QUIZZ QUIZZ Proposé par Dany BROHEE et Patricia CORNUT Services d’ Hémato-Oncologie et d’Anatomopathologie CHU de Charleroi Sites Vésale et Espace Santé UN DIAGNOSTIC HISTOLOGIQUE RADIOLOGIQUE U ne jeune patiente (<50 ans) d'origine italienne consulte pour prise en char- ge d'un cancer gynécologique. En vacances dans son pays, elle consulte pour dyspareunie et les examens pratiqués sur place concluent à un cancer ovarien probable avec extension péritonéale. Le scanner montre des lésions typiques Que fallait-il voir ? RMC-2011 1 1 QUIZZ Le scanner montre des calcifications péritonéales péri-hépatiques, péri-spléniques et hilaires hépatiques. Il révèle aussi une tumeur ovarienne avec les mêmes calcifications (non montré) . Ces calcifications évoquent d'emblée un sous-type histologique distinct des cancers épithéliaux de l'ovaire, le cancer sero-papillaire. La laparoscopie confirme le cancer ovarien avec péritonite carcinomateuse. Vu les multiples adhérences, aucune exérèse n'est faisable. La biopsie confirme le cancer sero-papillaire avec des concrétions calciques concentriques, les psammomes (calco-sphérules). Faible grossissement: tumeur papillaire avec multiples corps psammomateux denses calcifiés RMC-2011 1 2 QUIZZ Fort grossissement psammome typique à calcification concentrique à 11h, au sein d'un épithelioma cubico-cylindrique bien différencié pseudo-papillaire avec cellules à noyaux modérément polymorphes, hyperchromatiques et nucléolés. DISCUSSION La péritonite psammomateuse est typique des cancers sero-papillaires de l'ovaire mais n'est pas pathognomonique. Elle peut être observée dans d'autres cancers, comme le cancer colo-rectal, le cancer du sein, le cancer du poumon, le cancer papillaire de la thyroïde, le mésothéliome péritonéal papillaire (Cannistra et al). Elle aussi typique d'un cancer apparenté, le cancer péritonéal séreux primitif (Baker et al.). RMC-2011 1 3 QUIZZ L'image suivante a été observée dans un cas de cancer colique Des pathologies non cancéreuses ont également été décrites associées à la formation de psammomes, comme la péritonite et hydrosalpingite à Chlamydia trachomatis (Martin et al.) L'accrétion de calcium peut parfois être visualisée lors d' une scintigraphie squelettique auTc-99m methylene diphosphonate (Radin et al) La formation des psammomes est associée à l'expression par les cellules tumorales de protéines « osseuses » comme la BMP-2 (bone morphogenetic protein-2) et le collagène type-4 (Kiyozuka et al.). Ces calcifications ne modifient pas le pronostic et peuvent disparaître ou se déplacer avec le traitement. Au diagnostic, le taux de CA125 était de 177 mU/ml. La patiente a été traitée par plusieurs lignes de chimiothérapie. Une chirurgie de debulking a pu être faite 22 mois après le diagnostic. La patiente est entrée en soins palliatifs 4 ans ½ après le diagnostic. RMC-2011 1 4 QUIZZ Références : – Cannistra SA, Gershenson DM, Recht A. In Cancer. Principles & Practice of Oncology, De Vita, – Hellman and Rosenberg, 8th Edition, 2008; pp 1568-94 – Martin DC, Khare VK, Miller BE. Fertil Steril 1995; 63 (1) : 39-44 – Baker PM, Clement PB, Young RH. Am J Clin Pathol 2005; 123 (5) : 724-37 – Kiyozuka Y, et al. Anticancer Res 2001; 21 (3B) : 1723-30 – Radin AL, et al. Clin Nucl Med 2005; 30 (6) : 395-9 RMC-2011 1 5