– PRÉVISIONS 2017-2019
DES RECRUTEMENTS DE
CADRES EN FRANCE–
LES ÉTUDES DE L’EMPLOI CADRE
— Les 3 scénarios Apec
pour 2017 - 2019
2017-05
FÉVRIER 2017 En 2016, pour la troisième année consécutive, les espoirs d’une
croissance économique soutenue ne se sont pas concrétisés. Les
aléas conjoncturels défavorables (conflits sociaux, intempéries,
attentats) mais également les difficultés chroniques de l’économie
française à améliorer son positionnement à l’international
expliquent les faibles performances. Pour autant, l’histoire se
répète en ce début d’année 2017 avec toutefois des signaux qui
incitent à l’optimisme. Le bon positionnement de l’investissement
des entreprises, dans un contexte de transformation numérique
et énergétique, associé à des dépenses de consommation des
ménages de nouveau bien orientées, pourrait permettre au train
de la croissance économique d’être sur les bons rails avec une
progression du PIB de +1,3 % en 2017. Avec la reprise qui se fait
jour dans le secteur de la construction, un climat des affaires
et des perspectives d’activités bien orientées, une croissance
pérenne, à défaut d’être tonique, se mettrait en place. Puis, la
progression du PIB pourrait osciller entre 1,3 % et 1,8 % en 2018
et 2019. Selon ce scénario privilégié par l’Apec, un peu plus de
212 000 cadres seraient recrutés en 2017 dans le secteur privé en
France métropolitaine et près de 233 000 en 2019, horizon de la
prévision.
Ces prévisions restent toutefois tributaires d’aléas d’ordre
politique. Les changements intervenus sur la scène internationale
(Brexit, dernière élection américaine, référendum italien) et ceux
à venir en France (élection présidentielle) pourraient rebattre les
cartes.
APEC – PRÉVISIONS 2017-2019 DES RECRUTEMENTS DE CADRES EN FRANCE
2
AVERTISSEMENT MÉTHODOLOGIQUE
En 2016, le département Études et Recherche de
l’Apec a mené une ré exion avec des experts externes
a n d’identi er les éventuelles améliorations métho-
dologiques à apporter au modèle de prévision des
recrutements de cadres mis en place en 20091, et ce
a n d’en consolider sa robustesse.
Deux évolutions ont été apportées au modèle :
- Concernant les variables explicatives du modèle, la
variable PIB est désormais utilisée après que la FBCF
lui ait été soustraite. En effet, la FBCF fait partie des
agrégats dont la somme constitue le PIB. Bien que
ces deux variables ne présentent pas de colinéarité,
qui aurait posé des problèmes statistiques dans la
construction du modèle, et peuvent même se compor-
ter de façon assez déconnectée, la neutralisation de
la FBCF dans le PIB permet d’améliorer la précision
du modèle.
- Concernant les séries de données utilisées, celles-ci
ne sont plus traitées comme données brutes, mais
sous la forme de taux de croissance. Cette transfor-
mation offre une façon simple et able de neutraliser
les tendances dans les séries, et donc de se rappro-
cher de l’exigence statistique de travailler sur des
séries stationnaires.
PRÉVISIONS DE RECRUTEMENTS DE
CADRES 2017-2019 : TROIS SCÉNARIOS
Les trois scénarios proposés par l’Apec s’appuient sur
les dernières prévisions publiées par les différents
instituts de conjoncture (cf. tableau 10). Après
analyse de ces différentes hypothèses, trois scénarios
plausibles empruntant des chemins de croissance
différents se sont dégagés :
- Le scénario d’une « Croissance pérenne » qui devrait
être portée par une bonne tenue de l’investissement
couplée à une reprise des dépenses de consomma-
tion des ménages.
- Le scénario d’un « Investissement dynamique », dans
lequel l’économie française enregistre un rebond mar-
qué de l’investissement des entreprises. La croissance
hexagonale est également soutenue par la consom-
mation des ménages et une contribution positive du
commerce extérieur.
- Le scénario d’une « Croissance contrariée » qui forma-
lise une économie française en proie à de nombreuses
incertitudes (effets Brexit, échéances politiques) et qui
peine à activer ses différents moteurs de croissance.
Pour chacun de ces scénarios, un jeu d’hypothèses
différenciées concernant l’évolution de trois indica-
teurs clefs a été élaboré (PIB, FBCF, part de cadres en
poste dans l’ensemble des départs à la retraite), a n
de calculer les prévisions de recrutement de cadres
dans le secteur privé en France métropolitaine (en
CDI et en CDD d’un an et plus).
