rondes de négociations sur la constitution canadienne témoigne de l'ampleur des forces
économiques qui sont en jeu. Malgré la compétitivité accrue à l'échelle mondiale et la
réduction parallèle des barrières internationales à la libre circulation des biens et des
services, les barrières intérieures du Canada, qui paraissaient encore plus absurdes,
présentaient un danger économique beaucoup plus élevé pour les Canadiens. Alors
que les gouvernements se désistent de leur rôle de bailleurs de fonds pour de
nombreux services, la viabilité du secteur privé comme outil de prospérité économique
générale et de prise de responsabilités sociales supplémentaires revêt maintenant une
importance cruciale. Nos gouvernements considèrent aujourd'hui que la suppression de
maintes barrières à la circulation intérieure des biens et des services est un élément
essentiel pour soutenir la concurrence internationale.
En quoi cela importe-t-il à la psychologie professionnelle au Canada et, plus
précisément, aux psychologues offrant des services de santé? Tout simplement, parce
qu'il s'agit de notre capacité à bien soutenir la concurrence dans une économie
mondiale qui évolue rapidement et qui se répercutera davantage sur les affaires, y
compris sur les soins de santé publics et privés. L'économie mondiale aura en outre de
grandes répercussions sur l'établissement de règles que nous devrons respecter en
matière de commercialisation et de prestation des services.
Deux facteurs ont incité le RCPOSS à participer aux activités de promotion inter-
professionnelles dans le dossier de l'ALÉNA. À notre avis, il est essentiel que les règles
du jeu applicables aux psychologues canadiens soient comparables à celles des pays
partenaires de l'ALÉNA (actuellement le Mexique et les États-Unis). Cet intérêt
s'harmonise pleinement à l'objectif des organismes provinciaux et territoriaux de
réglementation de la psychologie, c'est-à-dire éviter la paralysie fonctionnelle et le
démantèlement éventuel d'un système de protection publique qui a été peu à peu érigé
durant les quatre dernières décennies.
Ni le RCPOSS, ni ses partenaires, ne s'en sont jamais tenus à une orientation
protectionniste étroite. Comme dans le cas de la TPS, notre position n'était ni
d'approuver la prérogative qui échoit aux gouvernements élus de façon démocratique
d'adopter des lois fiscales ou dans ce cas-ci des lois régissant le commerce, ni de s'y
opposer. Nous avons fait valoir énergiquement, et le faisons toujours, des conditions
importantes grâce auxquelles les psychologues canadiens offrant des services de santé
peuvent continuer d'offrir leurs services. L'accessibilité des consommateurs aux
services de santé des psychologues demeure un élément clé des efforts de promotion,
qu'ils soient faits auprès des bailleurs de fonds publics et privés ou encore dans le
contexte de la libéralisation du commerce.
La libéralisation de la circulation des services implique nécessairement le mouvement
de personnes. Or, le régime constitutionnel et le système de réglementation
professionnelle du Canada ont engendré un degré de variabilité élevé dans l'admission
provinciale et territoriale des exigences relatives à la pratique des psychologues. Le
mandat de l'Accord de commerce intérieur, qui consiste à réduire rapidement les