Deux semaines après avoir lancé un appel au secours dans les médias pour «qu'on
l'accompagne dignement dans la mort», Mme Sébire a saisi la justice d'une «demande
exceptionnelle» d'euthanasie.
Cette ancienne institutrice, mère de trois enfants, domiciliée à Plombières-les-Dijon (centre-
est), a appris en 2002 qu'elle était atteinte d'une «Esthesioneuroblastome», une tumeur
évolutive des sinus et de la cavité nasale.
Une maladie très rare - seuls 200 cas ont été recensés dans le monde depuis 20 ans -,
incurable et dont l'évolution provoque une déformation irréversible du visage et des
souffrances «atroces», selon Mme Sébire.
«Aujourd'hui, je suis allée au bout de ce que je peux supporter et mon fils et mes filles n'en
peuvent plus de me voir souffrir», avait-elle témoigné le 27 février lors d'un entretien avec
l'AFP.
Chantal Sébire, opposée au suicide et qui se disait prête à partir en Suisse, en Belgique ou
aux Pays-Bas où l'euthanasie est légale, souhaite que la justice française prenne ses
responsabilités.
«Nous demandons simplement au magistrat de lui permettre de s'endormir dans l'affection
des siens» et de faire ainsi preuve «d'humanité», a déclaré son avocat Me Gilles Antonowicz.
La loi de 2005 en vigueur en France instaure, dans certains cas, une sorte de droit au
«laisser mourir» par l'arrêt de tout traitement, mais sans permettre aux médecins de pratiquer
une euthanasie active.
Cette loi avait été votée après une affaire qui eu un grand retentissement en France, la mort
de Vincent Humbert, un tétraplégique de 22 ans, après l'intervention de sa mère et de son
médecin.
Le jeudi 13 mars 2008
L'Élysée a proposé une expertise à la femme qui veut mettre fin à ses jours
The Associated Press
Paris
Nicolas Sarkozy a proposé un avis médical «de professeurs d'université du plus haut niveau»
à Chantal Sébire, cette mère de famille défigurée par une maladie incurable qui demande à la
justice de l'autoriser à mettre fin à ces jours, a fait savoir jeudi le porte-parole de l'Elysée
David Martinon.