1. Cf. la note méthodologique en
page 12
APEC – PRÉVISIONS 2017-2019 DES RECRUTEMENTS DE CADRES EN FRANCE 3
–PRÉVISIONS 2017-2019 : SCÉNARIO
« CROISSANCE PÉRENNE »–
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019
PIB +2,1 % +0,2 % +0,6 % +0,7 % +1,2 % +1,1 % +1,3 % +1,6 % +1,8 %
FBCF +2,1 % +0,3 % -0,8 % -0,4% +0,9 % +2,8 % +2,3 % +2,9 % +3,3 %
2011 à 2016 : Insee (Décembre 2016)
2017 à 2018 : prévisions OCDE
2019 : hypothèse Apec
– Tableau 1–
Évolution du PIB et de la FBCF selon le scénario « Croissance pérenne »
Les promesses d’une reprise économique vigoureuse
en 2016, après un 1er trimestre très dynamique (crois-
sance de +0,6 %), ont fait long feu. Le trou d’air sur-
venu au cours des 2e et 3e trimestres (respectivement
-0,1% et +0,2 %) lié à des évènements non prévisibles
(con its sociaux dans les raf neries, inondations, at-
tentats) a brusquement interrompu un cycle de crois-
sance qui s’annonçait tonique. Au nal, la croissance
hexagonale du PIB devrait s’établir, selon l’Insee, à
1,1% en 2016, soit un taux très proche de celui ob-
servé un an auparavant.
Mais les effets de ces évènements contraires ne de-
vraient pas perdurer. Le scénario d’une croissance éco-
nomique pérenne, retrouvant progressivement du to-
nus à l’horizon 2019, fait consensus parmi différents
instituts de conjoncture et notamment l’OCDE. Après
deux années de croissance au pro l heurté (2015 et
2016), 2017 pourrait être le démarrage d’un cycle de
croissance avec une progression du PIB de l’ordre de
1,3 %, soit un niveau légèrement supérieur à celui de
ses devancières. Les incertitudes concernant les orien-
tations budgétaires, les échéances politiques en France
et en Allemagne ou encore l’impact réel du Brexit,
pourraient engendrer un certain attentisme en matière
d’investissement. Pour autant, une fois ces hypo-
thèques levées, les fondements d’une croissance ro-
buste pourraient se mettre progressivement en place.
* En 2013-2015, estimation puis projections Agirc de nouveaux retraités cadres, 2016
**A partir de 2008, hypothèses Apec
Ensemble des départs à la
retraite de cadres*
% de cadres en poste dans
l’ensemble des départs à la
retraite**
Nombre de cadres en poste
dans l’ensemble des départs à
la retraite
2007 105 030 60 % 63 020
2008 111 480 63 % 70 240
2009 101 260 63 % 63 790
2010 103 080 60 % 61 850
2011 84 209 60 % 50 530
2012 80 200 56 % 44 900
2013 102 150 50 % 51 075
2014 98 320 48 % 47 194
2015 93 200 50 % 46 600
2016 98 360 51 % 50 160
2017 105 900 52 % 55 070
2018 108 200 52 % 56 260
2019 105 600 53 % 55 970
– Tableau 2–
Départs à la retraite de cadres en poste, selon le scénario « Croissance pérenne »
APEC – PRÉVISIONS 2017-2019 DES RECRUTEMENTS DE CADRES EN FRANCE
4
En effet, la con ance des acteurs économiques devrait
se restaurer et certains signaux mis en exergue par
l’Insee sont de bons augures. La production manufac-
turière pourrait retrouver des couleurs après le trou
d’air de 2016 suite aux con its sociaux du printemps.
Le secteur de la construction, après des années de
recul, pourrait enregistrer un rebond grâce aux dé-
penses en biens immobiliers des ménages de nouveau
bien orientées. Une politique monétaire favorable as-
sociée à des taux de crédit très bas et des capacités
d’auto nancement restaurées devrait inciter les entre-
prises à maintenir, voire à intensi er, leurs efforts
d’investissement au cours des trois prochaines années.
La FBCF pourrait connaitre une progression oscillant
de 2,3 % en 2017 à 3,3% en 2019, horizon de la
prévision. Cette bonne tenue de l’investissement cou-
plée à une consommation des ménages légèrement
rehaussée constituerait les fondements de cette crois-
sance pérenne qui pourrait avoisiner les 1,8 % en
2019. Dans ce contexte porteur, l’emploi pourrait
connaitre une amélioration prégnante avec des créa-
tions de poste toujours plus importantes qui, associées
à une dynamique démographique favorable, pour-
raient être de nature à faire reculer le chômage. Les
cadres pourraient tirer béné ce de ce cycle écono-
mique vertueux. La part des cadres en poste au mo-
ment de leur départ à la retraite pourrait, dans cette
con guration, être majorée et s’établir à 53 % en 2019
(tableau 2).
