ce jour, le
résultat de la recherche de mutation du gène MEN1 n’est
pas encore connu et il n’est pas question de l’attendre
pour aborder l’étape thérapeutique, compte tenu des chif-
fres de calcémie et du retentissement déjà sévère de cette
hyperparathyroïdie primaire.
Afin de répondre à la question de l’étendue du geste
chirurgical, il est impératif de préciser si la source de
production de parathormone (PTH) est unique ou non.
La scintigraphie l’évoque, mais le contexte rend néces-
saire de disposer d’arguments supplémentaires. Dans
cet objectif un cathétérisme sélectif a été réalisé afin
de mesurer en différents points le taux plasmatique
d’hormone parathyroïdienne. Les résultats, représentés
dans la figure 3, confirment que la production de PTH
est exclusivement médiastinale et drainée dans le tronc
veineux innominé. L’intervention, réalisée sous throra-
coscopie, a permis l’ablation de cet adénome parathyroï-
dien. L’hyperparathyroïdie primaire une fois traitée, les
lésions squelettiques se recalcifieront progressivement.
A contrario, monsieur H. gardera insuffisance rénale et
hypertension artérielle comme conséquences de la néph-
rocalcinose. Même si l’on doit ne la souhaiter à personne,
une “bonne” crise de colique néphrétique aurait au moins
eu le mérite de révéler l’affection avant qu’elle n’ait,
hélas, exercé son sévère retentissement viscéral.
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Root AW, Diamond FB Jr. Disorders of calcium metabolism in the child and
adolescent. Pediatric Endocrinology, MA Spelding Eds. Philadelphia USA:
Saunders, 2002:629-69.