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observateurs, qu’évoque Thomas Khun dans sa Structure des révolutions scientifiques. C’est
en nous appuyant également sur des travaux comme ceux d’Henri Atlan dont la réflexion
nous a éclairé tant sur l’auto-organisation que sur la théorie de l’information, dans le
domaine de l’organisation biologique que nous avons compris pourquoi et comment
l’obstacle que constitue le bruit cérébral pouvait être source d’une nouvelle auto-organisation
et de fait d’une nouvelle forme d’enrichissement, faisant écho aux travaux tant de Claude
Shannon que de Gérald Edelman. Enfin ce sont les travaux très récemment menés par Antoine
Balzeau dans le domaine de la paléontologie sur l’aire de Broca chez les hommes fossiles
qui nous permettent de poursuivre notre réflexion sur les différentes structures que constitue
cette aire, ainsi que les tout derniers travaux de Svante Pääbo qui offre à la paléo-génétique
une pensée rénovatrice et prometteuse. Ainsi, explorons-nous les différents systèmes qui
régissent l’aire de Broca. C’est ce rapprochement entre la philosophie des sciences, la
neurophysiologie, la physique quantique, et la paléo-génétique que nous soumettons pour
projet à votre réflexion. Si, ainsi que l’écrit Jacobi, dans une lettre à Legendre en 1830, « le
but unique de la science c’est l’honneur de l’esprit humain », ce cri pour la science ne peut
faire sens que si l’on se porte à découvrir, pour poursuivre notre Recherche, de nouvelles
manières de penser la science. Ainsi, il ne peut y avoir aujourd’hui de neurophysiologie sans
phénoménologie, car elle fait pont entre la science et la philosophie. Il ne peut y avoir de
compréhension profonde de la neuroscience sans philosophie.
Présentation des séminaires
Les différents séminaires que nous présentons, se situent dans un cadre de recherches que
nous effectuons sur la désactivation de l’aire de Broca ayant pour conséquences une aphasie
entraînant une apraxie gestuelle et verbale, ainsi qu’une agraphie, mais également une
impossibilité de faire émerger une pensée propre. Cela questionne d’une part sur la nature de
cette structure ainsi que sur celle du langage. En effet, si l’aire de Broca est bien impliquée
dans l’origine du langage, elle est également chargée de hiérarchiser les actions qui permet à
l’observateur d’interpréter les gestes qu’il regarde s’exécuter devant lui pour les reproduire
dans la mesure où il partage le même format moteur que celui qu’il observe. Ainsi en vient-on
à s’interroger sur le langage en tant que superstructure motrice puisque nous avons pu
constater qu’une aphasie de Broca n’entraîne pas uniquement une apraxie gestuelle. On se
questionnera également sur cette même nature motrice de la pensée, puisque cette forme