Source : Apec, 2017
50 000
70 000
90 000
110 000
130 000
150 000
170 000
190 000
210 000
230 000
250 000
142 400
159 000 164 600
143 700
180 900
199 400
208 200
201 000
171 300
190 200
147 900
186 700
167 200
160 000
128 300
111 000
126 800122 600
109 350
105 200
107 100
80 500
71 160
86 700 Recrutements enregistrés
Tendance
201120102009200820072006200520042003200220012000199919981997199619951994199319921991199019891988
181 300
2012 2013
163 400
2014 2015 2016
169 600
181 800
212 480
Approximation des recrutements de cadres par le modèle
2017
204 100
2018
221 960
2019
232 830
– Figure 1–
Prévisions 2017-2019 du nombre de recrutements de cadres (CDI et CDD d’un an et plus) dans le secteur privé en France métropolitaine,
selon le scénario « Croissance pérenne »
APEC – PRÉVISIONS 2017-2019 DES RECRUTEMENTS DE CADRES EN FRANCE 5
En 2017, le nombre de recrutements de cadres aug-
menterait de 4 % et avoisinnerait les 213 000 (ta-
bleau 3). Cette prévision se situe en deçà de la mé-
diane de prévision établie à partir de la dernière
enquête annuelle de l’Apec2 auprès des entreprises, n
2016 (208 000 à 225 000, médiane : 216500). Si ce
chemin de croissance et d’investissement se con rmait,
le volume de recrutements de cadres atteindrait en
2018 et 2019 des niveaux inégalés ( gure 1).
Recrutements
de cadres
Évolution des
recrutements
de cadres
2013 163 400 - 10
%
2014 169 600 + 4 %
2015 181 800 + 7 %
2016 204 100 + 12 %
2017 212 480 + 4 %
2018 221 960 + 5 %
2019 232 830 + 5 %
Source : Apec, 2017
– Tableau 3–
Évolution du nombre de recrutements de cadres
(CDI et CDD d’un an et plus) dans le secteur privé
en France métropolitaine, selon le scénario
« Croissance pérenne »
2. Perspectives de l’emploi cadre
2017-Synthèse, Apec, coll. Les études
de l’emploi cadre, n°2017-06, février
2017.
–PRÉVISIONS 2017-2019 : SCÉNARIO
« INVESTISSEMENT DYNAMIQUE »–
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019
PIB +2,1 % +0,2 % +0,6 % +0,7 % +1,2 % +1,1 % +1,4 % +1,7 % +2,0 %
FBCF +2,1 % +0,3 % -0,8 % -0,4 % +0,9 % +2,8 % +3,2 % +4,2 % +5,2 %
2011 à 2016 : Insee (Décembre 2016)
2017 à 2018 : prévisions EUROSTAT
2019 : hypothèse Apec
– Tableau 4–
Évolution du PIB et de la FBCF selon le scénario « Investissement dynamique »
Le deuxième scénario anticipe un chemin de crois-
sance bien orienté qui se caractérise notamment par
une reprise prégnante de l’investissement. L’écono-
mie française, après deux années très chaotiques,
pourrait réussir à enclencher ses différents moteurs
de croissance, et ce, de façon simultanée. Du côté des
entreprises, les différents dispositifs (CICE, pacte de
responsabilité) et les mesures scales (suramortisse-
ment, baisse de l’Impôt Société pour les PME) ont
permis une décrue massive de leurs prélèvements
obligatoires. Elles en ont pro té pour restaurer leurs
marges durement entamées les années précédentes.
Leur santé nancière améliorée, elles pourraient re-
hausser signi cativement leurs investissements, né-
cessaires pour accompagner de grandes transforma-
tions (numérique, énergétique…), d’autant que leurs
perspectives d’activités sont bien orientées en ce
début 2017 et que le taux d’utilisation des capacités
de production s’est amélioré. En outre, les coûts
d’emprunt très bas et le prolongement de la mesure
de suramortissement devraient contribuer à donner
encore plus d’allant à un cycle d’investissement
continu. La FBCF atteindrait son point haut à l’hori-
zon de la prévision avec une progression de + 5,2 %
en 2019. Sur les marchés internationaux, les agents
économiques hexagonaux retrouveraient des cou-
leurs grâce à une compétitivité restaurée, et le solde
commercial pourrait en n contribuer positivement à
la croissance. Quant aux ménages, rassérénés par
leur gain de pouvoir d’achat, ils devraient réduire leur
propension à épargner et consommer davantage. Au
nal, avec l’activation progressive de ces différents
moteurs, la croissance française pourrait renouer avec
des hausses du PIB approchant les 2 % à l’horizon
2019, soit une progression inédite depuis 2011.
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