460
Dans un article complet assez récent, nos collègues J.-C. BOURDONNÉ & J.-
M. MALDÈS (1995), reprenant en détail la chorologie et la chronologie des
données relatives à Emarhopa rufa, ont démontré que l’espèce faisait bien
partie de notre patrimoine naturel mais qu’elle était rare en France. La liste des
données qu’ils établissent concerne ainsi les départements de la Gironde, du
Tarn, du Rhône (SAINTE-CLAIRE DEVILLE, 1935), du Gard (THÉROND, 1976)
auxquels ils ajoutent l’Ardèche, la Drôme, le Vaucluse, et l’Hérault.
À ces huit départements méridionaux, il convient donc d’ajouter le Lot-et-
Garonne (données de la présente note), mais aussi la Dordogne où notre
regretté collègue C. Duverger avait également capturé E. rufa : "une dizaine
d’individus dans une pelouse rudéralisée, sous les herbes sèches, fin août
1999 à Bonneville (24)" (THOMAS, 2000a).
Ajoutons que, plus récemment, quatre exemplaires furent récoltés non loin
de Bonneville, mais en Gironde à Saint-Magne-de-Castillon, le 3-XI-2007 par
notre collègue P. Dauphin : "au pied d’un muret calcaire bordant une vigne,
sous une dense végétation de Convolvulus arvensis" (Anonyme, 2008).
En Lot-et-Garonne, il serait intéressant d’observer l’espèce sur les zones
les plus chaudes de l’est du département où est également présente une
troisième espèce de Liseron (Convolvulus cantabrica LINNÉ) qui
potentiellement, pourrait constituer une nouvelle plante hôte pour Emarhopa
rufa. Jusqu’à présent, je n’ai rien trouvé au pied du Liseron cantabrique, que je
n’ai pourtant pas manqué d’inspecter chaque fois que l’occasion se
présentait…
2. Autres espèces de Chrysomelidae
Zeugophora subspinosa (FABRICIUS, 1781) (Photo n° 5). Si l’espèce est
connue de toute la France, les mentions du Sud-Ouest sont peu nombreuses.
En Aquitaine l’espèce semble rare. Elle vient d’être signalée à deux reprises
de Gironde par P. Dauphin : "Listrac (Gironde), le 8-VII-2002, sur fleurs
d’Achillea millefolium. Rare. P. Dauphin réc. et dét." (Anonyme, 2002),
(DAUPHIN, 2006) et "Prise en nombre à Hourtin en avril, mai, juin, et juillet 2008,
sur Populus tremula. Espèce rare en Gironde. Réc. et dét. Patrick Dauphin"
(Anonyme, 2008). Pour ma part, j’ai pu capturer l’espèce en Lot-et-Garonne
où elle était connue d’après une unique station rapportée par R. THERMES & J.
LEPLAT (1997) dans leur publication sur le contenu de la collection
entomologique de H. Hauret, à savoir la commune de Calonges. Elle est
également rare dans le département voisin du Lot d’où elle n’est connue que
de deux stations (F. BURLE & D. DELPY, comm. pers.). GOBERT, dans son
Catalogue des Landes (1880) qui inclut les captures lot-et-garonnaises de P.
Bauduer (principalement effectuées à Sos et alentours), ne signale pas ce
taxon. Personnellement, je n’ai pu observer cette espèce qu’une seule fois, en
un exemplaire, dans une station où pourtant j’ai prospecté à de nombreuses
reprises.
Lot-et-Garonne. Pompogne, lieu-dit Etang du Coureau. Etang sur le cours de l’Avance au
milieu de la pinède. Un exemplaire au battage de Salix jouxtant un Populus tremula LINNÉ, le 8-V-
2008, J.-Ph. Tamisier leg. [= legit].