
La balance des paiements américaine revisitée 5
LA BALANCE DES PAIEMENTS AMÉRICAINE :
ENTRE DÉSÉQUILIBRES CUMULÉS
ET OUVERTURE INTERNATIONALE
Cette partie aborde l’évolution de la balance des paiements3 des États-Unis
depuis les années soixante pour le haut et les années soixante-dix ou quatre-vingt
pour le bas. Elle s’intéresse à l’historique des soldes et des comptes extérieurs
des États-Unis du point de vue des tendances. Ainsi, l’analyse historique de
longue période montre une forte tendance aux déséquilibres courants et
commerciaux de la balance des paiements américaine associée à une ouverture
économique sensible sur l’extérieur.
Ces déficits cumulés de la balance des transactions courantes deviennent un
élément de polémique de plus en plus important aux États-Unis4. Nous allons
essayer ici de caractériser la trajectoire de la balance des paiements des États-
Unis. Nous aborderons d’abord la trajectoire à long terme des principaux soldes
( solde courant, solde commercial et compte de capital). Ensuite nous verrons
dans quelle mesure l’économie américaine s’est ouverte.
La trajectoire à long terme :
une augmentation massive des déséquilibres.
D’une manière générale, l’évolution des soldes courant, puis commercial,
montre une très forte tendance à l’augmentation des déficits. Cette tendance au
déséquilibre se retrouve également dans le compte de capital, qui montre lui un
afflux de capitaux étrangers aux États-Unis sur la période.
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➣ Un déficit courant fortement lié au déficit commercial.
La figure 1, retrace l’évolution la balance des transactions courantes (BTC)
américaine depuis l’année 1960. La première caractéristique de cette évolution
est qu’elle montre une très forte dégradation du solde courant. Celui-ci passe en
effet du léger surplus dans les années soixante (entre 250 millions et 1,7
3 L’encadré 1, page suivante, donne un aperçu de la construction d’une balance des paiements.
4 L’étude de référence en la matière est celle de C.L. MANN (1999). Elle concerne la
soutenabilité du déficit courant américain. Cette analyse n’est pas partagée par tous. Certains
soulignent la non pertinence de la prise en compte des déficits commercial et courant des États-
Unis. L’argument est que les firmes multinationales américaines vendent plus depuis leurs
filiales à l’étranger que les firmes étrangères aux États-Unis à partir de leurs propres filiales. Voir
par exemple QUINLAND & CHANDLER (2001).