211
Pilly - Préparation ECN - Item 275 - ©CMIT
Item n° 275 : Péritonite aiguë
OBJECTIFS TERMINAUX
I. Diagnostiquer une péritonite aiguë
II. Identifier les situations d’urgence et planifier leur prise en charge
I DIAGNOSTIQUER UNE PÉRITONITE AIGUË
1. Définition
La péritonite se définit comme l'inflammation de la séreuseritonéale, le plus souvent «secondaire» à la perforation d'un viscère creux ou la rupture
d'une collection suppurée intra-péritonéale, rarement «primitive » dans un contexte bactériémique
2. Éléments diagnostiques d’une péritonite
2-1. Signes fonctionnels
Douleur abdominale intense, dont le mode d’apparition est fonction de l’étiologie.
Vomissements, arrêt des gaz et des matières réalisant une occlusion fonctionnelle.
Fièvre, frissons au deuxième plan.
2-2. Signes physiques
La péritonite se caractérise par une réaction réflexe de la paroi abdominale : la défense.
Il s’agit d’une contraction involontaire des muscles de l’abdomen en réaction à la palpation : après une phase de pression apparaît une tension mus-
culaire invincible.
Elle doit être distinge dune simple réaction de défense à la douleur provoquée et qui est volontaire. Celle-ci disparaît avec l’examen doux chez un
malade détendu.
La contracture représente le stade évolutif ultime de la défense. La paroi abdominale ne peut plus être déprimée. Il s’agit du classique «ventre de
bois».
Douleur intense lors des touchers pelviens : «cri du Dougla
Signes de choc inconstants.
3. Formes cliniques
Péritonite localisée se traduisant par une défense en regard du foyer infectieux (appendicite, cholécystite aiguë, diverticulite sigmoïdienne). La
fièvre peut être élevée. En fonction de la localisation peuvent s’y associer :
- une dyspnée, un hoquet, un épanchement pleural pour les atteintes sus-mésocolique
- un iléus (tableau d’occlusion fébrile) pour les formes mésocœliaques
- une dysurie, un ténesme pour les localisations pelviennes
L’identification des péritonites localisées peut être difficile et cessite un examen physique minutieux
Plastronalise une forme particulière de péritonite localisée liée à laccolement inflammatoire de l’épiploon et de lintestin grêle au niveau du foyer
infectieux. La palpation retrouve une masse rénitente.
ritonite généralisée caractérisée par une défense généralisée ou une contracture en cas de forme évoluée (ulcère duodénal perforé).
Péritonites «asthéniques» ou «toxiques» survenant chez des patients âgés ou porteurs de lourdes comorbidités). Les traitements (corticoïdes, anti-
biotiques) peuvent également abâtardir le tableau. La douleur, la défense ou la contracture peuvent être modérées voire absentes, contrastant avec
des signes généraux marqués (collapsus, choc septique).
4. Examens complémentaires
Le diagnostic de péritonite est un diagnostic clinique. Les examens complémentaires, notamment d’imagerie, ont pour but d’identifier des élé-
ments indirects en faveur du diagnostic dans les formes de diagnostic difficiles, mais surtout d’effectuer le diagnostic étiologique. Ils ne doivent pas
retarder la prise en charge chirurgicale en cas de signes de gravité.
La radiographie de l'abdomen sans préparation de face et centrée sur les coupoles permet dobjectiver un ou plusieurs croissants gazeux sous-
diaphragmatiques (pneumopéritoine), des niveaux liquides, une distension du grêle ou du côlon.
Le scanner abdomino-pelvien sans et avec injection de produit de contraste est l’examen de choix dans cette situation.
Léchographie trouve sa place lorsqu’une origine biliaire ou gynécologique est suspectée.
Les hémocultures sont systématiques.
II IDENTIFIER LES SITUATIONS D’URGENCE ET PLANIFIER LEUR PRISE EN CHARGE
Toute péritonite aiguë est une urgence et requiert un avis chirurgical.
1. Facteurs de gravi
Signes de choc ;
Caractère stercoral de lépanchement péritonéal ;
212
Item 275
Pilly - Préparation ECN - Item 275 - ©CMIT
Antibiothérapie initiale inadaptée ;
Terrain fragile : sujet «âgé», co-morbidité(s).
2. Prise en charge : médico-chirurgicale, associant
2-1. Réanimation en cas de sepsis sévère ou choc, pour préparer le patient à une intervention.
2-2. Chirurgie +++
Prélèvements pour analyse microbiologique
Toilette péritonéale ± drainage
Traitement de la cause : suture d’ulcère, appendicectomie, résection ± stomie de décharge
2-3. Antibiothérapie
À débuter dès que le diagnostic est établi, en particulier quand l’intervention est différée de quelques heures ;
Active sur les bactéries d’origine digestive, entérobactéries, streptocoques et anaérobies (Bacteroïdes fragilis,..) ; la prise en compte de lentéro-
coque est discutée.
Initialement probabiliste, associant :
- ß-lactamine à large spectre : C3G type ceftriaxone si péritonite aiguë communautaire, sans signe de sepsis sévère ; pipéracilline/tazobactam si
péritonite aiguë nosocomiale, sans signe de sepsis sévère ; pénem si sepsis sévère eu égard à lémergence dentérobactéries productrices de
BLSE. Si allergie aux ß-lactamines : fluoroquinolone
- métronidazole (sauf si prescription de pénicilline +inhibiteur ou pénem)
- l’association avec un aminoside peut se justifier pour des raisons d’élargissement de spectre (émergence d’entérobactéries résistantes aux C3G
par production de BLSE et aux fluoroquinolones) ou pour limiter une émergence de résistance (durée : 2 à 5 jours).
Ensuite adaptée à l’antibiogramme issu des prélèvements per opératoires (liquide péritonéal, tissus nécrotiques…) qui doivent être systématiques
ou des hémocultures.
Durée : la tendance actuelle est de la raccourcir, dès lors que le foyer infectieux a ééradiq par la chirurgie. Elle varie de 5 à 8 jours pour lesri-
tonites peu sévères jusqu'à 10 à 15 jours pour lesritonites nosocomiales.
1 / 2 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !